martedì 27 dicembre 2016

SIMENON SIMENON. POESIE SUR LA PLACE DES VOSGES

Simenon, Maigret, et les fontaines de la place des Vosges 

SIMENON SIMENON. POESIA SULLA PLACE DES VOSGES 
Simenon, Maigret, e le fontane della place des Vosges 
SIMENON SIMENON. POETRY ON THE PLACE DES VOSGES 
Simenon, Maigret, and the fountains on the Place des Vosges 

  
"J'habitais la place des Vosges où j'entendais chanter les fontaines." (Dictée "Vacances obligatoires")La place des Vosges, selon moi le plus bel endroit de Paris, est très présente dans l'œuvre simenonienne, et pour cause: le romancier y a vécu un certain nombre d'années, au numéro 21, et il a eu l'occasion de bien connaître les lieux. Déjà citée dans quelques romans sous pseudonymes, la place est mentionnée dans plusieurs "romans durs"Le testament DonadieuLe suspectTouriste de bananesL'enterrement de Monsieur BouvetMarie qui loucheLa vieilleLa porteL'homme au petit chienLe déménagement, La cage de verreLes innocents (une fois de plus, rendons hommage au travail de Michel Lemoine, en particulier celui de son monumental Paris chez Simenon, qui est d'une si grande aide à celui qui cherche des renseignements sur les lieux parisiens dans les ouvrages du romancier), mais c'est aussi une des places les plus souvent citées dans la saga du commissaire.  
La première mention de la place se trouve dans le roman L'ombre chinoise, dont l'action essentielle se déroule à cet endroit (c'est là que se trouve l'immeuble des laboratoires de Couchet, ainsi que le logement des Martin). Simenon y fait habiter Mascouvin, dans Signé Picpus (il occupe un logement de deux-pièces au 21…), mais aussi Oscar Chabut dans Maigret et le marchand de vin, et c'est l'adresse de plusieurs médecins dans la saga. C'est là encore que se trouve le Tabac des Vosges, d'où le petit Albert téléphone à Maigret dans Maigret et son mort, un bistrot qu'on retrouve dans L'amie de Madame Maigret 
Les maigretphiles savent aussi que c'est là que le romancier a situé le domicile des Maigretdans la nouvelle L'amoureux de Madame Maigretdans Maigret se fâche, il est dit que le couple, quoique retiré à la campagne, a gardé son ancien domicile de la place des Vosges. Peut-être quelques lecteurs ont-ils fait part à Simenon de cette "incongruité", et le romancier, dans Les mémoires de Maigret, s'amuse à donner une raison plausible à celle-ci: des travaux de ravalement au boulevard Richard-Lenoir, devenus si bruyants que Simenon (qui se trouve, bien entendu, être un ami du couple…) leur propose de s'installer dans son propre appartement au 21 de la place des Vosges, pendant que lui-même est en voyage en Afrique…  
C'est aussi sur un banc de la place des Vosges que Maigret a embrassé sa femme pour la première fois, alors qu'ils étaient fiancés (La folle de Maigret), ce qui doit être un bon souvenir pour Maigret, puisque, dans Maigret s'amuse, le commissaire rêve à une envie qu'il a: s'asseoir sur un banc de la place des Vosges, et "y rester longtemps, paisible, sans penser à rien, à fumer sa pipe en regardant jouer les enfants"… 
Peut-être Maigret est-il aussi sensible au charme de cette place, que Simenon a su décrire avec une grande poésie, en particulier à propos du chant des fontaines, qu'on trouve évoquées à plusieurs reprises. La nouvelle L'amoureux de Madame Maigret contient plusieurs jolies phrases sur ces fontaines. Cette nouvelle a été rédigée pendant l'hiver 1937-1938, alors que Simenon est installé à Neuilly, et on peut voir dans ces citations une sorte de nostalgie, comme un petit regret de l'auteur d'avoir déserté la place des Vosges"une obscurité veloutée était tombée sur la place où s'était intensifié le chant des fontaines dont la quatrième, toujours la même, avait un son plus aigrelet que les autres"; "l'heure où la lune argentait les toits d'ardoise de la place des Vosges et où les quatre fontaines continuaient une sorte de musique de chambre, avec la quatrième qui se pressait toujours et qui était comme désaccordée"; "le ciel bleuissait et les fontaines accordaient leur son argentin à l'argent liquide de la lune."… 

Murielle Wenger

lunedì 26 dicembre 2016

SIMENON SIMENON. HIS NEXT PLACE TO LIVE: ARIZONA

Some ups and downs while living in the "Wild West" 

SIMENON SIMENONSON PROCHAIN ENDROIT OU VIVRE : L’ARIZONA 
Des hauts et des bas tout en vivant dans le "Wild West" 
SIMENON SIMENON. IL PROSSIMO LUOGO DOVE SISTEMARSI: L'ARIZONA
Alti e bassi vivendo nel "Wilde West"


Simenon seemed quite content living in Bradenton Beach, Florida. (I live almost naked here. […] It’s a paradise for fishermen and I’m one of them.”) Yet, after less than a year there (October 1946 to August 1947), he piled Denise and Marc into a car―Tigy was away on business in Europeand headed west. In trekking along a southern route, the sunsets in Arizona caught Simenon’s eye, so he settled there. Biographer Pierre Assouline suggests“A critic in need of a label would probably date the beginning of his Coca-Cola period from this. 
Whereas it rained a lot in his books and it almost never rained in Arizona, Simenon picked Tucson for his fourth in a total of eight domiciles in North America over a ten-year period (as Murielle Wenger pointed out in her August 30, 2016 post)Another curiosity about Arizona was that, during 1949, Simenon switched from Tucson (a “big little town” of 100,000 people) to Tumacacori (Fully in the wilderness, 30 miles from any town, in a desert climate, among horses and cattle by the hundreds, more exactly the thousands”) and back to Tucson. 
Living in Arizona gave Simenon the chance to rub elbows with cowboys, ranchers, Indians, and Mexicans as well as to frequent swimming pools, movies theaters, drive-ins, bars, and brothels. According to Assouline, Simenon’s life was “calm and energetic”the latter in particular because the fury of writing” obsessed him more than ever. Overall, he was “feeling fine” except for the “big problem” of not “belonging” to the community, this primarily because he was accommodating three women very liberally under his roof.” By now, Boule had joined Tigy and Denise in an arrangement Simenon admitted was a little dubious.” The resulting “social rejection” caused him to “suffer moderately, but Assouline indicates he “wasn’t trying to make friends. As if he had to choose: socializing or writing. He chose. He wrote.” 
In November 1947, some new rain fell on Simenon’s parade: his brother Christian died after being wounded while serving with the Foreign Legion in Vietnam. Not only did Simenon feel grief, he felt guilty. What’s more, when he called his mother with the news, she reproached him: “It’s because you of that Christian is dead! Why is it him who is dead and not you? It’s you who killed him…” After hanging up the telephonehe agreed: “And it’s me who sent him there.” Assouline points out, “it was necessary for his brother to die for Simenon to understand, despite all, how close they were.” Two novels, La Neige était sale and The Bottom of the Bottle, grew out of his internal upheaval. (Set in Arizona, the 2nd book will be discussed next.)  
In 1949, four years after the war ended in France, its purge committee condemned Simenon, without the possibility of appeal, to a two-year period forbidding publication, participation in conferences and radio shows, selling film rights, or profiting from his literary activities. This situation did not come out of the blue, for notably Simenon had opted not to return to France in his own defense. However, this “injustice” was one “he could not tolerate.” So, in an effort to “forget this matter that destabilized him, Simenon pulled up stakes and moved to California. 

David P Simmons