martedì 15 agosto 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON ET "LES GENS D'EN FACE"

A propos de la préface écrite par Simenon pour son roman "Les gens d'en face" 

SIMENON SIMENON. SIMENON E "LA GENTE DI FRONTE" 
A proposito della prefazione scritta da Simenon per il suo romanzo "Le finestre di fronte" 
SIMENON SIMENON. SIMENON AND "PEOPLE OPPOSITE" 
About the preface written by Simenon for his novel "Danger Ashore" 

Jeune écrivain, Simenon aimait voyager et ne s’en privait pas ! Un de ses rêves était de visiter l’URSS, et c’est pourquoi, au printemps de l’année 1933, il s’offre un voyage autour de la Mer Noire, pendant lequel il résidera huit jours à Odessa, à l’hôtel Londen, en République socialiste d’Ukraine. Désireux de visiter les lieux, il s’adresse à l’Intourist, qui lui désigne un guide pour l’accompagner durant son séjour. En déambulant de rue en rue, il peut se rendre compte de l’état de la ville en cette période des grandes famines au début des années 1930. De l’Ukraine il passe par la Georgie et organise son retour en passant par le Bosphore et Istanbul. Il est vraiment impressionné par les lieux visités et surtout par les hommes et femmes qu’il y rencontre. Il absorbe dans sa mémoire tout ce qu’il voit et y trouve sujet pour un roman. Ce roman, il va l’écrire dès son retour de voyage, soit en 1932 (selon son livre de comptes), soit en 1933 (selon son secrétariat), pendant son séjour à «La Richardière», à Marsilly en Charente-Maritime.
On peut décrire la trame du roman comme ceciAdil bey devient le nouveau consul turc en poste dans la ville portuaire de Batoum, qui se situe sur la Mer Noire, dans la toute jeune Union Soviétique de la fin des années 1920. La vie y est imprégnée de pauvreté, et de famine. Le consul a du mal à fréquenter les milieux diplomatiques de la ville, ainsi qu'à comprendre le système bureaucratique soviétique. Ne parlant pas le russe, il dépend entièrement de sa jeune secrétaire et interprète Sonia, assignée au consulat, qui doit l’aider pour toute chose. Celle-ci vit avec son frère, membre de la Guépéou «maritime», et sa belle-sœur, dans un appartement situé en face de la chambre de travail d'Adil bey. L'obsession de la présence de Sonia impacte sur son travail et sa santé. Désormais, son état de fatigue permanent et sa santé de plus en plus dégradée lui font suspecter que Sonia l’empoisonne peu à peu. Il lui pardonne son acte et comme il reste profondément amoureux d’elle, il lui propose de quitter ensemble la Russie. Le jour de leur départ, il attend vainement à l’embarcadère, Sonia ne vient pas car elle a été trahie et exécutée.  
Publié en octobre 1933 chez Fayard, ce roman paraîtra d’abord en pré-originale dans le bimensuel «Les Annales» (Politiques et Littéraires), dont le directeur est Pierre Brisson. Le roman parait du numéro 2459 au numéro 2465, soit du 1er septembre 1933 au 13 octobre 1933. Il faut remarquer que cette pré-originale est précédée d’une préface de la main de Simenon, préface qui n’est pas reprise dans le volume paru chez Fayard. Il s’agit d’un texte relativement court, qui commence ainsi: "Je n’ai jamais écrit de préface, parce que je me considère comme un ouvrier et qu’un objet ou un roman est réussi ou raté". Puis il dit avoir pris de l’expérience et surtout avoir vu certains de ses personnages se retourner contre lui et même le traîner en correctionnelle, aussi prend-il dorénavant quelques précautions. Il continue: "«Les Gens d’en Face» existent tous, sans exception, car je n’ai jamais été capable d’inventer un personnage, ni un décor, ni même une aventure". Ensuite il insiste sur le fait que l’appartement d’Adil bey et la chambre de Sonia existent réellement mais il ajoute: "Comme les milliers de personnages que je traîne derrière moi…ils n’existent pas tels qu’ils sont dans mes histoires, à l’endroit où je les place, avec tel profession, telle nationalité, ni  même avec tel nez ou tel chapeau". Il termine cette préface par ces mots: "Non ! L’ensemble est vrai et chaque détail est faux…Ce n’est pas encore ce que je veux dire. C’est un roman, voilà ! Est-ce que ces mots-là ne devraient pas suffire ? Et, pour ma part, j’aime mieux l’écrire que l’expliquer." Comme indiqué plus haut, la préface n’a pas été reprise dans le tirage original chez Fayard, par contre on la retrouve bien dans le tome 2 des Editions Rencontre de 1967. 

Philippe Proost 

lunedì 14 agosto 2017

SIMENON SIMENON. MORE BIOGRAPHY ABOUT THE MAIGRETS

Looking at a later Maigretwritten in 1954―that highlights a lot about the couple. 

SIMENON SIMENON. DAVANTAGE D'ELEMENTS BIOGRAPHIQUES SUR LES MAIGRET 
En examinant un Maigret plus tardif (écrit en 1954), qui nous éclaire beaucoup sur le couple.
SIMENON SIMENON. MAGGIORI ELEMENTI BIOGRAFICI SUI MAIGRET
Esaminando un Maigret più maturo (scritto nel 1954) abbiamo maggiori chiarimenti sulla coppia


In anticipation of Penguin’s soon to be forthcoming English translation Maigret and the Minister, I reread Maigret chez le minister. One interesting discovery was the clever way Simenon further develops the portraits of the Maigrets. Juxtaposing the minister and his wife with the Maigrets promotes repeated comparisons, which significantly underline what the Maigrets are really like. 
The novel opens with a warm scene of the Maigrets together in their apartment. “The door opened as soon as he put his foot on the doormat” in one of the rituals that meant a lot more to him than he would have wanted to admit.” After a longer than usual, insightful conversation between Jules and Louise, the story moves along in a back and forth fashion, between scenes of Maigret interacting with the Points in their milieu and with Madame Maigret on their hearth, in which Simenon details multiple similarities between the men, the women, and their union. 
Here are some examples: Madame Maigret’s welcome on a later return home makes Maigret immediately reflect on how “in another apartment… a couple was experiencing pretty much the same moments in “familiar, almost palpable intimacy.” The next morninga familiar and intimate Madame Maigret “gently touched his shoulder” to awaken him and “whispered in one ear” to express her concern for him. Later on, she shows her intuition and intelligence when she “understood from his look it was better not to question him” and she “kept the question on the tip of her tongue a long time.” 
Madame Point displays the same traits, right down to the tiniest detail of neither of them being smokers. Indeed, Point tells Maigret: “You have, if I’m not mistaken, the same type of wife as mine.” In fact, one can substitute Madame Maigret for Madame Point whenever Simenon writes about her―except for the one time she leaves the room “with a tear running down her cheek.” Just like Madame Maigret, Madame Point does not have “the ambition” to be anything more than a loyahousewife. She “simmers a little dinner” that they “take alone together.” Constantly watching over her husband, she “helps him very much.” When she tells her husband “I told you so,” it’s as though one is hearing Louise gently educating Jules. It is nwonder, that after Maigret succeeds in saving Point’s reputation, she rejoices, for “her husband counts more than anything in the world.”   
As for the two men, Simenon likens Maigret and Point in even more ways. First of all, they are practically clones. Not only are they physically similar, their backgrounds and personalities compare. “Country born from an already evolved peasant line, they “have virtually the same origins” and are “if not like a brother, at the very least, like a first cousin.” 
And finally, these “simple people form simple couples. Extremely close and interdependent, they just “don’t have the habit of being separated.” In sum, the comment “your life is like mine” could be a summary statement either man makes to the other, and thus the Point portraits substantially enhance those of the Maigrets. 

David P Simmons