mercoledì 14 settembre 2016

SIMENON SIMENON. “DEATH IN A DEPARTMENT STORE” ENDS “THE LITTLE DOCTOR” COLLECTION

A final comparison of Doctor Dollent and Chief Inspector Maigret 

SIMENON SIMENON. L’AMOUREUX AUX PANTOUFLES” TERMINE LE RECUEIL LE PETIT DOCTEUR 
Une comparaison finale entre le docteur Dollent et le commissaire Maigret 
SIMENON SIMENON. "L'INNAMORATO IN PANTOFOLE"CONCLUDE LA RACCOLTA "LE PETIT  DOCTEUR"
Un confronto finale tra il dottor Dollent e il commissario Maigret

shopper, sitting in a department store every day, tries on slippers for a week until, all of a sudden, he’s dead, shot through the chest, in broad daylight, without a soundDoctor Dollent solves the crime through simple observation and extensive intuition. Having saved the best for the last, Simenon makes it time to compare detectives Dollent and Maigret. They had seemed similar at first, but upon rereading the series, I found many more contrasts, with just two similarities being big ones
1) Dollent’s method is more intuitive than deductive. Learning about his “peculiar talent for untangling the simple human truth from the most apparently complicated stories” and “the way he observes and understands small, seemingly insignificant details, evokes the Chief Inspector. Dollent also “followed his method. He was logical right up to the end. Hput himself in the skin of each character.” 
2Dollent also drinks considerable amounts of alcohol, night and day, moderate to heavy. Although he jokes about it (“Drunks exist solely because the only remedy for a hangover is to drink again.”) and it seems to occur mostly when he gets challenged, frustrated, or upset, it “happens that each time he plunged into an investigation, The Little Doctor drank to excess.” (See #2 in differences below). 
Several more similarities appear in trace amounts: 
1) Dollent really likes food. 
2He sometimes goes into trances. 
3He sometimes forgives criminals. 
4He has a loyal female supporter and takes her for granted. 
5He applies medical science to crime investigation about as often as Maigret. 
But his differences are prominent: 
1) Dollent is a very little man. “They affectionately called him The Little Doctor as much because of his small size as his kindliness and simplicity. 
2) He restricts alcohol consumption to criminal investigationsstating specifically: “I never drink… except during my investigations.” This is definitely not Maigret. 
3) He never smokes a pipe, only cigarettes. 
4) He is unmarried but obviously much more interested in women than Maigret. Indeed, “he falls in love once a month.” 
5) He loves publicity; Maigret hates it. With the press, Dollent “played humble, but he was very pleased.”  When photographed, “he looked down in false modesty.” 
6) His housekeeper is independent, unlike Madame Maigret. Outspoken Anna “doubts his detective skills” and “ridicules” him about “certain talents she despises.” 
7) He is aggressive. He lies, flatters, seduces, bribes, and blackmails. Not so Maigret. 
8) Although a Mender of Destinies as well, he “exalts the way he can gently and subtly juggle people’s destinies.” This is not Maigret. 
9) He “delights in sitting in the liner’s lap of luxury, schmoozing with high society, sipping fine whiskey, smoking fancy cigars, and dining first-class.” Maigret is never comfortable in such settings. 

David P Simmons

martedì 13 settembre 2016

SIMENON SIMENON. ENTRE CECILE ET LES SOUVENIRS…

A propos de deux textes de Simenon écrits à Fontenay-le-Comte en 1940 

SIMENON SIMENON. TRA CECILE E I RICORDI 
A proposito di due testi di Simenon scritti a Fontenay-le-Comte nel 1940 
SIMENON SIMENON. BETWEEN CECILE AND MEMORIES… 
About two texts written by Simenon in Fontenay-le-Comte in 1940 

A la fin du mois de septembre 1940, Simenon, Tigy et le petit Marc s'installent à Fontenay-le-Comte. La première moitié de cette année a été bien remplie pour le romancier, qui a été responsable du centre d'accueil à La Rochelle, par lequel environ 18000 réfugiés belges ont transité. Au mois d'août, Simenon, avec probablement le sentiment du devoir accompli, espère pouvoir se reposer dans sa maison de Nieul. Hélas, l'armée allemande occupe la région, et la famille doit quitter la maison réquisitionnée. Ils habitent d'abord dans une ferme de la forêt de Mervent-Vouvant, mais les lieux sont inconfortables, et ils trouvent une maison à Fontenay-le-Comte, au 12 quai Victor-Hugo. Simenon déteste d'emblée cette demeure, qui évoque pour lui les mauvais souvenirs des maisons "bourgeoises" de Liège, dont les habitants étalent ostensiblement leur richesse, et surtout, rien ici ne lui rappelle le nid de Nieul: ni les meubles, ni la vaisselle ne sont à eux… "C'est comme si on empruntait les souliers d'un étranger", écrit Simenon dans Je me souviens. Car c'est dans cette demeure que Simenon commence ce cahier de souvenirs, dans lequel il écrit encore, à propos de la maison du quai Victor-Hugo: "Les gens qui l'ont bâtie […] s'ils ont voulu un seuil de quatre marches, ce n'est pas parce que le sol est humide mais parce que cela fait riche. Toutes les portes sont trop grandes pour les pièces car les grandes portes font riche aussi".  
En un mot, Simenon ne se sent pas chez lui dans cette maison, dans laquelle il va cependant devoir vivre environ six mois, le temps de rédiger trois écrits. Le premier est, comme dit plus haut, le début de Je me souviens, le deuxième Cécile est morte, et le troisième, selon les dernières recherches simenoniennes, tout ou partie de Le voyageur de la Toussaint. 
D'après la version du romancier, c'est à la suite du "faux diagnostic" du médecin de Fontenay, qui avait prédit à Simenon qu'il ne lui restait que deux ou trois ans à vivre, que celui-ci commença la rédaction de ses souvenirs d'enfance, avec lesquels il voulait faire connaître à son petit Marc l'histoire de sa famille. On sait aussi que, dans une deuxième phase, plus ou moins sur les conseils de Gide, Simenon transforma ce récit en une sorte "d'épopée des petites gens", dans laquelle il passait d'un récit à la première personne à l'histoire d'un certain Roger Mamelin, le "double" de Simenon. Cette deuxième mouture deviendra Pedigree, que Simenon commence à rédiger à la fin de l'année 1941. Certains simenoniens considèrent Pedigree comme l'"œuvre matricielle" du romancier, et lui trouve un goût d'achevé que n'a pas, selon eux, Je me souviens. S'il est vrai que Pedigree brosse une fresque plus complète de la famille Simenon et de la Liège du début du XXsiècle, on peut aussi apprécier Je me souviens pour son côté plus "personnel", car Simenon y entrecoupe le récit de confidences sur l'air du temps à son petit garçon, et tire des parallèles entre la vie de celui-ci et sa propre enfance.  
Les quatre premiers chapitres de Je me souviens sont écrits dans la maison du quai Victor-Hugo, entre le 9 et le 12 décembre 1940. Les chapitres suivants le seront dès avril 1941, lorsque Simenon aura pu louer le château de Terre-Neuve, à Fontenay. C'est là qu'il retrouvera ses marques, dans un lieu qui lui parlait bien plus que la "cage à hommes", comme il appelait la maison du quai Victor-Hugo. Il habitera le château jusqu'à la fin de l'année 1942. Mais en attendant, il va encore écrire, toujours en décembre 1940, un nouveau roman Maigret, Cécile est morte. 
C'est le troisième roman que Simenon remet sur le métier pour conter les aventures de son héros commissaire, depuis la fin de la période Fayard, et les nouvelles rédigées pour les journaux. Il y a d'abord eu Les caves du Majestic, écrit en décembre 1939, et que nous avions évoqué dans un billet le 26 mars, puis La maison du juge, achevé en janvier 1940. On ne connaît pas les dates exactes de la rédaction de Cécile est morte, et on peut imaginer deux versions: l'une serait une rédaction postérieure à celle des premiers chapitres de Je me souviens, l'autre une rédaction en parallèle, ce qui ne paraît pas impossible, puisqu'il est arrivé au romancier de rédiger d'autres textes autobiographiques en même temps qu'il écrivait des romans (c'est le cas pour Quand j'étais vieux). Quoi qu'il en soit, Cécile est morte est un roman rédigé dans la même période que celle de l'évocation des souvenirs d'enfance du romancier, et on peut imaginer que pour Simenon, écrire ce roman était comme une sorte de récréation, une manière d'évacuer momentanément ses soucis personnels, et évoquer le Paris automnal et le brouillard où se déplaçait son massif commissaire devait lui permettre d'oublier le décor détesté de la maison du quai Victor-Hugo… 

Murielle Wenger