martedì 28 marzo 2017

SIMENON SIMENON. UNE ETAPE AU BEAUSEJOUR

Les souvenirs du romancier sur son séjour rue des Dames, et les traces qu'il a laissées dans son oeuvre 

SIMENON SIMENON. UNA TAPPA A BEAUSEJOUR 
I ricordi del romanziere sul suo soggiorno rue des Dames, e le tracce che ha lasciato nella sua opera 
SIMENON SIMENON. A STAGE AT THE BEAUSEJOUR 
The novelist's memories of his stay on the Rue des Dames and the traces it left in his works 


Mars 1924. Simenon vient de passer une année à la suite du marquis de Tracy, passant de l'une de ses demeures à l'autre, et faisant de temps en temps un saut à Paris pour donner ses contes à divers journaux. Malgré le plaisir qu'il a eu à découvrir le petit monde de l'aristocratie provinciale, Simenon se rend compte que, pour percer dans le monde littéraire, il faut rejoindre la capitale. Il quitte donc le service du marquis ("je crois que tous les deux nous avons éprouvé une certaine mélancolie à nous séparer", écrit-il dans sa dictée Un homme comme un autre), et, avec Tigy, ils cherchent un logement. Leurs moyens financiers étant limités, ils s'installent dans une chambre meublée au 42 de la rue des Dames, à l'hôtel Beauséjour. Comme l'écrit Tigy dans ses Souvenirs, "c'est la période des restaurants à prix fixe." Et parfois, même ce type de restaurant étant trop cher pour leur bourse, ils font la cuisine dans leur chambre, sur un réchaud. Evidemment, c'est interdit, et ils réchauffent les plats achetés tout prêts sur le rebord de la fenêtre, pour évacuer les odeurs…  
Simenon, qui fournit de la copie aux journaux, loue, "faute d'être en mesure de l'acheter, une vieille machine à écrire qui cliquetait", ainsi qu'il le raconte dans ses Mémoires intimes. Mais il ne veut pas en rester aux contes, et, déterminé à avancer sur sa route vers la littérature, il découvre "un nouveau filon", comme l'écrit Tigy, celui des romans populaires. Grâce aux rentrées financières plus importantes, ils vont bientôt pouvoir déménager, et s'installer dans une grande pièce de la place des Vosges, comme le passage symbolique d'une nouvelle ligne… 
Mais attardons-nous encore un peu dans la rue des Dames. Celle-ci n'est pas bien loin de la rue Darcet, là où le jeune Sim s'était installé à son arrivée à Paris, et du boulevard des Batignolles, "qui avait marqué mes débuts à Paris", se rappelle Simenon dans Un homme comme un autreMalgré les difficultés et la précarité de leur vie, le romancier garde un bon souvenir de cet endroit, si l'on en croit ce qu'il écrit dans la même dictée: "J'avais enfin retrouvé une rue étroite, aux boutiques de toutes sortes, au bistrot familier, avec juste en face de l'hôtel une blanchisserie où des filles accortes, demi-nues, l'été, sous leur blouse, repassaient du matin au soir. C'était à peu près l'atmosphère de la rue Puits-en-Sock, la rue commerçante du quartier où j'habitais à Liège. Aux étages, des petites gens, des petits métiers […]. Pendant les beaux jours, les fenêtres étaient ouvertes et tout cela formait un ensemble vibrant. On faisait partie d'un tout, L'hôtel lui-même était plein de vie".  
Cet hôtel Beauséjour, qui symbolise pour Simenon une étape entre les contes et les romans populaires, représente aussi un passage dans sa vie où, probablement plein d'énergie, il sent qu'il doit tenter sa chance, mais où il peut-être aussi connu des moments de doute. Cependant, pas rancunier, le romancier va donner ce nom de Beauséjour à une quantité d'hôtels dans son œuvreLa rue des Dames elle-même, comme le note Michel Lemoine dans son ouvrage Paris chez Simenonest une rue très présente dans les romans, et elle abrite une quantité abondante d'hôtels dans les écrits du romancierQuant à l'hôtel Beauséjour lui-même, on peut le trouver, selon la liste établie par Lemoine, rue des Dames, boulevard des Batignolles, rue des Batignolles, rue Brey, avenue de la Grande-Armée, rue Lepic, rue Notre-Dame-de Lorette, rue Saint-Antoine, et encore un hôtel Beauséjour proche de la gare de l'Est ! Lieux auxquels on peut ajouter, en dehors de Paris, un hôtel Beauséjour à Cannes, et un à Dieppe (là où Maigret a passé des vacances avec sa femme, comme il s'en souvient dans Maigret et son mort 
Et la blanchisserie elle-même, celle des "filles accortes" et "demi-nues", et que Simenon devait probablement reluquer depuis la fenêtre de sa chambre d'hôtel, elle laisse aussi des traces dans son œuvre… En effet, on trouve, entre autres, une blanchisserie au rez-de-chaussée de l'immeuble qu'habitent les Tremblet rue des Dames (dans la nouvelle On ne tue pas les pauvres types); mais encore, le jeune Maigret, alors qu'il cherche Lucile rue Brey (là où se trouve, comme nous l'avons vu, aussi un hôtel Beauséjour…), y croise des filles des rues, "perchées sur les hauts talons de leurs bottines, corsetées serrées", tandis qu'il note, peut-être "à cause du contraste", qu'il y a, en face de l'hôtel, une blanchisserie, "avec des gamines fraîches qui repassaient" (La première enquête de Maigret)…  

Murielle Wenger

lunedì 27 marzo 2017

SIMENON SIMENON. A TRAGIC NOVEL “BELLE” / 2

An analysis of the psychological collapse of Simenon’s protagonist 

SIMENON SIMENON. UN ROMAN TRAGIQUE : “LA MORT DE BELLE” / 2 
Une analyse de l’effondrement psychologique du protagoniste de Simenon 
SIMENON SIMENON. UN ROMANZO TRAGICO: "LA MORTE DI BELLE" / 2
Un'analisi della crisi psicologica della protagonista del romanzo di Simenon 

A cinematographic version of the novel (1961)
Why does Spencer Ashby in Belle turn himself from being a completely innocent man into a horribly guilty one? What psychological mechanism makes him commit what Michel Carly calls “a falsely liberating violent act?” My answer is that extreme paranoia about persecution, real and imagined, pushes him over the line.
Spencer has always “worried about the community,” particularly his standing within it. On the first page, he perceives “people are observing him from outside” his house, not knowing then that he and his behavior will soon be “studied like an insect under a magnifying glass.” Simenon summarized the American need to conform in one of his dictées this way: “In the United States, you have to belong.” In this novel, the perception that ‘one has to fit in’ extends far beyond the country club. 
The discovery of Belle’s strangled body in the Ashby home, where Spencer has been all night long, immediately makes him a suspect in her murder. Despite the fact that no evidence shows up fingering him as her killer, an increasing number of people incriminate him. Most importantly, he perceives that, in the eyes of others, he is first the prime suspect and ultimately the obvious killer. In this way, Spencer evolves gradually through a progression from appropriate normal sensitivity to excessive pathological paranoia that leads to his downfall. 
“Why, not being guilty of anything, does he have a feeling of culpability” even before his wife and the doctor inform Spencer they have found Belle dead? Perhaps it is because she called the doctor before calling him. It’s only natural that the investigating authorities include him as a suspect, but it’s another matter in the local paper store where the cashier “devours him with his eyes as if he had become a character of another nature” and the other customers “sneak a curious peek.” The rejection by the students, secretary, and headmaster at the school that “had been his whole life” brings Spencer to tears. The enormous M tarred on his house, the recurrent anonymous phone calls received, the gallows drawn on a postcard, these aggressions all feed his escalating paranoia about being persecuted. This sense of being “outlawed by society” is reinforced when he realizes he is the only one who can be sure he is innocent. 
His situation deteriorates in a terrible experience in church and after a subsequent “even more agonizing” dream. They convince him “people are conspiring against him” and he is being “excluded from the community” where “all the righteous” parishioners want “to stone him to death.” Believing “the evil cannot belong to the brotherhood,” he conceives of “turning his back to that world” and “making a sort of protest” to “renounce it, to revolt against it.” Thus, on what he expects to be his last evening out before his arrest,” Spencer enters “a forbidden world and embarks on “a premeditated escapade.” For this inhibited man, it is as much going to a bar, “which had rarely happened in his life,” as it is drinking there. Soon, he is spinning in a sexual whirlwind with Anna, who morphs into Sheila and Belle in his mind. Suddenly “frozen” by his impotence and suffering their scorn, Spencer liberates himself with a conclusive irretrievable act. 

David P Simmons

domenica 26 marzo 2017

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HOW MANY TIMES HAS MAIGRET BEEN IN AMERICA?
The novels of the saga that tell about Maigret's trips to the USA

QUANTE VOLTE MAIGRET È ANDATO IN AMERICA ?
I romanzi della saga che parlano delli viaggi di Maigret in USA
 COMBIEN DE FOIS MAIGRET EST-IL ALLÉ EN AMÉRIQUE ?
Les romans de la saga qui parlent des voyages de Maigret aux USA

Regular readers of the Maigret saga know it well: Simenon tells about a trip Maigret made to the USA for the first time in Maigret in New York, a novel in which the novelist gives to his character his own reactions when discovering the American way of life.
Yet in this novel Maigret is on retirement, and Simenon writes: "he was fifty-six, and this was his first crossing", as if the chief inspector had never been before on the other side of the Atlantic…
However, three years after having written this novel, Simenon, while living in Tucson, attends a trial and wonders how his chief inspector would react under such circumstances. To find the answer, you have just to send Maigret on a study tour to the USA, in order to "get familiar with American methods", as specified in Maigret at the Coroner's. In this novel, Maigret is obviously not yet retired, which implies that the trip to New York had been in fact preceded by a first move across the Atlantic…
To bend the rules of fiction in such a way didn't really bother the novelist, who didn't trouble himself very much with logic, regarding the internal chronology of his chief inspector's investigations…
This idea of a study tour to the USA was so funny for Simenon that he returned to it, with small allusions, in several following novels. Thus in Maigret, Lognon and the Gangsters, Maigret has a phone call with a FBI policeman, Jimmy MacDonald, who, as Simenon writes, "had guided Maigret round to the most big American cities" (though in Maigret at the Coroners, the guy from the FBI who accompanies Maigret is called Harry Cole…). In Maigret's Revolver it is said that Maigret "had spent a few weeks in the United States, on FBI's invitation", and that he was given a Smith & Wesson, the theft of which starts off the plot of this novel.
But the height of the story is to be found in Maigret's Memoirs, where the retired chief inspector writes that if he had "agreed a semi-official trip he was offered to do across the United States", it was because he knew he would "meet Simenon n Arizona where he was living at the time"! When reality joins with fiction, in a mode that the novelist is particularly fond of when it concerns his hero… (by Simenon Simenon)

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QUANDO MAIGRET FREQUENTA I RICCHI
Quello della buona società non è posto per il commissario... e si vede

QUAND MAIGRET FREQUENTE LES RICHES
Le commissaire n'est pas à sa place dans la bonne société… et cela se voit
WHEN MAIGRET SPENDS TIME WITH THE RICH
The Chief Inspector does not feel at home in high society… and it shows

I ricchi non sono gente per Maigret. E anche gli alberghi, i luoghi, le abitudini  proprio non fanno per il commissario. Questo trapela più o meno chiaramente da tutta la serie delle inchieste. Ma nel 1958 Simenon scrisse Maigret voyage che per quanto riguarda il rapporto tra il commissario e la buona società è davvero paradigmatico.
Sembra che il romanziere abbia concentrato in questa inchiesta tutte le situazioni, gli ambienti e le tipologie di persone che formano un mondo nel quale la sua creatura si sente davvero a disagio.
Il titolo è sintomatico. In questa inchiesta si parte da Parigi, albergo George V, che come scrive Simenon "... si ergeva proprio al centro di un universo tutto speciale che gli rimaneva pur sempre poco familiare...". E da lì poi in Costa Azzurra dall' "Hotel de Paris" a Montecarlo, al "Losanne Palace" in Svizzera.  Ma Maigret poi deve  interagire con la tipologia di persone che frequentano quei posti "...persone con le loro abitudini differenti da quelle dei comuni mortali, che lo irritavano...", come quell' "...uomo d'affari mondano che gli parlava come un professore parlerebbe a un allievo un po' ottuso...".
Insomma riflessioni e considerazioni che l'autore mette in bocca al suo personaggio in realazione ad un ambiente che conosceva bene. Pur non essendo un vero mondano Simenon, ormai a 55 anni, romanziere famoso e stimato dalla critica, si era trovato spesso a frequentare il bel mondo. Non vogliamo dire che lo vivesse come una punizione, ma è come se avesse sempre tentato di vivere quelle situazioni con un certo distacco. Certo poi la popolarità lo solleticava... non gli piacevano i conciliaboli letterari, ma accettava di far il presidente della giuria del Festival del Cinema di Cannes... una delle situazioni più mondane ed esclusive in assoluto. Contraddizioni. Certo questo spiegherebbe tutto, ma forse è un po' troppo semplice. Tutti abbiamo le nostre contraddizioni...
Quello che vogliamo sottolineare è che far pensare e parlare il commissario Maigret in un certo modo, fà trasparire uno specifico modo di vedere le cose.
Maigret in quest'inchiesta non dà adito a fraintendimenti a proposito dei ricchi. "... Certo è che quelle persone lo irritavano e lo indisponevano. Si trovava davanti a loro nella situazione dell'ultimo arrivato in un club, per esempio, o in una classe quello che sa di essere goffo e si vergogna perché ancora non conosce le regole, gli usi, le parole chiave e si figura che tutti si burlino di lui. Era convinto che il signor John T.Arnold, così disinvolto, così a suo agio con sovrani in esilio e banchieri, a Londra come a Roma, a Berlino come a New York, si fosse divertito abbastanza della sua goffaggine e lo avesse trattato con una condiscendenza  velata di compatimento..."
Immaginiamo Maigret bollire, fumare la sua pipa fino ad arroventarla, smaniare... ma alla fine dover comunque portare avanti la sua indagine destreggiandosi con tipi simili.
E quello che fa andare fuori dai gangheri il commissario è il fatto che comunque queste persone che sembrano in vacanza perenne, invece lavorano...
"... uomini i quali praticamente non mettevano mai piede in un ufficio, si spostavano da un grande albergo ad un altro, circondati da belle donne, facendo crociere a bordo dei loro panfili... trattando, in una hall di un albergo o in un cabaret notturno, affari ben più considerevoli di quelli dei normali borghesi della finanza...". 
Per il commissario è davvero  troppo. "... Maigret aveva orrore della demagogia. Il suo giudizio sugli esseri umani non dipendeva dalla loro ricchezza, ne avessero troppa o troppo poca. Ci teneva  a conservare il suo sangue freddo, ma tant'é, non riusciva a impedirsi di sentirsi irritato da mille piccoli particolari...".
E tutto questo è anche frutto dell'esperienza e della conoscenza personale di certi ambienti da parte di Simenon, soprattutto quando fa pensare al commissario  che "... .. quella gente si conosceva tutta quanta, si ritrovava ai tavoli dei consigli d'amministrazione, sulle spiagge, nei cabaret, e le stesse identiche donne, a quanto pareva, passavano dal letto dell'uno al letto dell'altro ,con perfetta naturalezza...".
Un mondo ben lontano da quello di boulevard Richard Lenoir, da Quai des Orfèvres, da M.me Maigret, dai suoi ispettori, dalla Brasserie Dauphine, dai bicchieri di quel calvados che nei bar degli hotel di lusso della Côte nemmeno tenevano. (by Simenon Simenon)
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LE GUIDE TOURISTIQUE DE MAIGRET
Chaque semaine, retrouvez une ville traversée par Maigret au cours de ses enquêtes

LA GUIDA TURISTICA DI MAIGRET
Ogni settimana, ritrovate una città attraversata da Maigret nel corso delle sue inchieste
MAIGRET'S TOURISTIC GUIDE
Every week you'll find a town crossed by Maigret in the course of his investigations

Cannes et Antibes

Un petit séjour sur la Côte d'Azur, ça vous dit ? Quand vous débarquerez du train à la gare d'Antibes, ce sera comme une sensation de vacances: soleil lumineux, palmiers et cactus au bord du quai. Vous irez vous asseoir à la terrasse du Café Glacier, place Macé, et vous boirez un anis. Vous prendrez un fiacre qui vous conduira au bord de la mer, d'un bleu piqué de voiles blanches, et vous pourrez admirer les villas parmi les pins et les mimosas. Pour vous loger, vous pourrez essayer l'Hôtel Bacon, genre pension de famille, à un kilomètre du centre de la ville, avec des chambres qui donnent sur la mer.
D'Antibes, vous pourrez emprunter l'autocar qui vous conduira à Cannes. Vous boirez un vermouth dans un bar, d'où vous pourrez voir les yachts alignés dans le port. Puis, après avoir arpenté la rue commerçante, parallèle à la Croisette, vous pourrez pénétrer plus avant dans la ville, et découvrir l'arrière de la scène, avec des ruelles larges d'un mètre,du linge étendu d'une maison à l'autre.
Si vous avez envie de luxe, vous pourrez vous installer au palace Excelsior, et on vous recommande aux bons soins de M. Louis, le portier. Il vous emmènera peut-être à la Pétanque, un bar près du port, où l'on sert de vrais demis, dans d'épaisses chopes à oreille. A moins que vous ne préfériez la Brasserie des Artistes, que fréquentent aussi bien le personnel des hôtels que les marlous…
(Les détails sont extraits de Liberty Bar, L'improbable monsieur Owen et Les caves du Majestic)
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