martedì 20 novembre 2018

SIMENON SIMENON. L'ITALIE DE MAIGRET

En marge de la parution du numéro 75 de la revue Francofonia, sur le thème "Simenon et l'Italie" 

SIMENON SIMENON. L'ITALIA DI MAIGRET 
Accanto alla pubblicazione del numero 75 della rivista Francofonia, sul tema Simenon e l'Italia 

SIMENON SIMENON. MAIGRET'S ITALY 
Alongside the publication of the 75 issue of the Francofonia review, on the theme Simenon and Italy 


Le numéro 75 de la revue Francofonia vient de paraître. Cette revue est publiée sous les auspices du Département de Langues, Littératures et Cultures Modernes de l'Université de Bologne, en collaboration avec le Service de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce numéro a pour thème Simenon et l'Italie, et nous avons eu l'honneur d'y publier un article consacré à notre blog. Nous aimerions remercier ici toute l'équipe de Francofonia pour nous avoir permis de parler de Simenon-Simenon dans cette revue. Vous pouvez lire le sommaire et le résumés des articles ici: http://www.lilec.it/francofonia/75-2018/ 

Il numero 75 della rivista Francofonia è stato appena pubblicato dal Dipartimento di Lingue, Letterature e Culture Moderne dell'Università di Bologna, in collaborazione con il Service de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Questo numero parla di Simenon e l'Italia, e abbiamo avuto l'onore di pubblicare un articolo dedicato al nostro blog. Vorremmo ringraziare l'intero team di Francofonia per averci permesso di parlare di Simenon-Simenon in questa rivista. Si puo leggere il riassunto e la sintesi di articoli qui: http://www.lilec.it/francofonia/75-2018/ 

The 75 issue of the Francofonia review has just been released. This review is published by the Département de Langues, Littératures et Cultures Modernes de l'Université de Bologne, in collaboration with the Service de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles. The theme of this issue is Simenon and Italy, and we had the honor of writing an article about our blog. We would like to thank the entire Francofonia team for having allowed us to talk about Simenon-Simenon in this review. You can read the summary and the abstracts of the articles here: http://www.lilec.it/francofonia/75-2018/ 


Les contributions de cette revue évoquent la présence de Simenon en Italie, par la publication de son œuvre, la renommée de son personnage le commissaire Maigret, mais également la présence de l'Italie dans les œuvres elles-mêmes. On y parle de la «filiation» possible entre Maigret et le commissaire Montalbano de Camilleri, de la parution des premiers romans de Simenon en Italie grâce à Mondadori, du rôle que joua plus tard l'éditeur Adelphi, mais aussi de la rencontre entre le romancier et Fellini, des romans qui évoquent l'Italie, et encore de nombreuses autres choses fort intéressantes sur le sujet…
Pour ce billet d'aujourd'hui, nous aimerions rester dans ce thème, et évoquer la présence de l'Italie spécifiquement dans les romans de la saga maigretienne. Comme plusieurs des auteurs de la revue l'ont souligné, l'Italie est relativement peu mentionnée dans l'œuvre simenonienne. Elle n'en est cependant pas complètement absente, en particulier dans les textes autobiographiques, où Simenon évoque ses souvenirs de voyage en Italie. Qu'en est-il dans les Maigret  
En réalité, on peut dire que l'Italie, dans la saga maigretienne, apparaît de deux façons: d'une part, avec les personnages qui sont originaires de la Péninsule, et d'autre part dans les quelques évocations des villes italiennes, ces évocations étant d'ailleurs assez souvent liées à la mention de ces personnages. Pour l'essentiel, les villes italiennes sont celles dont les noms sont les plus célèbres aux yeux d'un lecteur francophone, celles qui sont pour lui synonymes d'Italie: Florence, Gênes, Milan, Naples, Rome, Venise. Et probablement aussi celles qui étaient le plus familières au romancier.  
Dans la saga, ces villes sont soit mentionnées, comme dit plus haut, lorsqu'il s'agit d'évoquer la ville d'origine d'un personnage italien, soit le plus souvent elles sont citées comme destination de vacances. Ainsi Florence est-elle la ville où Marco Santoni et Jeanine Armenieu passent leur lune de miel (Maigret et la jeune morte), et Mrs Wilcox y possède une villa à Fiesole (Mon ami Maigret). Tandis que les Pardon avaient prévu de faire un véritable tour d'Italie en voiture, en passant par Florence, Rome, Naples, Venise et Milan; d'après Mme Maigret, le voyage avait été éreintant (Maigret et les braves gens)… on peut le comprendre: c'était peut-être un peu beaucoup de vouloir parcourir toute la Botte en deux ou trois semaines… Mais la notation du romancier est juste, et elle évoque bien cette mode du tourisme qui fait croire aux vacanciers qu'ils vont tout découvrir d'un pays en très peu de tempsEn dehors d'être une destination touristique, la ville de Rome est aussi mentionnée, dans la saga, comme une ville d'affaires (c'est là que l'industriel Clark est censé se rendre dans Les Caves du Majestic), ou comme destination privilégiée de la jet-set (voir Maigret voyage et Maigret et l'affaire Nahour).  
L'Italie elle-même est évoquée comme pays originaire d'émigration, au même titre que la Pologne, l'Afrique du Nord, ou les Pays Baltes («Nous avons, Quai des Orfèvres, des cartes où des sortes d'îlots sont marqués aux crayons de couleur, les Juifs de la rue des Rosiers, les Italiens du quartier de l'Hôtel de Ville, les Russes des Ternes et de Denfert-Rochereau…» Les Mémoires de Maigret). Mais elle est surtout présente, dans le Paris de Maigret, par ses nombreux restaurants italiens, où le commissaire se délecte des produits locaux«chez Gino. […] Maigret connaissait. Le restaurant n'était pas grand, ni prétentieux en apparence, mais il était renommé pour ses pâtes, en particulier pour ses raviolis.» (Un échec de Maigret). 
Dans un prochain billet, nous parlerons des personnages d'origine italienne qu'on rencontre dans la saga. 

Murielle Wenger 

lunedì 19 novembre 2018

SIMENON SIMENON. WHY DOES MAIGRET GET MAD?

An examination of the text behind the title 

SIMENON SIMENON. PERCHÉ MAIGRET SI ARRABBIA
Un esame del contesto dietro il testo
SIMENON SIMENONPOURQUOI MAIGRET SE MET-IL EN COLERE ? 
Un examen du contexte derrière le titre


Maigret’s Anger, the title of Penguin’s newly released Simenon translation, led me to reread La Colère de Maigret to see exactly what it is that makes him mad.
The novel opens with the Chief Inspector at the office where the heat forces him to work “windows wide open, in his shirtsleeves” while most others are off “on vacation.” He labors in “the tedious drudgery” of writing reports for his superior, a hated task for him we know about from previous Maigrets. Then, the desire for a drink overwhelms him “despite the counsel of his friend and doctor Pardon” to “spare his liver, which had forced onto the wagon for several weeks. Thus, across the street at La Brasserie Dauphine, he “grumbles ‘The usual’ between his teeth, and ends up having several drinks. When Lucas perturbs him with a new case, the disappearance of a reputedly honest nightclub owner, he treats his associate gruffly, annoyed because he has not had to “set foot in a nightclub” on a case for “at least two years.” Simenon has nicely set the stage for Maigret to really get angry! 
The missing man turns up soon enoughstrangled to death—plunging Maigret into the nightclub and bar world where lacking an established plan […] he is a little like a hunting dog, who comes and goes, sniffing around.” Back at home for a break, because “he still does not know which direction to take in the case,” he gets more annoyed when interrupted at dinner, so, “brow furrowed, he is very “grumpy.” Yet, he resumes plodding along, doggedly as usual, because “he detests not understanding.” In addition, because the case “is becoming a personal matter, we see an aggravated Maigret: besides being “grumpy,” he wears “his grumpy look” and speaks in a surly tone. Basically, “he is in such a bad mood,” because “he feels confused by his own fault.”  
Continuing to dig, Maigret remains irritable, “grumbling” six more times until, at last, his reliable intuition brings him a prime suspect, a lawyer with a reputation for getting criminals off the hook. The detective soon uncovers a character witness who reveals this suspect runs a scheme of buying acquittals for his clients and, lo and behold, he has fingered Maigret as being on the take. 
“He made you pay a 100,000 francs to defend to you?” 
“Not to defend me… It was separate…” 
 “To hand them over to someone else?” 
“To you…” 
Given this supreme insult, a truly irate Maigret collars the culprit hastily, confronts him with his source, and explodes: “fuming, calm on the outside but very irritated inside,” Maigret “struggles not smack him in the chops.” Instead he “pounds the table with his fist making everything on it jump. ‘Shut up!’ he shouts. I forbid you, until I ask you, to open your mouth.” After laying out the evidence and his deductions “with a contempt he had never expressed to a human being before, the Chief Inspector jails the guilty man. It is only later that night, after he learns his slanderer “has hung himself in his cell,” that angry Maigret “relaxes.” 

David P. Simmons