lunedì 6 marzo 2017

SIMENON SIMENON. WHY DID HE LEAVE AMERICA?

 A listing of several factors that contributed to Simenon’s departure 

SIMENON SIMENON. POURQUOI A-T-IL QUITTE L’AMERIQUE ? 
Une liste de plusieurs facteurs qui ont contribué au départ de Simenon 
SIMENON SIMENON, PERCHE' HA LASCIATO L'AMERICA?
Una serie di diversi fattori che hanno contribuito alla partenza di Simenon


Simenon made a quick decision to leave America and, according to Assouline, it came about this way: one night in February 1955, Simenon’s English editor asked, “What reason do you have, Georges, to stay in America?”  Simenon offered the climate, schooling, quality of life, etc.―but he himself did not seem very convinced by his response.” That night, he asked Denise, “What do you think about settling down in France?” They talked all night and decided on “the great departure by dawn. But the whys behind the move were less definite. Indeed, Simenon offered different reasons at different times. Googling uncovered some reports and opinions from various Simenon biographers as presented here in alphabetical order: 
Joan Acocella favored an economic explanation in an article entitled Crime Pays: “After a ten-year exile, the family returned to Europe, settling near Lausanne, Switzerland, which for Simenon, as for others, was a tax haven.” Simenon’s 1955 request that Nielsen keep his U.S. departure secret and the subsequent 1965 U. S. Court unpaid taxes case support this notion of tax evasion. 
Pierre Assouline wrote Simenon “always fell back on the same answer: homesickness, but then the biographer added some other considerations: “He felt the need to leave and that alone sufficed. Sales had not ‘reached the height of his ambitions. He was more and more poorly regarded” by the Lakeville “locals.” 
Fenton Bresler quoted Simenon from some “gathered testimony” as follows: Those years in Lakeville were not for me those of a happy time. 
Michel Carly found a basis for the precipitous return to France” in a Simenon letter marked “Ultra Confidential” of March 1955: “My reasons to leave. The real truth? Well, between us, after ten years, I was suddenly homesick. Carly also indicated some “malaise” was what “pushed” Simenon to “pack up,” citing ex-wife Tigy’s explicit words: “He lost his American bet” and “He did not win his American battle.” 
Jim Charlton wrote in the TriCorner News covering LakevilleAfter five years in Lakeville, Simenon became somewhat disenchanted with the town, and homesick for Europe. And Lakeville had cooled to the celebrity author. Many in the town did not like it that Simenon had required that his ex-wife Tigy live nearby in a modest house. Also, there were the rumors of his sexual escapades. One of the more persistent of these was that when Marc, who was at The Hotchkiss School, turned 16, he escorted him to New York City and introduced him to a prostitute. But first Simenon reportedly sampled the wares. 
Stanley Eskin concluded “it was the awareness that things were changing and, whatever happens, it was necessary to recognize it―or prepare for it―with a radical change in location.” 
Vicki Silvert anticipated in a 1954 piece in The Lakeville Journal: “He observed people like butterflies, as if he were an entomologist. By spying on people as he did he took something of their personality without giving anything in return. You sensed that he would leave when there was nothing more to take.” 

David P Simmons

domenica 5 marzo 2017

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L'AGENDA DU COMMISSAIRE
Quelles sont les enquêtes menées par Maigret en mars ?

L'AGENDA DEL COMMISSARIO
Quali sono le indagini condotte da Maigret in marzo ?
 THE CHIEF INSPECTOR'S DIARY
Which are the investigations led by Maigret in March?


Ce Me Parendon est décidément bien sympathique, et je me demande qui a bien pu écrire ces lettres anonymes… Non, je ne crois pas que ce soit Mlle Vague, et probablement pas non plus un des domestiques… Mais qui, alors ?.... (Maigret hésite)

Me Liotard commence sérieusement à me taper sur les nerfs… Je vais rendre une nouvelle visite à Fernande, car j'aimerais bien comprendre la vie qu'elle menait avec Steuvels. Et la valise, dans tout ça ?... (L'amie de Madame Maigret)

Est-ce que Francis a pu tuer Sophie ? Parfois, je me dis que c'est possible, et parfois il me semble qu'il doit y avoir autre chose… Et Carus, quel rôle joue-t-il là au milieu ? Ce soir, je vais retourner manger au Vieux-Pressoir… (Le voleur de Maigret)

Et cette pluie qui n'arrête pas… Mais pourquoi a-t-on assailli le jeune Antoine ? Et qui ? Est-ce cet homme à l'imperméable qu'on voit sur les photos ? Je crois que je vais encore aller poser quelques questions à Gino et sa femme… (Maigret et le tueur)

Etrange femme que Nathalie… Acceptait-elle aussi facilement que ça d'être laissée de côté par son mari ? Pourquoi s'est-elle mise à boire ? Et ce notaire, qui se faisait appeler Monsieur Charles, et qui courait les entraîneuses de boîtes de nuit… Pourquoi a-t-il disparu ? (Maigret et monsieur Charles)

Aline… Je cherche désespérément à la comprendre, à comprendre qui elle est, pourquoi elle mène une telle vie… J'ai déjà retrouvé Antoine, mais qui est son autre amant ? Et si le mort du canal est bien Omer, qui l'a tué ?... (Maigret et le corps sans tête)

Jef le marinier, sa femme et leur bébé. Keller, le médecin devenu clochard. Quels rapports existe-t-il entre ces personnages ? Et Mme Keller, qui habite un luxueux appartement à deux pas de la rive où se trouvait l'abri de son mari… Tout ça est bien étrange, sans compter qu'il faut retrouver cette Peugeot rouge… (Maigret et le clochard)

D'accord, j'ai une blessure au bras, et je suis au fond de mon lit. Mais ce n'est pas cela qui va m'empêcher de mener ma petite enquête, et d'essayer de comprendre quelles sont les relations entre Françoise, son beau-frère le docteur, et le procureur… Et ce parfum de truffe qui traîne dans la maison… heureusement que Mme Maigret m'a préparé une crème au citron… (Le fou de Bergerac)

Jaja, Sylvie, William… un étrange triangle… Sans parler des deux autres femmes, Gina et sa mère… Mais comment Brown faisait-il pour passer ainsi de la vie de la villa à celle du bar ?... Et qu'est-ce que Joseph a bien pu trafiquer avec le fils Brown ? (Liberty bar)

Je crois que cette fois, j'ai fait le tour de tous les locataires… Quant à Mlle Clément, si elle a peut-être quelque chose à cacher, je ne crois pas que cela ait un rapport avec l'attentat sur Janvier… Alors, si le tireur n'était pas dans la maison, était-il dans celle d'en face ? (Maigret en meublé)

Une histoire de gosses…. Une vieille femme qui connaissait les secrets de tout le monde… Tout le monde devait lui en vouloir, mais au point de la tuer… ? Un aubergiste, un instituteur, un facteur, un adjoint et un garde champêtre… une belle brochette de suspects… (Maigret à l'école)

Louise… perdue toute seule dans la grande ville… Une jeune fille qui allait à la rencontre de son destin… Mais pourquoi l'a-t-on tuée ? Quel était son secret ? Comment Lognon pourrait-il y comprendre quelque chose, s'il n'est pas capable de se mettre à sa place… (Maigret et la jeune morte)

Fumal, les lettres anonymes, les dents de Mme Maigret, la vieille Anglaise… et en plus, un mois de mars tellement pluvieux qu'on n'arrive pas à imaginer que le printemps va arriver un jour… Ai-je déjà dû mener une enquête aussi ennuyeuse que celle-ci ?... (Un échec de Maigret)

Mais qu'est-ce que Céline peut donc bien cacher ? Je suis sûr qu'elle en sait beaucoup plus que ce qu'elle veut bien dire… Je ne crois pas à cette histoire de tapin: son allure, ses vêtements, tout porte à croire qu'elle sort d'une bonne famille… Et je parierais qu'elle vient de la province… (L'Etoile du Nord)


Ah ! Les vacances ! Ne rien faire, se dorer au soleil, regarder les baigneuses, bien manger, bien boire ! Et M. Louis qui vient m'embêter avec une histoire de cadavre dans une baignoire ! Mais qu'est-ce que j'en ai à faire, de son histoire d'infirmière et de vieux Suédois ! Et pourtant…. (L'improbable monsieur Owen). (by Simenon Simenon)

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MAIGRET NON HA "IL CATTIVO" ANTAGONISTA
Per il commissario simenoniano nessun criminale fisso fa parte della sua saga

MAIGRET N'A PAS D'ANTAGONISTE DANS LE ROLE DU "MECHANT"
Pour le commissaire simenonien, aucun criminel attitré ne fait partie de sa saga
MAIGRET DOES NOT HAVE AN ANTAGONISTIC “VILLAIN”   
For the Simenon inspector, no regular criminal is part of his saga





Sherlock Holmes e Moriarty (Conan Doyle), James Bond e la Spectre (Ian Fleming), Clarice Starling e Hannibal Lecter (Thomas Harris), tanto per fare tre esempi letterari di investigatori privati famosi, spie dei servizi segreti e agenti dell' FBI che hanno un "cattivo" che li perseguita per tutta (o per buona parte)  della serie. E' di solito un partita a due molto più lunga del singolo romanzo, che ha origini lontane e motivazioni spesso insondabili e che si sviluppa a spezzoni durante tutta la serie.
Maigret no. Fa parte di quegli investigatori che, oltre alle preoccupazione del caso in corso, non hanno sulle spalle il peso di una lotta lunga ed estenuante che  perseguita di continuo il detective di turno.
E Maigret è in buona compagnia dal momento che moltissimi detective letterari non hanno antagonisti a lungo termine.
Simenon ha voluto costruire attorno al suo commissario un atmosfera normale. Tranne rare volte, anche quando segue un caso particolarmente efferato non si fa coinvolgere. Un po' è la routine di decine di anni passati a seguire delitti di tutti i tipi, un po' il suo carattere che gli fornisce un certo distacco, almeno inizialmente.
Simenon non ha voluto sottoporre Maigret a quella cappa opprimente di una persecuzione senza fine che inserisce nei romanzi seriali un sottofondo di angoscia e che crea un'atmosfera particolare.  Il commissario simenoniano è quanto di più realistico ci si possa aspettare da un personaggio letterario. L'espediente di un "cattivo" che insegue incessantemente l'investigatore, fa parte di quell'armamentario degli autori di gialli che, fanno sconfinare la storia in terreni poco probabili, per aumentare la suspence e l'attenzione del lettore. Insomma è un di più che non toglie nulla, ma non regala niente alla narrazione dello specifico romanzo, però crea un alone di mistero e di incognito.
Maigret, anche se spesso indaga di notte, potremmo dire che lavora alla luce del sole. Le sue indagini sono spesso noiose, fatte di ricerche certosine, di monotoni appostamenti, di interrogatori ripetitivi, ma il tutto intervallato da una sosta al bar per un calvados o una birra, gustando un bella pipata, o fermandosi per un pranzo alla brasserie Dauphine o per una cena in qualche bistrot di periferia.
Simenon non ha bisogno di artifici, le indagini del commissario si leggono non tanto e non solo per scoprire il colpevole, ma per gustarsi i personaggi, gli ambienti, le atmosfere e, staremmo per dire "soprattutto", per godersi la scrittura del romanziere. (by Simenon Simenon) 
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LE GUIDE TOURISTIQUE DE MAIGRET
Chaque semaine, retrouvez une ville traversée par Maigret au cours de ses enquêtes

LA GUIDA TURISTICA DI MAIGRET
Ogni settimana, ritrovate una città attraversata da Maigret nel corso delle sue inchieste
MAIGRET'S TOURISTIC GUIDE
Every week you'll find a town crossed by Maigret in the course of his investigations

Sancerre
Si vous avez envie d'une petite escapade sur les bords de la Loire, vous pouvez vous rendre à Sancerre. Si vous y allez en train, vous descendrez à la gare de Tracy-Sancerre, et vous aurez encore un kilomètre à faire à pied, puis vous traverserez le pont suspendu, au-dessous duquel vous verrez la Loire, qui est faite ici de petits ruisseaux serpentant entre des bancs de sable.

A Sancerre, vous trouverez, sur la place, une mairie, qui abrite aussi l'école, et, en face, un café, l'Hôtel du Commerce, à la terrasse ombragée par des vélums rayés de rouge et de jaune.
Vous pouvez prendre une chambre à l'Hôtel de la Loire, à la façade jaune, qui est situé le long du quai. Dans la cour de l'hôtel, on trouve un puits, avec une chaîne qui grince. Sur la terrasse, il y a des lauriers en caisse qui encadrent les tables. La salle à manger est surmontée d'une verrière. Dans la partie café, on trouve un billard. La meilleure chambre, qui est bleue, a un plancher en chêne, une cheminée de marbre noir, et les fenêtres ont des stores de toile écrue. Elle donne sur un chemin couvert d'orties et bordé de chênes, qui mène à une grille en fer forgé, laquelle s'ouvre sur le parc d'une villa qu'on appelle le petit château.
(Les détails sont extraits de "Monsieur Gallet, décédé") 
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sabato 4 marzo 2017

SIMENON SIMENON. GUILLAUME ET MAIGRET

Le commissaire Marcel Guillaume, modèle de Maigret, raconte ses enquêtes dans le journal "Paris-Soir"

SIMENON SIMENON. GUILLAUME E MAIGRET
Il commissario Marcel Guillaume, modello per Maigret, racconta le sue indagini nel giornale "Paris-Soir"
SIMENON SIMENON. GUILLAUME AND MAIGRET
Chief inspector Marcel Guillaume, a model for Maigret, tells about his investigations in the newspaper Paris-Soir

Comme nous l'avons écrit dans un post récent, en 1937 paraissait dans le journal Paris-Soir une série d'articles dans lesquels le commissaire Guillaume, alors à peine retraité de la Police judiciaire, racontait quelques-unes de ses enquêtes. Avant de présenter quelques extraits de ces textes, nous allons évoquer brièvement la carrière de ce policier, en utilisant les renseignements contenus dans le live Mes grandes enquêtes criminelles, un recueil des textes de Guillaume, publié par les soins des Editions des Equateurs, et préfacé par Laurent Joly.
Né en 1872, Marcel Guillaume entre en janvier 1900 dans la police comme inspecteur-stagiaire au commissariat du quartier de la Chapelle. En 1904, il réussit son admission comme secrétaire, et il va ensuite passer de commissariat en commissariat. En 1909, il devient secrétaire du sous-chef de la Sûreté, Louis Jouin, puis collaborateur de Xavier Guichard. De 1913 à 1919, il travaille comme commissaire de quartier, puis il rejoint le quai des Orfèvres, et pendant une dizaine d'années, il va s'occuper des affaires de vols et d'escroqueries. En 1928, il est promu commissaire divisionnaire, et en 1930, lorsque Xavier Guichard est nommé directeur de la PJ, il met Guillaume à la tête de la Brigade spéciale. Celui-ci va alors enquêter sur quelques affaires retentissantes, et devenir célèbre. En 1937, Guillaume est mis à la retraite, et, à 65 ans, il se sent encore assez d'énergie pour fonder une agence de détective privé. Il quitte ce monde en 1963, à l'âge respectable de 91 ans…
Le portrait qu'en trace Laurent Joly dans sa préface nous fait penser à un autre policier bien connu de nos lecteurs. D'après Joly, Guillaume est un "homme sensible, anticonformiste […] opposé à la peine de mort, partisan d'une conception humaine du rôle de policier, […], il entretient des relations familières avec ses "hommes"; [de] caractère grognon et têtu […] il ne s'est pas fait que des amis au sein de sa hiérarchie." On ne s'étonnera pas, après cela, que Guillaume soit un des modèles de Maigret… Même s'il existait quelques différences notables entre les deux hommes, l'une des plus évidentes étant le fait que Guillaume était un "homme à femmes", collectionnant les maîtresses…
Le 27 février 1937, la une de Paris-Soir annonçait la publication des "Mémoires du commissaire Guillaume, le plus fameux policier français", et introduisait ces textes avec ces mots: "Ces mémoires, ce n'est pas seulement quarante années de la vie d'un policier qui compte parmi les plus humains et les plus grands. C'est quarante ans de Paris tout court…". Dans le premier article, Guillaume narrait ses débuts à Paris, travaillant comme garçon épicier, avant de pouvoir intégrer les rangs de la police, puis ses premières expériences au commissariat de la Chapelle. Dans les articles suivants, étaient évoquées les grandes affaires auxquelles il avait participé. D'abord l'affaire Bonnot, "la plus terrible histoire criminelle de l'avant-guerre", comme l'écrivait Guillaume, qui racontait toute l'aventure de la bande, la "lutte quotidienne et tragique" menée par la police, au cours de laquelle Louis Jouin fut tué, l'assaut donné contre le repaire de Bonnot, ainsi que l'arrestation finale des autres membres de la bande, sous la conduite de Xavier Guichard. Puis toute une série d'affaires, certaines oubliées de nos jours, et d'autres restées dans la mémoire collective, en particulier celles que Simenon évoque au fil des romans de la saga maigretienne: l'affaire Landru, "énigmatique et tragique séducteur"; l'affaire Deblauwe, une ancienne connaissance de Simenon, que celui-ci évoque dans son roman Les trois crimes de mes amis; l'affaire Mestorino, dont Guillaume narrait le dernier interrogatoire, qui dura de neuf heures du matin jusqu'à minuit, et où se relayèrent, parmi d'autres, les inspecteurs Février (dont le nom inspira celui de Janvier à Simenon), et Massu (un autre modèle pour Maigret). Mais aussi "La mort mystérieuse du conseiller Prince", pour laquelle Guillaume conclut au suicide, s'opposant par là aux thèses défendues par Simenon…
Le 18 avril 1937 paraissait le dernier article de la série dans Paris-Soir, dans lequel Guillaume apportait quelques éléments de conclusion personnelle sur son métier, et faisait ses adieux à la Police Judiciaire et à tous ses collaborateurs. Il y écrivait: "Le bureau d'un policier est le plus souvent un confessionnal où viennent se délivrer de leur cauchemar les âmes tourmentées. Oui notre rôle ne se borne pas seulement à arracher des aveux après des heures d'interrogatoire mais à savoir écouter bien des confidences et consoler bien des peines"… A l'image d'un certain Jules Maigret, en qui son créateur a placé bien des traits de Marcel Guillaume…

Murielle Wenger