sabato 26 agosto 2017

SIMENON SIMENON. MAIGRET ET LA TRANSITION DU SAMEDI

A propos de la chronologie interne des romans Maigret 

SIMENON SIMENON. MAIGRET E LA TRANSIZIONE DEL SABATO 
A proposito della cronologia interna dei romanzi Maigret 
SIMENON SIMENON. MAIGRET AND THE SATURDAY TRANSITION 
About the internal chronology of the Maigret novels 

Le déroulement du temps dans les romans Maigret est évidemment un élément important du récit, car le romancier se doit de fixer des marques dans le développement de l'enquête. Au début du roman, la fixation temporelle – heure de la journée, moment de l'année – est quasiment toujours donnée par l'auteur, car elle permet à la fois de plonger le lecteur dans l'ambiance et à la fois de mettre en lien une saison et des conditions atmosphériques, qui sont toujours une référence essentielle dans l'intrigue, le commissaire y accordant ses humeurs.  
Cette fixation temporelle comporte quelques ingrédients nécessaires: à part le moment de la journée, presque systématiquement mentionné, on trouve en générale mois de l'année, souvent un quantième, ainsi que le jour de la semaine. Ce dernier ne sert pas uniquement à marquer le déroulement du temps de l'enquête. En effet, le dimanche en particulier, sous la plume de l'auteur, fait écho à des réminiscences de son enfance, ou de celle de son héros. Le dimanche est aussi synonyme de jour de repos, souvent partagé avec Mme Maigret, un thème que l'on trouve surtout dans les romans plus tardifs de la saga. Les autres jours de la semaine sont plus "anonymes", si l'on peut dire, leur mention servant donc essentiellement à marquer les étapes de l'enquête, permettant de fixer une durée à celle-ci 
Logiquement, la semaine de travail de Maigret se déroulerait donc du lundi au samedi, mais souvent, pour ne pas perdre le fil d'une enquête en cours, il continue celle-ci sans s'inquiéter du repos dominical. Ce n'est que tardivement dans la saga, qu'en même temps que des descriptions plus fréquentes de l'intimité du couple Maigret, on verra apparaître la coupure du dimanche, le commissaire passant celui-ci chez lui, ou emmenant sa femme à Morsang, ou encore à Meung-sur-Loire. Dans les romans plus tardifs, on voit aussi apparaître parfois la notion de la "semaine anglaise", autrement dit, l'institution du samedi après-midi comme faisant déjà partie du repos hebdomadaire.  
Partant de là, nous nous sommes posé la question suivante: si on a d'un côté les jours de la semaine consacrés au travail du commissaire, et de l'autre le dimanche comme, en principe, jour de repos, qu'en est-il du samedi ? Dans les romans de la saga maigretienne, le samedi est-il un jour présenté comme à part par Simenon ? Lui donne-t-il une connotation spécifique ? Notre hypothèse est que ce samedi pourrait faire office de "journée de transition" entre le travail de la semaine et la coupure dominicale, et nous avons donc tenté de vérifier, au travers des textes, si le romancier avait vraiment fait du samedi un moment particulier de l'enquête. Autrement dit, si la façon qu'a le commissaire de vivre ce jour est vraiment différente de celle des autres jours de la semaine. 
L'analyse nous montre qu'en réalité, il en est du samedi comme du dimanche: soit ces deux jours sont "noyés" dans le cadre de l'enquête et sont donc simplement mentionnés comme jalons dans la chronologie de l'enquête; soit le dimanche marque une pause dans l'enquête, et dans ce cas, le samedi qui le précède peut être annonciateur de cette pause.  
Le premier samedi cité dans la saga est celui qu'on trouve dans Monsieur Gallet, décédéC'est un "samedi-jalon", dans le sens où il ne présente rien de particulier et d'annonciateur pour le dimanche, qu'on ne verra même pas mentionné dans le récit. Au contraire de La guinguette à deux sous, où le samedi est annonciateur des dimanches que Maigret va passer à Morsang.  
On peut répartir les autres romans en trois groupes: ceux où le samedi est noyé dans l'enquête (Le chien jaune, La danseuse du Gai-Moulin, L'ombre chinoise, Le fou de Bergerac, Liberty Bar, La maison du juge, Cécile est morte, Félicie est là, Maigret se fâche, Maigret et son mort, Maigret en meublé; Maigret et la Grande Perche, Maigret, Lognon et les gangsters, Le revolver de Maigret, Maigret à l'école, Maigret tend un piège, Maigret s'amuse, Maigret et le voleur paresseuxMaigret et l'affaire Nahour, Le voleur de Maigret, La folle de Maigret, Maigret et l'homme tout seul, Maigret et monsieur Charles); ceux où le samedi est annonciateur du dimanche, mais fait partie de l'enquête sans aspect particulier (Chez les Flamands, L'écluse no 1, Mon ami Maigret, Maigret a peur, Maigret et les braves gensL'ami d'enfance de Maigret). Et enfin, le troisième groupe est constitué par les romans où le samedi apparaît comme un début de congé pour Maigret, et qui peut prendre l'aspect d'un coup de téléphone à Mme Maigret pour l'emmener à la campagne (Signé Picpus, La colère de Maigret, Maigret et le tueur), ou d'une soirée au cinéma (L'amie de Madame Maigret), ou encore d'une promesse de dimanche tranquille en balade dans Paris (Maigret et le client du samedi, Maigret et le marchand de vin) 
On remarquera ainsi que notre hypothèse n'est vérifiée qu'en partie, et que le samedi n'est un jour de transition que dans un nombre limité de romans, ce qui, finalement, apparaît assez comme une évidence, car l'on sait que pour Maigret, l'essentiel de son temps est consacré à ses enquêtes, et qu'une fois plongé dans celles-ci, le jour de la semaine n'a que relativement peu d'importance. "Il avait horreur d'interrompre une enquête […] Lui-même avait besoin de rester sur sa lancée, de coller avec le petit monde dans lequel il se trouvait plongé." (La colère de Maigret) 

Murielle Wenger 

venerdì 25 agosto 2017

SIMENON SIMENON. LO SCRITTORE E IL CAMBIAMENTO

Quelli di Maigret, quelli dei suoi personaggi letterari e quelli personali

SIMENON SIMENON. L'ECRIVAIN ET LE CHANGEMENT
Les changements liés à Maigret, ceux liés à ses personnages et les changements dans sa vie personnelle
SIMENON SIMENON. THE WRITER AND CHANGES
Those in Maigret, those in his characters, and those personal ones

















Tutti cambiamo. L'età le esperienze, le frequentazioni, i casi della vita. Una regola universale cui nemmeno Simenon poté ovviamente sottrarsi. Ma ci sono dei momenti nella vita di ognuno di noi in cui le occasioni, gli avvenimenti gli imprevisti producono cambiamenti molto significativi. 
Per esempio il cambiamento di Georges da giovane giornalista, ormai in carriera a La Gazette de Liège, a giovane squattrinato, affamato, che a Parigi è in cerca di qualcuno che gli pubblichi almeno un racconto, è davvero notevole.
Un'altro cambiamento epocale per Simenon stesso e per la sua immagine pubblica fu il passaggio da scrittore di letteratura popolare ad autore dei Maigret. Infatti iniziò a pubblicare con il proprio nome le vicende di personaggio da lui inventato, come lui voleva, personaggio che rivoluzionò il profilo dei detective letterari fino ad allora in voga.
Potremmo dire da "scrittore spettatore" a "scrittore protagonista"... un bel "passaggio di linea"!
E altrettanto importante è poi il salto ai romans durs. Anche se certi passaggi decisivi (l'abbandono degli pseudonimi, il non scrivere più su commissione, l'arrivo della popolarità...) erano già avvenuti. Certo i romans durs erano il suo obbiettivo da quando aveva deciso di lasciare Liegi per Parigi, proprio con la speranza di diventare un romanziere. Centrare questo bersaglio era la cosa più importante.
Questi i cambiamenti del suo ruolo nel mondo letterario e del suo status di scrittore. Ma ci sono anche quelli geografici... i suoi famosi déplacement... Quello più clamoroso fu quando nel 1945 fuggì dalla Francia rifugiandosi in 'America, mettendo tra sé e Parigi non solo un oceano, ma anche una specie di barriera psicologica, un sorta di filtro con la vita passata. Tutto cambiava. Si ritrovava in paese dove non lo conosceva quasi nessuno, dove poteva iniziare una vita nuova, scoprire una diversa dimensione, pur mantenendo le sue abitudini di scrittura con la produzione di quattro titoli l'anno (romans durs e Maigret), spediti in Francia e, lasciato Gallimard, ora editi da Presses de la Cité.
Poi ci sono i mutamenti che riguardano l'uomo, che sono gli stessi che riguardano tanti altri uomini e in questo Simenon non era diverso dagli altri.
A diciannove anni si sposa con Tigy, poi diventa padre di Marc (sarà il primo di quattro figli). E quello di padre é uno status da cui non si può più tornare indietro, un cambiamento per la vita. Non è così per il matrimonio. Infatti nel 1950 Simenon si separa da Tigy e sposa la canadese Denyse. Anche se sentimentalmente le cose erano cambiate da parecchio. Con Tigy ormai era dal '45 che convivevano da "indipendenti" sotto lo stesso tetto, solo per non creare problemi al figlio Marc. Georges aveva conosciuto Denyse proprio nel '45, appena arrivato in America, ed erano stati subito amore e sesso travolgenti. Anche qui c'è un cambiamento significativo. L'amore di Georges era così forte che si venava di una gelosia addirittura a ritroso. E' lo stesso Simenon a stupirsi di questa suo capriccio, ma non può farne a meno. Ad esempio il fatto di volerle cambiare il nome sostituendo la "i" di Denise con una "y", era dovuto, stando a quanto racconta lo scrittore, alla possibilità di chiamarla in modo diverso da come avevano fatto i precedenti amanti. 
Ma poi ci sono i grandi cambiamenti dovuti all'età e allo scorrere della vita. L'abbandono della grande villa di Epalinges, pur così intensamente voluta, da lui stesso progettata per le esigenze dei Simenon, che si trasforma nel simbolo dello sgretolamento della famiglia, del suo matrimonio e in qualche modo della sua vita.
Denyse se va per sempre, destinata ad un lungo periodo di degenze e dimissioni da varie cliniche per i suoi problemi psico-neurologici. I figli vanno chi a Parigi per lavorare (Marc nel mondo del cinema) chi per sfuggire ai suoi fantasmi (Marie-Jo), chi in America per studiare (il secondogenito John). La sua femme de chambre di una vita, Boule, lo abbandona per seguire Marc e la sua famiglia... Georges si ritrova solo con la sua nuova compagna, Teresa, e tutto ad un tratto quell'enorme villa, con arredi lussuosi, quadri di enorme valore, piscine, interfono in tutte le stanze... quella sorta di mausoleo dove erano tutti i suoi libri, ma anche le sua collezione di automobili, insieme a tutti i simboli della sua fastosa vita e della sua brillante attività di romanziere di quasi quarant'anni, non gli dicono più niente. Con poche cose, si trasferisce insieme a Teresa in piccolo appartamento di un grosso condominio di Losanna. Lì è uno come gli altri, che deciderà presto di smettere di scrivere, che non vorrà più vedere la parola "romanziere" nemmeno sui suoi documenti.
Un cambiamento certo non improvviso come lo abbiamo descritto... come lo abbiamo condensato noi. Ma dalla metà degli anni '60 ai primi anni '70, un avvenimento é concatenato all'altro e una serie di  eventi collegati cambia radicalmente la sua  vita. 
Simenon gaudente e festante al Bal Anthropométrique che lancia il suo Maigret... Simenon signore di campagna alle prese con le relative incombenze in Vandea.... Simenon che viaggia in lungo e in largo per tutto il mondo... Simenon azzimato Presidente della Giuria al Festival del Cinema di Cannes... Simenon distrutto e affranto dal suicidio della sua amata figlia Marie-jo... Simenon cacciatore di diecimila donne... Simenon che naviga per i canali di Francia e del nord Europa... Simenon che scappa impaurito, inseguito dall'accusa di collaborazionismo con i nazisti... Simenon  che per un paio di volte è ad un passo da essere nominato per il Nobel... Simenon che fa la fame nel sottotetto di una pensione di infima categoria, appena arrivato a Parigi... Simenon che diventa l'amante di Josephine Baker, la mulatta che fa impazzire tutta Parigi... Quante volte è cambiato Simenon...? (m.t.) 

giovedì 24 agosto 2017

SIMENON SIMENON. NOT LIKE OTHERS/ 1

On how the man was unlike all other men 

SIMENON SIMENON. PAS COMME LES AUTRES/ 1 
En quoi l'homme était diffèrent de tous les autres 
SIMENON SIMENON. NON COME GLI ALTRI/1
In che cosa l'uomo era differente da tutti gli altri



The English translation of Assouline’s French biography Simenon oddly omits the 30-page chapter “A Man Unlike Others that provides details of  “contradictions, paradoxes, and enigmas” the biographer identified in the man as he approached his 70th year. It’s an inventory of his likes and dislikes, a catalogue of his personality traits and strong convictions in 20+ categories that contribute to the complexity of his subject’s “indecipherable” character. Many strike me as worthwhile items for Anglophones, so they follow here as condensed, translated extracts. 
On money, Simenon, always needed a significant quantity of it. To reassure himself by spending it and not by hoarding it.” 
On religion, “neither practicing or believing, he stuck to baptizing all his children and giving his three sons the middle name Christian.” 
On culture, full of “distrust for knowledge, he had “a taste for mocking the intelligentsia” as “belly button contemplators,” and his novels “were practically free of any direct cultural references.” 
On novelshe did not “read any contemporary French novelists after 1928,” but he “consecrated” the “Great Russians. 
On his librarieshe “always needed to set out his complete works in all language versions” and never forgot to show them to each of his visitors.” 
On honors, prizes, and medals, “officially, he stopped believing in them after he was 12,” but his boasting “At 45, I will have the Nobel Prize” revealed a different attitude. 
On music, he said he adored it although “attending a concert never occurred to him. 
On painting, he was “responsible” for the “cliché” he was an impressionist” novelist. 
On tobacco, he smoked a pipe “without interruption from adolescence on.” 
On clothes, he had a “sartorial preoccupation with them. 
On food, he “bragged he was a connoisseur, but best liked “dishes for little folk.” 
On hotels, one in Paris, one in London, and two in New York topped his list. 
On colors, he loved yellow and hated mauve, a color associated with his mother.” 
On flowers, he liked “tulips, yellow or red, not in bouquets” but “single. 
On sportshe liked “walking from the beginning right to the end” and had “a passion” for horseback riding and golf. 
On card games, it was bridge “above all.” 
On materials, they “must be noble and primary” like wood, iron, and paper. He “detested gemstones.” 
On his biological rhythm, “whatever the place,” it was always his “siesta.” 
On his motto, “understand and not judge.” The idea of being a juror “terrified” him. 
On his vanity and bravado, they were matched only by his intransigency in business.” 
Thus, Assouline underscores how “paradox” made Simenon elusive.” Yet he had contagious quality that meant “the majority of those who knew him well as a monster of egotism nevertheless “retained full admiration” of him. 

David P Simmons