giovedì 12 novembre 2020

SIMENON SIMENON. SOUVENIRS D'EPALINGES…

 Simenon Story 

SOUVENIRS D'EPALINGES…

Un romancier dans une maison trop grande 

SIMENON SIMENON. RICORDI DI EPALINGES… 
Un romanziere in una casa troppo grande 
SIMENON SIMENON. MEMORIES OF EPALINGES... 
A novelist in a house too big 



20 dicembre 2016 - Le 19 décembre 1963, Simenon quitte Echandens pour Epalinges. C'est au moins sa trentième demeure, la trentième fois qu'il essaie de se stabiliser, de se sentir chez lui. Cette fois, il ne s'est pas contenté de louer un appartement ou une villa, mais il a décidé de construire lui-même le nid.  
Cette décision n'intervient pas au hasard: Simenon est en train de sortir d'une crise, qu'il a couchée sur le papier des cahiers de Quand j'étais vieux. En date du 10 février 1962, il écrit: "Nous venons de décider, tout à coup, en quelques heures, D. et moi, non seulement de quitter Echandens, mais de faire bâtir – une idée qui m'a souvent tenté au cours de ma vie. […] Une maison à neuf, du haut en bas, faite pour nous, conçue pour nous, pour notre vie et celle de nos enfants. J'en suis très excité […], je n'écarterais pas l'idée que toute cette fermentation de douze à dix-huit mois qui doit se refléter dans ces cahiers avait pour cause profonde ce besoin inconscient de renouvellement." Le romancier, qui approche de ses 59 ans, et qui a déjà vécu les premiers signes d'alerte qui vont déchirer son couple, voit probablement dans ce "renouvellement" un remède possible à ses problèmes… Et, comme chaque fois, il succombe à l'excitation du changement, lui qui n'a jamais réussi à rester en place bien longtemps, en fuite perpétuelle d'on ne sait trop quoi, peut-être de lui-même… 
Cependant, pendant toute la phase de construction, une sorte de sonnette d'alarme retentit en lui: il pense souvent à un proverbe chinois, qui dit que "quand la maison est bâtie, le malheur y entre". Pourtant, c'est lui qui l'a voulue telle qu'elle est, démesurée, fonctionnelle et moderne. Et on ne peut que s'en étonner, quand on connaît son amour pour les maisons qui ont un passé, un odeur, le souvenir de ceux qui y ont vécu… Plus tard, il dira que c'est sa femme qui avait la folie des grandeurs, et que l'immensité se justifiait par la nécessité que chacun des habitants ait son propre espace de vie. Mais, comme l'écrit Pierre Assouline, la maison est bien "son propre reflet, […] conçue sous le signe de l'excès […], pour ce maniaque de l'ordre et de l'organisation".  
Trop fonctionnelle, sans âme, cette maison, que certains appelaient le "bunker" ? Dans tous les cas, elle ne sera jamais le nid que Simenon espérait: sa femme n'y vivra quasiment pas, passant la plupart de son temps en clinique, avant de quitter définitivement les lieux. Les enfants, eux aussi, devenus grands, seront attirés sous d'autres cieux. Epalinges aura tout de même servi de lieu d'écriture jusqu'en 1972, lorsque, avec l'échec du dernier roman que Simenon n'arrivera pas à rédiger, il décide d'abandonner Epalinges, car ce lieu utilitaire, conçu pour un romancier, avec des locaux insonorisés qui devaient lui permettre de s'isoler pour se consacrer à l'écriture, n'a plus de raison d'être puisqu'il n'écrit plus… A la fin octobre, il s'installe dans un appartement en ville de Lausanne. Il aura passé près de neuf ans à Epalinges, le temps d'écrire 14 "romans durs" et 13 Maigret 
Cette maison où il a fait semblant d'être heureux, posant fièrement devant elle pour les photographes, quels souvenirs en garde-t-il ? Il est frappant de constater qu'avec le temps, alors que ses souvenirs d'enfance et de jeunesse sont souvent lumineux, ceux d'Epalinges sont loin d'être positifs, si l'on en croit ces quelques extraits choisis dans ses Dictées 
"Avant Epalinges, j'ai eu vingt-neuf maisons, dans différents pays, et le processus a été à peu près le même pour chacune d'elles. Tout à coup, je me sentais étranger entre des murs qui, la veille, m'étaient encore familiers et qui constituaient en quelque sorte un refuge. Or, ces murs-là, je cessais de les reconnaître. […] je n'avais de cesse que de m'en aller, pour ne pas dire de m'enfuir." (Un homme comme un autre. 13 février 1973) 
"Quand il n'est plus resté qu'un de mes enfants avec moi, les autres s'étaient envolés tour à tour vers leur propre destin, cette grande baraque d'Epalinges que j'avais conçue pourtant avec beaucoup d'amour m'a pesé sur le dos" (Vent du nord, vent du sud, 2 février 1975) 
"lorsque j'ai fait construire ma maison d'Epalinges, j'ai cédé à cette erreur des vues panoramiques. Les fenêtres sont immenses. […] C'était une curiosité à montrer à mes visiteurs, mais, après très peu de jours, je ne regardais plus. De même, dans un grand terrain, j'ai voulu semer à un prix exorbitant du gazon anglais. C'était souple et doux sous les pieds. Je pourrais compter le nombre de fois en dix ans, où je m'y suis promené." (Point-Virgule, 18 août 1977) 
"Comme j'allais fréquemment jouer au golf au-dessus de Lausanne, à Epalinges, je décidai d'y faire construire, près de ce golf, une maison avec tous les perfectionnements techniques que j'avais appris en Amérique. […] Il n'y avait pas moins de cinq bureaux, de vingt et un téléphones, de neuf salles de bain. J'en rougis encore, ou plutôt j'ai un peu pitié de moi." (Destinées, 17 octobre 1979) 
En lisant ces lignes, on se dit que finalement, il n'y a pas tellement de regrets à avoir, aujourd'hui que la maison a succombé sous les engins de démolition. Les images qu'il en reste sont finalement plus importantes pour le simenophile que les murs eux-mêmes… 

Murielle Wenger

mercoledì 11 novembre 2020

SIMENON SIMENON. UN ARTISAN AU CLAVIER

 post storici / billets historiques / historical posts 

UN ARTISAN AU CLAVIER

Simenon, son style et sa machine à écrire 

SIMENON SIMENON. UN ARTIGIANO ALLA TASTIERA 
Simenon, il suo stile e la sua macchina da scrivere 
SIMENON SIMENON. A CRAFTSMAN AT THE KEYBOARD 
Simenon, his style and his typewriter 


15 novembre 2016 - Simenon l'a dit et répété souvent: il se considérait non comme un homme de lettres, mais comme un romancier, dans le sens où il envisageait son métier comme celui d'un artisan. C'est pourquoi la période où il écrivait sous pseudonymes lui a été nécessaire, parce qu'elle lui permis d'apprendre à écrire, comme un ouvrier commence par apprendre à maîtriser ses outils. Les outils de Simenon, c'est la langue, un style qu'il apprend à faire sien, mais aussi son clavier de machine à écrire. Et ce n'est sans doute pas pour rien qu'une grande partie de ses romans ont été écrits sur un clavier et pas sur papier. Parce que le rythme de la frappe lui permet de donner un rythme aussi au récit. Il s'en est expliqué à plusieurs reprises. Par exemple, dans la conférence qu'il a donnée le 20 novembre 1945 à l'Institut français de New York, Le Romancier. Voici d'abord ce qu'il dit sur le métier du romancier: "il existe ce que j'appellerais le romancier pur, l'homme qui bâtit des romans comme d'autres sculptent la pierre ou peignent des tableaux"; "je ne suis qu'un ouvrier des lettres"; "raconter une histoire […] avec l'application de l'ébéniste à son établi"; puis il explique comment il écrit un roman, il détaille les étapes, telles qu'il les a décrites plusieurs fois: se mettre en état de grâce, "une sorte de fuite de la vie réelle", se mettre en transe, retrouver un souvenir, jusqu'à que le déclic se produise, puis mettre des personnages "dans une situation telle qu'ils soient forcés d'aller jusqu'au bout d'eux-mêmes", puis "laisser vivre ces personnages" selon leur logique propre; quelques noms jetés sur un bout de papier, l'âge des personnages, un plan des lieux de l'action; enfin, avant de se jeter dans la rédaction proprement dite, il fait un dernier préparatif: "Il reste une formalité, un travail plutôt auquel je vais me livrer avec amour: nettoyer ma machine à écrire jusque dans ses plus petits rouages, la huiler, l'orner d'un ruban neuf, la faire belle et rapide comme pour une compétition."  
Comme nous l'avons dit plus haut, la majorité de ses romans ont été écrits à la machine: la production sous pseudonymes d'abord, puis tous les Maigret. Pour les "romans durs", Simenon a d'abord commencé par la machine. Son premier texte important rédigé à la main est un récit autobiographique, Je me souviens, qui est à la base de PedigreeLe premier roman autographe est Trois chambres à Manhattan, peut-être écrit à la main parce qu'il évoque des faits très proches du vécu de l'auteur, et qu'il sentait qu'il devait abolir la distance que le clavier donne par rapport au crayon… Lettre à mon juge, dont l'écriture fut "douloureuse", selon ses biographes (le roman comporte bien des thèmes qui évoquent le vécu du romancier à ce moment-là), est aussi écrit à la main. Il faut attendre ensuite 1948 pour que Simenon s'essaie à une nouvelle méthode: écrire un chapitre au crayon d'abord, puis le lendemain, le retaper à la machine. Il utilisera cette technique de 1948 à 1965. On ne sait pas trop ce qui l'a poussé à cette façon de faire, ses explications sur le sujet n'étant pas toujours très claires…  
Ce qui est sûr, c'est qu'il abandonne définitivement cette méthode double, revenant à la machine pour ses romans (il écrira bien plus tard ses Mémoires intimes à la main), comme s'il avait besoin de retrouver le rythme de la machine, si différent de celui de l'écriture au crayon. Sentait-il que la frappe sur le clavier s'harmonisait mieux avec sa façon d'écrire, avec son style d'écriture ? Comme il le déclare à André Parinaud: "J'ai besoin d'un contact matériel. Je suis un artisan. J'ai la sensation, devant ma machine, de peindre ou de sculpter. Si je pouvais graver mes romans dans la pierre ou l'acier, je serais encore plus heureux. […] J'ai besoin de la machine pour sentir s'il y a vie ou non. […] Lorsque j'écrivais à la main, à mes débuts, j'ai toujours considéré, comme disait Colette, que je faisais "trop littéraire". […] On a forcément tendance à être littéraire, et, à cause d'un trop grand souci de la forme, à perdre le rythme. C'est ça qui est grave, car j'attache une grande importance au rythme. Lorsque votre machine est en route, elle vous entraîne. Vous êtes obligé de suivre. Vous ne pouvez pas vous arrêter pour relire la dernière phrase, pour raturer, et vous allez de l'avant, quitte à faire plus tard les corrections indispensables." 
On voit bien là comment l'artisan des lettres fait naître le roman en forgeant le texte à coup de frappes sur les touches de son clavier…  

Murielle Wenger 

martedì 10 novembre 2020

SIMENON SIMENON. MAIGRET SCRITTO PER DOVERE O PER DILETTO?

  Maigret raccontato da Simenon-Simenon/ Maigret raconté par Simenon-Simenon/ Maigret related by Simenon-Simenon  

MAIGRET SCRITTO PER DOVERE O PER DILETTO?


28 febbraio 2014 - "...Non scriverò dei Maigret per far soldi subito e a tutti i costi. Continuerò tranquillamente secondo la mia ispirazione un'opera che ho iniziato 25 anni fa', con fede, e pur se ci sono dei 'bassi' momentanei, saranno compensati da 'alti', per me come per il mio editore. Non chiedo di partire a razzo. Io non produco né del sapone, né del dentifricio..." (lettera a Sven Nielsen -maggio 1948).
Così si esprimeva Simenon a proposito dei suoi Maigret, quando a quarantacinque anni, ormai stabilito negli Usa, era un romanziere maturo e di successo. E polemizzava anche con il suo editore di allora che in qualche modo avrebbe voluto una sorta di "assicurazione", cioè un certo di numero di Maigret... merce sicura che si vendeva senza problema, a fronte della pubblicazione dei romans-durs che comunque all'inizio non raggiungevano i livelli di diffusione dei Maigret.
Simenon, ovviamente non ci sta, nemmeno con quel Nielsen, proprietario di Presses de La Cité, che non solo è diventato il suo editore esclusivo, (per il quale aveva lasciato Gallimard), ma che considera ormai quasi un amico, oltre che un assiduo compagno di lavoro.
"...Non comprate una merce deperibile - spiega il romanziere all'editore - merce che deve essere smaltita in qualche settimana, ma diritti da sfruttare, un capitale intellettuale che vale almeno come uno economico...".
Già perchè qui entrano in ballo due questioni.
La prima riguarda Simenon. Pur difendendo a spada tratta i Maigret, in cuor suo non è poi così contento che, commercialmente, i romanzi del commissario che lui scrive, per così dire, con la mano sinistra, vendano di più dei romans-durs. Quei romanzi che invece gli richiedono una settimana dieci giorni di état-de-romans, lo obbligano ad entrare nella pelle del protagonista e gli costano ognuno sei/sette chilogrammi di dimagrimento (un esperimento fatto con Boule, pesando ogni giorni i suoi vestiti grondanti di sudore, prima e dopo la seduta di scrittura).
La seconda riguarda i suoi editori (da Fayard, a Gallimard) che hanno sempre visto Maigret come una gallina dalle uova d'oro e hanno sempre spinto perchè Simenon gliene assicurasse un certo numero di titoli. Questa spinta a scriverli, non perchè avessero un valore in sé, ma solo perché rendevano bene, era una cosa che mandava in bestia il romanziere.
E a nostro modesto avviso anche a ragione. Infatti, dalla metà degli anni quaranta, i romanzi di Maigret crescono letterariamente, approfondiscono le tematiche, i personaggi diventano più complessi e le implicazioni psicologiche acquisiscono maggiore rilevanza. Insomma pur rimanendo letteratura sostanzialmente di genere, pur essendo un seriale, e quindi dovendo rispondere a determinati requisiti, lo spessore delle inchieste di Maigret si avvicina sempre più a quello dei romans.
E se negli anni '30 Simenon vedeva Maigret solo come un mezzo intermedio (semi-letteratura) per raggiungere lo status di romanziere (i romans-durs), con il passare de tempo questo suo atteggiamente evidentemente cambia. E arriva forse a considerare il commissario quasi un compagno di vita, più che un alter-ego letterario.
Tanto che, in età avanzata, Simenon esprime dei rimpianti "... sento dei rimorsi per aver completamente lasciato perdere Maigret, dopo 'Maigret e M. Charles'. E' un po' come lasciare un amico senza stringergli la mano - scrive il romanziere in uno dei suoi Dictée nel 1973 - Tra un autore e i suoi personaggi si creano dei legami affettivi, a maggior ragione se la loro collaborazione si protrae per quarant'anni...".
Insomma dovere o diletto?.
Simenon per buona parte della vita è stato decisamente sensibile alle agiatezze di un'esistenza senza problemi. E sapeva bene che gran parte della sua ricchezza giungeva prima e di più dai Maigret che non dai romans. E il successo commerciale del commissario, da questo punto di vista, non pteva che fargli piacere. Ma probabilmente questa non poteva essere la sua posizione pubblica... soprattutto per uno che ambiva (e non a torto) al premio Nobel... insomma le velleità letterarie avrebbe dovuto essere prioritarie.
Ma non tutto era calcolo. Come Simenon dichiarò nel '75 a Francis Lacassin, riferendsi a Maigret "... E' uno dei rari, se non l'unico personaggio che ho creato, il quale ha dei tratti in comune con me stesso. Tutti gli altri, per lo più, sono del tutto differenti da me...".

lunedì 9 novembre 2020

SIMENON SIMENON. QUANTO E' DIVERSO IL MAIGRET DEI ROMANZI DA QUELLO DEI RACCONTI?

  post storici / billets historiques / historical posts 


QUANTO E' DIVERSO IL MAIGRET DEI ROMANZI DA QUELLO DEI RACCONTI?


23 aprile 2015 - Dal momento che le ultime uscite delle inchieste di Maigret sono state delle raccolte di racconti, si è suscitato un certo dibattito sulla differenza di scrittura e d'impostazione tra racconti e romanzi. Ad esempio nei primi il personaggio del commissario è stato a volte giudicato diverso, più operativo rispetto a quello più riflessivo dei romanzi. La stessa struttura dell'inchiesta nei racconti è più tradizionale (giallisticamente parlando) e la storia si concentra di più sulla "macchinetta-gialla": reato-indagine-caccia al sospettato-interrogatori-confessione finale. Insomma nel pubblico dei lettori è implicita, e a volte esplicita, una certa delusione nel ritrovare un Maigret che per certi versi somiglia di più ad uno Sherlock Holmes, attento più alle prove materiali e ai riscontri scientifici, che non al solito commissario,dedito all'intuizione o all'indagine psicologica. E da alcune parti si lamenta anche il minor peso dato alle atmosfere e a quei momenti di sosta in cui il commissario entra in un brasserie, o passa la domenica a Meung-sur-Loire oppure segue le proprie rilfessioni, fumando la pipa sulla piattaforma esterna dell'autobus che lo porta a Quai des Orfèvres.
Scartiamo il fattore tempo. Simenon ha infatti scritto i suoi racconti in un arco di anni che vanno dal 1936 al 1950 e quindi un periodo troppo ampio per poter incidere in un modo univoco nella differenza con i romanzi.
Per quello che ci riguarda invece daremmo maggior peso alla diversa tipologia di scrittura che impone un racconto rispetto al romanzo. E' fin troppo ovvio e intuitivo che nel primo tutto va concentrato in pochissime decine di pagine, mentre nell'altro la scrittura può godere di un respiro più ampio e una più libera scelta degli elementi da utilizzare per raccontare la storia.
Sappiamo che uno dei "valori" delle inchieste del commissario simenoniano è la marginalizzazione dell'indagine vera e propria e il maggior interesse al contorno, ai personaggi, alle loro storie, ai loro comportamenti, alle analisi psicologiche...
Nei più ristretti ambiti del racconto, l'inchiesta acquisisce uno spazio di maggior rilievo e i protagonisti, per quanto ben tratteggiati e inquadrati (ricordiamo la bravura di Simenon nel descrivere individui e situazioni, utilizzando pochi termini e con una sintesi mai frettolosa né arida), rimangono talvolta in secondo piano. Insomma sono le regole del gioco. Nel racconto c'è minor spazio per fronzoli e digressioni e soprattutto nel racconto poliziesco dove comunque deve funzionare quella macchinetta-gialla di cui parlavamo sopra, l'inchiesta deve obbligatoriamente avere un inizio, uno svolgimento e una fine.
Il problema è quindi lo spazio e lo era anche per un mago della sintesi e dell'asciuttezza narrativa come Simenon.
E anzi, dobbiamo dire che in questi racconti comunque si respira un'atmosfera analoga a quella dei romanzi, i personaggi conservano i tratti fondamentali e le situazioni sono quelle classiche cui i romanzi ci hanno abituato. Comunque qualche taglio, alcune cesure, certe scorciatoie narrative sono inevitabili, e sono ovviamente riscontrabili, ma a nostro avviso questo è un'ulteriore conferma delle capacità simenoniane: condensare in venti pagine quello che siamo abituati a leggere in oltre cento. Non è un procedura affatto semplice, né facile, ve lo assicuriamo. Anche se poi il racconto non può essere la stessa cosa del romanzo e le differenze comunque si avvertono.
Già di per sè il racconto è un banco di prova di non poco conto per uno scrittore, ma lo è ancor di più se siamo nell'ambito di una serie che siamo abituati a leggere in romanz.
Se a tutto questo aggiungiamo che nel corso del tempo (è non è una valutazioni solo nostra) i Maigret per spessore psicologico, temi trattati, presentazione di personaggi e scrittura si sono avvicinati in modo sensibile ai romans-durs... si può capire come poi ridurre tutto a poche pagine fosse un 'impresa che aveva il suo prezzo anche per uno come Simenon.

 

domenica 8 novembre 2020

SIMENON SIMENON. LA VITA CITTADINA DI UN COMMISSARIO DALL'ARIA CAMPAGNOLA

  Maigret raccontato da Simenon-Simenon/ Maigret raconté par Simenon-Simenon/ Maigret related by Simenon-Simenon  

LA VITA CITTADINA DI UN COMMISSARIO DALL'ARIA CAMPAGNOLA

Maigret lavora nella metropoli, ma le origini sono nella campagna e la "retraite" sarà anch'essa campagnola

SIMENON SIMENON. LA VIE CITADINE D'UN COMMISSAIRE D'ORIGINE CAMPAGNARDE
Maigret travaille dans la métropole, mais ses racines sont en campagne et sa retraite sera aussi rurale
SIMENON SIMENON. THE CITY LIFE OF A CHIEF INSPECTOR OF COUNTRY ORIGIN
Maigret works in the metropolis, but his roots are in the country and his retirement will also be rural
21 giugno 2019 - Maigret è un po’ grossolano? Grosso di sicuro, anzi massiccio, come lo definisce il suo autore. In realtà grossolano significa anche rozzo, sgradevole, non educato… Insomma una serie di caratteristiche che mal si attagliano al nostro commissario, anche se è tendenzialmente taciturno, un po’ scontroso, a volte brusco nei modi, talora a disagio in certi ambienti, come un elefante in una cristalleria.
Ma questo deriva dalle sue origini “contadine”?
Beh, allora va precisato che Maigret, nella biografia che ci viene presentata da Simenon, è nato sì in campagna, nell’Allier. Ma era figlio dell’amministratore del Castello di Saint-Fiacre, con annessi tremila ettari e ventisei fattorie. E questo significa che era cresciuto in confidenza con la campagna e con la natura, animali compresi, e che i suoi primi compagni di gioco erano stati figli di contadini, allevatori, fattori. Quindi la dimensione della campagna, il gusto per le cose semplici, i modi spicci e un po’ sempliciotti non gli erano certo estranei. Ad otto anni gli muore la madre, a diciott’anni s’iscrive alla facoltà di medicina, ma la morte del padre lo costringe a lasciare gli studi. Si trasferisce nella capitale dove cercando cercando trova lavoro nella polizia parigina. Inizia la sua carriera come agente ciclista, poi passerà segretario alle dipendenze di un commissario di quartiere e quindi verrà il trasferimento a Quai des Orfèvres.
Il passo è fatto. Jules Maigret è diventato un cittadino. E lo sarà sempre di più. Certo alcune delle sue inchieste lo riporteranno qualche volta in provincia, ma il suo habitat naturale sarà la città, o meglio una metropoli, e, visto che parliamo della Parigi dei primi decenni del secolo, anche molto cosmopolita. Il suo lavoro lo porta a contatto con tutti gli ambienti, e quindi dalle classi agiate e ambienti esclusivi, alla borghesia ma anche agli operai, ai battellieri che vivevano sulle peniche nei canali… Insomma deve abituarsi a trattare con tutti, e la sua anima semplice e la sua ascendenza campagnola a tratti torna in superficie.
Ma è sposato, vive, in una zona centrale di Parigi, città che man mano inizia a conoscere come le sue tasche. E’ un parigino ormai acquisito potremmo dire abituato ai ritmi e alle abitudini cittadine. La sua natura campagnola esce un po’ allo scoperto quando si tratta di mangiare: piatti semplici e un po’ pesanti sono i suoi preferiti, come pure il vino semplice (niente sofisticate cuvèe dei vini francesi), un bianco sfuso, la birra, ma anche qualche alcolico fatto in casa come la prunella che la sorella della moglie manda dall’Alsazia.  Anche il fatto di non prestare quasi attenzione all’abbigliamento denota una certa caratteristica campagnola e se non fosse per M.me Louise, certo non sarebbe ordinato e dignitoso come si conviene ad un commissario della polizia giudiziaria.
Maigret è nell’animo un campagnolo. La riprova? Leggete le inchieste che lo portano al sud, sulla costa e vicino al mare. E’ il caso di dire che è un pesce fuor d’acqua. Guarda quasi con stupore, come fossero alieni le persone in spiaggia, in costume, oppure gli uomini che passeggiano per le vie in calzoni corti, magliette a mezze maniche e sandali. E lui invece, imperterrito, con  giacca, bretelle e scarpe come a Parigi. E’ vero che si trova lì per lavoro, ma non riesce ad amalgamarsi con quella gente. Unica concessione, un leggero cappello di paglia contro il sole cocente.
E infine, quando si tratta di pensare ad una casa per i weekend (che poi diverrà la sua casa da pensionato), la scelta cade molto lontano dal mare, ma non dall’acqua. Meung-sur-Loire, nella campagna a sud di Parigi, si appoggia al fiume, ma tra il fiume e il mare per il commissario c’è una bella differenza. Maigret riscopre a poco a poco il piacere di coltivare un orto: zappettare, innaffiare, potare, o di pescare, oppure di giocare a carte di pomeriggio nel piccolo bar del paese… Insomma torna ad immergersi in una dimensione campagnola, prima solo per i weekend (ed è la moglie a guidare l’utilitaria che hanno acquistato), poi, una volta scattata la famosa “retraite”, come sistemazione stabile, ma…. Ma il suo appartamento di Boulevard Richard Lenoire non è stato venduto, né affittato… è lì pronto ad accoglierlo quando qualche inchiesta lo dovesse chiamare a Parigi o qualche nostalgia cittadina dovesse farsi sentire! (m.t.) 

sabato 7 novembre 2020

SIMENON SIMENON. UN ROMANCIER ET SES AMIS

  post storici / billets historiques / historical posts 

UN ROMANCIER ET SES AMIS

Ce que Simenon pensait de l'amitié, d'après ce qu'il en a écrit 

SIMENON SIMENON. UN ROMANZIERE ED I SUOI AMICI 
Ciò che Simenon pensava dell'amicizia, da ciò che ne ha scritto 
SIMENON SIMENON. A NOVELIST AND HIS FRIENDS 
What Simenon thought about friendship, according to what he wrote about it


24 aprile 2018 - Simenon, l'homme, a-t-il eu des amis ? La question mérite d'être posée, parce que le romancier s'est exprimé plusieurs fois, dans ses écrits, sur ce thème, et ce qu'il en dit incite à la réflexion. Bien entendu, tout dépend du sens que l'on donne au mot "ami", et à quel niveau on place l'amitié; un ami est-il quelqu'un dont on apprécie la fréquentation, plus ou moins ponctuelle ? Un ami est-il une simple relation mondaine, ou un confident ? 
Sans aucun doute, Simenon a croisé beaucoup de gens pendant sa vie, il a noué des relations plus ou moins étroites avec certains, mais pensait-il à eux comme à des amis ? Parmi les plus connues de ces relations, Michel Simon, Jean Gabin, Marcel Pagnol, Fellini, Gilbert Sigaux, André Gide, Raimu, Chaplin, est-ce que dans son for intérieur, Simenon les considérait comme des amis, des personnes avec qui il se sentait en connivence ? Se pencher sur ses écrits peut nous aider à, sinon répondre, du moins avoir quelques pistes de réponses. 
Dans son texte Quand j'étais vieux, Simenon écrit cette phrase qu'on pourrait méditer: "amitié ? Ce mot, pour moi, ne veut rien dire." Quelques lignes plus haut, il avait cependant écrit: "Je suis un des hommes les moins seuls, les moins capables de vivre seuls." Puis, un peu plus loin, il dit: "Je pense qu'on ne peut former un couple et avoir de vrais amis. La preuve, c'est que les plus solides amitiés sont celles de la guerre ou de la grande misère – où il n'y a pas de femmes." Plus tard encore, toujours dans le même texte, il redit encore "je n'ai pas de vrais amis. J'ai une femme. Je pense qu'il faut choisir. Ou, plutôt, que l'on est du type ami ou du type couple." L'impression que tout cela donne, c'est que le romancier considérait que la solitude ne pouvait se combattre qu'en formant un couple, voire une famille, et que les véritables liens ne pouvaient se créer que dans ce cercle-là, comme si l'amitié était à placer plutôt au niveau d'une certaine complicité, dans le sens de vivre certains événements ensemble, avec sans doute du plaisir, mais dans une relation qui restait finalement assez superficielle.  
Ces phrases, dans Un homme comme un autre, sont particulièrement éclairantes: "depuis mon enfance, je n'ai pas eu d'amis. A l'école primaire, certes, j'ai eu des camarades de jeux. […] Ce n'est pas de ma part une indifférence vis-à-vis d'autrui, bien au contraire. J'aime les hommes. J'ai passé ma vie à essayer de les comprendre. Mais de les comprendre vraiment, pas au fil de relations plus ou moins lâches. A mes yeux, l'amitié aurait été quelque chose de grave, de solide, et non ces liens superficiels qui naissent et meurent dans les milieux littéraires. […] Timidité ? L'explication ne me paraît pas la bonne. En somme, je crois que l'homme qui aime vraiment la femme est presque fatalement un homme sans amis. […] Je rêvais du couple, seule union dans laquelle j'avais envie, parfois une envie douloureuse, de me fondre. […] Aux diverses époques de ma vie, j'ai rencontré et côtoyés des gens que j'ai beaucoup aimés mais qui, par la suite, se sont trouvés entraînés loin de moi. Peut-on parler d'amis ? […] Au fond, […] j'ai toujours été un homme seul." 
Cette "quête douloureuse" de la fusion entre deux êtres n'explique-t-elle pas beaucoup de choses sur le romancier, et sur l'homme ? Est-ce elle qui l'a empêché de jamais ressentir une amitié telle qu'il l'imaginait ? Avait-il placé la barre trop haut ? 
Il ne nous appartient pas de répondre… Mais on nous permettra de faire deux commentaires. D'abord, dans ses interviews, ses déclarations, ses lettres, et même ses dictées, Simenon utilisait malgré tout le mot "ami" en parlant de ses relations. Est-ce la fameuse pudeur Simenon qui l'empêchait de pouvoir confier à quelqu'un des sentiments d'amitié ? Ou la peur de risquer la déception ? On trouve, dans ses Mémoires intimes, cette phrase: "quant au personnage qui a fini par devenir mon ami"; il s'agit, bien entendu, de Maigret. Un héros à qui Simenon a fini, sinon par s'identifier, du moins lui confier certains de ses questionnements sur la vie. Comme si la créature de papier était devenu le réceptacle de ses confidences, à défaut de pouvoir les faire à ceux qu'il côtoyait, peut-être parce qu'il ne l'a pas osé, mû par on ne sait quelle crainte… Ensuite, Simenon a-t-il réalisé qu'il a trouvé, par-delà sa disparition, des amis en ses lecteurs ? Des admirateurs fervents de son œuvre, mais qui, à l'instar des vrais amis, ne manquent pas de lucidité et cependant d'indulgence pour les défauts de l'homme… 

Murielle Wenger