sabato 26 maggio 2018

SIMENON SIMENON. UN COMMISSAIRE EN GUERRE /2

Hypothèses sur ce que faisait Maigret pendant la deuxième guerre mondiale 

SIMENON SIMENON. UN COMMISSARIO IN GUERRA /2 
Ipotesi su ciò che Maigret fece durante la seconda guerra mondiale 
SIMENON SIMENON. A CHIEF INSPECTOR AT WAR /2 
Hypotheses about what Maigret was doing during Second World War

Comme nous l'avons dit dans notre précédent billet sur ce sujet, les premiers textes de la saga maigretienne écrits pour les Presses de la Cité présentent un décor ancré dans l'entre-deux-guerres, et d'abord le romancier semble vouloir se cantonner à cette période pour décrire les aventures de son héros. Puis, peu à peu, il va placer dans ses textes des allusions à des événements de la deuxième guerre mondiale, événements antérieurs à l'action des récits.  
Par exemple, dans Maigret chez le ministre, on apprend qu'Auguste Point a fait partie de la Résistance; dans La patience de Maigret, est raconté le bombardement de la gare de Douai. C'est comme si Simenon avait voulu replacer Maigret dans un contexte plus contemporain à la rédaction des romans (un bon exemple se trouve dans Maigret et les vieillards, où il est dit que le comte de Saint-Hilaire avait 26 ans vers 1910, et lorsqu'il est assassiné, il en 77, ce qui fait que l'enquête menée par Maigret se déroule vers 1960, qui est aussi l'année de rédaction du roman). Bien entendu, cela complique d'autant plus la tentative de chronologisation des enquêtes du commissaire et de sa carrière. Car si, comme nous l'avons vu, Maigret est né aux alentours de 1885-1887, et qu'il a commencé sa carrière au Quai des Orfèvres en 1913 (ainsi que le romancier lui-même veut nous le faire admettre dans La première enquête de Maigret), cela implique que dans les années 1950, soit après la deuxième guerre mondiale, il ait plus de 60 ans, et donc qu'il ait largement dépassé l'âge de la retraite que Simenon lui-même a fixée à 55 ans dans plus d'un roman…  
Dans ce cas aussi, il est peu probable que le commissaire ait été enrôlé dans les forces combattantes pendant cette guerre. Que peut-il donc avoir fait pendant cette période ? Aucune allusion n'y étant faite dans la saga, on en est réduit à conjecturer… Une piste suivie par certains est que Maigret, tel qu'on le connaît, n'a sans doute pas voulu continuer à travailler dans la police pendant ces années de guerre, dans la mesure où on sait que celle-ci a eu sa part dans le collaborationnisme du gouvernement de Vichy. Et donc, on pourrait l'imaginer avoir rejoint Londres avec la Résistance. Ce qui pourrait être corroboré par le fait que dans Le revolver de Maigret (écrit en 1952), il est dit que Maigret se trouvait à Londres une douzaine d'années plus tôt. C'est la théorie de David Drake qu'on trouve sur le site de Steve Trussel (http://www.trussel.com/maig/ddchron1.htm). Jacques Baudou, pour sa part, dans son ouvrage Les nombreuses vies de Maigret, propose une autre solution: selon la chronologie qu'il a choisie, Maigret est né en 1885, et en 1940, il a 55 ans, ce qui lui permet de prendre sa retraite, et donc de ne plus avoir de problèmes de conscience par rapport à son travail de policier dans cette situation d'Occupation…  
Enfin, on peut encore proposer une autre version, en prenant appui sur trois romans: La maison du juge, Maigret chez le ministre, Maigret et l'homme tout seul. On se souvient que ces trois romans évoquent le séjour de Maigret à Luçon, qui y a été exilé, suite à une affaire plutôt embrouillée, sur laquelle son biographe ne nous éclaire guère. Dans La maison du juge, on nous dit que Maigret est tombé en disgrâce après des frictions causées par la fusion de la PJ et de la Sûreté. Dans Maigret chez le ministre, on apprend que Maigret a dû passer en conseil de discipline, à cause d'une affaire politique dans laquelle il n'était pour rien, et qu'il a été exilé à Luçon. Enfin, dans Maigret et l'homme tout seul, Simenon revient une dernière fois sur l'affaire de Luçon, et explique que Maigret y a été envoyé parce qu'il avait déplu au directeur de la PJ. Michel Lemoine a posé (dans l'ouvrage Georges Simenon, Parcours d'un écrivain belge), avec une certaine justesse, l'hypothèse que l'affaire qui a été la cause de la disgrâce du commissaire serait l'affaire Prince, qui fit suite à l'affaire Stavisky (voir notre billet du 23 janvier 2018), et il est fort possible que c'est à cela que Simenon pensait quand il rédigea La maison du juge. Par contre, dans Maigret chez le ministre, la disgrâce du commissaire est mise en comparaison avec les problèmes rencontrés par le ministre Point, et une référence explicite est faite à la période de la deuxième guerre mondiale. Enfin, dans Maigret et l'homme tout seul, le romancier a rendu les choses encore plus claires, puisqu'il situe l'exil de Maigret expressément aux alentours de l'année 1946. Ce qui accréditerait la thèse, croyons-nous, que le commissaire a déplu au pouvoir en place, parce qu'il ne pouvait évidemment pas accepter l'esprit collaborationniste de Vichy. Alors, rien ne nous empêche d'imaginer que Maigret a passé l'essentiel de la deuxième guerre mondiale en Vendée, où il est peut-être allé rendre visite de temps en temps à son ami Simenon, et, tout en partageant le sentiment d'exil que devait ressentir le romancier, le commissaire a peut-être travaillé secrètement mais avec profit avec la Résistance… 

Murielle Wenger 

venerdì 25 maggio 2018

SIMENON SIMENON. TRE SIMENON A CONFRONTO

Il Sim dei romanzi popolari, il Simenon dei Maigret, quello dei romans durs e il romanziere autobiografico

SIMENON SIMENON. TROIS SIMENON EN COMPARAISON
Le Sim des romans populaires, le Simenon des Maigret, celui des romans durs et le romancier autobiographe
SIMENON SIMENON. THREE SIMENONS IN COMPARISON
The Sim of the popular novels, the Simenon of the Maigrets, the one of the romans durs and the autobiographical novels



Il primo. Un giovane esordiente che scrive racconti e romanzi brevi di tipo popolare. Il secondo. L'ormai consumato narratore che lancia un rivoluzionario eroe poliziesco. Il terzo. Un sofisticato romanziere dei romans durs che si permette di dettare le condizioni a un editore come Gallimard.
Sono solo tre facce dello stesso romanziere o si può ipotizzare che si tratti addirittura  di tre scrittori diversi?
Innanzitutto pensiamo a scrittori di età diversa: uno giovanissimo appena arrivato da Liegi, poi uno ormai trentenne naturalizzato parigino e infine un belga più maturo "cittadino del mondo" che si troverà a suo agio a vivere in Francia, o in America, o come in Svizzera.
Poi ci sono le collocazioni sociali. Il giovanissimo appena arrivato a Parigi é un povero che vive nei sottotetti di alberghetti malfamati L'autore dei Maigret è già un benestante che si può permettersi di vivere a Place des Vosges. Lo scrittore dei romans durs è invece ormai un ricco, che vive in Vandea o negli Usa e in Svizzera, non di rado installandosi con la sua famiglia in castelletti nobiliari o in grandi ranch.
Il primo è appena sposato e senza figli. Quello dei primi periodi maigrettiani è il neo papà di Marc. Lo scrittore al culmine della sua popolarità è a capo di una famiglia allargata con quattro figli, una moglie e una ex-moglie (che trova difficoltà ad uscire dall'orbita simenoniana) e una storica femme de chambre.
Ma andiamo al sodo. La produzione letteraria, lo stile, il ritmo e l'abbondanza della produzione narrativa. 
Qui non troviamo invece cesure significative. Certo nel corso gli anni si registra una certa evoluzione, ma si tratta di una transizione graduale, anzi ormai si riconosce da più parti una certa convergenza tra la produzione poliziesca e i romanzi, sia nei temi, come nell'approfondimento psicologico, ma anche nello stile narrativo.
Potremmo quindi sintetizzare, un po' semplificando, che l'uomo cambia o lo scrittore no. Le mutate condizioni di status, di età e di ricchezza non influenzano più di tanto l'attività letteraria di Simenon. E lo stesso può dirsi anche dei suoi innumerevoli spostamenti "geografci" e di abitazione. La sua ispirazione anche non pare sia cambiata nel tempo, il trascorrere degli anni semmai ha qualche influenza sul ritmo produttivo e sulla lunghezza delle opere.
In definitiva i tre Simenon che citavamo nel titolo è il frutto di un'astrazione che riguarda più l'uomo che lo scrittore. E forse questo è una conferma della veridicità di quanto spiegava Simenon in merito all' état de roman. Quella sua "trance creativa" che lo portava a scrivere e che lo trascinava su e giù per il suo romanzo, facendogli raccontare qualcosa che Simenon stesso non sapeva quale finale avrebbe avuto. E questo meccanismo evidentemente lo collocava in una dimensione che non era quella che lo scrittore viveva quotidianamente da giovane o nella maturità, negli Usa o in Svizzera, circondato dai familiari o in coppia con la sua ultima compagna Teresa. 
Una condizione insomma dove le influenze e i condizionamenti della realtà ben poco potevano nei confronti della sua potenza narrativa. (m.t.)

giovedì 24 maggio 2018

SIMENON SIMENON. WHAT A PLEASURE WITH MAIGRET!

Still about the series with Rupert Davies 

SIMENON SIMENON. CHE PIACERE CON MAIGRET ! 
Ancora sulla serie con Rupert Davies 
SIMENON SIMENON. QUEL PLAISIR AVEC MAIGRET ! 
Encore à propos de la série avec Rupert Davies 

You might think I must have seen all of those Rupert Davies Maigret episodes at least ten times each, as a fan. But it's not like that, not at all, although there was the complete series on TV Channel Two in the sixties, thereplays, then a long long time nothing. But from the mid nineties onwards one could get copies from the ZDF for much moneyI made myself a list of the films that I would like best, and I bought copies each time I could afford some more of them, that's right, but I did not devour them. The Rupert Davies Maigret is something very special, you know. The best thing for me is to spread out the whole along all of my lifetime.
Last week, for example, a friend of mine sent me the DVD "Maigret und der Mann auf der Bank" ("Murder on Monday"), that I did not possess and that I had never seen before. I was very happy to hold it at last in my hands. But instead of watching it at once, I left it on the shelf for some days. I kept wondering whether that film would be that catching to me like the ones I watched on TV as a youngster in the sixties. I had some doubts, because another friend of mine recently told me, "Maigret" would have been thrilling to us only when we were kids and because those films were, partly, forbidden to us. So, starting to watch that film, I almost felt myself a boy again and was absolutely open to what would happen now. What do you assume - did I like that film, or not? It was a surprise for me, too: I had not seen a film that fascinating for a very long time! That story, all those fabulous actors, the music, the feeling of French atmosphere, as if it really was a French film! Well, it was a BBC production, and BBC always knew how to make perfect crime shows and documentations. This was Georges Simenon's opinion as well; in his "Intimate Memories" he expressly had admiring words concerning BBC, London. 
Sometimes it's hard to believe Rupert Davies was NOT a Frenchman. During his high times, very well known as Maigret by almost everyone, he tried to extract some fun out of this. Once, for example, when he opened the garden party in aid of Raystede Centre for Animal Welfare at St. Mary's, Bramber, - by the way, Davies was a vegetarian -, he began his speech using French words, just for fun. Not until he noticed a few blank looks from the crowd that had gathered, he changed to English.  
It would be wrong taking the BBC Maigret too seriously, I suppose. Of course, there do occur very exciting and serious moments in those crime films, still the series was supposed to have an absolute realistic touch to match the Simenon novels, but there is enough room and time for fun, too. In "Murder on Monday", for example, they took Stratford Johns to play the part of a suspect, exactly him of all actors, who, at those times, was famous on British TV screens as Detective Chief Superintendent Barlow in a different very long running BBC crime show series. He as a murderer in "Maigret" surely would turn things upside down! Or think of the dialogues between Maigret and Lucas, sometimes they are really very funny!  
Even Simenon had his fun writing his Maigret books: According to what I once read, he found the Maigrets a relaxing matter in comparison with his "really hard" novels. Writing Maigrets he could do even while whistling a tune! Well, I don't take him at his word, the Maigret novels are much too good compositions, they simply couldn't have been written in passing. But I do believe they were done each in a week or so.  

Berthold Deutschmann

mercoledì 23 maggio 2018

SIMENON SIMENON. MA IL COMMISSARIO E' UN UOMO FELICE?

Il romanziere ha creato un personaggio che si contenta di quello che ha o che si è saputo conquistare...

SIMENON SIMENON. LE COMMISSAIRE EST-IL UN HOMME HEUREUX ?
Le romancier a créé un personnage qui se contente de ce qu'il a ou de ce qu'il a su conquérir…
SIMENON SIMENON. IS THE CHIEF INSPECTOR A HAPPY MAN?
The novelist created a character content with what he has or what he was able to overcome…



Un borghese... ma non certo piccolo piccolo. La sua carica importante nella polizia giudiziaria parigina, il suo appartamento a Rue Richard Lenoir, (una strada dove gli appartamenti costano mediamente come gli altri appartamenti di Parigi, oggi c.a. 9000 euro/mq). Insomma una persona cui non manca nulla. Benestante potremmo dire. 
Ma nell'animo Maigret è un borghese classico? 
Tutto sommato no. Perché nonostante il suo ruolo direttivo (a fine cariera gli verrà addirittura proposto di diventare Direttore di tutta a polizia giudiziaria di Parigi, ma lui rifiuterà), un moglie che praticamente vive per lui, amici di un certo livello (i coniugi Pardon), il commissario rimane, più o meno consapevolmente, legato alle sue origini contadine o meglio campagnole, ai gusti elementari e alle abitudini semplici. Ma il suo aspetto massiccio e un po' grossier, la sua scarsa attenzione nel abbigliamento (quante volte vediamo M.me Louise che fin sulla porta di casa sta lì a sistemargli, il bavero del cappotto, la sciarpa, il cappello...), non deve farci pensare che cerchi di nascondere il suo status, per confondersi come uno tra i tanti... Abbiamo più di un motivo per credere che il suo comportamento e le sue scelte siano naturali e spontanee.
Come quelle di una persona felice.
Ma ci chiediamo allora, Maigret è solo uno che si contenta? Oppure è una persona soddisfatta e felice della sua vita?
Sappiamo che se ci inerpichiamo negli involuti percorsi che ci porterebbero alla definizione di "felicità", finiremmo per perderci in un labirinto di teorie filosofiche nel tentativo di arrivare alla "definizione delle definizioni ".
Qui ci contentiamo di rubare una definizione di Oscar Wilde che ci pare molto calzante al personaggio simenoniano: "la felicità "non è avere tutto ciò che si desidera, ma desiderare ciò che si ha".
Già, in effetti Maigret non ha grandi passioni o pretese eccessive. La passione più grande è in definitiva il suo lavoro. E' quello che lo mette a contatto con il popolino, ma anche con banchieri, artisti, nobili... E' il lavoro che gli fa mettere in pratica quella sua capacità di percepire le situazioni, di "sentire" l'animo delle persone, di intuire lo sviluppo di certi avvenimenti. E Maigret, anche se con quell'aria burbera lo mostra assai di rado, è soddisfatto del suo lavoro. Non che nello specifico gli piaccia metter in guardina i delinquenti, quegli individui lui cerca di capirli più che giudicarli. Non gli piace finire sotto i riflettori dei media e nelle prime pagine dei quotidiani. Ma, comunque si senta alla fine di un'inchiesta, il suo animo torna tranquillo e felice, quando rientrando a casa, trova l'amorevole accoglienza di M.me Maigret, quando annusa gli odori degli intingoli che lei gli ha preparato, quando la casa si riempe del fumo della sua pipa, quando, in attesa della cena, seduto sulla sua poltrona preferita, si bea dell'aria fresca del tramonto che entra da una finestra aperta.
Detta così sembra perfettamente aderente alla definizione di Wilde.
Ma forse non è proprio così. Abbiamo parlato della sua grande passione il lavoro d'indagine. Ecco pensiamo che quello che troviamo nei romanzi: un commissario capo della brigata omicidi, che ha iniziato nei primi del '900 come agente ciclista e, senza l'aiuto di nessuno, ha fatto una carriera non da poco. Sicuramente Maigret è un commissario felice perché, come affermava il sociologo Zygmunt Bauman, scomparso appena un anno fa', "Si raggiunge la felicità quando ci si rende conto di riuscire a controllare le sfide poste dal fato”.  E questa forse l'avrebbe sottoscritta anche Simenon.
E forse Simenon ha voluto creare con Maigret un personaggio dalla felicità tranquilla serena, discreta, ma che oltretutto contagia i suoi lettori regalando loro momenti felici.
Grazie Maigret e soprattutto grazie Simenon. (m.t.) 

martedì 22 maggio 2018

SIMENON SIMENON. SIMENON ET PHILIPPE WURM

Maigret en bandes dessinées 

SIMENON SIMENON. SIMENON E PHILIPPE WURM 
Maigret a fumetti 
SIMENON SIMENON. SIMENON AND PHILIPPE WURM 
Maigret in comics 

Le nombre de films longs métrages réalisés d’après l'œuvre de Simenon ne cesse d’augmenter, preuve de son succès dans ce média. Mais que dire alors des séries télévisées, que ce soit en France, Italie, Allemagne et bien d’autres, là aussi le public est preneur. La troisième déclinaison la plus importante de ses romans est sans conteste celle de la bande dessinée.
Depuis 1942, date à laquelle la BD du roman «Le sous-marin dans la forêt», signé Georges Sim, fut présenté dans le journal pour la jeunesse «Siroco», dessiné par Marijac, pseudonyme de Jacques Dumas, un certain nombre de dessinateurs ont traduit des œuvres de Simenon en BD. Parmi ceux-ci on trouve: Andréas Rosenberg, Rodaly, Jean Barnoux, Rumeu et surtout Jacques Blondeau, qui ne signa pas moins de 1473 bandes horizontales, soit 14 romans de Maigret qui ont paru dans une quantité de journaux dont «Samedi Soir» et «Paris Journal». De plus, Blondeau réalisa une BD des «Dossiers de l’Agence O» dans «Le Parisien». En ce qui me concerne, j’aime beaucoup un des derniers venus, à savoir Philippe Wurm, dessinateur, illustrateur depuis les années 1980 jusqu'à ce jour.  
Philippe Wurm est né de parents français à Lugano le 1er mai 1962. Il fait ses humanités à Bruxelles, et c’est pendant celles-ci que le démon de la BD le saisit. Sur les conseils de Thierry Tinlot, il va suivre, à partir de septembre 1978, et ce pendant deux ans, les cours de bandes dessinées données à Saint-Gilles, commune de l’agglomération bruxelloise, donnés par Eddy Paape, ainsi que les cours de croquis donnés par le peintre Beauraing. Une fois diplômé, il travaille d’abord pour l’hebdo «Spirou», mais c’est au début des années 1990 qu’il rencontre le succès en dessinant, pour les éditions «Claude Lefrancq», une série d’albums dont… des Maigret.  
En effet, avec la scénariste Odile Reynaud, il va nous livrer trois albums de Maigret, à savoir: en 1992 «Maigret et son mort», en 1993 «Maigret tend un piège», en 1994 «Maigret et la danseuse du Gai Moulin». Que dire de cette maison d’édition ? Qu’elle était située à Uccle (Bruxelles) et qu’elle a mis la clé sous le paillasson en 1998, ce qui est vraisemblablement la raison pour laquelle la série Maigret n’a pas connu de suiteen ce qui concerne Philippe Wurm en tous cas, car en 1994 avait paru «Maigret chez les Flamands», et en 1997 parait un cinquième album, «Maigret et le corps sans tête», tous les deux dessinés par un certain Frank Brichau. Les quatre premiers albums sont édités conjointement par les Editions Lefrancq à Bruxelles et les Editions du Rocher à Monaco. Le cinquième est publié par les Editions du Rocher seules, vraisemblablement suite à l’arrêt des Editions Lefrancq 
Il faut bien dire que la série n’a pas connu un grand succès auprès des lecteurs. Ce que le
grand public ne sait pas, c’est qu’il y a eu, pour les deux premiers albums, un tirage de tête avec une couverture en toile bleue, signé par la scénariste et le dessinateur et tiré à 500 exemplaires numérotés pour le premier et à 250 exemplaires pour le second. Donc, dès le deuxième, l’intérêt semble diminuer, alors que ce dernier est réalisé spécialement à l’occasion de l’exposition «Simenon 1993» à Liège. Au début également, les éditeurs publiaient plusieurs traductions: en allemand, catalan, danois, norvégien, espagnol, finnois, italien, portugais, espagnol, turc, grec et néerlandais (voir cette page: https://biblio.enquetes-de-maigret.com/maigret-en-bd/). Mais ceci aussi diminuait au fil des parutions. A remarquer, une traduction inattendue de l’album «Maigret et la danseuse du Gai Moulin» en dialecte Wallon de Liège: «Maigret èt l’danseûse d’à Gai-Moulin». J’aurais aimé voir cette série se poursuivre, comme celle de Blondeau, mais l’arrêt de l’éditeur et le manque d’enthousiasme du public en ont décidé autrement. 

Philippe Proost