martedì 23 agosto 2016

SIMENON SIMENON. SIMENON: POURQUOI J'ECRIS DES ROMANS COURTS

Les confidences de Simenon sur sa façon d'écrire 

SIMENON SIMENON. SIMENON: PERCHE SCRIVO ROMANZI BREVI 
Le confidenze di Simenon sul suo modo di scrivere  
SIMENON SIMENON. SIMENON: WHY I WRITE SHORT NOVELS 
Simenon's confidences on his way of writing 
Une des choses qui a toujours fasciné à propos de Simenon, c'est sa rapidité d'écriture, ou, pour mieux dire, le temps ramassé qu'il consacrait à l'écriture d'un roman. Il s'en est expliqué souvent dans les interviews qu'il a donnés, mais aussi dans ses textes autobiographiques.  
Par exemple, dans le long échange qu'il a eu avec André Parinaud en 1955, il "décortique" son travail de romancier: "J'écris toujours en une fois chacun de mes chapitres. La seule différence, c'est que le premier chapitre me prend souvent trois heures, les autres, jamais plus de deux heures et demie. […] Quand le premier chapitre est écrit, je commence à prendre confiance. Vers la page 100, c'est-à-dire vers le cinquième ou sixième chapitre, la fatigue intervient, et aussi le fait que mes personnages sont arrivés à un tournant, à un carrefour. Il leur faut choisir. La tension devient presque douloureuse, parce que moi-même j'ai ce choix à faire, cette décision à prendre. Je suis dans la peau de mon héros." 
On peut remarquer comment cette "méthode d'écriture" se rapproche de la "méthode d'enquête" de Maigret, un rapprochement que Simenon relevait lui-même dans l'interview accordée à Roger Stéphane en 1963: "Il faut que je passe par les mêmes angoisses que Maigret, et, comme lui, généralement au cinquième ou sixième chapitre, j'ai ce passage difficile; je me trouve devant trois, quatre, cinq solutions différentes, et je me demande laquelle est la bonne. C'est généralement le jour le plus difficile à passer, celui où la décision va emporter le reste du roman." Le lecteur des Maigret n'aura aucune peine à trouver des exemples de romans où Maigret, à peu près au deux tiers du texte, passe par une phase difficile, lorsque ses décisions vont emporter le succès de l'enquête… 
Mais revenons à la question de la rédaction, et à l'interview de Parinaud, qui demande à Simenon quel temps il lui faut en moyenne pour écrire un livre: "A peu près neuf jours, mes livres comportant en moyenne neuf chapitres. S'ils sont neuf, ce n'est pas parce que j'ai décidé d'«écrire court». […] physiquement, je ne peux pas tenir plus de neuf jours cette sorte de transe, d'état créateur […] il m'est impossible de vivre plus de neuf jours dans la peau d'un autre […] Le roman finit donc quand moi-même je suis à bout." C'est un peu la même chose qu'il disait à Charles-Henri Tauxe, dans la Gazette de Lausanne du 25 juillet 1964: "on a dit que je faisais de la course contre la montre, que j'écrivais vite par coquetterie; en fait j'écris mes romans en dix ou douze jours, parce qu'il est extrêmement difficile et épuisant de vivre longtemps dans un personnage; je n'écris que quelques heures par jour, mais je vis jour et nuit avec mes personnages".  
Cet "état de roman", cette "transe" que le romancier vit à chaque fois qu'il se met à son clavier, il la subit avec une telle intensité que l'on peut bien comprendre qu'il ne peut garder cet état en permanence, et c'est sans doute la raison qui fait qu'il a besoin de moments de repos, de transition entre deux rédactionsDans un interview pour le journal L'Illustré en 1957, il déclare: "Je travaille 59 jours par an: cela fait cinq romans à raison d'une douzaine de jours pour les écrire, corrections comprises. […] Le roman terminé, je redeviens une créature normale, un mari, un père de famille, un rentier." 
Une autre "confession" intéressante est celle que le romancier donne dans Quand j'étais vieux (1960): "pour écrire un roman, il me faut à peu près un mois de calme, sans aucun dérangementsept à huit jours d'écriture, certes, mais pour me mettre en état et me plonger dans mes personnages c'est de plus en plus long. Je ne crois pas que ce soit vieillissement, faiblesse, dessèchement, mais cela tient plutôt à ce que je deviens de plus en plus difficile." On le voit, le "déclic" que Simenon disait se produire au hasard d'une promenade ne semblait pas se faire si facilement, ou alors, il rejetait davantage qu'avant les idées qui lui venaient pour ne garder que les thèmes qu'il avait vraiment envie de traiter…  
Enfinon mentionnera que dans l'entretien avec Roger Stéphane de 1963, le romancier met en avant encore une autre raison sur le fait qu'il écrit des romans courts, et cette fois, on sent chez lui une sorte de "mûrissement", de réflexion plus poussée sur le pourquoi et le comment de son travail: "je crois que le roman, tout comme la tragédie, doit se lire en une soirée. Est-ce que vous imaginez de voir une tragédie de Shakespeare, un acte un soir, le second huit jours après, le troisième et le quatrième quinze jours plus tard ? C'est impensable ! Eh bien ! Je professe que le roman d'aujourd'hui, ce que j'appelle le roman-crise, le roman qui resserre les gens, qui prend toute leur vie en quelques heures, doit être assimilé en quelques heures aussi… Voilà pourquoi mes romans sont courts…" 

Murielle Wenger

lunedì 22 agosto 2016

SIMENON SIMENON. THE INK AND THE WINE FLOWS

On how the young novelist starts runaway production in Paris 

SIMENON SIMENON. LENCRE ET LE VIN COULENT A FLOTS 
Comment le jeune romancier se met à une production galopante à Paris 
SIMENON SIMENON. INCHOSTRO E VINO SCORRONO A FIOTTI
Come il giovane romanziere si dedica a Parigi ad un produzione di gran carriera


Back in Paris, the couple lived in a single room. Cooking was restricted to a hot plate on a windowsill, but at last Simenon was able to work at writing as he intended. He continued with his chain of critical portraits of other current writers and added a series of suggestive stories “conveying the act of lovemaking without writing it” sprinkled with elements of voyeurism and exhibitionism throughout. The production of ”several stories per day” on the average “enabled him to rapidly make money.” But Simenon would have made very slow headway had he not encountered Colette, who woke him up by advising: ”You are too literary… Eliminate everything literary and that will work.” He never forgot that counsel: “I tried to be as simple as possible.
In the beginning, Tigy did her painting and Simenon even helped by framing her canvases, but as his output increased, she abandoned hers. Notably, in a non-translated passage, Assouline describes Tigy’s sacrifice as “pulling herself away from her beloved painting to better assist her husband.” What he earned he quickly spent and he quickly spent what he was going to earn. Assouline sums Simenon’s attitude up in a few words: “Money? He will write even more stories.” For example, Simenon leased more space, furnishing and decorating it lavishly. When he wasn’t pounding his typewriter, only stopping to refresh himself with red wine or watching people come and go,” he was hitting Parisian “restaurants, bars, and nightclubs.” His “preferred part of town” was Montparnasse where he felt “in his element” with Tigy as his guide. 
To float this costly boat between 1924 and 1931, Simenon published about 190 pulp novels under 17 pen names. Their content was all over the block: playfuldramatic, licentious, steamy, crime, detective, adventure, romance, love, comic, and exotic travel. The writer called these distinctly commercial moneymakers novels for secretaries.” As for substance and quality of the works, the writer explained himself as “the provider of a product that had its place in the game of supply and demand.” Although he later swore, “I don’t disown anything I wrote, not even my popular novels,” in private he acknowledged their “absolute banality.” 
To facilitate his now substantial productivity—he averaged “eighty pages a day” and “ten to twenty thousand lines” per novel in a “sunrise to noon” effort every daySimenon took to dictating his novels, drawing from hastily scribbled notes and an illustrated Larousse atlas. Thus, he hired a secretary and soon expanded his team with a housekeeper. This latter woman became “a key character in his life” and “a unique, privileged witness to all his phases.” Simenon immediately nicknamed her Bouleprobably in (prophetic) reference to her chubbiness. ‘Ball’ is the most common English translation, and her rounded body pleased Simenon regularly throughout his life. On the other hand, there is speculation Boule was his way to avoid Henriette, her real name, because of his uncomfortable issues with his mother. In any case, by 1925, complete with a chauffeur, the “Simenon Organization” was up and running well. 

David P Simmons

domenica 21 agosto 2016

SIMENON SIMENON. PARIGI ANNI '30, DUE COPPIE: JULES E LOUISE / GEORGES E TIGY

Il creatore e la sua consorte, l'eroe letterario e la moglie. Analogie e curiosità.

SIMENON SIMENON. PARIS, ANNEES '30, DEUX COUPLES: JULES ET LOUISE / GEORGES ET TIGY
Le créateur et son épouse, le héros littéraire et sa femme. Analogies et curiosités.
SIMENON SIMENON. PARIS, THE THIRTIES, DEUX COUPLES: JULES ET LOUISE / GEORGES ET TIGY
The creator and his wife, the literary hero and his wife. Analogies and curiosities.



Questi giochi e meglio questi accoppiamenti fanno parte di quelle strane visioni che in un dopopranzo sonnnolento di un pomeriggio d'agosto affiorano e poi sbiadiscono in quel torpore che ti avvolge lì, in una poltroncina di vimini, nell'angolo più ombreggiato e più ventilato del terrazzo. Le gambe allungate, la pipa tra i denti per abitudine, i suoi sbuffi che si mischiano con le tue fantasie. E pare di vedere, tra le volute del fumo, delle sagome, dei visi, degli animali... sì, proprio come succede con le nuvole.
E' in una condizione come questa, tra il vigile e l'assente, che appaiono queste figure, prima indistinte, come sfocate, poi più nitide, ancorché diafane, alla fine più a fuoco, ma comunque trasparenti. Si incrociano, si mischiano, si prendono sotto braccio e, attraverso una delle figure si vede anche quella che le passa dietro. Insomma stiamo  parlando di un sogno ad occhi aperti o di un'inconscio ricordo a occhi chiusi.
E intanto il fumo della pipa sembra l'unico elemento a muoversi nell'aria addormentata e immota del pomeriggio. 
Jules è ancora magro, un giovane agente divisa, Louise anche ha una silhouette più snella, sono a braccetto e osservano Tigy che sta completando un quadro. Georges è distante qualche passo, dà una tirata di pipa e poi chiude gli occhi. Poi torna a osservare quel gruppetto di persone con un'espressione tra l'incredulo e il divertito.
Sua moglie che dipinge, proprio davanti a quei personaggi che lui ha creato ora ancora giovani. Anche lui è giovane e sta assaporando il gusto del successo come scrittore. La moglie ha smesso di dipingere e lo segue molto, ma in occasioni come queste non le dispiace riprendere in mano tela e colori. Anche per loro è pomeriggio e anche loro hanno finito di pranzare...ovviamente un pranzo preparato da M.me Louise. Due donne, una alsaziana e una belga una alle prese con i fornelli e l'altra impegnata con i pennelli. Louise è molto attenta al suo Jules... potremmo dire che è la sua prima preoccupazione. Tigy è più indipendente, ma anche per lei Georges è un impegno non da poco, tra la sua attività letteraria, i suoi viaggi i suoi demenagement. Al momento sono delle coppie giovani senza figli, ma la vita riserverà loro strade diverse. Una figlia morta appena nata, per i coniugi Maigret. Un figlio per i coniugi Simenon (anche se lui ne avrà altri tre dalla seconda moglie e anche per lui, la sua unica figlia morirà... suicida).
Ma questo è il momento delle belle speranze, Maigret ha appena risolto brillantemente il suo primo caso ed è in attesa di trasferirsi da un commissariato di quartiere all'agognata sede di Quai des Orfévres. Georges invece ormai lanciato con i suoi polizieschi pensa con impazienza ai romanzi, a quella letteratura cui ha sempre aspirato.
Ma che succede? 
Nell'aria si è diffusa un musica che non si comprende da dove venga, Georges ha preso tra le braccia M.me Louise e hanno iniziato a danzare, lievemente, come sospinti dall'alito di vento che rinfrescava quel pomeriggio. Georges ha un debole per Louise. L'ha detto e l'ha scritto più d'una volta che la sua moglie ideale doveva somigliare il più possibile a lei. Anche nel corpo, così morbida e così rotonda, anche premurosa ma non invadente, intelligente, intuitiva... Molto diversa dalla sua Tigy (ma anche da Denyse) forse più vicina a Teresa, ma Georges dovrà attendere di avere una sessantina d'anni.
Il quadro è cambiato.
Ora Georges e Jules sono seduti uno davanti all'altro. Entrambe con la pipa, non parlano molto, qualche parola tra uno sbuffo di pipa e l'altro. E' come si scrutassero per capire... Simenon si chiede cosa, al di là della sua volontà, abbia inconsciamente trasmesso al suo personaggio. Jules ha un'espressione un po' crucciata... il disagio di trovarsi sotto l'occhio inquisitore del suo  creatore? Oppure sta cercando di scoprire cosa lo lega a quella specie di padre letterario?  
Dentro sono in realtà molto simili, ecco perché non hanno bisogno di molte parole. Le origini modeste, l'atteggiamento verso la gente, la voglia di essere come tutti gli altri, l'attaccamento al proprio lavoro, l'insofferenza per l'autorità, una certa passione per la medicina e per capire come sono fatti gli uomini... ma nel vissuto molte cose li allontanano: il sesso e le donne, la voglia di viaggiare e di spostarsi, la vita coniugale,la voglia di arrivare...
Il quartetto si intreccia e si scioglie. Ora è Jules che fà il complimenti a Tigy per il suo dipinto e che le chiede di raccontarle i suoi inizi nella Parigi dei primi anni venti, mentre il suo "maritino" sgomitava per pubblicare un racconto su qualche giornale.
Ora sono intorno ad un tavolino. E' tutto un tintinnare di bicchieri, di bottiglie, di tazze... c'è chi sorseggia una birra, chi si disseta con un rinfrescante pastisse, chi sorbisce una tisana in tazza, chi assapora un calvados. Il pomeriggio intanto declina sempre più verso una fresca serata. 
Il cielo si colora di rosso e di viola e le coppie si stringono contemplando il tramonto.
M.me Louise è delicatamente sottobraccio a Jules. Anche Tigy è appoggiata a Georges. Ma entrambe le due coppie non sono abituate a smancerie ed effusioni. 
Sono alla fine della giornata e ci sembra che anche questo sogno sia al suo epilogo. 
Le figure sembrano svanire. Sbattiamo le palpebre nel tentativo di vedere meglio...
Le due coppie si allontanano, ma sapranno che, in un modo o in un altro per quarant'anni le loro vite e le loro vicende saranno destinate ad incrociarsi continuamente? (m.t.)

SIMENON SIMENON DOMENICA - SIMENON SIMENON DIMANCHE - SIMENON SIMENON ON SUNDAY



"Maigret, jeune inspecteur, et les jolies femmes qui passent dans la rue, dans le roman La première enquête de Maigret"

" Maigret, giovane ispettore, e le belle donne che passano per le strade, nel romanzo La prima inchiesta di Maigret"

"Young inspector Maigret and the attractive women who pass in the street, in the novel Maigret's First Case"