mercoledì 8 febbraio 2017

SIMENON SIMENON. I RACCONTI GIOVANILI SOTTO PSEUDONIMO /2

 Elenco e tipologia dei periodici  che pubblicarono gli scritti "goliardici"
  
SIMENON SIMENON. LES CONTES DE JEUNESSE SOUS PSEUDONYME /2  
Liste et typologie des journaux qui publièrent les écrits "galants" 
SIMENON SIMENON. THE YOUTH TALES UNDER PSEUDONYM/ 2 
List and typology of the newspapers that published the "bawdywritings 

Passiamo alla produzione che potremmo definire “meno seria”, quella dei "contes galants". Tra il 1924 e il '31 anche la rivista umoristica Le rire vide la comparsa delle opere del giovane Georges, lo fece per ben tredici volte utilizzando spesso il nome Gom Gut; fu invece lo pseudonimo Poum et Zette ad essere usato maggiormente tra il '24 e il' 28 nella rivista Sans-Gêne che vide ben 98 “contes (alcuni di essi furono ripresi nel '26 sul periodico “La vie joyeuse). Importante nella produzione simenoniana il contributo dato alla rivista Paris Plaisirs con 54 testi pubblicati tra il 1925 e il' 31 con le firme Georges Sim, Luc Dorsan e Gom Gut, e proprio nello stesso periodo apparvero 17 racconti sul periodico Gens qui rient utilizzando gli stessi pseudonimi più il neoconiato Pan; 63 titoli per L'Humour tra il '24 e '29, sempre confermando gli stessi pseudonimi, i quali erano ormai diventati conosciuti nei giornali umoristici dell'epoca. 
Nel periodo tra il 1924 e il 1926 uscirono, prevalentemente con il nuovo pseudonimo Kim, 18 racconti per Le sourire, 20 per Mon Flirt firmati Misti e Aramis. 
La produzione galante più numerosa riguarda però quella uscita su Paris Flirt con gli pseudonimi Jean Sandor, Luc Dorsan e Gom Gut, ma soprattutto quella comparsa su Frou Frou tra il 1923 e il 1931 in cui Simenon si sbizzarri' negli anni ad utilizzare tutti gli pseudonimi precedentemente utilizzati fornendo a questa rivista umoristica centinaia e centinaia (all'incirca 530!!) di trafiletti comico-erotici, la cui pubblicazione proseguì sporadicamente  fino al 1935 quando ormai lo  scrittore era affermato realizzatore di opere letterarie "serie" e la stessa  rivista goliardica aveva cambiato testata unendosi con Bonne humeur. 
Chiaramente in tutti i casi menzionati si tratta di opere minori, ma leggerle ci fa apprezzare maggiormente il percorso di crescita dello scrittore e ci fà anche notare come alcune situazioni siano poi state riprese nella seguente produzione “matura”. 

  
Andrea Franco 

martedì 7 febbraio 2017

SIMENON SIMENON. LE DERNIER DEMENAGEMENT

Simenon et sa "petite maison rose" 

SIMENON SIMENON. L'ULTIMO TRASLOCO 
Simenon e la sua "casetta rosa"  
SIMENON SIMENON. THE LAST MOVING 
Simenon and his "little pink house" 

Le 6 février 1974, Simenon prend possession de ce qui sera sa dernière maison, au numéro 12 de l'avenue des Figuiers, à Lausanne. Il a eu 70 ans l'année précédente, et depuis lors, il a renoncé à être romancier: il n'a plus la force de se mettre dans la peau de ses personnages, et c'est lui-même qu'il cherche maintenant à raconter, en égrenant des paroles sur un magnétophone. Depuis la fin octobre 1972, après avoir échoué dans la rédaction d'un roman, il a quitté Epalinges, qui avait été, en somme, davantage un lieu d'écriture qu'un lieu de vie, et il s'est installé au huitième étage d'un immeuble lausannois. L'âge venant, cependant, il commence à trouver que ce huitième étage n'est pas ce qu'il y a de plus pratique, et il craint des pannes d'ascenseur. C'est alors qu'il repère, non loin de son immeuble, une petite maison. On peut suivre, grâce à sa dictée Des traces de pas, une sorte de chronique de son déménagement, et on verra combien, comme à chaque fois qu'il s'installe dans un nouvel endroit, il vit cette période transitoire dans une certaine euphorie, comme si changer de lieu, c'était changer de peau, une façon de passer une nouvelle ligne, de devenir un autre, dans cette perpétuelle fuite d'un homme qui affirmait ne pas s'aimer lui-même… Bien que, finalement, dans cette exaltation de l'homme de 70 ans, on le retrouve égal à lui-même, tel qu'on l'a vu à chaque nouvelle étape de sa vie… 
Le 4 novembre 1973, Simenon dicte: "Presque tous les jours, je regarde par la fenêtre une petite maison en brique, tout en longueur, avec un seul étage mansardé. Je la regarde avec envie. Elle n'est pas occupée pour le moment mais rien n'indique qu'elle soit à vendre." Homme des décisions rapides, Simenon ne s'attarde pas en rêvassant, et le lendemain 5 novembre, le pas est déjà franchi: "Je viens d'acheter une maison. […]  depuis six mois j'en rêve. […]Ce matin, Teresa lit dans le journal une petite annonce annonçant qu'elle est [à vendre]. J'ai tout de suite téléphoné, pris rendez-vous, visité et acheté. " Le 6 novembre, l'exaltation prend son essor: "Je sens que je vais, pendant les prochaines semaines, passer des journées agitées comme je les adore. Déjà hier soir, dans mon lit, j'ai décidé de ce que je mettrais à tel ou tel endroit de la maison. […] Une chose me frappe. Je suis né et j'ai vécu mon enfance dans une petite maison pour employé ou petit rentier. Je suis en train de faire un retour aux sources et cela m'enchante. […] chaque fois que je change le cadre de ma vie, je ressens une exaltation et je me gonfle d'espoir." Et les jours suivants, il continue sur le même ton: "Je ne pense plus ou moins à rien d'autre qu'à ma petite maison […] Dix fois par jour, je vais la regarder par la fenêtre et je voudrais mettre tous les corps de métier en chantier à la fois.""C'est une période qui m'exalte […] et je ne passe pas de journée, sinon de demi-journée, sans aller me rendre compte de l'avancement des travaux. […] J'aurais toujours voulu aménager des maisons. Au fond, n'est-ce pas ce que j'ai fait puisque celle-ci dépasse la trentième."; "Hip hip hurrah ! Ce matin à huit heures on m'a apporté la clé […]. C'est un enchantement. Cela dépasse ce que j'espérais […] j'ai hâte de me sentir dans cette maisonnette qui a l'air d'un jouet." 
Dès le lundi 12 novembre, les ouvriers se mettent au travail, et, le 15 novembre, Simenon dicte: "Tout cela, qui ressemble à une création, m'excite. Je voudrais être là toute la journée et assister minute par minute à la transformation. Je ne peux plus. Cela me fatigue. […] Mais, comme je me connais, je m'y rendrai encore tous les matins et tous les après-midi. […] C'est une manie. Ma bonne vieille manie qui date de plus de cinquante ans. Je vais devoir me créer de nouvelles habitudes […] En somme, une nouvelle vie". Les semaines passent, et Simenon vit toujours sur son nuage: "Deux fois par jour, au moins, je descends dans ma petite maison pleine d'ouvriers […]. C'est devenu pour moi une passion. […] Bref, je suis obsédé par cette bicoque." (21 novembre). 
Il va néanmoins devoir encore patienter, le temps de terminer les travaux. Le 17 janvier 1974, il dicte, anxieux de savoir où poser ses marques: "Je sais où je m'assiérai, où je dicterai, où je coucherai, bien entendu. […] Ce qui est le plus important, c'est d'emmener avec moi dans un autre cadre toutes les manies qui marquent mon existence". Ou comment se fuir dans un ailleurs pour mieux se retrouver… 
Le 6 février, un incendie se déclare dans son immeuble, et cette alerte pousse Simenon à déménager une semaine plus tôt que prévu: "il vient de se produire un merveilleux tournant dans ma vie […] je me sens rajeuni d'au moins vingt ans" sont les premières paroles qu'il dicte, alors que l'après-midi de ce même jour, il vient juste de s'installer dans la petite maison rose. Il y est venu chercher une "sérénité introuvable", comme l'écrit si bien Assouline, et il ne sait pas encore que ce sera là sa dernière maison, où il connaîtra quelques petites joies du quotidien, mais aussi de terribles malheurs, et, lui qui avait renoncé à l'écriture, c'est dans sa petite maison rose qu'il va rédiger ses Mémoires intimes, et c'est là aussi qu'il quittera définitivement ce monde, après y avoir passé les quinze dernières années de sa vie…  

Murielle Wenger