domenica 23 giugno 2019

SIMENON SIMENON. LE MAIGRETIONNAIRE - IL MAIGRETZIONARIO - MAIGRETIONARY



Victime 
« Je connaîtrai l'assassin quand je connaîtrai bien la victime. » (Monsieur Gallet, décédé) 

Vittima 
« Conoscerò l’assassino quando conoscerò bene la vittima. » (Il defunto signor Gallet) 

Victim 
I'll know the murderer when I know the victim well. (The Late Monsieur Gallet) 



Vocation 
« N'avait-il pas dit une fois qu'il aurait voulu être "raccommodeur de destinées", tant il éprouvait le désir de remettre les gens à leur vraie place » (Un échec de Maigret) 

Vocazione 
« Una volta non aveva detto che avrebbe voluto essere un « accomodatore dei destini », tanto provava il desiderio di rimettere la gente al proprio giusto posto » (Uno scacco di Maigret) 
Vocation 
Didn't he say once that he wanted to be a “mender of destiniesso much he felt the desire to put people back in their right place”(Maigret's Failure) 



Whisky  
« Maigret ne s'en était pas trop mal tiré jusqu'ici et il s'offrit en récompense une gorgée de whisky. » (Maigret et le fantôme) 

Whisky  
«Maigret non era andato troppo male finora e si concesse in ricompensa un sorsata di whisky.» 

Whisky  
Maigret hadn’t done too badly so far and he granted himself as a reward a sip of whisky. (Maigret and the Ghost) 



• Ainsi se termine cette série du « Maigretionnaire ». Dimanche prochain, nous vous proposerons une nouvelle rubrique, dont nous vous laissons la surprise… 

 Così finisce questa serie del « Maigretzionario ». Domenica prossima, vi proporremo una nuova rubrica, ma non vi sveliamo di più per lasciarvi un po’ della sorpresa... 

 This is the end of this “Maigretionary” series. Next Sunday we’ll propose a new column, of which we leave you the surprise… 

sabato 22 giugno 2019

SIMENON SIMENON. IL Y A CINQUANTE ANS…

Que faisait Simenon en 1969 ? 

SIMENON SIMENON. CINQUANT’ANNI FA… 
Cosa stava facendo Simenon nel 1969? 
SIMENON SIMENON. FIFTY YEARS AGO… 
What was Simenon doing in 1969? 


Premiers pas sur la Lune. Festival de Woodstock. Richard Nixon devient président des Etats-Unis, et Georges Pompidou de la France. Golda Meir premier ministre d’Israël et Yasser Arafat président de l’OLP. Samuel Beckett reçoit le prix Nobel de littérature. L’Organisation internationale du travail reçoit le prix Nobel de la paix. Décès de Judy Garland, Boris Karloff, Sharon Tate, Ernest Ansermet, Joseph Kosma, Jack Kerouac. Georges Perec publie La Disparition. Au festival de Cannes, Jean-Louis Trintignant reçoit le prix d’interprétation masculine pour Z, de Costa-Gavras. A Prague, l’étudiant Jan Palach s'immole par le feu pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'Union soviétiqueEddy Merckx remporte le Tour de France. Sortie des films Butch Cassidy et le KidLa Sirène du MississipiLes Géants de l'Ouest, Satyricon, Le Clan des SiciliensCent dollars pour un shérifPremier vol du Concorde. Création d’Arpanet, ancêtre d'Internet. Le pape Paul VI est en visite à l’ONU à Genève. Joe Dassin chante Les Champs-Elysées, Johnny Hallyday Que je t'aime, les Beatles Come togetherFranck Sinatra My Way. A Washington, grande manifestation contre la guerre du Vietnam. Emeutes en Irlande du Nord. Les Halles de Paris déménagent à Rungis. Attentat à la bombe à Milan. 
Voici quelques-uns des événements, choisis de façon toute subjective, qui ont marqué l’année 1969. On a beaucoup dit que Simenon écrivait en dehors de l’Histoire. C’est à la fois vrai et faux. C’est vrai dans le sens où sa peinture de l’homme évoque des thèmes qui sont universels et intemporels. C’est faux parce que, malgré tout, on trouve dans certains romans des allusions au contexte socio-historique. Et ce n’est pas parce que Simenon n’a pas voulu faire des romans historiques qu’il se désintéressait des événements du monde, bien au contraire. N’oublions pas qu’il a été journaliste, et qu’il a toujours été très attentif à ce qui se passait autour de lui. Ses reportages, mais aussi ses écrits autobiographiques en témoignent.  
Parmi les événements de sa vie personnelle en 1969, Simenon se rend à deux reprises auprès de sa mère malade, et il enregistre six émissions pour la radio belge, lors desquelles il est interviewé, entre autres, par Henri Guillemin, Bernard de Fallois et Gilbert Sigaux. Il y a cinq ans que Denyse a quitté définitivement Epalinges, et que Georges a trouvé un certain réconfort auprès de Teresa. Son dernier fils, Pierre, a 10 ans. Ses aînés, Marc (30 ans), John (20 ans) font leur chemin dans la vie, et Marie-Jo, 16 ans, lui cause bien du souci (« [elle] me tracasse de plus en plus et […] j’ai l’impression qu’elle est devenue le maillon faible de la famille », note Simenon dans ses Mémoires intimes). En juillet, alors qu’il passe des vacances en famille à la Baule, il suit l’événement peut-être le plus impressionnant de cette année 1969 : « Peu après minuit […] des êtres comme nous, vont marcher sur la Lune et la télévision […] va nous les montrer dès l’instant où ils descendront de leur engin, étrangement harnachés. […] A minuit, impatient, je décide de me raser et de m’habiller. […] Quand les images spatiales commencent à apparaître, je téléphone au maître d’hôtel de nous monter une bouteille de champagne. » 
En 1969, Simenon écrit trois romans : Maigret et le tueur, Novembre et Maigret et le marchand de vin. Les deux romans Maigret sont très proches dans leur thématique, qui est celle du questionnement sur la responsabilité des criminels, un thème qui est devenu lancinant dans l’œuvre de Simenon des dernières années, et particulièrement dans la saga maigretienne. Notons, pour étayer ce que nous disions à propos des rapports de Simenon à l’Histoire, qu’on trouve, dans Maigret et le marchand de vin, plusieurs allusions au monde contemporain de la rédaction : dans les bureaux de Chabut avenue de l'Opéra, il y a des ordinateurs ; Anne-Marie, la secrétaire, porte une minijupe ; il y a une évocation du transfert des Halles à Rungis.  
Quant au roman Novembre, il fait partie de ces romans qui sont très peu étudiés par la critique simenonienne, et c’est bien dommage, car c’est un roman très fort, avec un personnage principal qui est un des plus beaux portraits de femme que Simenon ait tracés, et qui suffirait à lui seul pour démentir les accusations de misogynie qu’on a parfois portées contre le romancier… 

Murielle Wenger