domenica 27 novembre 2016

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UNE PENICHE, UN EMPOISONNEMENT, UNE TEMPETE
Trois nouvelles pour trois enquêtes dans une atmosphère de novembre

UNA CHIATTA, UN AVVELENAMENTO, UNA TEMPESTA
Tre racconti per tre indagini in un'atmosfera di novembre
A BARGE, A POISONING, A STORM
Three short stories for three investigations in a November atmosphere



Nous avons déjà évoqué souvent sur ce blog les raisons qui ont fait que Simenon, après avoir lâché Fayard et Maigret, avait décidé d'écrire des nouvelles pour remettre en scène son héros. On se rappelle que le romancier avait rédigé une série de nouvelles pour Paris-Soir-Dimanche, dont la première est La péniche aux deux pendus. On peut noter que pour cette reprise de son personnage, Simenon a choisi de le faire enquêter au mois de novembre, dans une atmosphère météorologique semblable à celle où il l'avait plongé dans sa première enquête "officielle" (Pietr le Letton), et dans un décor et une ambiance que le commissaire connaît bien, ceux des péniches et des écluses. Remarquons que dans les romans Maigret, le mois de novembre est toujours décrit comme un mois pluvieux, venteux et froid, et les nouvelles ne dérogent pas à la règle. Ainsi, dans La péniche aux deux pendus, "il faisait froid et un ciel tout blanc, d'un blanc cru, se reflétait dans l'eau."
Dans la deuxième nouvelle, L'affaire du boulevard Beaumarchais, l'enquête a lieu le lendemain de la Toussaint, et l'ambiance est accordée à la situation: "Il pleuvait, une pluie froide"; mais l'importance ici n'est pas tellement sur l'aspect météorologique des choses, parce que l'essentiel se joue dans le huis clos du bureau de Maigret, dans un de ces "interrogatoires à la chansonnette" que les lecteurs de la saga maigretienne connaissent bien. Cette nouvelle est aussi intéressante parce que son thème servira de base à un futur roman, Les scrupules de Maigret, dans lequel on retrouvera la situation, classique chez Simenon, du mari amoureux de sa belle-sœur.
La troisième nouvelle à se dérouler en novembre est Tempête sur la Manche. Elle fait partie de la deuxième série de nouvelles écrites par Simenon, pour les hebdomadaires Police-Film / Police-Roman. On y retrouve Maigret à la retraite, et en attente à Dieppe, avec Mme Maigret, pour prendre le bateau qui doit les emmener en vacances à Londres. La tempête sévit, une forte tempête de novembre, comme il se doit: "on pouvait croire que le vent allait arracher les enseignes. […] L'eau tombait par paquets", et le départ est retardé, ce qui donne à Maigret le temps de résoudre une énigme, usant de méthodes un peu particulières (dans un bal musette, il s'enivre à coups de grog, en compagnie de deux jeunes filles…), qu'il peut s'autoriser, n'étant plus en fonction au Quai des Orfèvres…
En résumé, trois nouvelles telles que Simenon sait en écrire, en une sorte de condensé caractéristique du monde de Maigret… (by Simenon-Simenon)

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MAIGRET E RUE PIGALLE.
Dal romanzo di Simenon al film con Gino Cervi

MAIGRET ET RUE PIGALLE. 
Du roman de Simenon au film avec Gino Cervi
MAIGRET ET RUE PIGALLE. 
From Simenon's novel to the film with Gino Cervi
Anche il titolo di questo post è una sorta di enigma con trabocchetto. In effetti  Rue Pigalle non è un romanzo,  ma un racconto che fa parte della raccolta Les Nouvelles Enquetes de Maigret, (Gallimard 1944). Il film italiano Maigret a Pigalle interpretato da Cervi, si ispira non a questo racconto, ma ad un romanzo. Si tratta di Maigret au Picratt's (un Maigret americano scritto nel '51), tradotto in Italia nel '54 da Mondadori con il titolo Maigret al night club e più tardi pubblicato da Adelphi con il titolo originale. Quindi tra il racconto e il film non c'è nessun legame. 
Primo e unico film della coppia Landi-Cervi (regista e attore) non ebbe gran fortuna, nonostante uscisse nel '67 con la poderosa spinta del grande successo del loro sceneggiato televisivo che in Italia aveva tenuto incollati al video fino a 18 milioni di telespettatori con un indice di gradimento (valutazione che oggi non esiste più) giunto anche a 83. Ma si sa, film e sceneggiati televisivi sono due "bestie" differenti e non sempre quello che vale per l'uno vale anche per l'altro. 
Tra le curiosità del film possiamo citare una prestigiosa firma per la colonna sonora, Armando Trovajoli, e, come operatore di macchina, quel Joe D'Amato diventato  poi regista di punta degli erotic-movies  italiani degli anni '70/'80. Nel film il Picratt's che aveva resistito anche nella prima traduzione italiana, diventa il Picrate in rue Pigalle. La critica fu tiepida, e altrettanto la risposta di un pubblico, evidentemente non abbastanza attratto dal contesto più frivolo e seducente con ballerine ed entraineuses e un commissario meno pantofolaio, con un ritmo più serrato rispetto ai romanzi di Simenon. Oltre a questa produzione italo-francese ne furono realizzate altre cinematografiche, con altri protagonisti e altri registi. Ma al cinema il "personaggio Maigret", dopo le interpretazioni di Jean Gabin, non ha mai funzionato come invece era successo per i libri e per gli sceneggiati televisivi (e non solo italiani). Come mai?  Tenete a mente il quesito. Ci torneremo su, con un post dedicato... E' un argomento di un certo interesse su cui ragionare con un po' più di spazio. (by Simenon-Simenon)  
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L'ENIGME DE MAIGRET

L'ENIGMA DI MAIGRET
Un piccolo gioco per i maigrettofili 
THE MAIGRET RIDDLE
A little game for the Maigret 


Riddle No. 12
When he is investigating, Maigret has sometimes to achieve unusual gestures, for example because he has to do them within a tail. In a novel, he is searching for information on a murderer and his victim. For that purpose, he visits all the shops in a street where he thinks the murderer's wife could have met the victim. He begins by buying something to have an excuse to enter the shops. "At a grocery store, he'd bought a pepper sachet, for he thought then he would have many shops to visit and he couldn't weigh himself down with large packets." Which novel is it? A little clue: the novel does not take place in Paris. It's up to you to seek! The answer next week in this magazine…

Solution de l'énigme no 11
Il s'agit du roman Maigret voyage, dans lequel Maigret, à la poursuite de la comtesse Palmieri, se rend à Monte-Carlo, où le milliardaire Van Meulen lui réserve une chambre à l'Hôtel de Paris. Maigret y passe la nuit – sans pyjama – en attendant de prendre l'avion pour Lausanne…
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sabato 26 novembre 2016

SIMENON SIMENON. SIMENON, AVENTURIER EN CHAMBRE

A propos des romans d'aventure de Simenon, écrits sous pseudonymes 

SIMENON SIMENON. SIMENON, AVVENTURIERO IN CAMERA 
A propositio dei romanzi d'avventura di Simenon, scritti sotto pseudonimi 
SIMENON SIMENON. SIMENON, ARMCHAIR ADVENTURER 
About Simenon's adventure novels, written under pseudonyms 

1925. Simenon vient de passer de l'étape "contes" à l'étape "romans populaires". Il a réussi à placer plusieurs textes chez Ferenczi, pour l'essentiel des romans d'amour, ce qu'on appelle les romans "pour midinettes", ou "pour faire pleurer Margot". Maintenant, il va s'essayer à un autre genre, celui des romans d'aventure. Il a dans le viseur Tallandier et sa "collection bleue", ou collection "grandes aventures et voyages excentriques". En août 1925, paraît un premier roman chez cet éditeurLa prêtresse des vaudoux, signé Christian Brulls. Suivront, dans la même collection, un deuxième ouvrage sous le même pseudonyme (Se Ma Tsien, le sacrificateur, 1926), puis onze romans signés Georges Sim. Tous partagent une caractéristique semblable: dépaysement garanti… Simenon creusera la veine aventure également pour Ferenczi (collections  "le petit roman d'aventures""les romans d'aventures", "le livre de l'aventure") et pour la collection "l'aventure" chez Fayard, toutes collections où il publiera des romans sous ces deux pseudonymes, et ceci pendant longtemps, puisque les deux derniers romans du genre seront édités en 1937 par Ferenczi (L'île empoisonnée et Seul parmi les gorilles, signés Christian Brulls), à une époque où le romancier est déjà passé à l'étape "littérature tout court", après avoir utilisé le tremplin Maigret… 
Ce qui est intéressant ici, c'est de constater que le romancier populaire de 1925 se taille une réputation dans le roman d'aventure, décrivant ambiances et paysages exotiques, alors qu'il n'a encore mis les pieds dans aucun des pays qu'il fait traverser à ses héros: Haïti, Chine, Cap Horn, Afrique du sud, Grand Nord canadien, Inde, diverses îles du Pacifique, Terre de Feu, Pôle Nord, Océan Indien, Chicago, Pôle Sud, Afrique équatoriale, Mexique, Texas, Tahiti, Terre-Neuve, Utah, Caraïbes, Amérique centrale… Des endroits qu'il découvrira plus tard "pour de vrai" et avec quelle désillusion par rapport à ce qu'il avait imaginé dans ses romans ! C'est alors qu'il comprendra le piège de l'exotisme, vu depuis l'Europe, mais c'est là aussi qu'il réalisera combien l'homme est le même partout, et que sous les différences apparentes, il n'y a que "l'homme nu"… 
Mais, pour le moment, dans cette fin des années '20, il est installé le plus souvent à son bureau de la place des Vosges, et il fait le tour du monde grâce au dictionnaire: "J'écrivais vite. Je pouvais abattre mes quatre-vingt pages par jour quand je voulais. C'était souvent un enchantement. Surtout les romans pour les jeunes, c'est-à-dire les romans d'aventures. […] Je m'étais offert le Grand Larousse et, pour écrire Se ma Tsien le Sacrificateur, par exemple, il me fallait lire tout ce qui était dit sur le Tibet et sur les contrées voisines. Huit jours après, je me trouvait en plein Congo, notant le nom des plantes, des animaux, des différentes tribus. Venait le tour de l'Amérique du Sud, de l'Amazone. J'ai voyagé ainsi dans le monde entier, assis devant ma machine" (Dictée Un homme comme un autre). 
Dans la conférence qu'il donne en novembre 1945 à New York, Le romancier, il évoque aussi l'enchantement de ces souvenirs d'"aventurier en chambre": "J'ouvrais l'Encyclopédie Larousse, un peu au petit bonheur. […] Une flore inconnue, des noms qui me chantent aux oreilles.  […] Je vis dans le merveilleux, et c'est justement du merveilleux que réclament les enfants jeunes ou moins jeunes pour qui je vais écrire. Pendant trois jours, le dos au feu, dans ce décor de la place des Vosges […], je vais vivre, moi, dans la brousse africaine, rencontrer des lions, des troupeaux d'éléphants ou de buffles, des girafes, des gorilles et des serpents à sonnette ! Je raconte des histoires et je me les raconte à moi-même. […] J'ai fait ainsi le tour du monde, sans bouger. Et je vous jure que ce monde-là était beau." 
La réalité est évidemment moins rose que dans les livres, et Simenon s'en rendra compte lorsqu'il ira visiter plus tard tous les endroits de ces romans populaires, comme il le dit à Roger Stéphane dans l'entretien qu'il lui accorde en 1963: "Je dois dire que le monde me paraissait splendide à ce moment-là, car, avec le Larousse illustré, tous les pays sont merveilleux ! Quand je suis allé les voir plus tard, j'ai eu une déception énorme !" Mais, passé la déception, avec le recul et le nécessaire apprentissage que Simenon a fait en découvrant tous ces pays, tout en se rendant compte que "l'aventure n'existe pas" (c'est le titre de la conférence qu'il a donnée en décembre 1935, après avoir fait – dans la réalité – un tour du monde), il en tirera tout de même quelques leçons: que l'homme est partout le même, et que, comme il le dit dans la dictée A quoi bon jurer ?: "[L'aventure] n'existe qu'en nous-mêmes.Et puis aussi, le romancier, après ces voyages dans le réel, en tirera des décors pour ce qu'on appelle ses "romans exotiques", qui, cette fois, à défaut d'avoir le pittoresque des romans populaires, auront du moins des ambiances "plus vraies que nature"… 

Murielle Wenger

venerdì 25 novembre 2016

SIMENON SIMENON. LE INTERVISTE AD UN ROMANZIERE FAMOSO E... SCONOSCIUTO

Giornalisti, medici, critici  alla scoperta di Georges Simenon

SIMENON SIMENON. LES INTERVIEWS D'UN ROMANCIER CELEBRE ET… INCONNU
Journalistes, médecins, critiques à la découverte de Georges Simenon
SIMENON SIMENON. INTERVIEWS OF A NOVELIST, FAMOUS AND… UNKNOWN
Journalists, doctors, critics discovering Georges Simenon

Soprattutto nell'ultima parte della sua vita,
Simenon passò sull'altra sedia: da quella del giornalista che pone le sue domande a quella dell'intervistato.
Effetto non solo della notevole fama raggiunta nella maturità, ma anche del fatto di essere un personaggio su cui si fantasticava molto, poterlo avere per un intervista, radiofonica, giornalistica o televisiva era  quasi sempre uno scoop.
Anche perché la complessità del personaggio dava adito spesso a interpretazioni contraddittorie, con il risultato che, per i più, Simenon rimaneva uno scrittore non così inquadrabile nelle consuete categorie. Finchè se ne parlava semplicemente come inventore del commissario Maigret, era tutto chiaro a quasi tutti. Ma già quando si affrontava la differenza tra la sua vita e quelle che raccontava nei suoi romanzi si ponevano diversi interrogativi. E poi quel padroneggiare sia il cosiddetto "alto" della letteratura (i romans durs) che quello ritenuto "basso" (i Maigret) lasciava, più i critici che i lettori, un po' perplessi. I tanti lati della sua vita: la voglia di una grande famiglia, la sua passione ossessiva per il sesso, il suo forsennato ritmo di scrittura, l'impellente esigenza di cambiare, regione, città, casa, il suo vivere di letteratura e la sua avversione per il mondo letterario e le sue liturgie... tanti e tali elementi che si accavallano l'uno sull'altro e che paradossalmente invece di accrescere la conoscenza dello scrittore, sembrano allontanarne la comprensione con il risultato di renderlo quasi "sconosciuto".   
E forse anche questo era il motivo di tante interviste, ognuna delle quali cercava di scoprire più a fondo possibile almeno uno spicchio di un personaggio così complesso. Certo non possiamo né vogliamo qui dar conto di tutte le interviste che lo scrittore ha concesso nella sua vita, ma vogliamo ricordare quelle più importanti che riuscirono a tirar fuori l'essenziale dello scrittore e della sua vita.
Iniziamo con Francis Lacassin studioso e amico dello scrittore che lo intervistò più volte, tante da raccogliere tutti i loro incontri in un libro "Conversations avec Simenon" (Du Rocher 2002).
Un'altra famosa fu quella del giornalista americano Carvel Collins nel '55, per la rivista newyorkese The Paris Review, intitolata The Art of the Fiction n°9, realizzata a Shadow Rock Farm (Lakeville), alla vigilia del suo ritorno in Europa.
In Europa, e più propriamente in Svizzera, fu organizzata l'intervista più singolare. Da una parte lo scrittore, dall'altra, a fare domande, alcuni dottori di Médicine et  Hygiène che il 3 marzo 1968, in occasione del 25° anniversario della rivista svizzera, la quale volle festeggiare così quella ricorrenza. Fu un'intervista collettiva dove Simenon accettò di sottostare alle domande incrociate anche di psicologi e psichiatri, una categoria che stimava molto, e che scavarono più di altri sulle motivazioni delle scelte e sulle modalità d'espressione del romanziere.
Ma quella più famosa è forse quella televisiva del 1981. La trasmissione era la celebre Apostrophe, condotta da Bernard Pivot, un conosciutissimo giornalista che si occupa di cultura. Era il 27 novembre e l'emittente Antenne 2, l'occasione, quella dell'uscita del suo ultimo libro, Mèmoires intimes. Durò oltre un'ora e culminò con le domande sulla tragedia di Simenon padre: il suicidio della sua amata figlia Marie-Jo a venticinque anni. L'intervistatore andò decisamente a fondo sul caso e il quasi ottantenne scrittore si commosse non poco in diretta, offrendo un'immagine fragile di sé che fino ad allora non era nota (di quella durezza Pivot si pentì, chiedendo in seguito scusa). 
E così anche in questo caso più d'uno ebbe l'impressione di non aver capito fino in fondo Simenon. Insomma famoso, ma sconosciuto, nonostante la grande attenzione della critica e la pignola curiosità dei media. (m.t.)