giovedì 25 giugno 2020

SIMENON SIMENON. THE PERFECT MAIGRET’S HANDBOOK

Twenty tips to follow for those who want to slip into the Chief Inspector’s skin 

SIMENON SIMENON. IL MANUALE DEL PERFETTO MAIGRET 
Venti consigli da seguire per coloro che volessero mettersi nei panni del commissario
SIMENON SIMENON. LE MANUEL DU PARFAIT MAIGRET 
Vingt conseils à suivre pour qui veut se glisser dans la peau du commissaire 


Who never thought, at least once, about putting himself into Maigret’s skin? Maybe it’s something that not everyone is willing to confess... yet such a fleeting thought is not unlikely to have flashed for a moment in the imagination of those who read the Chief Inspector’s investigation or follow the series on television. There is nothing strange about it. It is part of the complex identification process between the reader and the protagonist, especially present in the serial literature (and also between the spectators and the actors in the TV serials or in movies). Here are twenty tips you could follow if you would like to resemble the Chief Inspector… The first ten tips are taken from what was stated by Simenon himself in a 1963 interview given for the French televisionThe other ten tips are taken from clues in the novels. 
1) You don't have to take on a clever air. Maigret is not intelligent, he is an intuitive man. 
2You don’t need to assume a keen look, typical of one that immediately perceives the smallest detail (even if, in fact, you are a good observer, without seeming to…). 
3) You’ll need to assume, as far as your build permits, a massive appearance. 
4) Your gait should be characterized by heavy footsteps. 
5) In front of a criminal or a suspect you are interrogating, you have to assume an indifferent air, watching him without any reaction, even pretending being a little bored. 
6) You will have to learn to smell the atmosphere around you, and also people and especially their mind. 
7) On the crime scene you’ll have to go from one room to the other, open a drawer or the waste bin, here and there, but without seeming to have discovered any clue. 
8) However, having the air of thinking about anything else than the murder, the probable culprit, the witnesses… 
9) When you are interrogating a suspect, tell him that he seems to be a good person, offer him a cigarette, ask him whether he doesn’t have problems living in a house like his, with a wife like his. Your first approach must finish with a sentence like “Of course… Well, it must not have been funny at all…does it? 
10) Show utmost confidence in your inspectors, but no affectation, sentimentalism or alike. 
11) Eat blanquette, sauerkraut, andouillette, and other substantial dishesin order to reach the 1m80 and the 100 kg necessary for your presence. 
12) Drink much beer, alternate with white wine, prunelle and calvados, which will allow you to have the comfortable overweight essential to the role. 
13) Smoke your pipe a lot, and often enough so that your office will get misty, which will give you a ready-made excuse to open the window and look at the barges on the Seine. Only heat with charcoal and avoid radiators. 
14) You don’t really need to play sports, but if you really want to, you can go to your office on footWell, you can practice a bit of angling, billiard and gardening. On the other hand, you’ll have to go out in all weathers, and you will not fear the heat wave, nor the storms, nor the gusts of rain or snow. 
15) When travelling, favour slowness: instead of the metro, take a good old bus that gets stuck in Parisian traffic jams; and instead of the plane, take a small country train that stops at all stations. 
16) For dressing, you’ll be content with a suit and a white shirt. Discreet tones (grey, black, navy blue) are recommended. You’ll have to wear a tie, but it is allowed to untie it by strong heat or justified anger. You can get a touch of colour by wearing mauve suspenders. You can choose either a bowler hat or a fedora, but the overcoat is required. 
17) Use the phone, but leave out modern techniquesYour only concession to modernity will be the use of television, but in moderation: watch some news, and from time to time a western or a detective film. 
18) With regard to culture and the arts, you will not show off your knowledge, but you will be able to show on the occasion of a few notions: recite some verses from Ibsen, read a novel by Dumas. You can go to the cinema once or twice in a week. 
19) Make friends with doctors, concierges, little maids and cabaret dancers, and avoid judges, lawyers and magistrates, and also grumpy housekeepers. 
20) Are allowed and even prescribed: nostalgic childhood memories, various dreams, looks at the bodices of pretty women. And above all, you will take your time to soak up the world around you... 

by Simenon-Simenon 

mercoledì 24 giugno 2020

SIMENON SIMENON. LES MAISONS DE SIMENON












En 1932, Simenon loue La Richardière à Marsilly, qu'il quittera en 1935, après y avoir écrit une douzaine de romans.

Nel 1932, Simenon affitta La Richardière a Marsilly, che lascerà nel 1935, dopo aver scritto una dozzina di romanzi.

In 1932 Simenon rented La Richardière at Marsilly, which he left in 1935, after having written a dozen novels there.


martedì 23 giugno 2020

SIMENON SIMENON. POUR UNE DEFENSE DU STYLE DE SIMENON

Le style du romancier existe : prenons quelques exemples 

SIMENON SIMENON. PER UNA DIFESA DELLO STILE DI SIMENON 
Lo stile del romanziere esiste: facciamo alcuni esempi
SIMENON SIMENON. FOR A DEFENCE OF SIMENON’S STYLE 
The novelist’s style does exist: let's take a few examples 


« Je me souviens d’une phase d’un critique inconnu qui, lors de mes premiers Maigret, disait : "Simenon a beaucoup de qualités. Dommage qu’il écrive comme un cochon." Je n’en ai pas été ému, car je ne méprise pas plus les cochons que n’importe quel animal. […] j’ai passé des années à simplifier mon style au point que mes romans, débarrassés des mots inutiles et des descriptions de plus de cinq lignes, maigrissaient à vue d’œil, jusqu’à perdre quarante pages de dactylographie sur deux cents. » Ainsi s’exprime Simenon dans sa dictée Jour et nuit. Le romancier a tendu toute sa vie à atteindre un style dépouillé, qui va à l’essentiel. Mais simplicité du style ne veut pas dire fadeur. 
Certains critiques, qui se sont arrêtés un peu vite aux déclarations du romancier à propos de ses fameux « mots-matière » et du vocabulaire restreint utilisé dans les romans, en ont déduit que, au mieux, le style de Simenon était plat, dans un sens péjoratif, et au pire, qu’il n’avait pas de style. Mais cela ne tient pas la route. Toute personne qui écrit a forcément un style particulier, avec ses tics de langage et d’écriture. Sauf, peut-être, si ce style est délibérément copié sur celui d’un autre auteur ; mais même ainsi, il n’est pas si facile d’imiter complètement l’écriture et le style d’un écrivain. Tous ceux qui se sont essayés au pastiche en ont fait l’expérience. Et peut-être particulièrement avec Simenon. Quand on le lit, cela a l’air facile, surtout si on s’en tient aux clichés : un soupçon de pluie, une pincée de brouillard dans un port la nuit, un marinier ivre qui frôle une fille dans les rues mal éclairées, et on croit que cela suffit pour « faire du Simenon »… Essayez donc, pour voir… 
Simenon a un style, et qui va au-delà des poncifs qu’on évoque quand on parle de son écriture. Un style auquel on pourrait attribuer nombre de qualificatifs, mais pour ce billet d’aujourd’hui, on va retenir le concept de style poétique. Ses descriptions de lieux, de paysages, d’ambiances sont infiniment poétiques, et il réussit avec une grande économie de moyens. Une des clefs de cette réussite, le romancier l’a donnée lui-même dans l’interview qu’il a accordée à André Parinaud : « Ce que j’ai essayé d’acquérir, c’est un style qui rende le mouvement, qui soit avant tout mouvement. […] L’ordre des mots, dans une phrase, a une importance capitale, beaucoup plus, à mon avis, qu’une syntaxe parfaite. » 
Et parce qu’un exemple vaut mieux que mille explications compliquées, je vous propose ces quelques extraits, pris dans les romans de la saga maigretienne, mais on en trouverait de nombreux autres dans les romans durs. 
Un exemple du style descriptif de Simenon se trouve au début du chapitre 8 de Mon ami Maigret, avec le son des cloches du dimanche ; on ne va pas citer d’extrait ici, parce que le passage est très long, mais aussi parce qu’il a des résonances proustiennes, et qu’il n’est peut-être pas le plus représentatif, ou du moins le plus courant de ce qu’on trouve dans les romans. Mais il vaut la peine de le rappeler, parce que quiconque a lu ce passage ne pourra plus jamais prétendre que le style de Simenon est fade ou absent. 
Voici un extrait du premier chapitre de Maigret et le corps sans tête, dans lequel le romancier a magistralement décrit l’ambiance d’un petit matin de printemps près du canal Saint-Martin : « […] le ciel qui se teintait de rose. Les pots de cheminées au-dessus des toits, étaient la première chose, dans le paysage, à prendre vie et couleur tandis que sur les ardoises ou les tuiles, comme sur certaines pierres de la chaussée, le froid des dernières heures de la nuit avait mis une délicate couche de givre qui commençait à s’effacer. » Et un autre matin de printemps dans Maigret à l’école (j’ai volontairement choisi des ambiances printanières, parce que cela permet de tordre le cou à un autre cliché, qui voudrait que Simenon ne décrive que des atmosphères automnales), avec un lever de soleil décrit en trois temps : « un soleil clair et léger, qui avait la gaieté du muguet, brillait sur Paris et faisait briller les pots roses des cheminées sur les toits », « une buée légère, d'un bleu mêlé d'or, montait de la Seine », « le jaune brillant, dans l'air, l'emportait peu à peu sur le bleu, et les façades, de l'autre côté de la Seine, prenaient une couleur crémeuse ». 
Qui oserait encore prétendre que Simenon n’a pas de style ? 

Murielle Wenger 

lunedì 22 giugno 2020

SIMENON SIMENON "REPORTER". IL SIMENON ESOTICO É PERSINO UN PO' FEMMINISTA


Il Giornale - 21/06/2020 - Daniele Abbiati - Che cosa sia la scrittura alla Simenon lo sa chiunque abbia letto almeno uno dei Maigret e almeno uno dei romans-durs, i due filoni auriferi di quella inesauribile miniera. Inutile star qui a descriverla. Invece il Simenon vacanziero anche nello scrivere è una rarità, e la possiamo gustare in La linea del deserto e altri racconti (Adelphi). Stesi a La Rochelle nel 1938, in italiano comparvero nel '61 da Mondadori con il titolo Sosta a Panama e altri racconti e poi sparirono. Riemersi ora, hanno il gusto della scoperta, perché qui l'ambientazione esotica, che sia Panama, il Gabon, Istanbul, la rotta di un bastimento fra Tahiti e Sydney, quella di un aereo fra Il Cairo e Città del Capo, si coniuga a una prosa che abbandona quasi del tutto le tinte noir (a eccezione della prima storia, Lo scalo di Buenaventura) per virare sui colori pastello delle locations, con una decisa propensione, poi, per il rosa e anche il rosso della passione erotica...>>>