SIMENON SIMENON. MAIGRET E IL MISTERO DEL PESCE DI PASQUA
Maigret sulla soglia del suo palazzo, affondò la mano nella sua tasca per prendere i fiammiferi. Sentì sotto le dita una forma insolita arrotondata e liscia. Quando tirò fuori l’oggetto dal suo cappotto vide… un uovo! Un grosso uovo di cioccolato, così appetitoso che non potè impedirsi di deglutire con golosità. Il gusto zuccherato lo riportò a vecchi ricordi e, con il sorriso sulle labbra, si diresse verso la stazione degli autobus.
Arrivando un po’ ansimante in cima alle scale della PJ, si fermò un attimo perché macchinalmente il suo sguardo si era diretto verso la sala d’attesa dove, attraverso i vetri, vide, al posto dei visistatori abituali, Torrence che stava facendo una dimostrazione di come si lancia una canna da pesca. Alla fine della lenza, brillante e dorato vide il riflesso di un pesce.
Maigret si domandò se aveva le traveggole e, non volando passare per stupido, si diresse direttamente nel suo ufficio. Si sedette sulla sua poltrona, fece scorrere una pila di dossier, poi, alzando la testa, ebbe l’impressione che il crepitare della sua stufa si stesse affievolendo. Si alzò pesantemente e volendo prendere una palata di carbone, vide, in mezzo a questa un pezzo che non aveva lo stesso aspetto degli altri. Prendendolo nelle grandi mani fu stupito della sua leggerezza, poi realizzò che si trattava ancora una volta di un uovo di cioccolata.
Lo posò e alzò il telefono.
- Pronto, Lucas?
- Lucas non è qui, capo. Era la voce di Lapointe.
- E’ sempre appostato a l’hotel de Birague?
- No. La voce si faceva imbarazzata.
- Dov’è allora?
- E’ in ferie. E’ parito per andare a pescare.
A pescare! Lucas a pesca, lui che detestava il pesce! Maigret non volle insistere e inziò ad annotare un primo rapporto, quando il vecchio Joseph entro e posò sulla scrivania un foglio dove era scritto testualmente «Ernestine detta la Perticona sollecita l’onore di conferire con voi con la massima urgenza». Ci volle poco che facesse cadere la pipa, Ma, ben deciso a dimostrarsi stoico davanti a tutti questi avvenimenti strani, fece segno a Joseph di fare entrare Ernestine. Questa teneva in mano un paniere, nel quale era state messe due tinche avvolte con erbe fresche.
- Buongiorno commissario. So che voi siete un appassionato di pesce, allora mi sono detta…
Un attimo, e si domandò se stava facendo un incubo, poi ebbe come un’intuizione e gettò un colpo d’occhio sul suo calendario. Tutto si spiegava. Ma ben deciso a stare al gioco fino alla fine, ringraziò Ernerstine , poi, una volta che fu uscita, si rimise a lavorare ai rapporti.
La pendola nera, sul suo camino segnava mezzogiorno meno venti quando il telefono suonò. Era M.me Maigret
- Hai sempre l’intenzione di rientrare per il pranzo ? Poi passare alla pasticceria di avenue de la éepublique? Ho ordinato qualcosa che vorrei che tu portassi a casa.
Soprattutto non sembrare sorpreso! Rispose che di lì a una mezz’ora al più tardi sarebbe passato, poi riattaccò. Dopo aver firmato ancora una pila di documenti, lasciò il Quai. Avenue de la République, entrò nella pasticceria.
- Mia moglie ha ordinato qualcosa. Suppongo che si tratti del solito millefoglie?
- Ma no, signore. La commessa aveva l’aria quasi scioccata. M.me Maigret ci a chiesto, come al solito, il nostro migliore pesce.
Pesce?! Senza dir nulla, porse le monete, prese il pacchetto che gli dava la commessa e uscì dal negozio. Ma risalendo l’avenue in direzione di boulevard Richard-Lenoir, non potè fare a meno di annusare il pacchetto. No, non lo sentiva, di tutto ma non odore di pesce.
Quando M.me Maigret aprì la porta, egli posò il pacchetto nelle mani di sua moglie, l’abbracciò e la baciò su entrambe le guancie, e disse:
- Felice Pasqua, mia cara!
E lei rispose con un grande sorriso sulle labbra:
- Pesce d’aprile, Jules!
SIMENON SIMENON. MAIGRET ET LE MYSTERE DU POISSON DE PÂQUES
Maigret, sur le seuil de son immeuble, plongea la main dans sa poche pour y prendre ses allumettes. Il sentit sous ses doigts une forme inhabituelle, arrondie et lisse. Quand il sortit l'objet de son veston, il vit... un œuf ! Un gros œuf en chocolat, si appétissant qu'il ne put s'empêcher de mordre dedans avec gourmandise. Le goût sucré lui rappela de vieux souvenirs, et, le sourire aux lèvres, il se dirigea vers la station d'autobus.
En arrivant, un peu essoufflé, au sommet de l'escalier de la PJ, il marqua un temps d'arrêt, car, machinalement, son regard s'était dirigé vers la salle d'attente, par les vitres de laquelle il vit, au lieu des visiteurs habituels, Torrence qui était en train de faire une démonstration de lancer de canne à pêche. Au bout du fil, brillant et doré, on voyait frétiller un poisson.
Maigret se demanda s'il avait la berlue, et, ne désirant pas paraître stupide, il se rendit directement dans son bureau. Il s'assit dans son fauteuil, fit crouler une pile de dossiers, puis, levant la tête, il eut l'impression que le ronflement de son poêle faiblissait. Il se leva pesamment, et, en voulant prendre une pelletée de charbon, il vit, au milieu de celui-ci, un morceau qui n'avait pas la même allure que les autres. Le prenant dans sa grosse main, il fut étonné de sa légèreté, puis il réalisa qu'il s'agissait encore d'un œuf en chocolat.
Il le déposa sur son sous-main, et décrocha le téléphone.
- Allô, Lucas ?
- Lucas n'est pas là, patron. C'était la voix de Lapointe.
- Il est toujours en planque à l'hôtel de Birague ?
- Non. La voix se faisait embarrassée.
- Où est-il, alors ?
- Il est en congé. Il est parti à la pêche.
A la pêche ! Lucas à la pêche, lui qui détestait le poisson ! Maigret n'insista pas, et il allait commencer à annoter un premier rapport, quand le vieux Joseph entra et déposa sur le bureau une fiche, qui portait textuellement: «Ernestine, dite la Grande Perche, sollicite l'honneur de vous parler de toute urgence". Le commissaire faillit en laisser tomber sa pipe. Mais, bien décidé à paraître stoïque devant tous ces événements anormaux, il fit signe à Joseph de faire entrer Ernestine. Celle-ci tenait à la main un panier, dans lequel étaient posées deux tanches, enveloppées d'herbes fraîches.
-Bonjour, commissaire. Je sais que vous êtes gourmand de poisson, alors je me suis dit…
Un instant, il se demanda s'il était en train de faire un cauchemar, puis il eut comme une intuition et il jeta un coup d'œil sur son calendrier. Tout s'éclairait. Mais bien décidé à laisser l'histoire aller jusqu'au bout, il remercia Ernestine, puis, une fois qu'elle fut partie, il se remit à annoter des rapports.
La pendule noir, sur la cheminée, marquait midi moins vingt quand le téléphone sonna. C'était Mme Maigret.
- As-tu toujours l'intention de rentrer déjeuner ? Peux-tu passer chez le pâtissier avenue de la République ? Je lui ai commandé quelque chose que j'aimerais que tu rapportes.
Surtout ne pas paraître surpris ! Il répondit qu'il serait là dans une demi-heure au plus, puis il raccrocha.
Après avoir signé encore une pile de documents, il quitta le Quai. Avenue de la République, il entra à la pâtisserie.
- Ma femme a commandé quelque chose chez vous. Je suppose qu'il s'agit des habituels mille-feuilles ?
- Mais non, monsieur ! La vendeuse avait l'air presque choquée. Mme Maigret nous a demandé, comme d'habitude, notre meilleur poisson.
Du poisson ?! Sans rien dire, il empocha la monnaie, prit le paquet que lui tendait la vendeuse, et sortit de la boutique. Mais, tout en remontant l'avenue en direction du boulevard Richard-Lenoir, il ne put s'empêcher de renifler le paquet. Cela ne sentait pas, mais pas du tout, le poisson.
Quand Mme Maigret ouvrit la porte, il déposa le paquet entre les mains de sa femme, l'embrassa sur les deux joues, et dit:
- Joyeuses Pâques, ma chérie !
Ce à quoi elle répondit, un grand sourire aux lèvres:
- Poisson d'avril, Jules !
SIMENON SIMENON. MAIGRET AND THE MYSTERY OF EASTER FISH
On the threshold of his building, Maigret put his hand into his pocket to take his matches. His fingers felt an unusual form, rounded and smooth. He took the thing out of his jacket and saw… an egg! A big chocolate egg, so appetizing that he couldn't help biting greedily into it. The sweet taste reminded him of old memories, and he headed smiling to the bus station.
When he reached, a little out of breath, the top of the stairs in the PJ, he stopped, because his gaze had automatically gone towards the waiting room, and through the panes he saw, instead of the usual visitors, Torrence who was explaining how to cast a fishing rod. At the end of the thread, you could see a wriggling, shiny and golden fish.
Maigret wondered whether he was having hallucinations, and as he didn't want to seem stupid, he directly entered his office. He sat in his armchair, made collapse a pile of files, then, raising his head, he felt that the roaring of the stove was weakening. He rose heavily, and when he was about to take a shovel of coal, he saw a lump of it that wasn't exactly the same as the others. He took it in his big paw, was astonished by its lightness, then he realized that it was still a chocolate egg.
He dropped it on the blotter and picked up the phone.
- Hallo, Lucas?
- Lucas isn't here, Chief. It was Lapointe's voice.
- Is he still in hideout in Hôtel de Birague?
- No. The voice was embarrassed.
- So where is he?
- He's off. He went fishing.
Fishing! Lucas was fishing, although he hated fish! Maigret didn't insist, and he was about to annotate a first report, when old Joseph went in and put a card on the desk. On the card was written, word for word: «Ernestine, aka "La Grande Perche", requests the honour of speaking to you urgently». The Chief Inspector almost dropped his pipe. But as he was determined to appear stoic in front of all these abnormal events, he beckoned Joseph to let Ernestine in. She was holding a basket, in which there were two tenches wrapped with fresh herb.
- Good morning, Chief Inspector. I know you're fond of fish, so I said to me…
For a while he wondered whether he was not having a nightmare, then he had a kind of intuition and he glanced at his calendar. Every thing was becoming clear. But as he was determined to let the story go to its end, he thanked Ernestine, then, once she had leaved, he resumed annotating reports.
The black clock, on the mantelpiece, was marking twenty to noon when the phone rang. It was Mme Maigret.
- Do you still intend to come home for lunch? May you please go to the bakery on Avenue de la République? I ordered something I want you to bring back.
Above all, let's not seem surprised! He answered he would be at home in half an hour at most, then he hung up. After he had signed another pile of documents, he left the Quai. On Avenue de la République he entered the bakery.
- My wife ordered something at your shop. I guess it's the usual mille-feuilles?
- Of course not! The salesgirl looked almost shocked. Mme Maigret ordered, as usual, our best fish.
Fish?! Without saying anything, he put the money in his pocket, took the packet the salesgirl was handing to him, and went out of the shop. Yet while going up the avenue towards Boulevard Richard-Lenoir, he couldn't help sniffing the packet. It didn’t smell of fish, not at all.
When Mme Maigret opened the door, he put the packet in his wife's hands, kissed her on both cheeks, and said:
- Happy Easter, my dear!
And she replied with a big smile on her lips:
- April Fool, Jules!
Murielle Wenger