martedì 16 agosto 2016

SIMENON SIMENON. NEUILLY, LUXE MAIS PAS VOLUPTÉ…

Simenon découvre un nouveau milieu et renoue avec Maigret 

SIMENON SIMENON. NEULLY, LUSSO MA NON VOLUTTÀ 
Simenon scopre un nuovo ambiante e si ricolleghe con Maigret 
SIMENON SIMENON. NEUILLY, LUXURY BUT NO DELIGHT… 
Simenon discovers a new environment and reconnects with Maigret

1935. Nouvelle étape dans les errances simenoniennes. Trois ans plus tôt, le romancier s'est installé à la campagne, dans la gentilhommière de Marsilly. Lui qui avait cherché un "nid", n'utilisera finalement la Richardière que comme une aire de repos, car ces trois années auront été celles des voyages, à la découverte de l'Afrique, de l'Europe et de la Méditerranée. Mais la fièvre des déplacements n'est pas encore éteinte, et, à la fin de cette année 1935, Simenon partira faire un long tour du monde de cinq mois. En attendant, ne se sentant plus chez lui à Marsilly, il quitte la Charente… pour aller où ?... En mai, Simenon loue le château de la Cour-Dieu dans le Loiret, mais il lui faut aussi un pied-à-terre à Paris, où il se rend souvent. N'ayant plus l'appartement de la place des Vosges, il descend dans les grands palaces, Carlton, Claridge et George-V. Bien qu'il vive dorénavant dans l'aisance, ces séjours finissent par coûter cher, et Tigy lui propose de louer un appartement. Les goûts de luxe du romancier à cette époque font qu'il choisit de s'installer dans un des endroits les plus huppés de la capitale, à Neuilly. C'est la période du Simenon qui joue au grand bourgeois: "je m'habillais à l'anglaise, achetais mes chapeaux à Londres, […] fréquentais le Fouquet'set […] ne ratais pas une occasion de me mettre en habit et haut-de-forme" (Quand j'étais vieux); "j'étais devenu snob", comme il l'écrit dans la dictée Un homme comme un autreEt il faut donc que son domicile soit à la hauteur de cette ostentation… C'est pourquoi il loue au mois d'août un appartement au 7, boulevard Richard-Wallace, qu'il fait meubler luxueusement. Plus tard, dans ses textes autobiographiques, il dira que c'est pour plaire à Tigy qu'il a agi ainsi, mais sous ses affirmations contradictoires, ses biographes ont décelé un choix bien personnel. Comme l'écrit Assouline, ce choix "correspond parfaitement au personnage qu'il a souhaité devenir, à l'image qu'il veut offrir, ne fût-ce que provisoirement." N'oublions pas que cette époque correspond au passage du romancier chez Gallimard, et c'est plus qu'une simple coïncidence… 
Voilà donc Simenon installé à Neuilly. Quand il ne court pas les soirées, les premières et les soupers au Maxim's, il donne "des dîners de vingt à trente couverts, en tenue du soir, naturellement, et des cocktails-parties auxquels s'entassaient cinquante à soixante personnes, petits fours et canapés de luxe." (dans la dictée Jour et nuit). Au milieu de tout cela, le romancier cherche l'inspiration, non sans mal: "J'ai essayé, pour penser à mes romans, de me promener dans les rues de Neuilly, mais je ne sentais aucun contact avec les gens qui m'entouraient. Un jour, j'ai franchi le pont et j'ai pris ensuite l'habitude de me promener dans les rues plébéiennes de Puteaux où je m'accoudais volontiers dans les bistrots du quartier." (dictée Destinées). Si on regarde les lieux de rédaction des romans de 1935 à 1938, soit les trois ans pendant lesquels le romancier est officiellement domicilié au boulevard Richard-Wallace, très peu ont été écrits à cet endroit, comme si, effectivement, Simenon ne s'était pas senti en veine d'inspiration dans ce trop luxueux appartement: sur les quinze romans rédigés pendant cette période, seuls quatre ont été écrits à NeuillyEn réalité, Simenon n'a que très peu occupé ce lieu: essentiellement pendant l'automne-hiver 1935-1936 et la même période en 1936-1937; le reste du temps il séjourne surtout à Porquerolles. A Neuilly, il composera, outre les romans, les deux séries des nouvelles mettant en scène Maigret.  
Puis, comme toujours chez Simenon, viendra le moment de la saturationil ne peut plus se voir dans cet appartement, où il se sent "comme dans un boîte", où il "étouffe et ne peut écrire", écrit Tigy dans ses Souvenirs: "j'ai été pris soudain de révolte contre ce qui m'entourait, contre le pantin dont je jouais le rôle dans un mode de pantins où je m'étais introduit pour le connaître. J'étais écoeuré par la vie que je menais" (in Mémoires intimes). Tigy propose un retour à la campagne, pour y chercher le calme propice à la création. Georges acquiesce, mais il aimerait aussi se (re)trouver pas trop loin de la mer. A la fin de l'année 1937, ils partent en voiture de Neuilly, remontent jusqu'en Hollande et à Delfzijl, dans une sorte de pèlerinage, peut-être pour recapter l'inspiration aux sources maigretiennes, puis ils longent toute la côte atlantique jusqu'à la Rochelle, la ville tant aimée de Simenon. C'est près de là, à Nieul, qu'ils trouveront enfin leur maison de grand-mère pour construire un nouveau nid… 
En attendant, quel bilan tirer de ce séjour à Neuilly ? Cela a permis d'une part au romancier d'évoluer dans un nouveau milieu, de l'observer et d'en tirer une source d'inspiration, et, d'autre part, c'est à Neuilly qu'il a renoué avec Maigret, bon gré mal gré; et c'est à partir de là peut-être qu'il se rendra compte que ce personnage tient une place certaine dans sa vie, et qu'il n'en a pas fini avec lui: il le remet en activité, comme il le fera quelques années plus tard dans les romans pour Gallimard; puis encore plus tard, lorsqu'il le retrouvera, embelli par le souvenir et la nostalgie, et qu'il lui donnera une nouvelle vie pour les romans des Presses de la Cité…. 

Murielle Wenger

lunedì 15 agosto 2016

SIMENON SIMENON. STIMULATED AND SQUASHED BY AN ARISTOCRATIC THUMB

On how working with the Marquis of Tracy influenced the budding author.  

SIMENON SIMENON. STIMULE ET ECRASE PAR UN POUCE ARISTOCRATIQUE 
Comment son travail avec le marquis de Tracy influençait l’auteur en herbe. 
SIMENON SIMENON. STIMOLI E DELUSIONI DA UN ARISTOOCRATICO
Come il suo lavoro con il marchese di Tracy influenzava il giovane scrittore

Georges made the move to Paris sometime in December of 1922. Approaching 20, he had some cash in his pocket, a letter of recommendation in hand, and a friend to meet him at the station. He still didn’t seem to have any real game plan, but as he bounced from room to room in cheap hotels, he was already talking about making big money as a novelist. His references eventually landed him a position as “secretary to a great writer.” It turned out to be nothing but a job as “an errand boy.” In fact, the writer already had a real secretary. Notably, despite his animosity toward his mother, Georges sent a third of his monthly salary to Henriette. “Hconsidered it his duty.” What is more, he moved quickly to start his own family and within three months he married Tigy. Not apparently a marriage of love, it was a matter of necessity. “It was impossible for me to do otherwise lest I killed myself working.” Indeed, he didn’t want to waste time making his own meals or pay the high cost of having a housekeeper. 
Georges was soon offered a better job as private secretary to a wealthy, landed aristocrat. This employer was to earn the level of esteem that Simenon held for his father and his boss in Liège. “He was my second father, one of the men to whom I owe the most, along with Désiré and Demarteau. 
With country chateaux and city mansions (one chateau lay 180 miles from Paris and one mansion within the city of light), the Marquis of Tracy hired Georges to “keep an eye on things.” Georges learned the ropes quickly and worked hard, but he gradually became sad and discouragedDespite a never denied fascination for aristocracy,” Simenon found chateau life gloomy whereas city life was invigorating. He yearned to live in Paris and “feared being buried” elsewhere. “Writing was his only refuge, so he used it to fill his free intervals. To help in running a newspaper was one of the many reasons Tracy hired Georges. The newspapeexcited the reporter, but not enough to counter his growing feelings of boredom and wasting time. 
Importantly, his wife Tigy was not at his side—undoubtedly not a propitious situation for newlyweds. The principal reason for this was the fact that the Marquis believed “a wife should not in any way participate in a husband’s life.” In fact, Tracy never even met Tigy. Georges could not telephone her from the chateau and had to find ways to meet with her in secret. Although Assouline attestSimenon was very lonely without herone can imagine the separation playing a negative role in their divorce. 
Nevertheless, Simenon concluded his time with Tracy was valuable for all he learned from him and how the “experience fed his inspiration as a novelist.”  It was while he was working for and with Tracy that Georges “crossed the line.” In fact, looking back from 54 to that period, Simenon commentedA time comes when everyone finds himself faced with the need to seal his fate, to make the move that counts and he will never be able to reverse. That happened for me at 20. So finallythe budding novelist left Tracy at 21 and “jumped in” with “an unwavering determination to earn his living with his pen.” 

David P Simmons

domenica 14 agosto 2016

SIMENON SIMENON DOMENICA - SIMENON SIMENON DIMANCHE - SIMENON SIMENON ON SUNDAY

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Les joueurs de cartes: Maigret dans la nouvelle Ceux du Grand Café"

"I giocatori di carte: Maigret nel racconto Quelli del Grand Café"

"The card players: Maigret in the short story: The group at the Grand Café"