lunedì 10 settembre 2018

SIMENON SIMENON. HOW ANOTHER NEW DETECTIVE BEGINS HIS LITERARY LIFE

The initial portrait of Dalgleish by P.D. James compared to that of Maigret by Georges Simenon 

SIMENON SIMENON. COMMENT UN AUTRE NOUVEAU DETECTIVE COMMENCE SA VIE LITTERAIRE 
Le portrait initial de Dalgleish par P.D. James comparé à celui de Maigret par Georges Simenon 
SIMENON SIMENON. COME UN'ALTRO NUOVO DETECTIVE INIZIA LA SUA VITA LETTERARIA
Il ritratto iniziale di Dalgleish di P.D. James confrontato a quello di Maigret da parte di Georges Simenon



A look at Adam Dalgleish in Cover Her Face, the first in the 14-work series by P. D. James, stimulated an earlier presentation of Jules Maigret’s initial portrait. That initial Dalgleish is less fleshed out and characterized as outlined in comparison below. 
There is little biographic information about this presumed Scotsman who works in England. For instance, while a decorated screen shielding a crib recalls his childhood, no details about his life ensue. His statement that My only son and his mother died three hours after he was born suggests he was married once. (Note: the Maigrets lost their only child at childbirth as well.) His age is unstated, but his rank as Detective Chief-Inspector and the fact of “his first big case seven years ago” makes him experienced. His sergeant thinks of him as “an old man.” Despite professional similarities with Maigret, he differs considerably. Calling him “the cultured cop! for recognizing a painted work of art hints that he is more broadly educated. One highly informative scene reveals him heading “on one of his rare off-duty days” for “his 30-foot sailing-boat” in a car he owns and drives! He is no gourmet since he merely craved simple English food properly cooked, and the only drink he consumes is tea! 
His physical description is minimalhe is “tall, dark, and handsome. His “plump white hands” and smiling eyes behind thick spectacles” contrast with the impression he is a “supercilious-looking devil.” An off-hand comment about him looking like Dürer’s Portrait of an Unknown Man finishes off the direct depictions. 
Much like Simenon, James expresses her protagonist’s image and personality through oft-repeated descriptions of his voice: it is “soft’ and “quiet” and “gentle” and “calm” and “level.” Once, he sensed that the smooth apologies with which he usually prefaced embarrassing questions would be out of place here and, another time, “his voice lost its controlled neutrality.” James also reveals Dalgleish through what he says, but unfortunately her detective does not ask as much as he listens. He ‘‘knew very well when he might learn most by silence.’’ In investigative techniqueDalgleish is less actively involved, much less hands-on than Maigret. He does not uncover many clues, make any stakeouts, or actively pursue his prey. In fact, others including the suspects themselves perform much of the inquiry. Still, as evidence and testimony pop up, Dalgleish employs analysis and intuitionlike Maigret. He “does not theorize in advance of his facts, but he also takes “a complete shot in the dark.” 
Dalgleish looks Maigret-like when signs of a compassionate nature crop up. His eyes show “a momentary but unmistakable compassion. His sergeant notes how “Dalgleish dealt with him [a suspect] gently. He might have been speaking to a son.” He displays patience, too, as he “showed no sign of impatience” and “had never been known to lose his temper with a witness.” His approach is variable: running from being business-like (“I expect you to take all my questions seriously.”) to displaying “tedious thoroughness” to becoming “ruthless, unorthodox, working always against time to being “patient, uncensorious and omnipotent, the father confessor. This latter label may mean he will develop akin to Simenon’s “mender of destinies.” 

David P Simmons 

domenica 9 settembre 2018

SIMENON SIMENON. LES AMIS DE MAIGRET

 De Lucas à Joseph, en passant par Pardon… 
 Da Lucas a Joseph, passando via Pardon...
• From Lucas to Joseph, via Pardon… 

LOGNON  

Il peut paraître étrange de classer Lognon parmi les "amis" de Maigret, mais cependant il nous semble que c'est un personnage assez important de la saga pour être digne de figurer dans cette rubrique… Lognon apparaît dans la nouvelle Maigret et l'inspecteur Malgracieux, et il sera aussi présent dans 6 romans. C'est un personnage intéressant à suivre dans l'évolution de ses rapports à Maigret. D'abord essentiellement présenté comme un grincheux, dont les manières irritent le commissaire, on va découvrir ensuite que c'est davantage un malchanceux qu'un malgracieux, parce qu'il attire sur lui tous les malheurs possibles. Lognon représente une sorte d'antithèse de Maigret: c'est un pessimiste, alors que Maigret garde une certaine foi en le genre humain; le Malgracieux est malheureux en ménage, alors que le commissaire forme un couple uni avec Mme Maigret. C'est un rôle difficile à interpréter pour ne pas tomber dans la caricature grossière. Parmi les acteurs qui ont tenu le rôle, on peut retenir Antonio Battistella dans la série avec Gino Cervi, Henry Oscar dans la série avec Rupert Davies, Bernard Lajarrige et Henri Virlojeux dans la série avec Jean Richard.

LOGNON 

Può sembrare strano classificare Lognon tra gli «amici» di Maigret, ma tutto sommato ci sembra si tratti di un personaggio abbastanza importante per la serie, tale da essere degno di figurare in questa rubrica… Lognon appare nel racconto Maigret et l'inspecteur Malgracieux (Maigret e l'ispettore scontroso) e sarà presente anche in 6 romanzi. E’ un personaggio interessante da seguire nell’evoluzione dei suoi rapporti con Maigret. Dapprima presentato essenzialmente come uno scontroso i cui modi irritano il commissario, si va scoprendo in seguito che si tratta più di uno sfortunato che di uno sgarbato, perché attira su di sé tutte le disgrazie possibili. Lognon rappresenta una sorta di antitesi di Maigret: è un pessimista, quando invece Maigret conserva una certa fiducia nel genere umano; il «Malgracieux» è infelice in famiglia, mentre il commissario forma una coppia ideale con M.me Maigret. E’ un carattere difficile da raffigurare senza cadere nella caricatura grossolana. Tra gli attori che hanno interpretato il suo ruolo si possono ricordare Antonio Battistella nella serie con Gino Cervi, Henry Oscar in quella con Rupert Davies, Bernanrd Lajarrige e Henri Virlojeux nella serie con Jean Richard. . 

LOGNON

It may seem strange to rank Lognon among Maigret's "friends", however we think that he's an important enough character in the saga to be worth mentioning in this column… Lognon appeared in the short story Maigret et l'inspecteur Malgracieux (Maigret and the Surly Inspector), and he would be present in 6 novels. He's an interesting character to follow in the evolution of his relationship to Maigret. At first essentially presented as a grumpy man, whose manners irritate the Chief Inspector, then he reveals more unlucky than ungracious, because he draws on himself all possible misfortunes. Lognon represents a kind of Maigret's antithesis: he's pessimistic, whereas Maigret retains some faith in mankind; Lognon is unhappy married, while the Chief Inspector and Mme Maigret form a happy couple. It's a difficult role to play so as not to fall in crude caricature. Among the actors that played the role, we can mention Antonio Battistella in the series with Gino Cervi, Henry Oscar in the series with Rupert Davies, Bernard Lajarrige and Henri Virlojeux in the series with avec Jean Richard.  

by Murielle Wenger

sabato 8 settembre 2018

SIMENON SIMENON. BATEAU OU BISTROT ?

Revenons une fois de plus sur le sujet de la naissance légendaire de Maigret… 

SIMENON SIMENON. BATTELLO O BISTROT? 
Torniamo ancora una volta sul tema della nascita leggendaria di Maigret... 
SIMENON SIMENON. BOAT OR BAR? 
Let's evoke once again the subject of Maigret's legendary birth… 

Le 3 septembre 1966 avait lieu l'inauguration de la statue de Maigret à Delfzijl. Pourquoi le choix de cette date, et pourquoi ce port hollandais ? On le sait, tout cela est lié à la légendaire naissance du commissaire à la pipe, telle que son créateur l'a ressassée. Nous en avons déjà parlé souvent sur ce blog, et nous nous sommes aussi référés souvent aux recherches menées par les simenoniens, qui tentent encore et toujours de situer et l'endroit et la date de cette naissance. On sait aussi que cette naissance n'a pas été une génération spontanée, mais que Maigret s'est créé petit à petit, au fil des divers essais de personnages policiers que Simenon a utilisés dans ses écrits populaires.  
Partant de là, quel est le véritable intérêt de situer un lieu et un moment exact pour cette naissance ? Surtout que, même si on admet que Maigret est vraiment "né" à Delfzijl, rien ne prouve que ce soit dans Pietr le Letton, puisque pour certains chercheurs, ce roman aurait été écrit plutôt à Morsang, et ce serait l'un des "proto-Maigret" qui aurait été rédigé dans le port hollandais… Allons plus loin: sans l'initiative de l'éditeur Bruna (voir ce billet que nous avions écrit il y a deux ans: http://www.simenon-simenon.com/2016/09/simenon-simenon-la-statue-de-maigret-5o.html), est-ce que Simenon aurait vraiment tenu à ce que cette naissance ait lieu à Delfzijl ?  
Notons-le aussi, la légende de Delfzijl n'est pas la première version qu'a donnée Simenon. Dans l'interview qu'il accorde en 1932 au journal Paris-Soir, avant la projection du film La nuit du carrefour, le romancier raconte que Maigret est né… en Norvège. C'est en effet là que, dit Simenon, il est "allé chercher la tranquillité à bord de [son] bateau", "et là, tout en cassant la glace, [il mettait] Maigret au monde, avec joie, avec amour". Comme l'ont déjà souligné les chercheurs Menguy et Deligny, Simenon était bien allé en Norvège, mais pas avec son bateau, et il est peu probable qu'il ait écrit un roman lors de ce voyage qui l'amena aux confins de la Laponie, et dont il rapporta plusieurs reportages. Et comme l'Ostrogoth, pendant le voyage en Norvège, passa l'hiver à Stavoren, autre port hollandais, certains chercheurs en ont déduit que c'est là que Pietr le Letton aurait été rédigé…  
Dans le billet que nous avions consacré à Stavoren (http://www.simenon-simenon.com/2016/12/simenon-simenon-un-hiver-stavoren.html), nous nous étions déjà demandé de quand datait la version de la naissance à Delfzijl. Depuis lors, nous n'avons pas de réponse plus précise à donner, ne serait-ce que de rappeler, toujours à la suite de Menguy et Deligny, le texte écrit par Simenon en 1937 pour le journal Confessions, à propos de la retraite du commissaire Guillaume. Racontant la naissance de son personnage, le romancier dit "Au fait, il n'est même pas né en France, mais en Hollande, en 1929 ou en 1930, alors que mon bateau, fatigué par un été dans les mers du Nord, avait quitté son élément naturel et se dressait sur un chantier, livré aux mains des calfats. […] Comme il me fallait travailler coûte que coûte, […] je dénichai, au fond du port, une goélette coulée depuis des années et dans laquelle il n'y avait, par miracle, qu'une dizaine de centimètres d'eau. C'est là que Maigret est né". Notons que Simenon ne mentionne pas de lieu précis dans son texte. On pourrait d'ailleurs ajouter, en guise de pièce à verser au dossier, que dans les reportages que nous avons mentionnés ci-dessus, et en particulier dans la série Escales nordiques publiée en mars 1931 (donc après la parution des premiers Maigret…) dans Le Petit Journal, Simenon y parle aussi bien de Stavoren que de Delfzijl, et il mentionne le fait qu'il y a écrit des romans, mais il ne donne aucune précision à leur sujet…  
Il nous reste encore à évoquer un détail. On a dit que l'Ostrogoth avait été le berceau de Maigret. On peut admettre que c'est vrai, quel que soit l'endroit où ce "berceau" ait été amarré au moment de la naissance du commissaire. Encore faudrait-il ajouter que, de l'aveu du romancier lui-même, le moment de la "procréation", si l'on ose dire, de Maigret n'a pas eu lieu sur le bateau même. Dans son fameux texte de 1966, La naissance de Maigretqui consacre définitivement la légende, Simenon écrit ceci: " Cette barge, où j'installai une grande caisse pour ma machine à écrire, une caisse un peu moins importante pour mon derrière, deux caisses de format plus réduit encore pour mes pieds, allait devenir le vrai berceau de Maigret. Pas tout de suite, cependant. […] Je me revois, par un matin ensoleillé, dans un café qui s'appelait, je crois, Le Pavillon". Et le romancier d'évoquer ensuite cette silhouette massive du personnage qui lui apparaît après l'absorption de petits verres de genièvre. On ne s'étonnera donc pas, après cela, que le commissaire, né dans des vapeurs alcoolisées, soit un adepte des petits bistrots parisiens…  
D'aucuns trouveront peut-être que nous insistons bien souvent sur ce sujet de la naissance du commissaire… Mais tout cela n'est-il pas bien passionnant ?... 

Murielle Wenger