martedì 27 settembre 2016

SIMENON SIMENON. LES PERLES PERDUES DE LA FIGURANTE

L'étrange histoire d'un roman populaire de Simenon 

SIMENON SIMENON. LE PERLE SMARRITE DELLA COMPARSA 
La strana storia di uno romanzo popolare di Simenon 
SIMENON SIMENON. THE EXTRA'S LOST PEARLS 
The strange story of a popular novel by Simenon 


Tous ceux qui s'intéressent de près à Simenon – et surtout à Maigret – savent que le romancier n'a pas créé son commissaire ex nihilo dans son premier roman signé de son patronyme, Pietr le Letton. Les chercheurs ont en effet montré que Simenon a d'abord fait des essais de personnages, plus ou moins détectives ou policiers, dans de nombreux romans populaires, avant de tenter de cerner de plus près la silhouette de son futur Maigret dans quatre romans, qu'on appelle les "proto-Maigret",  apparaît un commissaire qui commence à ressembler assez furieusement au héros à la pipe. Classés selon l'ordre (présumé) chronologique de rédaction (ils ont été écrits tous les quatre autour de l'automne 1929), ces romans sont: Train de nuit, La figurante (tous les deux signés Christian Brulls, le premier édité en 1930 et le second en 1932, chez Fayard dans la collection "Les maîtres du roman populaire"), puis deux romans signés Georges Sim, La femme rousse (paru en 1933 chez Tallandier dans la collection "Criminels et policiers") et La maison de l'inquiétude (paru en 1932 dans la même collection que le précédent).
Dans Les mémoires de Maigret, le commissaire commence son récit par la rencontre qu'il fit, au Quai des Orfèvres, d'un dénommé Sim, et comment celui-ci passa un moment à discuter avec lui des crimes et des criminels. Maigret lui raconta une affaire dont il s'était occupé, "dans laquelle il était question d'une jeune fille et d'un collier de perles". Quelques mois plus tard, le commissaire trouva sur son bureau, "un petit livre à couverture horriblement illustrée comme on en voit chez les marchands de journaux et entre les mains des midinettes. Cela s'intitulait: «La jeune fille aux perles», et le nom de l'auteur était Georges Sim." En réalité, le roman dont il est question est La figurante, ce dernier titre ayant été préféré par Fayard au titre original de La jeune fille aux perles. Remarquons comment Simenon, par la bouche de Maigret, relève que ce roman racontait déjà une enquête du commissaire, comme si l'auteur considérait qu'il s'agissait là d'un premier essai, une "ébauche de ce qu'il envisage de faire", comme il est dit un peu plus loin dans le texte des Mémoires de Maigret. Simenon lui-même considérait-il ce roman comme un "pré-Maigret" ? Fayard, lui, ne l'entendait pas vraiment de cette oreille, puisque le manuscrit ne fut publié qu'en 1932, et non dans une collection policière, alors que les "vrais" romans Maigret étaient déjà une douzaine à avoir paru… Et pourtant, Simenon avait proposé, comme autre titre de ce roman, Une enquête du commissaire Maigret… Mais rien à faire, la "fille aux perles" disparut pour laisser la place à une simple "figurante", et, qui plus est, dans un récit signé Christian Brulls (et non Georges Sim comme le dit Maigret, alias Simenon, dans ses Mémoires), pseudonyme d'un infatigable fournisseur de romans populaires de tout poil, amours, énigmes et aventures… 
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En effet, le Simenon romancier populaire intéressait déjà les éditeurs à l'étranger, et un des premiers à se manifester fut un Italien, Augusto Foà, directeur de l'Agenzia Letteraria Internazionale. Avant que Simenon ne réserve finalement les droits de traduction de ses œuvres à Mondadori, quelques-uns de ses romans populaires parurent dans des collections dirigées par Foà, ainsi qu'en feuilleton dans des journaux. Dans leur livre Simenon in Italia, Marco Biggio et Andrea Derchi font un recensement de ces parutions, et il s'avère qu'ils confirment ce que Michel Lemoine avait déjà indiqué dans L'autre univers de Simenon: le roman La jeune fille aux perles parut en feuilleton en 1934, sous le titre La ragazza con le perle, par les soins de Foà. Mais, contrairement à de nombreux autres romans populaires de Simenon traduits en italienon n'a pas retrouvé quel était le journal où il fut publié… Une nouvelle disparition de la "fille aux perles"…  
Alors nous faisons appel à tous ceux qui nous lisent, simenoniens, maigretphiles, et collectionneurs: si certains d'entre vous retrouvent la trace de la "ragazza con le perle" dans un journal de 1934, qu'ils nous le fassent savoir… 

Murielle Wenger 

lunedì 26 settembre 2016

SIMENON SIMENON. “THE HAND” IS RAISED AGAIN

Anglophones get both a new book and a play at the same time! 

SIMENON SIMENON“LA MAIN” EST LEVEE A NOUVEAU 
Les Anglophones auront un nouveau roman et une pièce de théâtre à découvrir en même temps ! 
SIMENON SIMENON. INZIA UNA NUOVA "MANO"
Un'altro giro: per gli anglofoni arrivano un nuovo romanzo e, contemporaneamente, un nuovo lavoro teatrale! 

As of October 6th, a unique opportunity opens up for Anglophones who enjoy Georges Simenon’s works. The intense psychological novel, La Main, has spawned some brand new stuff: an English translation and a theatrical adaptation. 
The original novel: ordinary rural lawyer Don and fancy big city adman Ray take their wives to a party where Don spots Ray making love to a beauty he just met moments before. Don, who “had always stayed on the right path,” gets drunk “for the second time in his life” and, on the way home in a blinding blizzard, strands the car in a snowdrift. After a struggle on foot to the house, they discover Ray has disappeared. Pretending to go out in the night to search for “oldest” and “best” friend, Don instead chickens out and holes up in his red barn where he spends hours in thought. As “I killed him repeats over and over in his head, Don evolves from cowardice through guilt to envy to hate and finally to “diffuse joy.” Cooped up with their wives in his snowbound farmhouse for days, Don recognizes as he covets Ray’s wife, Mona, that he does not love his wife, Isabel. For 17 years, he had pretended to be “getting along well” with Isabel, whose “character was to behave perfectly,” but now, with Mona, who was “a true female,” he “yearned” for her “hot animal tenderness.” Things quickly and simultaneously escalate (Don and Mona start making love) and deteriorate (Don and Isabel stop communicating). With his dead mother haunting him, his living father criticizing him, and Isabel pushing him underwater, paranoid Don teeter-totters until Mona “cuts the cord.” Read the book or see the play to find out what happens! 
The second translation: The original French novel in 1968 triggered a relatively quick English translation in 1970, The Man on the Bench in the Barn by Moura Budberg. Now, 36 years later, Penguin presents The Hand in translation by Linda Coverdale. Amazon.uk is offering the work in both paperback (192 pages) and eBook formats. Unfortunately, Amazon.com is not yet listing it, but fortunately, the UK product will be available for USA delivery. At least, the Amazons in France and Italy are on board for the October 6 release date and there may be more sources world-wide. 
The new play: 48 years after La Main and 26 years after the German television movie (Das zweite Leben, written by Uwe Wilhelm and directed by Carlo Rola), The Red Barn premiers at the National Theatre in London, England. Written by David Hare and directed by Robert Icke, it is expected to run until January 17. Adapting the novel to the stage is a tough and tricky undertaking. Both writer and director have to cope with its first-person narration and short four-month time frame. Protagonist Don talks mostly inside his head, spewing a flood of past events, self-interrogations, and future projections. Isabel talks mostly with her eyes and Mona mostly with her body. The scenographer’s challenges include a massive snowstorm in the dead of night, a body at the bottom of a huge slippery rock, an ice-cold, lonely barn in the country, and a “warmer, more intimate” apartment in the city. In any case, the ending will certainly be, as the saying goes, dramatic…. 

David P Simmons

domenica 25 settembre 2016

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SIMENON SIMENON. MAIGRET DISEMBARKS AT ANGLOFONIA
The first Maigret novels translated in English

SIMENON SIMENON. MAIGRET DEBARQUE EN ANGLOPHONIE
Les premiers romans Maigret traduits en anglais 
SIMENON SIMENON. MAIGRET SBARCA NEI PAESI ANGLOFONI
I primi romanzi di Maigret tradotti in inglese





The first Maigret novels had just come out at Fayard when the translation requests arrived from Norway, Italy, Great Britain, USA, Portugal, Denmark and Spain. For the English translations, first served were the Americans: in 1932 the New York publisher Covici released two novels, the same as the first ones at Fayard: Le pendu de Saint-Pholien (The Crime of Inspector Maigret) and Monsieur Gallet, décédé (The Death of Monsieur Gallet).
In 1933 Covici published two other novels, but strange enough, he didn't choose the next ones in Fayard's order of publication (which would have been Le charretier de la Providence and Le chien jaune): he preferred La nuit du carrefour (The Crossroad Murders) and Pietr le Letton (The strange case of Peter the Lett). Meanwhile, still in 1933, in the United Kingdom the publisher Hurst & Blackett released Introducing Inspector Maigret, that included the same two novels as the first published by Covici, and, later on in the same year, Inspector Maigret Investigates, with the other two novels released at Covici.
Simenon made then a short promoting stay in London, as the correspondent of The Central Queensland Herald told on March 16, 1933: "Georges Simenon, the French "Edgar Wallace", who at the age of 30 has more than 300 books to his credit, has been sightseeing in London. [….] His hero, Inspector Maigret, is almost as well known on the Continent as is Sherlock Holmes over here."
In 1934 Covici published another book which included L'ombre chinoise and Le charretier de la Providence (The Shadow in the Courtyard and The Crime at Lock 14). The same two novels were used by Hurst & Blackett in the same year for The Triumph of Inspector Maigret.
But Simenon wasn't so satisfied with Covici and Hurst & Blackett, and he looked for other publishers: in 1939 he transferred the translation rights to the American Harcourt and the British Routledge. And so the anglophones could at last discover Le chien jaune (A Face for a Clue) and La tête d'un homme (A Battle of Nerves), while waiting to read the other Fayard novels. But this is another story… (Murielle Wenger)
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SIMENON SIMENON. UNA STORIA DI COPERTINE
Ma le copertine della prima collana da Mondadori sono veramente identiche a quelle di Fayard ?

SIMENON SIMENON. UNE HISTOIRE DE COUVERTURES
Les couvertures de la première collection chez Mondadori sont-elles vraiment identiques à celles de Fayard ?
SIMENON SIMENON. A STORY ABOUT COVERS
Are the covers of the first Mondadori collection really the same as those of Fayard ?

Nel loro libro Simenon in Italia Marco Biggio e Andrea Derchi dicono che nel 1932, la casa editrice Arnoldo Mondarori acquistò tutti i diritti di pubblicazione in Italia delle opere di Simenon. I primi romanzi tradotti e pubblicati sono, nel settembre 1932, L'ombre chinoise (L'ombra cinese) e Le pendu de Saint-Pholien (Il viaggiatore di terza classe). La nuova collana è prima chiamata "I libri neri", poi "I romanzi polizieschi di Simenon". Quattro romanzi sono pubblicati sotto la prima denominazione, quindi seguono otto volumi sotto la seconda. Le copertine usano le illustrazioni delle uscite originale da Fayard. Biggio e Derchi dicono che le copertine di questi dodici volumi sono del tutto identiche a quelle dei volumi Fayard. Questa affermazione però necessita una piccola correzione: se si paragona le immagini delle copertine italiane a quelle francesi, risulta che nove sono identiche, ma che le tre ultime di Mondadori hanno una diversa illustrazione. Qui la prova:
(m.w./m.t.)

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L'ENIGME DE MAIGRET
Un petit jeu pour les maigretphiles
SIMENON SIMENON. L'ENIGMA DI MAIGRET
Un piccolo gioco per i maigretofili 
SIMENON SIMENON. THE MAIGRET RIDDLE
A little game for the Maigret fans


Enigme no 3

Par de multiples détails, Simenon a rendu son personnage extrêmement vivant, et il l'a souvent montré dans des situations de la vie quotidienne: Maigret suant sous la chaleur, Maigret souffrant d'un rhume, etc. Il est même arrivé au romancier de nous faire savoir que le commissaire a des besoins… naturels… ce qui, vous en conviendrez, n'est pas habituel dans la littérature: pouvez-vous imaginer Agatha Christie en train de nous parler d'Hercule Poirot se rendant aux WC ?!... Simenon, lui, l'a fait… La preuve: "Il avait une demi-heure devant lui et, après un instant passé dans l'urinoir, tout au bout du quai, il poussa la porte du buffet, se dirigea vers une des nombreuses tables". Alors, dans quel roman trouve-t-on cette phrase ? A vous de chercher ! La réponse la semaine prochaine dans ce magazine…


La solution de l'énigme no 2

"Maigret, après avoir bourré sa pipe, retire son veston et exhibe des bretelles mauves que sa femme lui a achetées la semaine précédente. Le commissaire de police sourit à la vue de ces bretelles qui, pour comble, sont en soie, et Maigret se renfrogne." Cette scène, pleine de l'humour subtil de Simenon, se trouve au premier chapitre de Signé Picpus, lorsque Maigret se rend chez la voyante assassinée.