martedì 31 marzo 2020

SIMENON SIMENON. L’HOMME À LA PIPE : ROMANCIER, COMMISSAIRE, OU LES DEUX ?

Pourquoi Simenon et Maigret sont des fumeurs de pipe 

SIMENON SIMENON. L’UOMO CON LA PIPA : ROMANZIERE, COMMISSARIO, O ENTRAMBI?
Perché Simenon e Maigret sono fumatori di pipa
SIMENON SIMENON. THE MAN WITH THE PIPE: NOVELIST, CHIEF INSPECTOR, OR BOTH?
Why Simenon and Maigret are pipe smokers 


« L’homme à la pipe ». Cette expression peut s’appliquer aussi bien à Simenon qu’à son personnage le plus connu. Ce n’est pas du tout un hasard si le romancier a fait de Maigret un fumeur de pipe. À sa propre image, parce que Simenon s’est rendu compte des points communs entre lui et son héros ; mais aussi parce que la pipe donne à Maigret une attitude caractéristique. Dans une interview de mars 1966 pour la télévision suisse, Simenon explique que « La pipe de Maigret, c’est la pipe d’un homme paisible, enfin relativement paisible, parce que Maigret n’est pas si paisible que ça, mais enfin d’un homme qui se domine, qui reste calme, et d’un certain poids. » 
Mais le brûle-gueule du commissaire est aussi un accessoire indispensable du personnage, le dessin de sa silhouette serait incomplet sans cet appendice qui le précède partout, et qui envoie des signaux de fumée pour annoncer son apparition, et symboliser ses ruminations… 
La pipe est aussi un outil nécessaire dans le rituel d’écriture simenonienne. Dans l’interview mentionnée plus haut, le romancier explique que la pipe est « le médicament de l’écrivain. […] Tant que j’écris, je fume sans arrêt […] En moyenne, je fume de 6 à 8 pipes par chapitre […] Contrairement à la légende, je ne prépare pas les pipes à l’avance ; j’ai toutes les pipes à côté de moi, mais j’aime les bourrer au fur et à mesure, parce que cela me donne tout de même un certain répit entre deux séquences ». Maigret, quand il passe un certain nombre d’heures dans son bureau, à remplir des dossiers, écrire un rapport, ou interroger un témoin, a lui aussi sur son bureau plusieurs pipes qu’il fume à la suite. 
Dans sa dictée Vacances obligatoires, Simenon raconte qu’il a commencé à fumer à treize ans et qu’il n’a pas cessé depuis. Il ajoute qu’alors il « ne se doutait pas que la pipe finirait par faire en quelque sorte parie de [lui]-même au point que, quand les photographes viennent [le] voir pour un journal ou un magazine, quand la télévision fait une émission, on ne manque jamais de [lui] dire : - Votre pipe, Monsieur Simenon !... Sinon on ne vous reconnaît pas… » Le romancier devait d’ailleurs se prêter au jeu avec un certain amusement, car il savait que son image de fumeur de pipe faisait aussi partie de sa légende. Et de celle de Maigret, comme Simenon le note malicieusement : « Les photographes, eux aussi, ne manquaient jamais de lui rappeler : - Votre pipe, Monsieur le Commissaire… » (Maigret hésite) 
Si Simenon s’est mis à fumer à treize ans, à quel âge Maigret a-t-il commencé ? Cela n’est pas précisé dans les romans, mais on sait qu’il fumait déjà la pipe quand il travaillait, à 26 ans, comme secrétaire de commissariat. On pourrait imaginer qu’il a commencé à fumer au sortir de l’adolescence, peut-être au cours de ses études à Nantes. A moins qu’il ne s’y soit mis au même âge que le romancier, quand il avait une douzaine d’années et qu’il était entré au lycée de Moulins. Dans sa dictée, Simenon explique que l’achat de sa première pipe coïncida avec sa première expérience sexuelle, et que fumer la pipe le faisait se sentir un homme. Mais Maigret était-il aussi précoce que son créateur ?... 
Parmi les personnages de policier qui furent des esquisses de Maigret dans des romans populaires, Simenon dessina un certain inspecteur N. 49 (dans L’Amant sans nom, signé Christian Brulls), qu’il décrivait ainsi : « Il bourra une pipe avec le soin qu'il apportait en toutes choses, l'alluma et se mit à fumer en arpentant la pièce. » Selon la légende, Maigret serait sorti tout armé de la pensée de Simenon, lorsque celui-ci vit surgir, par un petit matin ensoleillé à Delfzijl, la silhouette d’un homme massif, auquel le romancier adjoignit immédiatement une pipe, en plus d’un chapeau, d’un pardessus et d’un poêle pour son bureau. En réalité, la première fois que Simenon mit en scène un commissaire Maigret, dans Train de nuit, il ne précisa pas s’il fumait la pipe. Mais dès le « proto-Maigret », suivant, La Jeune fille aux perles (paru sous le titre La Figurante, par Christian Brulls), le commissaire était fumeur de pipe : « il bourra lentement une pipe qu'il alluma, campé devant la fenêtre ». Une image qu’on retrouvera tout au long de la saga, aussi souvent qu’on verra Simenon et sa pipe sur ses innombrables photographies… 

Murielle Wenger 

lunedì 30 marzo 2020

SIMENON SIMENON "REPORT"- THE LAST CRIME FICTION, PLUS A REISSUE FRO THE BEST OF THEM ALL


The Tablet - 27/03/2020 - A.N. Wilson - Per quanto riguarda la fantascienza, c'è Georges Simenon, e il resto. Lui è il maestro. Ha scritto molti meravigliosi romanzi psicologici, alcuni a che fare con il crimine, altri no. Ma il suo nome sarà sempre associato ai romanzi di riserva sull'ispettore parigino ispettore Maigret. La procedura di polizia è ridotta al minimo. Con pochi tratti a matita, dipinge indimenticabili ritratti psicologici di centinaia di esseri umani, i loro matrimoni desolati, le loro basse compulsioni, le loro delusioni. L'ispettore assapora il buon cibo e il mistero della natura umana. Dietro le facciate di quei grigi condomini, su molte scale, a volte nel quartiere più ricco della città, a volte in sordidi appartamenti, Maigret raggiunge incessanti verità fredde sul cuore umano. Penguin ha preso la decisione alcuni anni fa di commissionare nuove traduzioni di tutti e 75 i romanzi, e Maigret e Monsieur Charles (Penguin Classics, £ 7,99; prezzo tablet £ 7,20) è l'ultimo. È fantastico. Maigret, ormai pignolo e in linea per la promozione a un posto puramente amministrativo nella magistratura di polizia, è visitato dalla moglie di un illustre avvocato parigino...>>>

venerdì 27 marzo 2020

SIMENON SIMENON "REPORT". GEORGES SIMENON ET CANNES: DES LIAISONS PAS TOUJOURS HEUREUSES

Retour sur 4 adaptations de Simenon qui ont connu des fortunes diverses au festival de Cannes




Première - 25/03/2020 - Thierry Cheze  

Equateur de Serge Gainsbourg (1983)
Sept ans après Je t’aime moi non plus, Serge Gainsbourg décide de repasser derrière la caméra en adaptant Le Coup de lune, le roman policier écrit par Georges Simenon cinquante ans plus tôt. L’histoire d’un jeune Français partant à l’aventure au Gabon où la réalité se révèle bien loin de ses rêves d’exotisme avant qu’il se retrouve au cœur [...]

Monsieur Hire de Patrice Leconte (1989) 
Trois ans après son Prix d’interprétation pour Tenue de soirée, Michel Blanc revient en compétition sur la Croisette avec le premier rôle de composition de sa carrière : un misanthrope soupçonné d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Patrice Leconte est aux commandes de cette adaptation [...]

L’Homme de Londres de Béla Tarr (2007) 
Le Hongrois Béla Tarr n’est pas le premier cinéaste étranger à s’attaquer à l’œuvre de Georges Simenon. Henry Hathaway (Le Fond de la bouteille), Phil Karlson (Les Frères Rico), Mario Landi (Le Commissaire Maigret à Pigalle), Alfred Weindenmann (Maigret fait mouche) s’y sont déjà essayé avant lui. Mais cet adepte des longs plans séquences hypnotiques [...]

La Chambre bleue de Mathieu Amalric (2014)
Dans la foulée de Tournée qui lui a valu le Prix de la mise en scène au festival de Cannes, ce n’est pas Simenon mais Stendhal que Mathieu Amalric a envie de porter à l’écran. Mais son adaptation du Rouge et le noir est lourde à monter financièrement (elle ne verra d’ailleurs jamais le jour). Et Amalric et son producteur Paulo Branco décident alors de se lancer dans une aventure plus simple et rapide... >>>

giovedì 26 marzo 2020

SIMENON SIMENON. SIMENON-CINEMA



L’œuvre de Simenon est l’une de celles qui a connu le plus grand nombre d’adaptations au cinéma. Sans compter les romans Maigret, plus de 50 films ont été tirés des romans durs. Dans cette rubrique, nous vous proposons un choix parmi tous ces films 

L’opera di Simenon è una di quelle che ha conosciuto il più gran numero di adattamenti cinematografici. Senza contare i romanzi di Maigret, più di 50 film sono stati tratti dai romans durs. In questa rubrica, vi proponiamo una scelta tra tutti questi film. 

Simenon’s work is one of those that have seen the largest number of cinema adaptations. Without counting the Maigret novels, more than 50 movies have been adapted from the “romans durs”. In this column, we propose a choice among all those films. 


La Veuve Couderc



D’après le roman éponyme. Réalisé par Pierre Granier-Deferre, sur un scénario de Pierre Granier-Deferre et Pascal Jardin. Produit par Lira Films, Pegaso. Sortie en octobre 1971. Avec : Simone Signoret (Tati Couderc), Alain Delon (Jean Lavigne), Ottavia Piccolo (Félicie), Jean Tissier (Henri), Monique Chaumette (Françoise), Bobby Lapointe (Désiré). 


Tratto dal romanzo eponimo. Diretto da Pierre Granier-Deferre, per la sceneggiatura di Pierre Granier-Deferre e Pascal Jardin. Prodotto da Lira Films, Pegaso. Uscito nelle sale nel ottobre 1971. Con: Simone Signoret (Tati Couderc), Alain Delon (Jean Lavigne), Ottavia Piccolo (Félicie), Jean Tissier (Henri), Monique Chaumette (Françoise), Bobby Lapointe (Désiré). 


Based on the eponymous novel. Directed by Pierre Granier-Deferre, from a screenplay by Pierre Granier-Deferre and Pascal Jardin. Producted by Lira Films, Pegaso. Released in October 1971. With: Simone Signoret (Tati Couderc), Alain Delon (Jean Lavigne), Ottavia Piccolo (Félicie), Jean Tissier (Henri), Monique Chaumette (Françoise), Bobby Lapointe (Désiré).

by Murielle Wenger

mercoledì 25 marzo 2020

SIMENON SIMENON. MAIGRET AND THE ENGLISH

Maigret meets a “milord”Le Charretier de la ‘Providence’ 


SIMENON SIMENON. MAIGRET ET GLI INGLESE /1 
Maigret incontra un "milord"Il carrettiere della Provvidenza 
SIMENON SIMENON. MAIGRET ET LES ANGLAIS /1 
Maigret rencontre un "milord". Le Charretier de la ‘Providence’ 

In this and subsequent posts, I will consider Maigret’s intercultural encounters with the English. Maigret’s first significant contact with an Englishman occurs on the canals of the Champagne region in Le Charretier de la ‘Providence’ (1931) and is renewed in Paris in La Guinguette à deux sous (1932); there is then a break until Mon ami Maigret (1949), in which three English characters, including a Scotland Yard detective, are present as Maigret investigates a mysterious death in Porquerolles; Le Revolver de Maigret (1952), when the commissaire travels to London, and Maigret voyage (1958) in which a wealthy Englishman is found dead in his Paris hotel.  
Sir Walter Lampson, sixty-eight years old, is a retired colonel in the British Indian army who now leads an itinerant lifestyle between a home in Porquerolles, a small French island in the Mediterranean, and travels on his yacht, the Southern Cross, staying in various locations in France, England and Italy. Maigret, who has been called to investigate the discovery of a woman’s corpse, meets him for the first time at a lock side bar where the Marne joins a canal. The reader’s first impressions of Lampson are of the contrast between his English gentleman’s clothing and the shabby appearance of the other clients of the bar and of his impolite behaviour towards all and sundry, Maigret included. Lampson is accompanied by a sort of civilian aide-de-camp, Willy Marco, who although he has the snobbish manners and clothing of an English gentleman is clearly Lampson’s social inferior and who it transpires is not English at all. Lampson identifies the victim from a photograph as his wife, Mary, and invites the commissaire aboard his yacht. In addition to his wealth and arrogance, further features of the colonel’s lifestyle and character are quickly revealed: he is a heavy whisky drinker and shows little emotion, key elements which will remain constants in Simenon’s characterisation of the English “milord”, although as the narrative unfolds complexities emerge and the portrait becomes fuller and more nuanced. 
Through Maigret’s conversations with Lampson, but also through his interviews with Willy Marco and the colonel’s mistress, Madame Negretti, the reader learns more about the Englishman’s former life. In India, he had had servants, horses and cars and a glittering military career in front of him but was obliged to retire as a result of a scandal, suddenly finding himself rejected by his former social world and with a greatly reduced income. Despite keeping up the appearances of a wealthy English gentleman, he finds it difficult to maintain his expensive lifestyle and to indulge his considerable appetites for women and alcohol. Moreover, Maigret comes to understand that in a sense the snobbery and rudeness, the drunkenness and orgies, mask a certain unhappiness and emptiness to which Lampson cannot admit as this would involve recognising that his life has been a failure in terms of the standards of his social milieu.  
While the snobbish Epernay juge d’instruction is impressed by Lampson’s airs, he is as unfamiliar as is Maigret with English upper-class society, and the more the colonel insists on his status as an English gentleman, the clearer it becomes that he is in fact no longer part of the world to which he had formerly belonged. Willy’s admiration for Lampson is based on his own snobbish aspirations as the son of a Jewish fig merchant from Smyrna who has nevertheless somehow received an upper-class English education which he has used to gain access to the colonel’s world, a world of which he can never truly be part. For Madame Negretti, and it would appear for Lampson’s murdered third wife, the colonel represents primarily access to a wealthy lifestyle, and the former does not hesitate to depart when it becomes clear that his financial resources cannot guarantee her desires. In short, the colonel, desperate to maintain his self-image as an English aristocrat is obliged to surround himself with hangers on for whom he represents a means to an end and whom he loses to either death or desertion.  
As the story unfolds, and as Maigret learns more about Lampson, his initial dislike of the arrogant aristocrat becomes mixed with understanding and even a measure of pity. At the end of novel, Maigret discovers that Mary Lampson was in fact the former wife of Jean Darchambeaux, the carter in charge of the horses which pulled the Providence barge and whose route, by coincidence, had coincided with that of the Southern Cross. Mary (or Céline, as she had been previously known) had abandoned her first husband when he had been sent to prison many years earlier and had made a new life for herself, ending up as the third Mrs. Lampson. Darchambeaux had recognised his ex-wife and killed her before attempting to commit suicide and mortally injuring himself When Lampson asks Maigret why Jean had returned to die on the Providence, the commissaire draws a striking parallel between the carter and the English colonel: each in his own way had lost his past life and was seeking something to hang on to, a ‘lair, if you like… his own nook. There are all sorts of lairs, there are some which smell of whisky, eau-de-Cologne, women… With a gramophone playing and…’ 
Just as Maigret’s attitude to Lampson has changed, so the colonel now regards the policeman differently too, even going so far as to call him a ‘gentleman’ as they drink a final whisky together. The final image of Lampson as the Southern Cross departs is of a man who resembles in all superficial details the colonel as Maigret had first encountered him - drunk, impassive, apparently assured of himself and using his money to jump the queue to pass through the lock; the reader can only reflect on whether a change has occurred or whether the English “milord” remains trapped by his national and social origins.  

William Alder