sabato 18 febbraio 2017

SIMENON SIMENON. THE BROTHERS RICO

An examination of another atypical roman dur 

SIMENON SIMENON. LES FRERES RICO 
Un examen d’un autre roman dur atypique 
SIMENON SIMENON. I FRATELLI RICO
Un esame di un'altro roman dur atipico

The Brothers Rico differs substantially from most of the romans durs I’ve read so far.  Generally in this line of Simenon’s works, it seems his protagonists develop as inevitable victims of an inexorable destiny. Here, in contrast, Eddie Rico, the eldest of three brothers working for and controlled by the “organization (make that the Mob) behaves knowingly of his own volition. As one wonders about possible denial, indifference, naiveté, and stupidity at times during the intriguestatements predicting and explaining his behavior flood the novel. While what Eddie does may seem unavoidable, his actions are consciously active.
Another separator from other romans durs is how very American this book is. Although of Italian origin, the Ricos are American born and bred. Their story evolves in American settings within American culture. The panorama extends from Florida and its pelicans and alligators, motorboats and hydroplanes, into Pennsylvania “at the end of the world” where “everything was dirty, grey, depressing” on to New York City among its soda fountains, pinball machines, jukeboxes, and penny arcades, to end in California among its “cars of every make and vintage… ancient model-T Fords and flashy Cadillacs, pick-up trucks and motorcycles.” 
Despite having the “same blood, going to the same school, belonging to the “same street gangs, and taking part in the same fights, the brothers respond variably to their experiences in the melting pot of America. In confrontation with the organization, accountant Eddie (It was only when he left his “own territory” that “he was no longer The Boss.”) and hitman Gino (He had always been a killer by instinct.”) and driver Tony (“He was so crazy about speed and motors he did it for the fun of it.) make very different choices. As well, Simenon portrays the American Mob as it squeezes, steals, suspects, spies, and slaughters, highlighting the “perfected” way it performs according to an almost inalterable ritual 
At first, prime protagonist Eddie is content. “Deep down he was a happy man. He has a wife, three daughters, and a maid plus a nice house, brand-new, modern, dazzling white in the most fashionable section” and one of the best cars on the market. Indeed, “everything was beautiful… …it felt like living in the middle of a travel poster.” Eddie “never asked for more than his share,” and when the organization pressures him to perform, he raises “no objections for, according to his code, he should not refuse.” 

With “a deep-rooted feeling about the necessity to follow the rule, about the folly and the peril that lies in departing from it,” a frightened Eddie follows the “organization’s” ruthless directions, cooperating and sacrificing in order to save his life, protect his position as “boss” of his “own territory,” and preserve his lifestyle and family. Although an unlikely tragic hero had emerged and the Mob “never asked him anything difficult again,” one wonders if Eddie would recover from his bad actions and again enjoy the good life. Simenon asks “Perhaps it would come back?” and answers, “Already the word Angelo used was doing him good: ‘Boss…’ He had worked hard, so very hard, since the store in Brooklyn, to get there!”

David P Simmons

venerdì 17 febbraio 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON ET LE BOURGMESTRE DE FURNES

Pourquoi ne pas faire une adaptation cinématographique de ce roman ?

SIMENON SIMENON. SIMENON E IL BORGOMASTRO DI FURNES
Perché non fare un adattamento cinematografico di questo romanzo ?
SIMENON SIMENON. SIMENON AND THE BURGOMASTER OF FURNES

What about making a cinematographic adaptation of this novel?



En retrouvant, par hasard, cette carte postale, qui est la reproduction de l’entrée de la mairie de Furnes, j’ai retrouvé par là même le plaisir que j’ai eu à lire ce merveilleux roman Le Bourgmestre de Furnes. Chaque lecteur a probablement son Simenon préféré, mais, en ce qui me concerne, ce n'est sans hésitation aucune celui-ci. Ce qui m’a toujours étonné à son sujet, c’est qu’aucun metteur en scène ne s'est proposé pour en réaliser un film pour le grand écran. Pourtant, l’œuvre de notre écrivain en a inspiré plus d’un et pas des moindres, pour n’en citer que quelques-uns: Jean Renoir, Julien Duvivier, Edouard Molinaro ou encore Yves Allégret. Au total, on compte aujourd’hui 68 films tirés de ses romans, sans compter les films réalisés pour la télévision, tels que La boule noire ou L’escalier de fer. Si on y ajoute les séries Maigret dans les diverses langues et avec des acteurs tels que Crémer, Richard ou Gambon, on peut estimer que 60% de l’œuvre de Simenon a été transposée pour le petit ou le grand écran. Certains de ces films sont de véritables chefs-d’œuvre, pour n’en citer que deux: Les inconnus dans la maison, avec le splendide plaidoyer de maître Loursat magistralement interprété par Raimu; et Le Chat avec le pathétique dialogue entre Simone Signoret et Jean Gabin. Alors pourquoi ne pas avoir tourné Le Bourgmestre de Furnes ? Pourtant, les personnages, l’intrigue et l’atmosphère de ce roman conviennent parfaitement aux besoins du cinématographe averti.
Premièrement, les personnages au centre de ce petit monde. Le Baas, ou «chef» en Néerlandais, le bourgmestre, homme dur, intransigeant, arrivé en haut de la hiérarchie furnoise à force de travail mais aussi d’intrigues, propriétaire d’une petite usine de cigares. C’est un solitaire qui n'aime vraiment qu'une personne de son entourage, sa fille, jeune femme au bord de la folie qui vit nue dans une petite chambre fermée à clé, dont seul Terlink, le patron, a la clé. Important personnage également, l’avocat Van Hamme, son rival politique, chef de file du parti catholique, alors que le baas, lui, représente les libéraux. Ensuite, l’atmosphère, pesante: l’homme est dur avec son épouse, avec un pauvre diable qui vient lui demander de l’argent parce que son amie veut avorter; il est dur aussi avec sa mère qu’il ne visite que rarement. Enfin, l’intrigue, difficile à vivre car pour se débarrasser de ce bourgmestre libéral, le clan des catholiques n’hésite pas à s’attaquer à sa fille déficiente mentale en l’arrachant à la garde paternelle et la faisant interner. Tous les ingrédients sont là pour un bon film, mais toujours pas de Le Bourgmestre de Furnes à l’écran.
Ward De Ravet
Mais est-ce bien exact ? J’ai vu le bourgmestre sur le petit écran, présenté par la Télévision Flamande, officielle, de la partie Néerlandophone de la Belgique, dans les années 1980. Le roman a été présenté en quatre épisodes avec de très bons acteurs, hautement appréciés en Flandre. Le rôle du bourgmestre était joué par Ward De Ravet et celui de son opposant politique par Paul Cammermans. Les épisodes ont été tournés dans les belles villes de Furnes et d’Ostende, ce qui rend bien l’atmosphère du roman. Il est toutefois dommage que jamais, au grand jamais, une autre télévision n'ait repris ce film. Bien entendu, comme cela a été confiné à la Flandre, l’impact en a été tout à fait restreint. C’est regrettable, les épisodes valaient mieux que cela, mais au moins un réalisateur a compris l’importance de ce roman; et qui sait, un jour peut-être, ayant lu cet article, un grand du cinéma aura pour projet de réaliser Le Bourgmestre de Furnes.

Philippe Proost