domenica 30 settembre 2018

SIMENON SIMENON. LA RETRAITE EST POUR BIENTÔT…

Comment et pourquoi Simenon décrit la mise à la retraite de son personnage 

SIMENON SIMENON. PENSIONAMENTO IN ARRIVO... 
Come e perché Simenon descrive il pensionamento del suo personaggio 
SIMENON SIMENON. RETIREMENT IS COMING SOON... 
How and why Simenon describes his character's retirement 


"Il y a eu une époque, aussi, où, sans m'en avertir, il m'a mis à la retraite, alors que je n'y étais pas encore et qu'il me restait à accomplir plusieurs années de service." (Les mémoires de Maigret). On se souvient que Simenon, en 1934, décidait de mettre un point final aux aventures de son commissaire, déterminé qu'il était à passer à d'autres exercices. Se refusant à trucider son héros, il le mit à la retraite dans le dernier roman paru chez Fayard. Après "l'intermède" des romans publiés chez Gallimard, où le commissaire était de nouveau en activité à la PJ, Maigret était dépeint en retraité dans Maigret se fâche et Maigret à New York, pour retrouver ensuite son bureau de façon définitive jusque dans les derniers romans écrits pour les Presses de la Cité. Exception faite, bien entendu, des Mémoires de Maigret, écrits fictivement par le commissaire alors que celui-ci était déjà installé dans sa maison de Meung-sur-Loire.  
Cependantdepuis Maigret a peur, les allusions à une future retraite du commissaire se sont multipliées dans les romans de la saga. Cette retraite s'est matérialisée par l'achat (relaté dans Maigret aux assises) de la maison de Meung-sur-Loire. Dès lors, on va voir souvent Maigret y passer le dimanche ou quelques jours de vacances, aménageant les lieux en vue de cette retraite, qui est annoncée généralement pour dans deux ou trois ans selon les romans.  
Dans Maigret et les témoins récalcitrants, le thème du vieillissement ressenti par Maigret apparaît comme un leitmotiv, et on va le retrouver dans d'autres romans de la fin de la saga. On a l'impression, dès lors, que le commissaire commence à aspirer à cette retraite, et que sa perspective ne l'effraie plus autant qu'avantEst-ce qu'une certaine fatigue, une certaine forme de désillusion face aux changements qui affectent son métier (la relève de jeunes magistrats qui ne reconnaissent pas les talents du commissaire est un thème qui revient souvent dans la dernière période de la saga) commencent à se faire sentir ?... 
Le commissaire va passer par tous les états d'âme: des regrets manifestés dans Maigret et le voleur paresseux ("au fond, c'étaient des moments qu'il aimait bien, peut-être ceux qu'il regretterait le plus une fois à la retraite"), la "mélancolie" (le mot est dans le texte) dans Maigret se défend ("Dans trois ans, la retraite. Dans la police, à cinquante-cinq ans, on nous envoie pêcher à la ligne."), l'indignation dans La patience de Maigret ("la petite maison qu'ils aménageaient depuis plusieurs années pour le jour où Maigret serait forcé par les règlements à prendre sa retraite. […] Comme si un homme de cinquante-cinq ans […] qu'aucune infirmité n'amoindrissait, devenait du jour au lendemain incapable de diriger la Brigade criminelle !"), pour finalement arriver à un sorte de soulagement quand il a pu décider lui-même comment il va passer les années qui lui restent avant cette retraite, lorsqu'il refuse le poste de directeur de la PJ qu'on lui offrait (Maigret et Monsieur Charles).  
Certes, Maigret aura sans doute de la difficulté à se retrouver loin de son petit monde parisien, loin de son bureau où il se confronte à la vie lors d'interminables interrogatoires, loin de ses collègues de travail, loin des petits cafés qui sentent le calvados, loin des loges de concierges, des hôtels et des meublés où l'on renifle une chaude humanité. La preuve, il ne pourra s'empêcher de répondre aux sollicitations de ceux qui sont venus le débusquer dans sa retraite de Meung pour solliciter son aide.  
Le choix de son créateur de ne jamais faire périr sa créature (à Roger Stéphane qui lui demandait. "Vous n'excluez pas tout de même qu'il meure d'une attaque, cet homme qui a bien mangé, bien bu toute sa vie ? C'est comme ça qu'il mourra, non ?", Simenon avait répondu: "Je ne crois pas. J'espère ne pas le faire mourir. Cela m'ennuierait trop...") et de l'envoyer prendre une retraite bien méritée aura finalement été un bon choix. Non seulement parce qu'ainsi Maigret est resté "l'homme du Quai" pour l'éternité, mais aussi parce que cela a permis au romancier devenu mémorialiste de garder un souvenir attendri de son héros, avec qui il se retrouvera, sur ce point, en "osmose complète", selon les termes de Michel Lemoine (Simenon, la Loire et les fictionsin Cahiers Simenon 12), rêvant d'une retraite semblable à celle de son héros: "Il ne s'ennuyait pas. Il trouvait l'emploi de chaque heure de ses journées et il lui arrivait, bras dessus bras dessous, de faire de longues marches à pied avec sa femme." (Dictée Un homme comme un autre); "Je le quitte sur les rives de la Loire où il doit être à la retraite, comme moi-même. Lui bêche son jardin, joue aux cartes avec les gens du village et va pêcher à la ligne. […] Je lui souhaite une heureuse retraite, comme la mienne est heureuse." (Dictée Des traces de pas) 

Murielle Wenger 

sabato 29 settembre 2018

LES AMIS DE MAIGRET

 De Lucas à Joseph, en passant par Pardon… 
 Da Lucas a Joseph, passando via Pardon...
• From Lucas to Joseph, via Pardon… 


LAPOINTE 

Lapointe apparaît pour la première fois dans L'amie de Madame Maigret. Il a alors 24 ans et il fait ses débuts dans la brigade de Maigret. Jeune et inexpérimenté, il est tout de suite pris en affection par le commissaire, qui va développer à son égard une affection paternelle, à l'instar de celle qu'il avait pour Janvier. Lapointe apparaît dans 37 romans. Comme les autres proches collaborateurs de Maigret, Lapointe est en admiration devant son patron: "Ils étaient trois, au Quai […] à vouer au commissaire une admiration qui confinait à un culte: Lucas, le plus ancien, Janvier, qui avait été jadis aussi jeune, aussi inexpérimenté et aussi ardent que Lapointe, et enfin celui-ci, le «petit Lapointe», comme on disait." (Maigret voyage). Le trait le plus caractéristique de Lapointe dans la saga est donc sa jeunesse, et c'est celui-là qui devrait être retenu dans les adaptations, car c'est ce qui permet de développer cette relation paternelle-filiale entre Maigret et le jeune inspecteur. Dans cette optique, les acteurs qui se sont le plus rapprochés du rôle sont Maurice Sarfati dans Maigret tend un piège avec Jean Gabin, Neville Jason dans la série avec Rupert Davies, James Larkin dans la série avec Michael Gambon, et Leo Staar dans les téléfilms avec Rowan Atkinson.

LAPOINTE

Lapointe appare per la prima volta ne L'amica della signora Maigret. Ha allora 24 anni e fà il suo debutto nella brigata di Maigret. Giovane, inesperto, è subito oggetto dell’affetto del commissario che va sviluppando nei suoi riguardi un affetto paterno, un po’ come quella che aveva avuto per Janvier. Lapointe appare in 37 romanzi. Come gli più vicini collaboratori di Maigret, Lapointe ha una grande ammirazione per il suo capo: «Erano in tre al Quai […] a tributare al comissario un’ammirazione che rasentava il culto: Lucas, il più anziano, Janvier, he era stato un tempo giovane, inesperto e ardente come Lapointe, e infine lui, i«piccolo Lapointe», come dicevano….» (Maigret si mette in viaggio). Il tratto più caratteristico di Lapointe nella serie è dunque la sua giovane età, ed è questo che dovrebbe essere considerato negli adattamenti, perchè è proprio la giovane età che permette di sviluppare questa relazione  padre-figlio tra Maigret e il suo giovane ispettore. In questa ottica gli attori che più gli si sono avvicinati sono Maurice Sarfati in Maigret tend un piège con Jean Gabin, Neville Jason nella serie con Rupert Davies, James Larkin nella serie con Michael Gambon e Leo Staar nei telefilm con Rowan Atkinson. 



LAPOINTE

Lapointe appeared for the first time in Madame Maigret's Friend. He was then 24 and he was debuting in Maigret's brigade. He was young and inexperienced, and the Chief Inspector would immediately care for him and develop for Lapointe a paternal affection, as he did for Janvier. Lapointe appears in 37 novels. Like Maigret's other close collaborators, Lapointe is filled with admiration for his chief: "They were three, at the Quai […] to dedicate to the Chief Inspector an admiration bordering on worship: Lucas, the oldest, Janvier, who had been once as young, as inexperienced and as fiery as Lapointe, and finally this one, "little Lapointe", as they said." (Maigret Travels). Lapointe's most characteristic feature in the saga is thus his youth, and this is the feature that should be retained in the adaptations, for this is what allows to develop this paternal-filial relationship between Maigret and the young inspector. From this point of view, the actors who got the closest to the role are Maurice Sarfati in Maigret Lays a Trap with Jean Gabin, Neville Jason in the series with Rupert Davies, James Larkin in the series with Michael Gambon, and Leo Staar in the TV movies with Rowan Atkinson.

by Murielle Wenger

venerdì 28 settembre 2018

SIMENON SIMENON. CLOCHARD: UNA MEDAGLIA A DUE FACCE

Come lo scrittore era attratto dalla vita dei senza casa e di come temeva di diventare uno di quei diseredati.

SIMENON SIMENON. CLOCHARD: UNE MEDAILLE A DEUX REVERS
Comment l'écrivain était attiré par la vie des sans-abri, et comment il craignait de devenir l'un de ces démunis
SIMENON SIMENON. VAGRANT: A TWO-SIDED MEDAL
How the writer was attracted by the life of the homeless and how he feared becoming one of those disadvantaged





La figura del clochard. Questo è ciò di cui ci occuperemo oggi, argomento che ha attirato l'attenzione del nostro scrittore in maniera certo non marginale e da punti di vista decisamente diversi.
Clochard, nel vocabolario francese indica una persona senza domicilio che vive ai margini della società (in italiano tradotto in "barbone" o "senzatetto").
C'è ovviamente una interpretazione più romantica e sognatrice che trae da quella descrizione l'immagine di una persona che vive fuori dagli schemi sociali, dai condizionamenti cui siamo inevitabilmente sottoposti, senza vincoli materiali, familiari, sentimentali.... insomma sembra la summa di tutte le libertà, di colui che sfilatosi in qualche modo dalle sempre piu strette maglie dell'organizzazione civile, affida la sua vita e la sua sopravvivenza, al caso, alla carità, ma la espone anche ai relativi rischi, svincolato nella maniera più totale da tutto quello che erano regole, leggi, obblighi cui la precedente vita  lo assoggettava.
E questa era l'immagine che faceva sognare Simenon, una vita dove la materialità non contava più e la totale autonomia e libertà, non solo dello spirito, aveva il primato su tutto.
Non  caso, nella famosa intervista con i medici del giornale Médicine et Hygiène nel 1968,  spiegava come "... ho sempre avuto in fondo una sorta di vertigine del clochard. Non sono così lontano dal considerare lo stato di clochard come un ideale. E' evidente che il vero clochard è un uomo più completo di noi..." .
Questa dichiarazione fa trasparire non una certa ammirazione, ma addirittura un'attrazione. E d'altronde la sua curiosità lo portò anche a frequentare alcuni di loro, scoprendo che in taluni casi si trattava di stimati professionisti, dirigenti, professori che avevano fatto una scelta in piena lucidità e non spinti dal bisogno, ma, come dice bene il romanziere, erano clochard "per vocazione".
Ma come abbiamo detto c'era anche la paura che questa attrazione lo portasse fuori dalla sua vita, dai suoi libri, dalla sua famiglia. E a tal proposito sosteneva che "...tutte le abitazioni che ho ristrutturato... erano al tempo stesso anche una protezione, forse una maschera (ma forse credo di spingermi un po' troppo lontano), in tutti i casi una facciata, forse un alibi, una salvaguardia, una difesa...".
Insomma radicarsi quanto più possibile, per resistere alle lusinghe che quella sirena, portatrice di libertà e sregolatezza che era costituita dallo status del clochard, non riuscisse a raggiungerlo.
Pensandoci a freddo, sembra molto strano che una persona metodica e programmata come Simenon avesse un'attrazione per quel tipo di scelta, ma... Ma sappiamo che in certi casi è proprio un prevalere dell'irrazionalità contro tutte le plausibili ragionevolezze del buon senso. E il senso comune poco ha a che vedere con le scelte di chi ribalta il tavolo e sovverte le "normali" regole.  
"...spesso desidero realizzare questo sogno di libertà, sacrificando tutto ciò che possiedo  e non sarei certo infelice ritrovandomi su Place Saint-François senza un soldo. - continua a spiegare Simenon nell'intervista -  Ma nei confronti dei miei figli non ho evidentemente il diritto di farlo....".
Il sogno e la realtà. L'anelito immaginario e i realistici doveri. Ecco i due poli entro cui il romanziere si dibatteva e che lo spingeva poi a creare nei suoi personaggi di grande interesse e di realistico spessore tra i quali ci piace ricorda M.Monde  (m.t.)         

giovedì 27 settembre 2018

SIMENON SIMENON. A MENDER OR AN OBSERVER OF DESTINIES?

An examination of another Simenon protagonist, a sort of Maigret opposite 

SIMENON SIMENON. UN RACCOMMODEUR OU UN OBSERVATEUR DES DESTINEES ? 
Un examen d’un autre protagoniste simenonien, en quelque sorte un contraire de Maigret 
SIMENON SIMENON. UN ACCOMODATORE O UN OSSERVATORE DEI DESTINI?
Un esame di un altro protagonista simenoniano in qualche sorta il contrario di Maigret


Aboard the Aquitaine (originally 45º à l’ombre) of 1936 invites comparison of Donadieu, ship’s doctor, to Maigret, the city detective. They are both interested in destinies! The detective’s interest in being a mender of destinies “had its roots in the dreams of his childhood and adolescence, according to Maigret’s First Case of 1949. The doctor’s interest in destinies had childhood roots also, but his story came out 23 years earlier. Donadieu translates as ‘Gift to God and this likely nudged colleague to once quip, “We should call you God the Father!” Notably, Donadieu “had not laughed” because he believed it. 
Simenon gives Donadieu four compulsions.” First is “his compulsion to play God the Father.” Second is “his compulsion to be preoccupied with others […] because he could not remain indifferent to beings […] sliding towards joy or catastrophe.” Third is the compulsion to exploit how he could sense when certain beings were heading for catastrophe, to look at “a complete stranger” and know “something bad will happen to him.” Fourth is the compulsion whereby Donadieu “ruminates on the mystery of destinies, reflecting on how omniscient “God’s plans are impenetrable” and everyone, in his life, has his time.” These combined “compulsions” make his shipboard position ideal, for everyone on board behaved as if some misfortune was coming.” For him, the ship is “a bit of matter with life inside, which fulfills his compulsive needs, for he can observe people of all sorts, with destinies of all sorts within its close quarters. In three days, Donadieu would know them all” and could spend his time thereafter touring the ship, keeping an eye on everyone. 
Donadieu, however, turns out to be extremely detached. Fundamentally “impassive with a touch of rigidity, he does not get involved in anything. In fact, he provides very little medical care. Some examples: the primary malady he sees is seasickness, but he waves its victims off with a “There are no reliable remedies.” As “a doctor who did not like to be disturbed, he finds a way to get revenge on a woman seeking his care. He humiliates her by first insisting she strip totally naked and then sending her away with a “There’s nothing wrong with you at all. He refuses to treat a swollen leg because he finds its possessor obnoxious. The captain confines a psychotic to a cabin with padded walls, but the ‘treating’ doctor and locked-up patient “are like strangers, and even worsethe doctor could only regard him as an animal under observation. 
Granted, a broken arm does force the doctor to set a fracture and, ironically, a broken leg produces the novel’s denouement. By chasing after a distraught passenger he is preoccupied with, Donadieu actually precipitates this injury, which brings him his glory as he feels like “God the Father” who “understands the drama” and treats the “wounded man.” That catastrophe taken care ofDonadieu seeks to “regain his splendid indifference” and “reflect again on how there is inevitable waste in nature.” He just “wants to keep on playing God the Father,” for after all, “had he not succeeded?” My answer is no because he is mostly a passive observer and rarely an active mender at all. Thus, I dub him the observer of destinies. 

David P. Simmons