martedì 20 settembre 2016

SIMENON SIMENON. PRISONNIER DES SABLES

Simenon aux Sables-d'Olonne, ou comment transformer des souvenirs en roman 

SIMENON SIMENON. PRIGIONIERO DELLE SABBIE 
Simenon alle Sables-d'Olonne, o come trasformare dei ricordi in un romanzo  
SIMENON SIMENON. PRISONER OF SANDS 
Simenon at the Sables-d'Olonne, or how to transform memories into novel 


Septembre 1944. Simenon a contracté une pleurésie. Un changement de climat se révélerait bénéfique, aussi pour le petit Marc. On décide donc de quitter Saint-Mesmin pour se rapprocher de la mer, et on s'installe aux Sables-d'Olonne. Simenon va passer sa convalescence d'abord à l'hôtel des Roches-Noires, avant de louer un appartement. C'est une période difficile pour le romancier, pas seulement à cause de son état physique, mais aussi parce qu'il est atteint dans son moral: les premières rumeurs de collaboration avec les Allemands commencent à se répandre, et Simenon rêve de s'échapper, de tenter une nouvelle vie ailleurs… premiers rêves d'Amérique… 
En attendant, puisque ni la santé ni le moral n'y sont, il laisse aussi se reposer sa muse: pendant son séjour aux Sables, Simenon n'écrit que quatre nouvelles, dont l'une, Madame Quatre et ses enfants, évoque un souvenir du romancier sur son séjour aux Roches-Noires: il y a en effet croisé une mystérieuse pensionnaire, mère de deux fillettes turbulentes, qui devient, dans la nouvelle, "Madame Quatre", mère de deux garçons tout aussi remuants, et de surcroît épouse d'un pharmacien assassin… 
Mais Les Sables-d'Olonne ont inspiré à Simenon deux autres textes, un "roman dur" et un Maigret. Le premier, Le fils Cardinaud, a été écrit avant ce séjour de convalescence, en 1941. Simenon y décrit une ville qu'il connaît déjà, pour y être venu en vacances avec Tigy en 1927. Le second est Les vacances de Maigret, deuxième roman de la saga maigretienne écrit en Amérique, dans lequel Simenon fait déambuler son commissaire sur ses propres traces de "prisonnier des Sables"… Le romancier était contraint de rester dans la ville à cause de sa santé, mais aussi, en janvier 1945, il est "astreint à résidence" en attendant que son avocat puisse agir pour dénoncer les accusations de collaboration dont il est victime. Maigret, lui, est bloqué aux Sables par la soudaine maladie de Mme Maigret: le couple était venu dans l'intention de passer des vacances bien méritées, et voilà que Louise doit subir l'opération à chaud d'une appendicite aiguë…  
Le commissaire prend donc son mal en patience en faisant l'inventaire de tous les petits bars et bistrots de la ville, en allant assister à des parties de cartes à la Brasserie du Remblai, et, bien entendu, comme à chaque fois qu'il est censé oublier un peu le métier, en ne pouvant s'empêcher de résoudre une histoire de meurtre… Quand Maigret n'exerce pas ses fonctions officielles d'officier de police, il s'amuse à jouer le détective amateur, quitte à couper l'herbe sous le pied des policiers locaux… Tout ceci est l'occasion pour le romancier de revenir sur des souvenirs de décors, d'odeurs et de sonorités, sa description des lieux traversés par Maigret est fidèle à ce qu'il en a vu, et on peut, comme le relève Michel Carly dans son ouvrage Simenon, Les années secrètessuivre les itinéraires de Maigret roman en main, presque comme avec un guide touristique.  
Simenon finit par être "libéré" des Sables lorsque l'assignation à résidence est levée en avril 1945, et il se précipite au Claridge pour profiter des plaisirs parisiens. On ne sait trop si finalement il gardera des Sables un souvenir plutôt malheureux, mais il est sûr, par contre, que Maigret, lui, une fois qu'il aura résolu son énigme, et peut-être profité encore un peu de ses vacances avec une Mme Maigret enfin rétablie, conservera des Sables un bon souvenir, puisqu'il voudra y revenir dans Maigret s'amuse, tentant – en vain, car tout était déjà retenu pour l'été – de louer une chambre à l'hôtel des Roches-Noires, "où ils avaient passé d'excellentes vacances"… Ou quand souvenirs d'un créateur et de sa créature se télescopent, s'entremêlent pour ne plus former qu'une seule trame, matière à roman… 

Murielle Wenger 

lunedì 19 settembre 2016

SIMENON SIMENON. WRITER, MOVIEMAKER, PUBLICIST, AND ABOVE ALL EGOTIST

On how Simenon and Maigret become brand names in several ways

SIMENON SIMENON. ECRIVAINHOMME DE CINEMA, PUBLICISTE, ET SURTOUT EGOTISTE 
Comment Simenon et Maigret deviennent des noms de marque de plusieurs façons
SIMENON SIMENON. SCRITTORE, UOMO DI CINEMA PUBBLICITARIO ED EGOCENTRICO
Come Simenon e Maigret divengono delle icone riconosciute in diversi modi



After the tremendous splash from his Anthropometric Ball, the man with the “indisputable thirst for publicity” pushed on. We learn from another non-translated passage in Assouline’s Simenon how it was now “a matter of standing” for Simenon. He gave up ready-made suits for custom clothing. He substituted “an imposing red Chrysler Imperial with Goodyear tires” for his old Citroën. Since “Europe was already apparent as a close suburb of France,” the “great young traveler” hired Yarko, a Slav to double as a chauffeur and deckhandOften, on parade, Simenon cruised the waters while Yarko drove the riverbank. 
Since his critics persisted in discrediting him and he was “seriously concerned about his image,” Simenon willing granted interviews intending to defend himself. Yet, Assouline describes him as anxious to talk about himself above all and how he “could not prevent himself from flaunting, from swaggering, from boastingfrom  being himself at last.” 
No wonder his self-promotion and marketing schemes expandedA radio skit drawn from one of his books angered listeners and provoked a review accusing him of “hijacking radio for his personal promotional profit.” He threw another grand soirée aboard his boat to launch a new sort of novel, a Phototexte that included 104 photographs. The party was much more successful than the book. An “uncompromising defender of his rights, Simenon took over control of his book coversIn stunt to republish a luxury edition of a book, he bought 3000 pairs of handcuffs to attach as a bonus. That seemed to have bombed. 
With translations of his novels proliferating in the USA, Britain, Spain, Italy, Norway, Portugal, and Japan, Simenon moved into cinema toward the end of 1931. He saw it “as the quick and easy way to substantially augment his income” even if he didn’t know at the time the great role films would play in the growth and perpetuation of his works.” The firsfilmLChien jaune (The Yellow Dog), appeared barely one year after the novel hit the bookstores. Next came La Nuit du Carrefour (Night at the Crossroads), but by this time he had already learned “to distrust this medium whose moral standards did not inspire his confidence.” Although movies were his second biggest source of income after his Maigret novels in 1931Simenon conflicted with the film industry. The problem, as he saw it, was that “when he wrote a book, he was the only master on board.” In contrast, in films, he was “the fifth wheel on the wagon.” After bragging, Only the author can judge how his novel must be reincarnated, he announced “the next film drawn from a Simenon book would be produced by himself.” However, his independent efforts to call all the shots and make his own film failed and, even though he subsequently boycotted the industry for seven years, the film world eventually won out. 
Thus, still just 28 in 1931, Simenon was to continue what he had been doing in writing (and in films) although he proclaimed the following as his ultimate goal: “to one day write if possible a novel capable of interesting all audiences.” 

David P Simmons