sabato 30 settembre 2017

SIMENON SIMENON. DES SOUVENIRS EN ROUGE…

 Quelques considérations à partir du roman "La danseuse du Gai-Moulin" 

SIMENON SIMENON. RICORDI IN ROSSO… 
Alcuni riflessioni a partire dal romanzo "La ballerina del Gai-Moulin" 
SIMENON SIMENON. REMEMBRANCES IN RED... 
Some reflections based on the novel "The Dancer at the Gai-Moulin" 

En septembre 1931, Simenon est à Ouistreham. Au lendemain de la séance de signatures de Deauville (voir notre billet du 26 juillet 2016), le romancier continue sa route, à bord de son Ostrogoth, jusqu'au port normand, car il cherche, dit-il, un endroit "tranquille afin de continuer la dizaine ou la douzaine de Maigret auxquels j'étais tenu par contrat." (dictée Point-virgule). On se rappelle en effet que c'était une des conditions que Fayard avait posées à Simenon, avant de se lancer dans l'aventure de la publication de la collection policière.
Huit romans ont déjà paru, qui narrent les enquêtes du commissaire à la pipe. Son créateur l'a promené un peu partout, en France et au-delà des frontières. Il lui déjà fait mener une enquête sur ses propres traces à lui, le romancier, puisque c'est à Liège que se dénouait l'intrigue du Pendu de Saint-Pholien. Et voilà que Simenon entame la dixième aventure de son héros. Où va-t-il l'envoyer cette fois ? La séance de signatures à Deauville, où Maigret " a reçu comme sa confirmation", ainsi que l'écrit Simenon dans la même dictée, peut avoir agi comme une sorte de relance, et avoir aussi poussé le romancier à repartir encore une fois sur les traces de ses propres souvenirs…  
Son prochain roman se passera donc à Liège, dans un lieu qu'il a lui-même fréquenté, une boîte de nuit, le Gai-Moulin, situé rue de la Sirène dans la réalité, et que le romancier transpose rue du Pot-d'Or dans le roman. Celui-ci s'ouvre dans le cabaret en question, et nous voilà en présence de deux adolescents, Chabot et Delfosse, qui n'ont d'yeux que pour Adèle, la danseuse de l'établissement, en réalité plutôt une entraîneuse. Simenon a mis beaucoup de lui dans le personnage de Jean Chabot, dont la famille ressemble par maints détails à la sienne. Au point que l'on peut se demander s'il n'avait pas d'abord eu l'intention de raconter une histoire sans Maigret, mais, que, tenu par ses engagements envers Fayard, il ait dû finalement faire intervenir celui-ci, qui n'apparaît nommé, on le rappellera, qu'au chapitre 6, n'étant jusque-là qu'une silhouette, "l'homme aux larges épaules"…
La question peut d'autant plus légitimement se poser que, un peu plus d'une année plus tard, Simenon rédige un roman sans Maigret, l'un de ceux qu'il est parvenu à faire accepter à Fayard, L'Ane-Rouge, dans lequel le personnage principal, Jean Cholet (dont le nom est très proche du protagoniste de La danseuse du Gai-Moulin, et qui a les mêmes origines familiales…) fréquente un cabaret nantais qui n'est pas sans rappeler celui de Liège. 
Parmi les personnages qui apparaissent dans La danseuse du Gai-Moulin, il y a, évidemment, cette Adèle, qui emprunte probablement à des filles que le jeune Simenon a dû croiser lors de ses virées nocturnes liégeoises… Dans leur très beau livre La Belgique de Simenon, Michel Carly et Christian Libens consacrent quelques pages aux filles de cabaret, qu'on va retrouver plusieurs fois au fil des romans, et en particulier dans la saga maigretienne. C'est bien sûr Arlette dans Maigret au Picratt's, qui évolue aussi sur fond de décor rouge comme le faisait Adèle dans La danseuse du Gai-Moulin, le décor rouge du désir et du plaisir… Comme l'écrivent si joliment nos deux compères, "Ces initiations dans le Liège nocturne marqueront au rouge féminin l'ensemble de son œuvre." 
Et c'est vrai que le rouge, dans l'œuvre simenonienne, a une connotation très forte. On pourra lire à ce propos le texte "Simenon voit rouge", dans le dernier ouvrage de Bernard Alavoine, Georges Simenon et le monde sensibleLes "filles en rouge", aussi bien dans les romans Maigret que dans les "romans durs", sont légion. On rappellera toutes ces "jeunes filles au chapeau rouge" pour lesquels Maigret se sent plein d'indulgence, mais aussi toutes ces "filles de la nuit" que le commissaire croise lors de ses enquêtes dans des cabarets aux banquettes et aux tentures rouges… 
Quant à l'Adèle de La danseuse du Gai-Moulinsi elle s'habille plutôt de noir et de blanc lorsqu'elle se rend au cabaret, elle reçoit Chabot en peignoir et chaussée de pantoufles de satin rouge… Et il est à remarquer qu'elle succède, dans la saga maigretienne, à une autre femme qui porte le même prénom, la provocante Adèle de Au rendez-vous des Terre-Neuvas. Et, comme par hasard, la première apparition de celle-ci se fait aussi sous le signe du rouge, le rouge de l'encre dont sa photographie est barbouillée. Et la première fois que Maigret la découvre "en chair", c'est sur le fond rougeoyant du soleil couchant… 

Murielle Wenger 

venerdì 29 settembre 2017

SIMENON SIMENON. LE FINESTRE E LA VITA DEGLI ALTRI

Nelle opere di Simenon, quali sono i temi illustrati simbolicamente dalle finestre ?  

SIMENON SIMENON. LES FENÊTRES ET LA VIE DES AUTRES 
Dans l'œuvre de Simenon, quels sont les thèmes illustrés symboliquement par les fenêtres ? 
SIMENON SIMENONWINDOWS AND OTHERS' LIFE  
In Simenon's works, which are the themes symbolically illustrated by windows? 



Sono molte le finestre attraverso cui è costretto a guardare il frequentatore dell'opera di Simenon, a cominciare da “Le finestre di fronte” (del 1933, ma il titolo originale suona “Les gens d’en face”), le finestre che ogni giorno, ogni notte, si ritrova a osservare Adil Bey per tentare di sfuggire alla propria solitudine, a quel senso di estraneità e di vuoto che avverte crescere intorno a sé, dentro sé. Le finestre che spia alla ricerca di un barlume, anche solo un’illusione, d’intimità famigliare, banale, fors’anche squallida, ma rassicurante. Le finestre dalle quali però probabilmente è a sua volta spiato. Le finestre che non si riapriranno più, a siglare una sconfitta cui è impossibile sfuggire, la sconfitta, tipicamente simenoniana ma mai così precisamente, storicamente, declinata, dell’individuo che cerca di ribellarsi alle regole della società. 
La finestra a mezza luna, che si apre a livello del pavimento, attraverso la quale Jerome, in “Pioggia nera” (del 1939), cerca di stabilire un contatto con Albert, unico coetaneo in un mondo di adulti, unico amico, anche se non gli ha mai rivolto la parola e non ha mai giocato con lui. La finestra attraverso cui gli giunge lo spettacolo del mercato, con i suoi personaggi pittoreschi, le sue abitudini e rituali, ma attraverso la quale è anche costretto ad assistere a quello sconvolgente della folla inferocita, in una scena che richiama le analoghe de “Il fidanzamento del signor Hire” e de “La casa dei Krull”, a conferma di come anch’essa costituisca una delle ossessioni profonde di Simenon, la ferocia nei confronti del diverso. 
Finestre come luogo della solitudine quindi, ma lsolitudine più terribile è probabilmente quella di Dominique ne “La finestra dei Rouet” (del 1942), la solitudine di una donna che scopre di non avere mai vissuto, di non essere mai uscita dai binari di una routine deprimente, di essere incapace di vivere. Una donna che scopre di essere sempre stata spaventata dall’esuberanza della vita, dalla sua volgarità e ferocia, e lo scopre proprio spiando attraverso le finestre della dirimpettaia, progressivamente giungendo a comprendere che quell’avidità di vita, che sempre ha disprezzato, è forse l’unico modo di vivere che vale la pena di essere vissuto. Una donna che scopre di essere esclusa da ciò a causa della propria impotenzaun’impotenza la cui radice sessuale Simenon indaga con lucidità a tratti spietata. Ed allora cerca di appropriarsi della vita della dirimpettaia, di rubarla, giungendo ad accantonare anche quel senso di dignità che da sempre è stato il baluardo della sua esistenza, giungendo a elemosinare uno sguardo, l’incrociarsi degli occhi, in un’illusione di complicità destinata a spezzarsi. 
Le finestre ancora una volta si rivelano, nel modo più tragico, il luogo del desiderio, del bisogno di comunicare, e della sua impossibilità. Del desiderio di vivere le vite degli altri per colmare un vuoto. Ma le finestre possono anche essere il luogo del riscatto, della redenzione da parte di chi ("La neve era sporca", del 1947) si è autoesiliato dalla vita ordinaria, dalla vita degli altri, macchiandosi dei crimini più infamanti non per necessità materiale, ma per affacciarsi dall'altra parte, per sfidare il destino con un atto gratuito. Sarà proprio una finestra, quella del terzo piano che vede dalla prigionia, quella della giovane donna intenta alle quotidiane incombenze domestiche, a far comprendere a Frank il valore delle cose semplici che sempre ha disprezzato, a riconciliarlo con la vita comune. Anche qui una comunicazione impossibile, che però si trasfigura, nell'incontro con Holst, in quelle poche parole, in quei gesti essenzialiin comunicazione autentica. La comunione con quella figura di padre che, come tanti altri giovani nei romanzi di Simenon, ha sempre ricercato, pur rifiutandosi di ammetterlo a se stesso. Sarà il riconoscimento di ciò a donargli l'estrema serenità. Un dono del destino nei confronti di chi contro il destino si è sempre accanito. 
“I fantasmi del cappellaio” (1948) ci fa entrare in un’altra forma di solitudine, quella di un uomo apparentemente perfettamente integrato nel proprio ambiente sociale, cui è riservato un posto al caffè fra i notabili della città. Ci fa entrare, come oggi di moda, nella mente di un serial killer. L’emarginato, il capro espiatorio ideale, è invece il piccolo sarto ebreo seduto a gambe incrociate sul tavolo di lavoro che il cappellaio spia attraverso la finestra, in una strada così stretta che sembra di vivere nella stessa casa. Il piccolo sarto ebreo che è l'unico testimone dei suoi delitti e, al contempo, l'unica persona con cui avrebbe voluto parlare, in una forma apparentemente paradossale di rispecchiamento che in qualche modo gli rivela la sua condizione di escluso. Quel piccolo sarto ebreo la cui morte lo costringe ad accettare il proprio destino privo di redenzione. 
Un piccolo sarto ebreo, seduto a gambe incrociate su un grande tavolo, intento a cucire per giornate intere, lo vedevano, sempre attraverso una finestra, anche i protagonisti fortemente autobiografici di "Tre camere a Manhattan" (1946). Quel vecchio sarto ebreo che sarà l'inconsapevole testimone della svolta nel loro rapporto, del primo accenno a una sua possibile quotidianità. Quel sarto ebreo in cui vedono riflessa la propria solitudine, e che per tutte queste ragioni diventerà il loro feticcio, il destinatario dell'ultimo addio in un finale, per Simenon, insolitamente aperto. 

Luca Bavassano