martedì 14 agosto 2018

SIMENON SIMENON. LES ETAPES D'UNE CREATION /2

Les relations entre le romancier et son personnage; deuxième partie: du romancier américain au mémorialiste 

SIMENON SIMENONI PASSI DI UNA CREAZIONE /2 
Le relazioni tra il romanziere e il suo personaggio; seconda parte. dal romanziere americano al memorialista 
SIMENON SIMENONSTEPS IN A CREATION /2 
The relationship between the novelist and his character; second part: from the American novelist to the memorialist 


Nous avons évoqué, dans la première partie de ce billet, les débuts derelations entre Simenon et Maigret, et comment celles-ci ont commencé à évoluer. Aujourd'hui, nous allons voir comment cette évolution s'est poursuivie, et même au-delà des années rédactionnelles de la saga. 
1950. La guerre n'aurait-elle été qu'une parenthèse, et le départ en Amérique, en même temps que s'ouvrait une nouvelle vie pour le romancier, aurait-il signifié l'abandon définitif de Maigret ? Après tout, le commissaire n'était-il pas le symbole de cet Ancien Monde, d'une époque que le romancier considérait comme close, et ne valait-il pas mieux abandonner ce héros, pour pouvoir repartir sur un nouveau mode d'écriture, devenir un écrivain consacré en gagnant la bataille américaine ? … C'était sans compter sur l'effet de la nostalgie… Simenon, 47 ans, approche du bilan de milieu de vie. Père pour la deuxième fois, remarié, installé à Lakeville, il entame ce que Michel Carly appelle "une période de bonheur et d'équilibre". Ce qui ne l'empêche pas d'avoir retrouvé, dans sa lointaine Amérique, des souvenirs du Paris des années 1930, et Maigret en est comme le symbole. Presque à son corps défendant, il a emmené avec lui son héros de l'autre côté de l'Atlantique, lui a fait partager ses étonnements à la découverte du mode de vie étasunien, et, très vite, l'a remis en activité pour le faire mener de nouvelles enquêtes. Le romancier a maintenant le même âge que sa créature, et cela modifie leurs rapports. Simenon peut encore mieux se mettre dans la peau de son personnage, partageant dorénavant avec lui une certaine expérience de vie. En septembre 1950, les Mémoires qu'il fait rédiger par son héros attestent de ce rapprochement… 
1960. Les événements se sont bousculés dans la vie du romancier. Il a quitté l'Amérique pour retrouver le Vieux Continent. Il a eu deux nouveaux enfants, tandis que son couple a connu ses premières sérieuses lézardes. A 57 ans, c'est un romancier reconnu, à la production régulière, alternant romans durs et romans Maigret. Parce que le commissaire est toujours là. C'est devenu un équilibre nécessaire dans son œuvre. Ecrire des Maigret est une sorte de détente entre deux romans à la tension plus forte; mais c'est aussi parfois un banc d'essai, où le romancier tente un nouveau thème avant de l'utiliser dans un roman dur. En juin 1960, Simenon écrit Maigret et les vieillards, un roman qui remplace une tentative avortée de roman dur, et il confie, dans son journal Quand j'étais vieux, que Maigret et les vieillards est peut-être "le meilleur" de ceux qu'il a écrits pour la saga. Le romancier a rejoint et commence à dépasser en âge son personnage, et en même temps que lui-même s'interroge sur le temps qui passe et la vieillesse approchante, il confie à son personnage ses premières questions sur une retraite plus si lointaine. 
1970. Simenon, 67 ans, va bientôt terminer une étape dans son parcours de romancier. En mars de cette année, il rédige La folle de Maigret, joli roman parsemé de notations allusives à l'univers maigretien. Cela ne sonne pas encore vraiment comme un adieu, mais cela s'en rapproche… A la fin de la même année, il assiste aux derniers instants de sa mère, et moins de deux ans plus tard, il met un terme à son activité de romancier. Dans le dernier roman mettant en scène le commissaire, celui-ci, bien que proche de la retraite, refuse une promotion, parce qu'il entend rester, et pour toujours, un homme de terrain… 
1980. Simenon, 77 ans, vient de vivre le drame le plus atroce de toute sa vie: la perte de sa fille bien-aimée. Pour conjurer ses démons, il reprend la plume et rédige ses Mémoires intimes, en même temps bilan et tentative de justification… Maigret ? C'est à peu près le seul personnage qui a eu le droit d'apparaître dans ses écrits autobiographiques. Avec le temps, et bien après l'avoir abandonné à ses enquêtes dans des romans rédigés presque dix ans plus tôt, Simenon garde de son personnage un souvenir attendri et ému. La preuve, ce qu'il en dit dans ses Mémoires intimes. Que c'est un "personnage qui a fini par devenir [son] ami"…. 

Murielle Wenger 

lunedì 13 agosto 2018

SIMENON SIMENON. THE MOTHER GEORGES HAD NEVER HAD / 1

Madame Baron in The Lodger is not like Madame Simenon 

SIMENON SIMENON. LA MERE QUE GEORGES N’AVAIT JAMAIS EUE / 1 
Madame Baron dans “Le Locataire” n’est pas comme Madame Simenon 
SIMENON SIMENON. LA MADRE CHE GEORGES NON HA MAI AVUTO / 1
Madame Baron ne "Il Pensionante" non è certo come Madame Simenon

Notably, adolescent Georges’ home became a boarding house for several years and its landlady was Madame Simenon. The way she ran the business, especially how it humiliated Georges’ beloved father, served to ramp up Georges’ hostility toward and conflict with his mother. While reading The Lodger, it was impossible not to interpret the Elie and Madame Baron interaction as a Georges and Madame Simenon contrast. This landlady Madame Baron is the opposite of the egocentric uncaring Madame Simenon. What follows is a listing of her non-Henriette like favorable actions on Elie towards before she actually has knowledge of his awful crimes: 
Madame Baron welcomes and treats Elie royally right from the start. That’s Monsieur Elie’s place! She protested as she assigns him the all-important kitchen’s place of honor for his very first meal, forcing the others, with that “good place” gone, to find seats at the table “as best they could. And this comes despite willingly accepting his unusually large down payment and deliberately neglecting to fill out the required registration form for this unknown foreigner without references, the soon to be discovered fugitive. 
Madame Baron sets out “serving plates with pink flowers she had never used.” She prepares and presents “some dishes of true appetizers.” She makes a special dessert. The better food, broader menu, and unique staging she offers and repeats create a “spectacle” well beyond what one might expect by merely paying full board. 
Madame Baron carefully nurses the sniffling sick man because he has a cold” or perhaps “the grippe. She lends him one of her husband’s own clean handkerchiefs. She makes and brings hot grog, along with two aspirin, to his bedside. No wonder “he has no desire to get well. 
Madame Baron seeks to protect Elie in many other ways and her attention is wide spread: first, “You should get out and about; sitting around is what makes you sick” and, later on, “Only watch out to not get frozen. In particular, her positive response to the fugitive’s important request that she not report him to Immigration Services creates “a voluptuous sensation.” She picks up his bedroom room and practically tucks him into bed. She lets him wear—indeed, probably volunteers—her husband’s slippers. She lets him sit in her husband’s personal, privileged armchair. She “laps up his remarks” and “listens to his phrases like refrains from a romance.” For example, his mention of the “champagne” he is used to drinking “brings sumptuous orgies” to her mind. In fact, “all his words were of a different value” to her. She admires his nice clothes, his rich belongings, and his stories of family living surrounded by seven servants. The summation is her question: “Do you need anything else?” 
Most of these actions evoke simultaneous contrast with the way Henriette maltreated Georges. All in all, Madame Baron is plainly the mother Georges never had. As she herself recognizes and explains: “I’m speaking up for Monsieur Elie’s benefit, as if I were his mom.” In sum, there is little about him she does not like, approve, or at least accept (as Part Two to come further confirms). 

David P Simmons