lunedì 29 maggio 2017

SIMENON SIMENON. “THE ACCOMPLICES” PART TWO

Did anyone aid and abet Joseph Lambert in his crimes?

SIMENON SIMENON “LES COMPLICES” DEUXIEME PARTIE
Est-ce que quiconque a aidé et encouragé Joseph Lambert dans ses crimes ?
SIMENON SIMENON. "I COMPLICI" SECONDA PARTE
Qualcuno ha aiutato e incoraggiato Joseph Lambert  nei suoi crimini?




In The Accomplices, no one truly qualifies as “a person who aids another in the accomplishment of an action.” That is, there is no accomplice to the protagonist―with the possible exception of one individual whose actions underscore the lack of ‘aid’ from others and do ‘aid’ Joseph Lambert in a peculiar way.
So, having already labeled Edmonde a non-accomplice, I here submit the others who make Joseph feel “as if everything was directed against him, as if already an enemy clan was forming.”
His wife Nicole essentially drives him away. Indeed, in the “gap created by insensitivity,” it is clear “nothing existed between them.” Although they talk, they do not communicate. She rejects him from her bed. Her three sisters are her life. In fact, Nicole “hadn’t become a Lambert wife; she remained a Fabre daughter.”
His brother Marcel is one of Joseph’s biggest fears because he will both “know” and “denounce” him. So, in Joseph’s response to Marcel’s inevitable confrontation, in which he “had never lied so well in his life,” he finds that “a lie had never cost him so much” because Marcel tells him “it would be better if he not come around at all.”
His maid Angèle is no help to him, either. An obstructionist in Joseph’s life, she considers him “a monster.” Worrying about her “hidden agenda,” he evades her.
The townsfolk are all familiar with Joseph and his fateful car. Fully expecting exposure, he anticipates that “no one would examine the case with equity.” A bartender expresses it best: if the car’s driver were thrown to the crowd, “there wouldn’t be a piece of him left after ten minutes.” Joseph believes everyone recognizes that he “walked, behaved, talked, and looked at people like a guilty person.” His daily contacts, his bridge partners and fellow workers, make him “a sort of exile.” The insurance agent, private detective, and policeman are “only waiting for an appropriate time to arrest him.”
But the person the most haunting of all is “the man with the goats.” Driving past him in flight from the accident scene, Joseph has “the intuition the danger would come from that man.” When the man walks by him after church, Joseph is sure “his intuition on the first day had not misled him.” When he spots the man leaning against a tree, Joseph sees “jubilation in his eyes.” When they simply exchange glances, the man’s look “expresses a diabolical joy.” In short, he terrorizes Joseph.
Given that none of the above ‘aid’ Joseph Lambert in any way, consider at last the exception that proves the rule, Joseph’s sole accomplice: Léa, his sometime mistress. She is someone he relaxes with and talks to, someone who does not disapprove or criticize. She is such a good, nonjudgmental listener that Joseph pays her “a magnificent compliment,” calling her “a good girl” and finally “a sister.” Léa’s helpfulness stimulates Joseph’s odd conception that he can achieve lasting psychological relief in an even better, more sustained “new universe” with Edmonde. His only hope, it is, ironically, the last one for this man with the “bitter aftertaste of a bad conscience.”

David P Simmons

domenica 28 maggio 2017

MANGER AVEC MAIGRETChaque semaine, partagez un repas avec le commissaire                                                                                     
Les premiers menus: bien loin de la haute gastronomie… 
Le premier vrai menu décrit est à lire dans Le chien jaune. Le repas précède la veillée sur le toit de l'hôtel, lorsque Maigret et l'inspecteur Leroy observent la maison où Emma vient rendre visite à Léon. Auparavant, Maigret a dit à Leroy qu'il allait se reposer dans sa chambre… Peut-être un prétexte pour déguster en paix le menu qu'il s'est fait monter: hors-d'œuvre, coquille Saint-Jacques, rôti de veau et épinards.  
Les trois menus suivants sont encore loin de faire saliver le lecteur: dans La nuit du carrefour, Maigret et Lucas, à l'auberge d'Avrainville, doivent se contenter d'escalopes bien cuites, avalées avec une piquette, et pour faire passer le tout, du calvados synthétique… Dans Un crime en Hollande, malgré les efforts de l'inspecteur Pijpekamp, ce n'est guère mieux: une viande qui nage dans des litres de sauce, un saint-émilion trafiqué, et un gâteau probablement assez bourratif avec ses trois sortes de crème… Et enfin, on oubliera bien vite les pâles escalopes servies à l'Hôtel de la Plage, dans Au rendez-vous des Terre-Neuvas… Comme le dit Mme Maigret avec un soupir: "Nous aurions quand même été mieux en Alsace…" ! 

MANGIARE CON MAIGRET - Ogni settimana, condividete un pranzo con il commissario  


I primi menu: molto lontani dall’alta gastronomia... 
Il primo vero menu descritto si può leggere nel Il cane gialloIl pasto precede la veglia sul tetto dell’hotel, quando Maigret e l’ispettore Leroy osservano la casa in cui Emma si reca per incontrare Léon. Precedentemente, Maigret aveva detto a Leroy che sarebbe andato a riposarsi nella propria camera… forse un pretesto per gustarsi in pace il menu che aveva consultato: antipasto, conchiglie di Saint-Jacques,  arrosto di vitello e spinaci.  
I tre menu successive sono ancora lontani dal fare venire l’acquolina in bocca ai lettori: ne Maigret e la casa delle tre vedoveMaigret e Luca all’albergo d’Avrainville devono accontentarsi di scaloppine ben cotte accompagnate da un vinello e per digerire il tutto, del calvados sintetico (!)… In Un delitto in Olanda, malgrado gli sforzi dell’ispettore Pijpekamp, non va certo meglio: della carne che naviga in litri di salsa, un saint-emilion adulterato, e un dolce probabilmente indigesto con i suoi tre tipi di creme… E infine, si dimenticheranno in fretta le pallide scaloppine servite all’ Hotel de la Plage ne All'Insegna dei Terranova… Comme gli dice M.me Maigret con un sospiro: «Saremmo stati tuttavia meglio in Alsazia…»!
  

EATING WITH MAIGRET - Every week share a meal with the chief inspector  

First meals: far away from haute cuisine… 
The first true menu is to be found in The Yellow Dog. The meal precedes the evening on the hotel roof, when Maigret and inspector Leroy are watching the house where Emma comes to see Léon. Before that, Maigret told Leroy that he would rest in his room… Maybe a pretext to savour in peace the meal he ordered: hors d'oeuvres, scallop shells, veal roast and spinach. 
The next three menus are still far from mouth-watering: in The Night at the Crossroad Maigret and Lucas, at the Avrainville inn, only have to be happy with overcooked cutlets, swallowed with cheap wine, and, to make passing the pill, a synthetic calvados… In A crime in Holland, despite inspector Pijpekamp's efforts, it is hardly better: meat swimming in liters of sauce, tampered saint-émilion wine, and a rather stodgy cake with three kinds of cream… And finally, let's quickly forget the pale steaks at the Hôtel de la Plage in The Grand Banks Café... As Mme Maigret sighs: "We would have been better in Alsace…"! 
(by Simenon Simenon)



sabato 27 maggio 2017

SIMENON SIMENON. MAIGRET, SA PIPE, ET LA MAIN GAUCHE DU COMMISSAIRE…

Maigret est-il gaucher ? Les indices pour ou contre dans les textes 

SIMENON SIMENON. MAIGRET, LA SUA PIPA, ET LA MANO SINISTRA DEL COMMISSARIO… 
Maigret è mancino ? Gli indici a favore o contro nei testi 
SIMENON SIMENON. MAIGRET, HIS PIPE, AND THE CHIEF INSPECTOR'S LEFT HAND... 
Is Maigret left-handed? Indications for or against in the texts 


Dans un article d'un journal paru en août 1981, un journaliste raconte qu'il a croisé un psychologue allemand, qui aurait conclu que Maigret est un gaucher. Ce savant aurait écrit à Simenon, qui lui aurait confirmé la véracité de son hypothèse. Malheureusement, le journaliste ne donne pas de détails supplémentaires sur cette histoire, et, si elle est vraie, la seule trace que l'on pourrait en trouver est sans doute perdue au milieu de l'océan de la correspondance inédite de Simenon… Mais il serait intéressant de savoir comment le psychologue est arrivé à cette conclusion. En attendant de trouver une quelconque confirmation à cette anecdote, j'ai cherché dans les textes les arguments qui peuvent plaider en faveur de l'une ou l'autre des hypothèses. 
On trouve en réalité bien peu d'indices dans les romans. L'un de ceux que l'on pourrait utiliser est dans Le fou de Bergerac. On sait que dans cette histoire, Maigret se fait tirer dessus, et qu'il est atteint à l'épaule. Mais Simenon, dans son récit, montre une belle inconstance, ce qui avait déjà fait l'objet, il y a bien longtemps, d'une discussion sur le forum de Steve Trussel. En effet, le texte dit, au chapitre 1, que c'est l'épaule gauche qui est atteinte, ce qui empêche Maigret de remuer son bras gauche. Une fois installé à l'hôtel, c'est Mme Maigret qui doit lui bourrer ses pipes, "parce qu'il était incapable de se servir de son bras gauche", dit le texte au chapitre 5. Faudrait-il en déduire ici que Maigret est gaucher, parce qu'il a l'habitude de bourrer sa pipe de la main gauche ? A mon avis, rien n'est moins sûr, parce que le geste de bourrer une pipe, tel que je l'ai vu faire par les acteurs incarnant Maigret, se fait à deux mains: l'une tenant la pipe et l'autre y bourrant le tabac; ou, autre façon de faire, une main tient la pipe plongée dans la blague à tabac et la bourre en même temps, et l'autre main tient la blague. D'ailleurs, cette hypothèse ne peut être retenue, pour la simple raison que, toujours dans Le fou de Bergerac, au chapitre 6, Maigret essaie de faire un résumé de la situation, et Simenon note: "Il écrivait de la main gauche, ce qui rendait les caractères encore plus gras que d'habitude". Par ce "d'habitude", le romancier semble suggérer que Maigret utilise plutôt sa main droite pour écrire. Mais pourquoi, alors, utiliser sa main gauche pour écrire, alors que son épaule gauche est blessée ?! Nous optons pour un lapsus de l'auteur, qui a oublié, entre temps, que son commissaire a reçu une balle du côté gauche…  
Il faut donc chercher ailleurs un autre argument pour une gaucherie du commissaire. Dans La nuit du carrefour, au moment où Maigret s'en va à Arpajon, sa femme lui fait remarquer qu'il ouvre la porte de la main droite, alors, que c'est "contre son habitude", dit le texte. Faut-il en déduire, parce qu'il ouvre toujours la porte de la main gauche, qu'il est gaucher ? Là encore, ce serait un argument un peu mince: en supposant qu'il tient sa pipe dans sa main droite (ou par exemple un dossier, un parapluie ou une valise), il peut très bien avoir l'habitude d'ouvrir les portes de l'autre main… 
Un dernier argument pourrait être encore utilisé: dans Les vacances de Maigret, Simenon décrit en détail le contenu des poches de Maigret: "Dans la poche gauche du pantalon, la blague à tabac et le mouchoir – de sorte qu'il y avait toujours des brins de tabac dans ses mouchoirs. Poche droite, ses deux pipes et la petite monnaie. […] Il ne mettait presque rien dans le veston, seulement une boîte d'allumettes dans la poche de droite." Comment le fumeur de pipe va-t-il enflammer son allumette, qu'il tient, s'il est droitier, de la main droite ? Logiquement, il va frotter l'allumette de la main droite, contre la boîte qu'il tient de la main gauche. Est-ce un argument suffisant pour dire que, dans ce cas, il doit avoir sa boîte d'allumettes dans la poche gauche ? Pas forcément, parce qu'il peut très bien sortir la boîte de la poche droite, la passer dans la main gauche, l'ouvrir de la main droite, et empoigner l'allumette de la même main droite. De plus, en visionnant quelques-uns des épisodes avec des acteurs incarnant Maigret, j'ai remarqué que la réponse n'est pas aussi simple: aussi bien Jean Richard que Rupert Davies sortent une boîte d'allumettes tantôt de leur poche gauche, tantôt de leur poche droite; dans un épisode, Bruno Crémer (un gaucher) a sa boîte d'allumettes dans la poche droite; et Gino Cervi l'a aussi dans la poche droite, alors qu'il est droitier… Conclusion: on ne peut rien déduire, à partir du contenu des poches de Maigret, sur son éventuelle gaucherie