mercoledì 29 gennaio 2020

SIMENON SIMENON. UNE CHRONOLOGIE ALEATOIRE

 En préambule à notre nouvelle rubrique de dimanche 

SIMENON SIMENON. UNA CRONOLOGIA CASUALE 
Preambolo alla nostra nuova rubrica della domenica 
SIMENON SIMENON. A RANDOM CHRONOLOGY 
A preamble to our new Sunday column 



«Je n'ai pas la mémoire des chiffres. Je n'ai pas celle des noms. Je n'ai pas non plus, pourrais-je dire, la notion du temps. Lorsque je raconte un événement de ma vie ou simplement lorsque j'y pense, il m'arrive de me tromper, non pas seulement de plusieurs mois, mais de plusieurs années. » (dictée A l'abri de notre arbre). Comme Simenon lui-même l'a toujours reconnu, il n'avait pas la mémoire des dates, et, au surplus, cela n'avait pas vraiment beaucoup d'intérêt pour lui de savoir à quel moment il avait écrit un roman. C'est devenu plus important lorsqu'il a rédigé ses Mémoires intimes, et encore eut-il recours, pour décrire la chronologie des événements qu'il avait vécus, à une documentation détaillée que lui avait fournie sa secrétaire Joyce Aitken. C'est à partir de la fin des années 1940, lorsque Simenon s'installa aux Etats-Unis, qu'il commença à dater soigneusement ses manuscrits, d'une part en ayant recours à ses fameux calendriers qu'il annota de croix rouges et bleues pour indiquer la durée de la rédaction et de la révision, et d'autre part en apposant la date du dernier jour d'écriture au bas du manuscrit. Pour les manuscrits de la période Fayard, Simenon a dit lui-même qu’il ne les datait pas ; il a probablement commencé d’apposer une date finale de rédaction dans les romans écrits pour Gallimard ; mais les manuscrits Fayard et Gallimard des romans Maigret ont disparu, et les chercheurs simenoniens ont dû trouver d'autres pistes, parfois même se contenter de conjectures. Et quand ces chercheurs ont eu la chance de pouvoir encore interroger le principal intéressé, cela ne résolvait pas le problème. Témoin ce que Simenon répondait à Claude Menguy en 1967 : « La chronologie de mes romans a été faite […] uniquement d'après mes souvenirs. Elle n'est donc pas exacte. » Pendant longtemps, les bibliographes se sont donc prudemment contentés de donner des listes où les romans étaient classés selon leur ordre de parution originale, et non selon l’ordre de leur rédaction. Probablement que la première fois où ces questions de datation ont eu leur importance, c'est lorsque Gilbert Sigaux mit en projet la publication des œuvres complètes du romancier pour les éditions Rencontre. Il fallait bien trouver un ordre de présentation des romans, et l'ordre chronologique de rédaction semblait un choix adéquat. Sigaux dut donc faire appel aux souvenirs du romancier, et celui-ci, aidé plus ou moins par quelques documents, tenta une reconstitution a posteriori, mais comme il n'avait pas cette mémoire des dates, le tout resta sujet à caution… Autrement dit, les dates de rédaction, pour les romans Fayard et Gallimard, qu'on trouve dans les volumes des éditions Rencontre, et qui furent pendant longtemps utilisées comme la source la plus sérieuse, sont loin d'être toutes avérées, et nos bio-bibliographes ont eu bien du travail, qui est d'ailleurs loin d'être terminé. Il suffit de regarder les dates qui sont mentionnées dans les éditions même les plus récentes pour constater qu'aujourd'hui encore, des divergences existent, selon que l'éditeur s'est fié à telle ou telle source. Dimanche prochain, nous vous présenterons le premier billet d'une nouvelle série, consacrée aux énigmes rédactionnelles non encore résolues, pour ce qui concerne la saga maigretienne. 

Murielle Wenger

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