lunedì 16 luglio 2018

SIMENON SIMENON. FRANCOPHONE TOWARDS ANGLOPHONE

Several observations on the use of Anglo-Americanisms in his writing 

SIMENON SIMENON. FRANCOPHONE VS ANGLOPHONE 
Plusieurs observations sur l’usage des anglo-américanismes dans son écriture 
SIMENON SIMENON. FRANCOFONO CONTRO ANGLOFONO
Diverse osservazioni sull'uso degli anglo-americanismi nella sua scrittura


According to biographer Pierre Assouline, Simenon did not understand a word of English” in 1939 and, when he crossed the Atlantic to settle in Anglophonic North America in 1945, he still “did not speak English other than thaof ocean liners and hotels. While living in the USA during the subsequent ten years, he would likely have learned a lot more. Logically, he would have been exposed to many uniquely Anglo-American words, and since he had once called the Americans the most authentic novelists of the time,” it is not surprising that many Anglo-American words cropped up in the so-called “American novels” he wrote in French. 
He used words the French Academy had already accepted and incorporated into its official French language dictionary and also sprinkled in many of his own unique selections. For the most part, the latter were what he called mots-matièresa term perhaps best understood as “straightforward” or “unambiguous” words, meaning words descriptive unto themselves and nouns as opposed to adjectives and adverbs. Simenon once asserted in a boasting way, “That’s why I nearly always use concrete words, and he seemed to have sustained this approach in adding American words to his writings. 
In general, the already ‘accepted’ words appeared in standard typeface and the ‘original’ words appeared in italicsNot only is italicization a standard method in writings that indicates a word is foreign, but it also serves to bring the word to the reader’s eye. Another way to signal foreignness and draw attention was Simenon’s novel use of compounding hyphenation.’ For example, he wrote cow-boy for our cowboy. What follows here is a sampling from his romans américains (these 15 novels written from 1929 to 1968 were published in two volumes by Omnibus in 2009) of uniquely américain words that caught this reader’s eye: 
Here are some Simenon ‘original’ words: 
Bacon and eggs, hot dogand highball; road trip, turnpike, trailersand foot-hills; hitman and driver; barn, high school, drive-in, country club, tavern and supermarket; crap games and pin-ball machine; slacks, breeze, flamingo and black ball. 
Here are some common French Academy ‘accepted’ words: 
Night-club, cocktail, and dancing; cottage, motelbuilding and drugstore; lunch and grill; hamburger, sandwich, steaksand sodamob and hold-uprocking-chair, base-ball, living-room, stewardess, and detour. 
And the dialogue is frequently sprinkled with Anglo-Americanisms, such as “Bye-bye! and “How do you do?” and “Good night!” and “Cheerio!” One text has a son address his father as dad and ignores the capitalization proper to written English dialogue, whereas at the same time the father addresses his son as fils in lowercase. 
Sometimesthe author favored British over American versionsbar and “barman” rather than “bar” and “bartender for example. And one translated text completely erased the author’s original ‘Americanization’ effects by omitting the italicization of these key words, which hopefully was not a technique applied to all translations. 

David P Simmons 

domenica 15 luglio 2018


SIMENON SIMENON. PORTRAIT DE MAIGRET SUR ECRAN 
Maigret vu par les acteurs et les réalisateurs 


Dans son livre de souvenirs, Ma vie sans filet, Jean Richard évoque longuement le commissaire qu'il a incarné pendant plus de vingt ans. Voici ce qu'il disait des débuts de la série: "Maigret, nouveau policier du petit écran, déroutait. Que venait faire ce bonhomme bourru, placide, ne s'exprimant que par des petites phrases laconiques ? Où étaient l'action, les poursuites, les bagarres et les coups de feu ? Cet anti-héros fumait tranquillement la pipe, savourait son calva et réfléchissait. [...] Ce Maigret ne se contentait pas de trouver l'assassin. Il lui fallait aussi découvrir l'homme qu'il était intérieurement ! Ce qui l'intéressait c'était de mettre à nu les comportements." 

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SIMENON SIMENON MAIGRET RITRATTO  SULLO SCHERMO 
Maigret visto da attori e registi 

Nel suo libro di memorie, Ma vie sans filet, Jean Richard evoca a lungo il commissario che ha incarnato per più di vent’anni. Ecco quello che diceva in merito al debutto della serie: «Maigret, nuovo poliziotto del piccolo schermo spiazzava. Cosa veniva a fare questo uomo pacioso, placido che si esprimeva soltanto con delle brevi frasi laconiche? Dov’erano l’azione, gli inseguimenti, gli scontri, le sparatorie? Questo anti-eroe fumava tranquillamente la pipa, assoporava il suo calvados e rifletteva […] Questo Maigret non si accontentava di acciuffare l’assassino. Doveva scoprire l’uomo che c’era dentro! Quello che lo interessava era mettere a nudo i comportamenti». 

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SIMENON SIMENON. MAIGRET'S PORTRAIT ON SCREEN 
Maigret seen by actors and directors 


In his memory book, Ma vie sans filet, Jean Richard talked at length about the Chief Inspector he had played for more than twenty years. Here's what he told about the beginnings of the series: 
"Maigret, as a new policeman on the small screen, was disconcerting. What was he doing, this gruff, placid guy, who was speaking out only with little laconic sentences? Where were action, chasings, fighting and shooting? 
This antihero was quietly smoking his pipe, savouring his calvados and pondering. […] This Maigret did not settle for finding the murderer. He also needed to discover the man he was inside! What interested him was to reveal behaviours." . " 

by Simenon Simenon

sabato 14 luglio 2018

SIMENON SIMENON. SOUVENIRS DE CONCARNEAU…

Les allusions au port breton dans l'œuvre de Simenon 

SIMENON SIMENON. MEMORIE DI CONCARNEAU… 
Le allusioni al porto bretone nelle opere di Simenon 
SIMENON SIMENON. CONCARNEAU MEMORIES… 
Allusions to the Briton port in Simenon's works 


Certaines villes où Simenon a vécu, écrit, ou dont il a parlé dans ses romans, sont plus fréquemment citées que d'autres: ainsi La Rochelle, Fontenay-le-Comte, Lakeville, Fécamp, mais aussi et naturellement Liège et Paris, pour n'en mentionner que quelques-unes. Alors que La Rochelle, Liège, Paris ou Fontenay ont souvent eu les honneurs de publications consacrées à Simenon (par exemple les Cahiers édités par les Amis de Simenon), une ville comme Concarneau apparaît moins fréquemment traitée par les simenoniens.  
Certes, le temps que Simenon y a passé est court: l'hiver 1930-1931, lorsque le romancier se retire au calme dans une villa à Beuzeq-Conq, pour écrire les romans populaires promis à Fayard en échange de son acceptation de publier la nouvelle collection Maigret (c'est un sujet que nous avons déjà évoqué plusieurs fois sur ce blog). Il est vrai aussi que, contrairement à d'autres villes, Concarneau a moins souvent servi de décor aux intrigues narrées par le romancier. Pour l'essentiel, on connaît trois romans ayant pour cadre la ville bretonne. D'abord un roman populaire, L'évasion, signé Christian Brulls, et dont Michel Lemoine (voir L'autre univers de Simenon) pense qu'il pourrait justement avoir été écrit à Concarneau. Ensuite, un Maigret, Le chien jaune, dans lequel les descriptions de la ville nous font bien sentir que Simenon vient d'y faire un séjour récent (le roman a été écrit en mars 1931, soit quelques mois après son passage à Concarneau). Enfin, Les demoiselles de Concarneau, rédigé en 1935.  
On connaît bien l'incipit de Le chien jaune, avec sa description des rues de Concarneau sous la tempête de novembre. Dans tous les passages du texte qui décrivent les quartiers de la ville, apparaît clairement le don d'observation du romancier, ainsi que sa faculté de restituer une ambiance et un décor avec une grande authenticité et de façon très évocatrice. Jean Tarride, qui réalise une adaptation du roman très peu de temps après la sortie de celui-ci en librairie, a bien compris le potentiel de ce décor, puisque, à part les scènes d'intérieur tournées en studio, il décide de se rendre sur place, à Concarneau même, pour les scènes qui devront se passer à l'extérieur (voir notre billet du 23 mars 2016).  
Une bonne partie de l'action est située à l'Hôtel de l'Amiral, qui a été inspiré à Simenon par le "Grand Hôtel Le Clinche", dont, écrit Michel Carly, Simenon "a déjoué tous les recoins et les secrets" lors de son séjour à Beuzec-Conq. Dans le journal L'Intransigeant du 15 février 1936, paraît un entrefilet qui nous apprend que le propriétaire de l'Hôtel Le Clinche a décidé de changer le nom de celui-ci, et de lui donner le nom d'Hôtel de l'Amiral. Comme dans le roman… et comme dans le film, puisque Tarride s'était installé avec son équipe sur les lieux mêmes pour le tournage… 
Comme l'ont souligné ses biographes, le romancier aura, pour une fois, expérimenté le côté positif de l'impact de la fiction sur le réel: alors que Simenon aura dû faire face, plus une fois, à des procès intentés contre lui par des personnes qui s'étaient reconnues dans des personnages de ses romans, cette fois-ci, c'est le contraire qui s'est produit: la seule renommée du titre d'un roman aura suffi à faire changer le nom d'un établissement… 
Il reste à mentionner quelques allusions à Concarneau que Simenon a faites dans des romans ultérieurs, et ce sont manifestement des clins d'œil que le romancier adresse à son lecteur… La première se trouve au début de La maison du jugeDidine explique à Maigret que son mari "était douanier à Concarneau quand vous y êtes venu pour l'affaire". Une autre se trouve dans L'amie de Madame Maigret: Torrence est allé à Concarneau faire des vérifications à propos de Gloria, et il téléphone à Maigret pour lui faire part dés résultats de ses recherches. Il apprend alors au commissaire que Gloria est descendue à l'hôtel: "Vous connaissez l'Hôtel du Chien Jaune, au bout du quai ?". Aucun doute sur cette allusion: cet hôtel au bout du quai est une évidente réminiscence de l'Hôtel de l'Amiral, situé, comme nous l'apprenons dans le roman Le chien jaune, "à l'angle de la place et du quai" de l'Aiguillon… 
On trouve encore une autre allusion dans Maigret s'amuse, et il est fait souvent référence à Concarneau dans ce roman, puisque la victime, Mme Jave, est originaire de cette ville. C'est en passant des vacances à Beuzec-Conq qu'elle a fait la connaissance de son mari. Plus loin dans le récit, on apprend que des journalistes se sont rendus à Concarneau, et qu'ils se sont installés à "l'Hôtel de l'Amiral, quai Carnot, que Maigret connaissait pour y avoir mené jadis une enquête qui avait fait un certain bruit." Une autre allusion limpide… 
Enfin, dans Maigret tend un piège, le commissaire évoque des vacances qu'il aurait dû prendre avec sa femme "à Beuzec-Conq, près de Concarneau". Une fois de plus, le romancier s'amuse à entrecroiser les fils de sa propre biographie avec celle de son personnage… 

Murielle Wenger