sabato 30 giugno 2018

SIMENON SIMENON. MAIGRET SUR SEINE: ENTRE CORBEIL ET SEINE-PORT

Les itinéraires du commissaire aux alentours de Morsang 

SIMENON SIMENON. MAIGRET SULLA SENNA: TRA CORBEIL E SEINE-PORT 
I percorsi del commissario intorno a Morsang 
SIMENON SIMENON. MAIGRET ON THE SEINE: BETWEEN CORBEIL AND SEINE-PORT 
The Chief Inspector's itineraries around Morsang 



Morsang est un des hauts lieux de l'inspiration simenonienne. Le romancier y a amarré à au moins deux reprises son Ostrogothet y rédigé quelques-uns de ses premiers romans sous patronyme. Mais il en a aussi fait le décor de plusieurs ouvrages, Maigret et non-Maigret. On pourrait dessiner sur une carte une sorte de triangle dont Morsang serait l'une des pointes, les deux autres étant Corbeil et Seine-Port. Ces trois localités sont évoquées dans la saga maigretienne, et nous allons en chercher les traces pour ce billet d'aujourd'hui.  
La première apparition de Morsang se trouve dans La tête d'un homme. C'est de là que Lucas téléphone à Maigret, lorsque le brigadier est sur les talons de Heurtin. Celui-ci s'est réfugié dans l'auberge de ses parents, à Nandy, qui, nous dit le texte, est à quatre kilomètres de Morsang, "un petit village, à trente-cinq kilomètres de Paris, au bord de la Seine", "un peu plus loin que Corbeil". 
Morsang est évidemment le cadre de La guinguette à deux sous. Pour son enquête, Maigret va prendre une chambre au Vieux Garçon, une auberge qui a réellement existé et que Simenon lui-même a fréquentée. Non loin de là, "au premier tournant du fleuve", on aperçoit la "toute petite maison blanche" dont le hangar abrite le piano mécanique qui lui donne son nom de guinguette à deux sousLa villa de Basso se trouve "entre Morsang et Seine-Port, au bord du fleuve", à un kilomètre du Vieux GarçonPour y arriver, le taxi pris par Maigret traverse Corbeil. C'est de la gare de Seine-Port que Basso fausse compagnie aux gendarmes venus l'arrêter.  
En face de Morsang, sur l'autre rive de la Seine, il y a l'écluse du Coudray, où est venue s'échouer La péniche aux deux pendus. Mais Maigret va en réalité mener son enquête un peu plus loin, "à l'autre bout du bief, à huit kilomètres en amont, à l'écluse de la Citanguette", où se trouve un bistrot pour mariniers. Maigret viendra aussi passer un week-end au Coudray, "au bord de la Seine, un peu au-delà de Corbeil", chez les Grosbois, dans la nouvelle Menaces de mort 
On retrouve Morsang dans Signé Picpus. Mme Roy y tient l'auberge du Beau Pigeon, transposition du Vieux GarçonL'auberge de Mme Roy se trouve "un peu au-dessus de Corbeil, à hauteur du barrage"Pour les besoins de son enquête, Maigret y passe un week-end avec sa femme, et y savoure "la quintessence de l'été, du bord de l'eau, de la facilité de vivre, de la joie simple et bon enfant." Ce qui ne l'empêche pas d'ailleurs d'y découvrir un des fils de l'intrigue qui va le mener à la résolution de l'énigme…  
Orsenne, dans Maigret se fâche, se trouve "au bord de la Seine entre Corbeil et la forêt de Fontainebleau". Comme l'a fait remarquer Michel Lemoine, il n'y a aucun village qui porte ce nom dans la région, et Lemoine y voit un clin d'œil du romancier, qui aurait créé ce nom en partant de "Seine-Port" et "Morsang". Orsenne, dans le roman, est qualifié de "hameau", mais en réalité il abrite de grosses villas cossues, "blotties dans de grands parcs bien entretenus".  
La description de l'auberge où s'est réfugiée Nine dans Maigret et son mort, même si elle n'est pas expressément située ("en amont de Corbeil", dit le texte), une auberge avec une terrasse ombragée qui donne sur la Seine, fait penser à la description du Vieux Garçon, et il n'est pas interdit de penser qu'il s'agit du même établissement.  
Le chapitre 8 de Maigret chez le ministre s'intitule "Le voyage à Seineport" (c'est ainsi qu'est orthographié le nom du lieu dans ce roman). Maigret va y retrouver Benoît et Piquemal; Seineport est situé "un peu plus haut que Corbeil, près d'une écluse". Celle de la Citanguette, vraisemblablement… 
Il est certain que l'auberge où Maigret se rend avec sa femme à la fin de l'enquête de Maigret s'amuse, est bien celle du Vieux Garçon, puisque le texte dit que le commissaire se souvient "d'une auberge, à Morsang, où il était descendu au cours d'une enquête". 
A Corbeil, on trouve encore la villa de la "belle Rosalie", qui abrite Fernand, le chef de bande, dans Maigret et le voleur paresseux. Mais en réalité, Maigret ne se rendra pas sur place, laissant son collègue de la Sûreté, le commissaire Buffet, s'occuper de l'arrestation.  
Enfin, le commissaire va retrouver Morsang dans La colère de Maigret: "Il y avait là une auberge, le Vieux Garçon, où, depuis plus de vingt ans, les Maigret allaient de temps en temps passer le dimanche. Maigret l'avait découverte au cours d'une enquête, […] fréquentée surtout par des pêcheurs à la ligne. Maintenant, le couple y avait ses habitudes. On lui donnait presque toujours la même chambre, la même table, au dîner et au déjeuner, sous les arbres de la terrasse." Comme l'écrit Bernard Alavoine dans La Banlieue de Simenon (in Cahiers Simenon 9, Traversées de Paris), ce dimanche à Morsang constitue "une heureuse parenthèse dans une enquête difficile. Des années trente aux années soixante, le souvenir de cette auberge de Morsang est donc tout aussi fidèle." 
Pour d'autres détails, on pourra lire avec profit les pages que Michel Carly consacre à ces lieux dans son ouvrage Maigret, traversées de Paris. 

Murielle Wenger 

venerdì 29 giugno 2018

SIMENON SIMENON. UN ROMANZIERE TRE VOLTE MIGRANTE

L'addio al suo Belgio per Parigi, fuga dalla Francia negli Stati Uniti e l'abbandono degli Usa per sistemarsi in Svizzera

SIMENON SIMENON. UN ROMANCIER TROIS FOIS MIGRANT
L'adieu à sa Belgique pour Paris, fuite de la France vers les Etats-Unis, et l'abandon des USA pour se fixer en Suisse 
SIMENON SIMENON. A THREE-TIME MIGRANT NOVELIST
His farewell to Belgium for Paris, flight from France to the United States, and abandonment of the United States of America to settle down in Switzerland




Migranti. Un termine che scotta. Emigrazione. Un fenomeno epocale che più d'uno si sogna di risolvere con qualche accordo più o meno segreto, sborsando qualche milione di euro più o meno o alla luce del sole... aggiungendo qualche vedetta, con un po' di muri in più... sperando di avere alcuni immigrati in meno.
Peccato che questo, come l'abbiamo definito prima è un evento "epocale", che non con le stesse forme e modalità, ma è iniziato nel '900 e certo non si fermera prima che le posizioni non si siano riequilibrate. Ed ora sono ancora parecchio squilibrate.
"Non c'è soluzione europea sugli emigranti, avanti con coalizioni di volenterosi" così i media di oggi riportano la frase della cancelliera Merkel a margine della riunione Ue proprio su questo tema.
Ma veniamo al nostro migrante, un migrante di lusso, potrà dire qualcuno. Simenon andò i paese in paese non certo spinto dal bisogno... Certo non possono assolutamente essere fatti paralleli con le gravissime motivazioni che spingono milioni di persone a lasciare i propri paesi d'origine, ma se andiamo ad analizzare bene i suoi vari spostamenti, vedremo che esistevano ragioni più che motivate e talvolta anche serie.
Allora partiamo del primo. Assistiamo ad un non ancora ventenne che lascia la sua città natale, Liegi, dove vivono ancora madre e fratello. La città in cui da qualche anno aveva un lavoro sicuro, come redattore a La Gazette de Liège, anche con delle prospettive. Non solo. Il piccolo Georges è anche fidanzato con la giovane Regine Rénchon (che lui poi chiamerà Tigy).
Insomma una situazione quasi perfetta (non fosse stato per il pessimo rapporto con la madre Henriette). Perché allora trasferirsi armi e bagagli a Parigi? Qui la motivazione non è certo economica, né politica, nessun bisogno, nessuna urgenza... 
O meglio, nulla di materiale. Quello del giovane Simenon era una sorta di imperativo categorico che lo spingeva nel posto più congeniale alle sue aspirazioni: diventare uno scrittore e più precisamente un romanziere.
L'arrivo alla Gare du Nord in un freddo dicembre del 1922 non fu dei migliori. La gente che non lo vedeva, nemmeno fosse stato trasparente, quella folla che lo sballottava qua e là. Le prime notti le passò in polverose stanze sottotetto di misere pensioni. Mangiava fette di pane su cui aveva strofinato un pezzo di formaggio. Quest'ultimo, con una tale tecnica durava moltissimo... Insomma i primi tempi non furono dei migliori. Questa sua migrazione Liegi-Parigi lo portò a star peggio e ci volle qualche anno, prima di poter vivere dignitosamente con il proprio lavoro di scrittura, ma il miraggio di ogni migrante è prima o poi di star meglio di come stava da dove è partito. E Simenon sognava di raggiungere lo status di scrittore,  sapeva bene che sarebbe stato lungo e niente affatto semplice.
Seconda migrazione. Simenon lascia la Francia per gli Stati Uniti. Forse sarebbe meglio dire che scappò dalla Francia per installarsi in un paese lontano davvero, dove non conosceva nessuno e nessuno lo conosceva. Il motivo è noto. Siamo nel '45 alla fine della seconda guerra mondiale e nello specifico alla fine dell'invasione nazista della Francia. Il Fronte di Liberazione Nazionale faceva le pulci a tutti quelli che erano anche solo in odore di collaborazionismo. E il nome di Simenon comparve in quella lista. Perchè? Fatto da chi? 
Il motivo era la sua attività con la Continental, casa di produzione cinematografica che faceva capo ai nazisti (cioé al ministro della propaganda, Goebbels) cui il romanziere aveva venduto i diritti di una serie di suoi romanzi per la realizzazione di film. Di contro non aveva ricevuto solamente soldi, ma anche un lasciapassare che gli permetteva di andare e venire tra il territorio occupato dai nazisti e quello cosiddetto libero. Questa accusa non era ben circostanziata. Le voci si incrociavano, le peggiori ricordavano che per i collaborazionisti esisteva la pena di morte. Altre suffragavano l'ipotesi che l'attività di Simenon non poteva essere considerata una forma di collaborazionismo. Insomma alcune volte sembrava che lo scrittore fosse lì lì per essere arrestato. Altre volte le accuse si affievolivano e si allontanavano come se la cosa fosse una pratica ormai archiviata. Poi tornavano le voci che presagivano un imminente processo. Questa altalena della morte non poteva non terrorizzare lo scrittore che fece tutto in suo potere per andar via dalla Francia, più lontano e più in fretta possibile. Riuscì a raggiungere Londra, dove dovette attendere mesi per imbarcarsi alla volta dell'America, con la moglie Tigy e il figlio primogenito Marc. Niente nave passeggeri. Era un cargo e loro non erano clandestini, ma nemmeno passeggeri in viaggio di piacere. 
La vista del porto di New York con la Statua della Libertà ebbe un effetto profondo su Simenon. Fu come rinascere dopo mesi di paure e angosce, venire alla luce in una condizione di tranquillità e serenità che oramai da troppo tempo gli mancavano. E poi gli Usa erano il paese delle libertà e delle grandi opportunità, fattori che alimentavano non poche aspettative nell'animo dello scrittore.
Dieci. Già, ci volle un decennio per esaurire, l'entusiasmo iniziale, cambiare famiglia (nuova moglie e figli: Denyse, John e Marie-Jo), conoscere la cultura del paese e la sua anima puritana, la sua vocazione democratica e le sue cacce alle streghe (il maccartismo)... e poi, via!  I più romantici parlano della sua inguaribile nostalgia per il vecchio Continente, i più prosaici affermano che Simenon era stufo di guadagnare in franchi e spendere in dollari (le sue "revenues" europee erano molto superiori a quelle americane dove, a livello di vendite, non aveva mai veramente sfondato. Però le sue spese lì erano tutte in moneta americana...) . E allora?
In fuga anche questa volta? Diremmo di sì, anche se non lo inseguiva il Fronte di Liberazione francese, ma poteva raggiungerlo l'ufficio federale delle tasse. Così partì prima lui da solo, per non dare nell'occhio e poi a seguire le sue famiglie (l'ex-moglie Tigy, con il figlio Marc, con la storica femme de chambre  Boule. E poi Denyse, seconda moglie, con gli altri due figli). Era il 1955. E il migrante "fiscale" Simenon approdò prima in Francia e poi scelse la Svizzera. Perché era un paese ordinato, grazioso, ben pulito, neutrale e con un bel cantone francese? Sì anche per quello. Ma non va dimenticato che l'allora governo elvetico aveva una politica fiscale molto invitante, per i ricchi come il nostro romanziere, che trasferivano lì i propri sostanziosi averi. Insomma questa ultima migrazione davvero potrebbe essere definita per "interesse economico" e il termine migrazione potrebbe addirittura risultare inappropriato oltre che inopportuno.(m.t.)       

giovedì 28 giugno 2018

SIMENON SIMENON. CRIMES PUNISHED AND UNPUNISHED

 A look at another of his “American” roman durs 

SIMENON SIMENON. QUELQUES CRIMES PUNIS ET IMPUNIS 
Un aperçu sur un autre de ses romans durs “américains”
SIMENON SIMENON. ALCUNI CRIMINI PUNITI E IMPUNITI
Uno sguardo su un'altro dei suoi  romans durs americani 

There are many interesting aspects of the 1954 roman dur entitled Crime impuni of which twEnglish translations are available: The Fugitive from 1955 and Account Unsettled from 1962. A good example is the way Simenon divided the novel into two distinct parts, which are close in length but separated chronologically by 26 years. Notably, the first part can stand alone as a short storywithout the sequel. 
Part One transpires almost exclusively within the confines of a boarding house accommodating a small group of culturally disparate university students in Belgium during the 1920sElie, an impoverished doctoral candidate from Poland, leads a stable and satisfying life there until Michel, a rich new boarder from Romania, moves in. More social than studious, Michel disrupts Elie’s cloistered, narrow-minded existence“Within a week of crossing the threshold for the first time, he became the main character.” Although this gregarious newcomer tries to befriend the shut-in loner, he persistently rejects Michel because self-absorption is Elie’s lifestyle. At first, it’s a matter of diffuse jealousy on Elie’s part. Michel has everything Elie does not. But, as Michel extends his domination of the boarding house into the seduction of Louise, the landlady’s sickly and vulnerable young daughter, the situation deteriorates into a more specific focus. Elie has fantasized about Louise for a long time. Feeling “sheltered from the tumult outside” the boarding house, Elie finds “her presence in a room was sufficient to provide him peaceful well-being, and he envisioned spending life beside her as a natural thing.” Yet, he has never expressed any of these feelings or expectations to her. Although Elie “would have been jealous even if nothing had happened between her and Michel,” now hatred rears its ugly head. 
As the days go on, the couple makes no effort to hide their sexual relations and, in fact, they keep them up directly under Elie’s spying eyes. Perceiving that “without Michel, life would have been the same every night and Elie would have continued to be happy, he blames Michel (not Louise or himself) for this “crime.” Jealousy gets pushed into the background since he now considers the matter “a question of justice. Convinced Michel has stolen Louise from him, “the idea of punishment slipped into his mind […] and replaced all the others bubbling there during recent days.” Thus, Elie repeats and repeats to himself: “I will kill him! 
This anger smolders, boils, and finally erupts. Elie deliberately shoots Michel point-blank in the face. “Michel’s mouth and chin disappeared at the same time, and there was no more than a kind of black and red hole. […This ends with him spinning around and collapsing onto the sidewalk, his skull resounding on the pavement. Following his carefully developed planElie grabs his suitcase, throws the gun in the river, runs to the train station, and leaves town for good. 
What happens at the end of many Simenon romans durs often remains vague. It is that way here. At the end of this vignette, although one “crime gets punished, the other remains impuni—unpunishedDespite Part One’s apparent closureone hopes the distant Part Two will reveal a lot more. 

David P Simmons