domenica 20 maggio 2018



SIMENON SIMENON. NOUVEAU PORTRAIT DE MAIGRET 
Maigret vu par les autres; critiques littéraires et essayistes 
En 1994, Alain Bertrand propose son Georges Simenon: de Maigret aux romans de la destinée. La première partie de l'ouvrage est naturellement réservée au commissaire, vu sous divers angles. Dans le passage intitulé Maigret, notre complice il écrit ceci: "Car tout concorde pour que Maigret paraisse coulé dans la chair, au contraire des figures de proue du roman d'énigme. Et son épaisseur plébéienne, toute remplie d'humeurs, et d'états d'âme, favorise la confusion entre le personnage et la personne. Une personne de qualité, perpétuellement présente, à l'écoute de la société des hommes sur lesquels elle jette un œil plein de compassion et de connivence
    

SIMENON SIMENON. NUOVO RITRATTO DI MAIGRET 
Maigret visto da altri; critici e saggisti letterari 

Nel 1994, Alain Bertrand propone il suo Georges Simenon: de Maigret aux romans de la destinée. La prima parte dell’opera è naturalmente dedicata al commissario, visto da diverse angolazioni. Nel passaggio intitolato Maigret, notre complice, ha scritto questo: «Perché tutto concorda in modo che Maigret sembri colato in uno stampo carnale, al contrario delle figure principali del romanzo di enigma. E il suo spessore plebeo, tutto impregnato di umori e di stati d’animo, favorisce la confusione tra il personaggio e la persona. Una persona di qualità, sempre presente, all’ascolto della società degli uomini sui quali getta un’occhiata piena di compassione e di connivenza». 


 SIMENON SIMENON. MAIGRET'S NEW PORTRAIT 
Maigret seen by others; literary critics and essayists 
In 1994 Alain Bertrand published Georges Simenon: de Maigret aux romans de la destinéeThe first part in the book is of course devoted to the Chief Inspector, seen from different points of view. In the chapter entitled Maigret, notre complice ("Maigret our accomplice") he wrote this: "Because everything matches so that Maigret seems cast in flesh, unlike the leading figures of the enigma novel. His plebeian thickness, full with moods and states of mind, fosters confusion between the character and the person. A person of quality, perpetually present, listening to human society, on which he takes a look full of compassion and complicity.  

by Simenon Simenon

sabato 19 maggio 2018

SIMENON SIMENON. UN COMMISSAIRE EN GUERRE /1

Hypothèses sur ce que faisait Maigret pendant la première guerre mondiale 

SIMENON SIMENON. UN COMMISSARIO IN GUERRA /1 
Ipotesi su ciò che Maigret fece durante la prima guerra mondiale 
SIMENON SIMENON. A CHIEF INSPECTOR AT WAR /1 
Hypotheses about what Maigret was doing during First World War

Nombreux sont les maigretphiles à avoir tenté d'établir une chronologie de la carrière de Maigret. On sait combien la chose est difficile, car Simenon, il l'avouait lui-même, ne s'était pas beaucoup embarrassé de dates quand il écrivait ses romans. Mais la tentative reste intéressante, par exemple pour essayer de savoir ce que Maigret faisait pendant la guerre. Avait-il été enrôlé comme soldat, ou était-il resté occupé dans sa fonction de policier ? Ce qui complique encore la recherche, c'est qu'en réalité on pourrait considérer deux époques de rédaction pour la saga maigretienne. La première, qui correspondrait aux romans écrits pour Fayard et Gallimard, et dans laquelle les enquêtes que mène Maigret sont plus ou moins contemporaines de leur rédaction par le romancier: ainsi, l'enquête de Monsieur Gallet, décédé, explicitement datée de 1930, qui est aussi l'année où le texte du roman a été rédigé. Par contre, les romans Maigret écrits par Simenon pour les Presses de la Cité semblent, pour la plupart, évoquer le décor parisien tel qu'il l'a connu avant la deuxième guerre mondiale, un peu comme si le commissaire continuait ses aventures dans un monde définitivement fixé dans les années '30. 
Cependant, il faut remarquer qu'on trouve, dans certains des romans de la période des Presses de la Cité, quelques allusions à des événements de la deuxième guerre mondiale, et il semble que peu à peu Simenon ait décidé que les enquêtes de son commissaire se passeraient désormais dans une époque plus contemporaine de celle où vivait le romancier lui-même. C'est dire s'il devient difficile de fixer la chronologie des activités de Maigret, et en particulier de savoir comment il a vécu les deux guerres mondiales. L'exercice restera probablement éternellement un jeu de l'esprit, parce que les contradictions ne pourront jamais complètement être résolues. Néanmoins, on peut essayer quelques hypothèses, en suivant la piste des textes. 
Pour cela, il faut prendre pour base la division que nous proposions plus haut, entre les romans écrits avant le milieu du XXe siècle et ceux qui sont postérieurs. Plusieurs des commentateurs de l'œuvre simenonienne ont affirmé que celle-ci se déroulait dans un temps anhistorique, comme si le romancier avait voulu gommer toute référence à des événements extérieurs aux intrigues des romans. En réalité, si les romans qui se déroulent dans un contexte historique précis sont rares (Le train, Le clan des Ostendais, pour en citer deux parmi les plus connus), les allusions au contexte socio-historique sont plus fréquentes qu'on a bien voulu le remarquer. Il faut voir plutôt, de la part de Simenon, un parti pris de situer ses romans dans une époque sinon indéterminée, du moins pas trop précise, dans le but de donner à son œuvre cette dimension d'universalité qu'il recherchait.  
Dans le cas de la saga maigretienne, les jalons que le romancier pose dès les premiers romans (la date donnée dans Monsieur Gallet, décédé que nous avons mentionnée plus haut) posent un décor, celui du Paris (ainsi que de sa banlieue et de la province) de l'entre-deux-guerres, qui va rester la référence pour une grande partie de la saga. Dans les romans de la période Fayard, ainsi que dans les deux séries de nouvelles écrites entre 1936 et 1938, on trouve quelques allusions à la première guerre mondiale, assez clairsemées il est vrai, mais qui n'en situent pas moins un contexte, par des détails qui servent à l'intrigue. Par exemple, dans Pietr le Letton on apprend qu'Olaf Swaan est arrivé à Fécamp "peu de temps après la guerre"; dans Le chien jaune, c'est le Dr Michoux qui se souvient du front et des attaques d'obus; ou dans Liberty Bar, on sait que William Brown travaillait pour les services d'espionnage pendant la guerre. La seule allusion, dans ces textes d'avant 1950, à ce que Maigret lui-même aurait pu faire pendant cette guerre, on la trouve dans la nouvelle Tempête sur la Manche. Maigret qui, dans cette nouvelle, est à la retraite, décide de faire avec sa femme un petit voyage d'agrément en Angleterre, en prévoyant de passer une quinzaine de jours à Londres, pour aller saluer quelques collègues de Scotland Yard avec lesquels il a travaillé pendant la guerre.  
Que faut-il en déduire ? A priori, Maigret aurait pu être enrôlé sous les drapeaux lors de la mobilisation générale de 1914. A moins qu'on ne lui ait demandé de continuer à travailler pour les services de police, et, peut-être, de collaborer avec les services anglais de renseignements. L'hypothèse est d'autant plus séduisante si l'on prend en compte les calculs pour fixer sa date de naissance, et dont nous avons déjà parlé dans un autre billet. Que l'on choisisse la piste de Monsieur Gallet, décédé (en 1930, Maigret a 45 ans et il est donc né en 1885) ou celle de La première enquête de Maigret (en 1913, Maigret a 26 ans et il est donc né en 1887), dans les deux cas, c'est un jeune homme qui aurait dû partir au frontcontinuer de travailler dans la police lui aurait permis alors d'échapper aux atrocités des tranchées, et de pouvoir reprendre ses enquêtes dès la guerre terminée… 
Dans un prochain billet, nous évoquerons les activités de Maigret pendant la deuxième guerre mondiale, et nous verrons qu'il est possible de poser plusieurs hypothèses quant à ce que le commissaire a pu faire pendant cette période. 

Murielle Wenger 

venerdì 18 maggio 2018

SIMENON SIMENON. RAZIONALITA' E ISTINTO NELLA CREATIVITA' DI SIMENON

Lucido per i Maigret e in trance creativa per i romans durs? Differenti percorsi creativi?

SIMENON SIMENON. RATIONALITE ET INSTINCT DANS LA CREATIVITE DE SIMENON
Lucide pour les Maigret et en transe créative pour les romans durs ? Des parcours créatifs différents ?
SIMENON SIMENON. RATIONALITY AND INSTINCT IN SIMENON’S CREATIVITY
Lucid for the Maigrets and in creative trance for the romans durs? Different creative paths?


Dell'ormai famosissimo "état de roman" Simenon ne ha parlato più volte, ne ha anche scritto, si è prodigato in spiegazioni di tutti i tipi durante le interviste ai giornali, alla radio e alla televisione. Sappiamo tutti bene che si riferiva a quella specie di trance creativa in cui cadeva quando era alle prese con un roman dur
E quando invece scriveva i Maigret?
Qui le sue esternazioni si fanno meno numerose. Lo scrittore sembra  preferire (ma anche le domande e le sollecitazione andavano in quel senso) raccontare le origini del personaggio, come l'aveva concepito (e, abbiamo già detto, accreditando una versione che non era vera o almeno non completamente vera), la filosofia che guidava il commissario, le sovrapposizione tra sé stesso e il suo personaggio... Ma in quale modo, ogni volta che si sedeva a scrivere i Maigret,  gli venisse l'idea, se usava anche per quelli le famose buste di Manila, se rispettava i soliti rituali e l'ispirazione da dove veniva e dove lo portava... Tutte domande cui le risposte furono, poche, un po' casuali, frammentate nel corso del tempo e talvolta addirittura senza risposta. 
Invece Simenon non faceva segreto che la scrittura dei Maigret, tra un roman dur e l'altro, erano una sorta di relax. Quelli gli richiedevano una concentrazione e uno sforzo che lo spossavano. Le indagini del commissario invece erano, a sentire le sue parole, una sorta di passeggiata. Una scrittura che non gli richiedeva fatiche.
Insomma stanti così le cose, bisognerebbe dedurne che mentre per i romans durs l'irrazionalità e la creatività lo dominavano (diceva spesso "...non so come andrà a finire questo romanzo..."), quando si dedicava ai Maigret era lucido ed era lui a tirare le briglie della  narrazione... divertendosi.
Possiamo ritenere credibile una teoria che  spacca in due come un mela la narrativa di Simenon, da una parte tutta razionalità e dall'altra tutta creatività che viene dall'inconscio?...
A complicare il tutto c'è l'ormai riconosciuto fenomeno dell'avvicinamento dei due filoni. Per temi, personaggi analisi psicologiche e situazioni i Maigret, grosso modo dal periodo americano in poi, tendono ad avvicinarsi alla narrativa dei romans durs
E allora, con un processo di convergenza di questo tipo, può star in piedi una tale diversità di approcci alla scrittura?
E' la domanda delle domande. E' un argomento su cui lo stesso Simenon, l'unico che avrebbe potuto fare luce, si è tenuto piuttosto sulle sue.
Noi, in un post di qualche giorno fa', avevamo coniato l'espressione l'état de Maigret... non trovandone una migliore che potesse dare l'idea di quale fosse lo stato d'animo di Simenon quando appunto scriveva i Maigret.
Alla luce di quello che abbiamo detto in questo post, oggi, forse potremmo dare a  quell'allocuzione il significato di "sentirsi come Maigret", o addirittura "sentirsi Maigret". Forse non era come quando entrava e usciva dalla pelle dei personaggi dei suoi romans durs, ma diciamo che l'autore e il personaggio combaciavano e diventavano due facce dello stesso essere. In fondo possiamo credere che a Simenon piacesse essere Maigret e quindi si divertisse a far fare al commissario le cose che magari avrebbe voluto fare lui. Era insomma come se le facesse per procura e quella del commissario fosse la maschera che più gli sarebbe piaciuto indossare. (m.t.)      

giovedì 17 maggio 2018

SIMENON SIMENON. MAIGRET AND THE ENGLISH /3

A culture shock for the commissaire. "Le revolver de Maigret." 

SIMENON SIMENON. MAIGRET E GLI INGLESE /3 
Uno schock culturale per il commissario. "La rivoltella di Maigret."
SIMENON SIMENON. MAIGRET ET LES ANGLAIS /3 
Un choc culturel pour le commissaire. "Le revolver de Maigret." 

Just as Le Charretier de la ‘Providence’ and Mon ami Maigret draw on Simenon’s experiences in his trips along the waterways of France aboard the Ginette in 1928 and his holidays in Porquerolles in the 1920s and 1930s, so Maigret’s visit to London in Le revolver de Maigret (1952) is also informed by events in the author’s own life. In August 1945, Simenon, like Maigret took a flight to Croydon airport in the southern suburbs of London and stayed for a number of days at the Savoy, one of the capital’s most exclusive hotels. Maigret, who is in London in pursuit of the young Alain Lagrange who has stolen his revolver and is now on the run, calls on the assistance of Inspector Pyke who had accompanied him to Porquerolles in Mon ami Maigret. Until now, Maigret’s impressions of the English had been formed on the basis of encountering them in France, but in the course of his brief sojourn in London he now has the opportunity to observe them on their home ground, thereby opening up the possibility of a broader overview of English society. 
It is, nevertheless, a view of England and the English based on contacts that are mainly restricted to hotel personnel and his Scotland Yard colleagues. While Simenon’s reliance in his fiction on his own personal experience often adds to the immediacy and vividness of his descriptions, it can also be a limiting factor in painting a broader social canvas. The London suburbs that Maigret drives through in his journey from Croydon airport show no signs of the aerial bombing of 1940-1945 which had reduced significant parts of the capital to rubble, and post-war austerity, with its attendant strict rationing of foodstuffs and other items, is not in evidence in the expensive restaurants where the commissaire eats.  
Although there are references to an earlier visit to London twelve or thirteen years previously, Maigret’s response to London is that of an outsider in an unfamiliar environment in which he feels out of place and disoriented: ‘Was it because he was conscious of being abroad? The street lamps seemed to him to have a different sort of light from the ones in Paris […] and even the air had a different smell’. His overall impression is of an ordered society with everything in its place from the neat houses and gardens of the suburbs to the liveried chauffeur of the Scotland Yard Bentley and the floral buttonholes which seem to constitute a sort of uniform for police and hotel personnel alike. Social life is governed by rules - speed limits and traffic lights are respected and the police follow strict procedures - which are implicitly recognised and automatically followed by all.  
Maigret discovers ‘details which enchanted him, then, all of a sudden, others which infuriated him’, not least the laws limiting the hours in which alcohol can be sold in public places and which mean that the commissaire cannot get a drink in the Savoy hotel bar before 11.30 in the morning or between 3 o’clock and 5.30 in the afternoon. Removed from his familiar surroundings and cultural norms, unsure of what constitutes acceptable behaviour in polite English society, communicatively limited by his very basic command of English, constrained and intimidated by a social context of which he is largely ignorant, the commissaire is a victim of a culture shock so profound that it causes him to extrapolate and generalise his own feelings in a demonstration of empathy in wondering ‘Did Inspector Pyke have the same humiliating sensation during his stay in France?’.  
Despite its difficult moments, Maigret’s experience is been a rewarding one in terms of the growth in his intercultural awareness and competence  On his return to Paris, the commissaire has fond memories of his visit to London, realising that, with a degree of openness, understanding and good will, national cultural differences can be transcended; he has ‘kept a soft spot for Mr. Pyke’ and even goes so far when walking through the streets of Paris with Madame Maigret as to try to recreate the moment of pleasure when he drank a glass of beer in a London pub. While he remains a quintessentially middle-class, middle-aged Frenchman in his values, attitudes and behaviour, Maigret’s London visit has been small but significant step towards his becoming a citizen of the world.  

William Alder