domenica 10 giugno 2018






SIMENON SIMENON. PORTRAIT DE MAIGRET SUR ECRAN 
Maigret vu par les acteurs et les réalisateurs 

Il est hors de doute que le succès de Maigret auprès des lecteurs a été renforcé par les nombreuses adaptations au cinéma et sur le petit écran. Si le personnage se suffit certes par lui-même dans les romans, il faut cependant reconnaître que le fait qu'on ait pu le voir incarné par des acteurs aussi connus que Jean Gabin ou Michel Simon, a certainement contribué à sa renommée. Et on peut aussi affirmer que de nombreux lecteurs sont venus à Maigret (et au-delà à Simenon) après l'avoir découvert dans l'une ou l'autre série télévisée. Combien de téléspectateurs italiens ont connu le commissaire grâce à Gino Cervi, combien de téléspectateurs anglais et allemands grâce à Rupert Davies, et combien de téléspectateurs francophones grâce à Jean Richard, pour les plus âgés d'entre nous, et à Bruno Crémer pour les plus jeunes…  
Pour continuer dans notre série "portrait de Maigret", nous vous proposons cette nouvelle rubrique, dans laquelle vous découvrirez ce que des acteurs ayant incarné Maigret, ainsi que des réalisateurs de films ou de téléfilms, ont dit à propos du commissaire.

Juste après la sortie du film La nuit du carrefour en 1932, plusieurs articles furent publiés dans les journaux. 
Parmi ceux-ci, une interview de Pierre Renoir, premier Maigret de l'écran, parue dans le journal Pour Vous le 28 avril. Voici ce que l'acteur disait de son personnage: 
"Ce qui fait la personnalité de Maigret, c'est peut-être son absence de personnalité: c'est un policier banal, un professionnel sans génie; il fait son métier, il ne comprend pas dès la première image (il est même moins fort que le public), il n'a pas l'air de gagner un demi-million par an et de faire le Sherlock par passe-temps." 

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SIMENON SIMENON MAIGRET RITRATTO  SULLO SCHERMO 
Maigret visto da attori e registi 

E’ fuori di dubbio che il successo di Maigret presso i lettori è stato rafforzato dai numerosi adattamenti cinematografici e quelli sul piccolo schermo. Se il personaggio basta a sé stesso nei romanzi, bisogna nel frattempo riconoscere che l’averlo potuto vedere incarnato da attori conosciuti come Jean Gabin o Michel Simon, ha certamente contribuito alla sua fama. E si può anche affermare che i lettori sono arrivati a Maigret (e magari poi Simenon) dopo averlo conosciuto in una o nell’altra serie televisiva. Molti spettatori italiani hanno conosciuto il commissario grazie a Gino Cervi, come dei telespettatori inglesi e tedeschi grazie a Rupert Davies, e dei telespettatori francofoni grazie a Jean Richard, per i più anziani di noi, e a Bruno Crémer per i più giovani... 
Per quanto riguarda il nostro "portrait de Maigret" vi proponiamo una nuova rubrica nella quale scoprirete che quello che gli attori che hanno interpretato Maigret, o quello che i registi di film o serie televisive hanno detto a proposito del commissario.

Appena dopo l’uscita del film La nuit du carrefour nel 1932, molti articoli furono pubblicati nei giornali. Tra essi unintervista a Pierre Renoir, primo Maigret sullo schermo, apparsa nel giornale Pour Vous il 28 aprile. Ecco quello che l’attore diceva del suo personaggio: «Quello che costituisce la personalità di Maigret, può essere forse una certa mancanza di personalità: è un poliziotto banale, un professionista senza genio; fa il suo mestiere, non capisce tutto fin dalla prima immagine (é addirittura meno forte del pubblico) non ha l’aria di guadagnare mezzo milione all’anno e di fare lo Sherlock  per passatempo.» 


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SIMENON SIMENON. MAIGRET'S PORTRAIT ON SCREEN 
Maigret seen by actors and directors 

No doubt Maigret's success with readers has been strengthened by the numerous cinema and TV adaptations. Although the character is self-sufficient in the novels, it must be granted that to have seen him embodied by actors as famous as Jean Gabin or Michel Simon certainly contributed to his fame. And it can be said that many readers came to Maigret (and further to Simenon) after having discovered him in one or another TV series. How many Italian TV viewers knew the Chief Inspector thanks to Gino Cervi, how many English and German TV viewers thanks to Rupert Davies, and how many Francophone TV viewers thanks to Jean Richard, for the older among us, and to Bruno Crémer for the younger… 
To go on with our series "Maigret's portrait", we propose this new column, in which you'll discover what actors who embodied Maigret, as well as directors of TV series or movies, had to tell about the Chief Inspector. 

Just after the release of the film La nuit du carrefour (The Night at the Crossroads) in 1932, several articles were published in newspapers. Among these, there was an interview with Pierre Renoir, the first Maigret on screen, published in the newspaper Pour Vous on April 28. Here's what the actor told about his character: 
"What makes Maigret's personality is perhaps his lack of personality: he is an ordinary policeman, a professional without genius; he does his job, he doesn't understand from the first image of the film (he's even less strong than the audience), he doesn't seem to earn a half million every year and to play Sherlock by hobby."  

by Simenon Simenon

sabato 9 giugno 2018

SIMENON SIMENON. MAIGRET, JOSEPH OU JULES ?

Quelques pistes de réflexion sur le choix du prénom du commissaire 

SIMENON SIMENON, MAIGRET, JOSEPH O JULES ? 
Alcuni spunti di riflessione sulla scelta del nome del commissario 
SIMENON SIMENON. MAIGRET, JOSEPH OR JULES? 
Some thoughts about the choice of the Chief Inspector's first name 

Aujourd'hui, il ne viendrait à aucun maigretphile l'idée de remettre en question que le prénom de notre commissaire soit Jules. D'autant plus que ce prénom a été en quelque sorte "officialisé" par son créateur, dans son texte La naissance de Maigret, qui débute ainsi: "Pourquoi Jules-Amédée-François Maigret, commissaire divisionnaire de la Police judiciaire et chef de la Brigade criminelle, quai des Orfèvres à Paris, Français cent pour cent, est-il né dans le port de Delfzijl". On ne peut donc douter que pour Simenon lui-même, son personnage était bien prénommé Jules. Il lui avait déjà donné cette triade de prénoms dans le roman qui racontait ses débuts dans la police, La première enquête de Maigret 
Cependant, il faut noter que la première fois que ce prénom lui est attribué, c'est dans Maigret se fâche. Jusque-là, que ce soit dans les romans écrits pour Fayard ou ceux pour Gallimard, le commissaire n'a jamais été prénommé… à l'exception d'un seul cas. En effet, dans L'écluse no 1, Ducrau, lorsqu'il propose à Maigret (qui est sur le point de partir à la retraite) de travailler pour lui, dicte une formule de contrat. Dans toutes les éditions de ce roman (je n'ai pu cependant contrôler dans l'édition originale), le texte est ainsi libellé: "Entre les soussignés Emile Ducrau et Maigret... Prénom ? ... et Maigret (Joseph), il a été convenu ce qui suit. A partir du 18 mars, M. Joseph Maigret entre au service de..."  
Peut-être un peu "choqués" par l'apparition de ce prénom inhabituel, les éditeurs ont jugé bon de mettre celui-ci entre parenthèses, comme pour marquer qu'il devait s'agit d'une erreur… Mais on ne peut pas vraiment dire qu'il en soit ainsi, puisque c'est bien le premier prénom qui a été donné au commissaire. Dans la version parue en préoriginale dans le journal Paris-Soir, le prénom n'est pas mis entre parenthèses. A noter que dans Le revolver de Maigret, Simenon affuble Maigret d'une autre triade de prénoms, Jules-Joseph-Anthelme, et qu'on y retrouve donc le fameux "Joseph" des origines…  
Comme l'écrit Michel Lemoine (in Georges Simenon, Parcours d'un écrivain belge), "Chacun admettant aujourd'hui qu'il se prénomme Jules et plus personne ne pensant à Joseph, force est de constater que la fréquence de Jules a eu raison de l'antériorité de Joseph." En effet, dès après Maigret se fâchele prénom du commissaire, Jules, sera mentionné dans douze autres romans. A part dans La première enquête de Maigreton le trouve encore dans Maigret chez le coroner, Maigret, Lognon et les gangsters, Le revolver de MaigretMaigret a peur, Maigret chez le ministre, Maigret et le corps sans tête, Un échec de Maigret, Maigret aux assises, Maigret et l'affaire Nahour, L'ami d'enfance de Maigret, ainsi que dans Les mémoires de Maigret, où le commissaire évoque les déboires que ce prénom lui a valu, un prénom, écrit-il, qu'il n'aurait "pas choisi si on [lui] avait demandé son opinion"… 
Pour revenir à notre question de départ, pourquoi Maigret a-t-il fini par se prénommer Jules, alors qu'il aurait pu continuer à s'appeler Joseph… On n'a, encore aujourd'hui, aucune certitude sur la raison pour laquelle son patronyme a été choisi par Simenon, qui dit l'avoir baptisé "Maigret" un peu par hasard. De nombreux chercheurs simoniens se sont penchés sur la question. Ils ont découvert qu'un certain Arnold Maigret était agent de police à Liège, mais aussi qu'un certain Jules Castadot faisait partie de la brigade de la Sûreté liégeoise, et que tous les deux étaient en exercice au temps où le petit Sim travaillait à la Gazette de Liège et couvrait les fait divers. On n'a aucune preuve que Simenon ait connu l'un ou l'autre de ces deux hommes, mais l'hypothèse Jules (Castadot) + (Arnold) Maigret est séduisante… D'autres ont évoqué Julien Maigret, un ancien colonial qui, dans les années 1930, était une voix connue de la radio. Et que dire du voisin de Simenon au temps de la place des Vosges, un docteur qui s'appelait Paul Maigret, et du commissaire de police liégeois Jean-Joseph de Saint-Hubert, que Simenon enfant rencontrait quand il allait se baigner dans la Meuse avec son grand-père ?...  
Et puis, a-t-on pensé au fait que le deuxième prénom de Simenon est justement Joseph ? Le commissaire n'est-il pas, du moins en partie, l'alter ego dont son créateur enviait plusieurs des qualités ?... Joseph est d'ailleurs aussi le deuxième prénom de Désiré, le père si admiré du romancier… 
Alors, pourquoi Maigret n'a-t-il pas gardé ce prénom de Joseph ? Et si l'on cherchait une explication à l'intérieur même des textes de la saga maigretienne ? En recensant les prénoms des personnages dans celle-ci, on s'aperçoit que Joseph est le prénom masculin le plus fréquemment employé, et qu'il est porté par plusieurs protagonistes importantsSimenon a peut-être pensé que son héros avait droit à un prénom moins usité: en effet, même si le prénom "Jules" apparaît assez souvent dans la saga, c'est surtout pour des personnages secondaires, voire épisodiques. A part quelques garçons de café et patrons de bistrot, et Jules Piquemal dans Maigret chez le ministre, le seul personnage important qui porte ce prénom est Jules Lapie dans Félicie est là. Et c'est ainsi que nous proposons notre propre hypothèse d'explication, qui à notre avis en vaut une autre. Dans ce roman, Maigret, qui cherche à se mettre dans la peau de Lapie, se coule littéralement dans le personnage: "il tend enfin le bras pour saisir et poser sur sa tête le chapeau de paille à large bord" de Lapie, puis il se rend dans le jardin et se prend à rêver"Maigret ne peut s'empêcher de penser qu'un jour il sera à la retraite, lui aussi, il aura une petite maison à la campagne, un jardin, un vaste chapeau de paille…" Or, quand on le retrouve, dans Maigret se fâche, à la retraite, il est, au début du roman, dans son jardin, "coiffé de son immense chapeau de paille". Et n'est-ce pas justement dans ce roman-ci qu'il reçoit son prénom de Jules, comme Lapie ?... 


Murielle Wenger 

venerdì 8 giugno 2018

SIMENON SIMENON. NON ABBIAMO MAI VISTO MAIGRET CHE...

Una serie di situazioni e di azioni che l'autore ha sempre negato al suo commissario.

SIMENON SIMENON. ON N'A JAMAIS VU MAIGRET QUI...
Une série de situations et d'actions que l'auteur a toujours refusées à son commissaire
SIMENON SIMENON. ONE NEVER SAW MAIGRET...
A series of situations and activities the author always denied his chief inspector






No, assolutamente ci sono degli atteggiamenti e delle situazioni in cui non vediamo mai Maigret durante tutta la serie. Sappiamo bene che Simenon ha costruito il personaggio dandogli i tratti che tutti conosciamo e che lo caratterizzano in modo molto particolare.
Ma formuliamo un'ipotesi, che potremmo definire quasi un gioco. Supponiamo che Simenon abbia costruito il personaggio anche operando volontariamente delle esclusioni ben precise, che delimitano i tratti del suo eroe in modo altrettanto efficace.
Da dove vogliamo iniziare? 
Considerata l'illustrazione che abbiamo scelto per questo post, potremmo iniziare dal sesso.
Una scena che non incontriamo mai è quella di un commissario un po' alticcio, magari allungato su divano di un locale notturno, abbracciato ad una ballerina mezza nuda. Una situazione che potrebbe avere degli sviluppi e che lasciamo alla vostra fantasia, a seconda dei vostri gusti e della vostra pruderie. Ma mai letta una cosa del genere sulle pagine dei suoi romanzi.
Nella serie non abbiamo mai visto il commissario impegnato in un inseguimento automobilistico, che magari si sporge dal finestrino e, pistola in pugno, spara raffiche di colpi nei confronti dell'auto inseguita.
No, questo non sarebbe Maigret, decisamente. Ma le esclusioni non riguardano solo questi aspetti più esteriori. Ad esempio non abbiamo mai visto il commissario prendersela fisicamente con un debole e anzi con loro non approfitta mai delta sua massiccia figura e il suo più tetragono sguardo.
Come pure non l'abbiamo mai percepito supino agli ordini dei superiori. Con il giudice Comeliau a volta deve ingollare ordini e disposizioni che non avrebbe mai voluto metter in pratica, ma il suo "obbedisco" non è mai passivo e rinunciatario, anzi è spesso foriero di future ribellioni o di condotte che andranno in direzione inversa rispetto alle direttive.
E anche fuori di Quai des Orfèvres, il commissario non ha mai un litigio serio e duraturo con M.me Maigret. Il marito arrabbiato con la moglie é una situazione d'altronde molto consueta a tutte le latitudini del mondo. Ma Simenon ha costruito la relazione tra i due con un carattere paccioccone di lui e con un comportamento di lei che antepone il marito a qualsiasi altra cosa. Come potrebbero litigare seriamente?
L'indifferenza. E' un'altra caratteristica che non compare mai. Il suo comportamento durante le indagini è sempre improntato alla massima disponibilità ad aprirsi verso l'ambiente del delitto, ad impregnarsi di quell'atmosfera, ad assorbire la mentalità e i valori di quella gente. Così riesce a comprenderli (colpevole compreso) e non sente il bisogno di giudicare.
Quello cui non abbiamo mai assistito è una scena in cui, all'occasione, Maigret si rifiuti di bere o almeno di assaggiare qualche manicaretto. Un Maigret che disdegna un bicchiere di bianco o un boccale di birra, oppure che rifiuta un buon sandwich o meglio un "fricandò all'acetosella", non si trova in nessuna pagina di tutta l'opera (malanni passeggeri a parte!).
E d'altronde un personaggio credibile è di solito composto da pieni e da vuoti, da presenze e da assenze, da luci e da ombre e, carenze e da elementi forti. E questo Simenon lo sapeva bene, anzi benissimo... meglio  e prima di noi. Ma l'avevamo premesso... il nostro era solo una sorta di giorco. (m.t.)