domenica 24 dicembre 2017








SIMENON SIMENON. LE TIERCE DE MAIGRET 
Un choix de trois romans de la saga, sur un thème particulier 

Trois enquêtes de Noël 
On ne trouve, dans la saga, que deux enquêtes qui se passent en décembre. Peut-être parce que c'est une période plus calme, et que les gens, attendant la trêve de Noël, sont moins poussés à commettre des crimes ?! Ou alors, c'est Simenon lui-même qui répugnait à faire travailler son commissaire pendant cette période… Quoi qu'il en soit, pour faire bonne mesure, nous avons ajouté, aux deux enquêtes en question, une nouvelle qui se passe aussi autour de Noël, et où Maigret n'apparaît pas, mais qui, moyennant quelques adaptations, pourrait très bien faire partie de la saga…
"il y avait des guirlandes lumineuses d'un trottoir à l'autre, des sapins dorés ou argentés, des arbres de Noël dans les étalages. […] Il se demanda ce qu'il allait offrir à Mme Maigret mais il ne trouva rien." (Maigret et le marchand de vin) 
"il était un tout petit peu moins de minuit quand ils étaient rentrés, et ils n'avaient guère eu à attendre pour se donner les cadeaux. Une pipe pour lui, comme toujours. Pour elle, une cafetière électrique d'un modèle perfectionné dont elle avait envie, et, afin de rester fidèle à la tradition, une douzaine de mouchoirs finement brodés." (Un Noël de Maigret) 
"Il aurait fallu pouvoir évoquer les choses avec une âme d'enfant: son père s'en allait après s'être penché sur son lit pour le baiser au front, et c'était Noël partout, les voisins buvaient et chantaient leurs chansons à gorge déployée. «- Demain matin, tu auras une surprise.»(Sept petites croix dans un carnet) 


SIMENON SIMENON. LA TRIPLETTA DI MAIGRET 
Una scelta di tre romanzi della serie, su un tema particolare

Tre inchieste di Natale 
Nella serie si trovano solamente due indagini che si svolgono a dicembre. Forse perché é un periodo più tranquillo, in cui la gente, aspettando la pausa del Natale, è meno spinta a commettere dei crimini?! O invece è Simenon stesso cui ripugna far lavorare il suo commissario proprio durante questo periodo… Sia come sia, per far numero, abbiamo aggiunto, alle due inchieste in questione, anche una che si svolge sempre intorno a Natale, dove Maigret non appare, ma la quale facendole qualche concessione, potrebbe far benissimo parte della serie…
«c’erano delle ghirlande luminose da un marciapiede all’altro, degli abeti dorati o argentati, degli alberi di Natale negli stand […] Si domandava cosa avrebbe potuto regalare a M.me Maigret visto che non trovava niente» (Maigret e il produttore di vino) 
«era poco  meno di mezzanotte quando erano rientrati, e non avevavo affatto dovuto attendere per scambiarsi i regali. Una pipa per lui, come sempre. Per lei l’ultimo modello di una caffettiera elettrica che lei desiderava molto e infine, per rispettare la tradizione, una dozzina di fazzoletti finemente ricamati (Un Natale per Maigret) 
«Sarebbe stato necessario potere evocare le cose con un cuore da bambino: suo padre se ne era andato dopo essersi allungato sul letto per baciarlo sulla fronte, ed era Natale dappertutto, i vicini bevevano e cantavano le loro canzoni a gola spiegata: -Domani mattina tu avrai una sorpresa.» (Sette piccole croci in un quaderno 


SIMENON SIMENON. MAIGRET'S TRIFECTA 
A choice of three novels of the saga, on a particular theme

Three Christmas investigations 
We find in the saga only two investigations that are taking place in December. Maybe because it's a calmer period, and people, waiting for Christmas truce, are less induced to commit crimes?! Or maybe it's Simenon himself who was reluctant to make his Chief Inspector work during that period… Anyway, for good measure we've added, to those two investigations, a short story that is also taking place around Christmas, and in which Maigret doesn't appear, yet it could very well belong to the saga, with some arrangement…
"there were light garlands from a sidewalk to the other, golden or silvery fir trees, Christmas trees in displays. […] He wondered what he would offer to Mme Maigret but he didn’t find anything." (Maigret and the Wine Merchant)
"it was a little less before midnight when they came back, and they didn't wait for long to give their presents. A pipe for him, as usual. For her, an electric coffeemaker of a sophisticated model she wanted, and, to stay true to tradition, a dozen finely embroidered handkerchiefs." (Maigret's Christmas) 
"You would have had to evoke things with a child soul: his father was going away after having bent over his bed to kiss him on his forehead, and it was Christmas everywhere, neighbours were drinking and singing their songs out loud. «- Tomorrow you'll get a surprise.»(Seven Little Crosses in a Notebook) 

by Simenon Simenon 

sabato 23 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. UN HIVER A CONCARNEAU

Simenon se prépare à sa nouvelle collection policière, tout en écrivant des romans populaires 

SIMENON SIMENON. UN INVERNO A CONCARNEAU 
Simenon si prepara per la sua nuova collezione di gialli, mentre scrive dei romanzi popolari 
SIMENON SIMENON. WINTER AT CONCARNEAU 
Simenon prepares for his new detective novel collection while writing popular novels 

L'hiver 1930-1931 a dû être une période très particulière pour Simenon. A l'automne, il avait réussi à arracher à Fayard la promesse de préparer le lancement de la nouvelle collection policière. Cela n'avait pas été sans mal, l'éditeur ayant exigé une contrepartie: il aurait demandé que Simenon lui fournisse une série de romans Maigret déjà écrits. C'est en tout cas ce dont le romancier voulait se souvenir, accréditant ainsi la version d'une naissance plutôt facile de cette collection, comme s'il lui avait suffi d'écrire en se jouant cinq ou six romans pour que tout soit dit…  
En réalité, on sait que Fayard voulait davantage: comme il n'était pas complètement persuadé du succès de cette collection, il désirait prendre un moindre risque, et il exigea donc de Simenon qu'il lui écrive aussi les romans populaires qu'il lui devait encore par contrat. Le romancier eut beau lui proposer de se payer sur les gains futurs des romans Maigret, Fayard resta inflexible, et Simenon dut se résigner à partager son temps entre l'écriture d'un roman policier de sa nouvelle veine, et les romans populaires qu'il voulait abandonner…  
Simenon n'évoque quasiment jamais ce fait, ni surtout les doutes et les difficultés par lesquels il passa pendant cet hiver 1930-1931. Certes, il a dû un peu en parler, sinon, comment ses biographes auraient-ils pu le mentionner… Ce n'est cependant pas dans ses écrits autobiographiques qu'on en trouve la trace, mais plutôt dans sa correspondance privée, ou lors d'entretiensAinsi, comme le relèvent ses biographes Pierre Assouline et Michel Carly, Simenon s'était confié à ce sujet à Carlo Rim, à qui il disait: "Maigret vivait en moi, je le voyais comme un personnage de chair, je connaissais le son de sa voix […]. Pendant que je turbinais, il était là qui fumait sa pipe, en attendant. Nous avions confiance tous les deux."  
Confiance… Malgré ses doutes, Simenon devait croire en son personnage, puisqu'il releva le défi d'écrire, pendant onze heures par jour, ces romans populaires, à une moyenne de 80 pages par jour. Jusqu'à ce que, épuisé, amaigri, il eût gagné les 30'000 francs que Fayard exigeait de lui… Pendant ces longues heures de travail, il a dû, les dents serrées, penser et repenser à Maigret, à comment il allait le lancer, à la face du monde, et de façon éclatante… Obstiné, il a dû imaginer les modalités de ce Bal anthropométrique, qui devait être la consécration de son nouveau mode d'écriture, de son entrée dans le monde littéraire, sinon par la grande porte, du moins par la porte de la célébrité mondaine et médiatique, une manière inédite mais efficace de se faire connaître… 
Pour arriver au bout de son pensum, le romancier se retira "au calme", dans une villa près de Concarneau, et c'est là qu'il rédigea, outre ces romans populaires, Le pendu de Saint-Pholien. Et on peut se demander si c'est le pur hasard de l'inspiration qui lui a fait choisir, comme lieu d'enquête pour son commissaire, sa ville natale de Liège, et le souvenir – transposé – d'un épisode de sa propre jeunesse… Ou, si, au contraire, c'est soutenu par ses souvenirs qu'il a pu écrire cette enquête de son nouveau héros, comme si de le plonger dans le bain liégeois allait le faire ressortir fortifié, et suffisamment armé pour s'imposer dans le champ littéraire… 
Quoi qu'il en soit, pas rancunier, le romancier évoquera Concarneau dans un très prochain roman, puisque c'est là qu'il situera, dans un roman rédigé quelques mois plus tard, l'action du Chien jaune. Et plus tard, bien plus tard, il donnera à son commissaire l'envie d'aller revoir la mer à Concarneau (voir Maigret s'amuse)…  
Une dernière question reste à poser quant à cette période de l'hiver 1930-1931: quels sont les romans populaires que Simenon y a écrits ? On sait combien il est difficile de connaître la date de rédaction des premières œuvres du romancier, même celles sous patronyme, et a fortiori celles sous pseudonymes. Francis Lacassin penche pour Les forçats de Paris, La fiancée du diable, L'évasion et peut-être La maison des disparusSon hypothèse est séduisante, parce que pour les trois premiers cités, on y trouve la présence de Lucas, et Torrence dans le quatrième. De plus, dans L'évasion, un commissaire Maigret est juste cité, et dans Les forçats de Paris, le romancier fait un lapsus en donnant le nom de Maigret alors qu'il s'agit de Lucas. On pourrait donc imaginer que Simenon, qui a en tête la rédaction de la nouvelle collection Maigret, ne peut s'empêcher d'y faire référence en composant ses romans populaires…  

Murielle Wenger 

venerdì 22 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. E SE LA SCRITTURA FOSSE STATA PER LUI UNA TERAPIA?

Questa impellenza di scrivere che dura tutta la vita non sarà un modo di curarsi dai suoi fantasmi?

SIMENON SIMENON. ET SI L'ECRITURE ETAIT POUR LUI UNE THERAPIE ?
Cette pulsion d'écrire qui a duré toute sa vie ne serait-elle pas une façon de se guérir de ses fantômes ?
SIMENON SIMENON. AND IF WRITING WAS THERAPY FOR HIM?
That impulsion to write that lasted all his life, wouldn’t it have been a way to cure himself of his ghosts?



Il suo desiderio di diventare un dottore. L'aver costruito un personaggio che, se non gli fosse morto il padre, molto probabilmente avrebbe fatto il dottore e non il poliziotto. E aver dato a questo personaggio, come suo migliore amico, un medico. E ancora. Le sue ripetute affermazione di come si trovasse molto meglio in mezzo ai dottori che non ai letterati. Poi la sua ammirazione per quei medici (psicologi, psicoanalisti, psichiatri) che hanno a che fare con le zone d'ombra più oscure del nostro essere. Ma anche il metodo quasi diagnostico che il suo commissario utilizza nelle proprie inchieste, perché quello che gli interessa è capire e non giudicare... proprio come un medico.
Eppure tutta questa vicinanza, questa empatia verso la scienza medica, e ancor di più nei confronti degli uomini che la praticano, ci dice poco o non sufficientemente abbastanza sui suoi fantasmi e sulle sue malattie (vere o presunte), e soprattutto su come le combatteva e in che modo le curava. 
Dovremmo fare prima una diagnosi. Quali erano i mali psichici e fisici di Simenon ? 
E' una questione da far tremare i polsi. Ci si avventura in un terreno così pericolosamente accidentato che si rischia di andare subito fuori strada e di dire un sacco di sciocchezze.
Ma noi una piccola, modesta idea ce la siamo fatta, in tutti questi anni durante i quali abbiamo frequentato Simenon, tramite le sue opere, quello che hanno scritto di lui, biografie, interpretazioni, dibattiti....
Sicuramente Simenon era uno che non disprezzava la vita. Gli piaceva essere in mezzo alla gente, vivere circondato dalla sua numerosa famiglia, trovare ogni giorno la compagnia occasionale di una donna per i suoi incontri sessuali. Apparentemente non aveva bisogno di una fuga nel suo mondo letterario. Sappiamo che aveva alcune zone grigie come la paura (ma anche una sorta d'attrazione) di diventare un povero chlochard.
Sappiamo come spendeva e spandeva molti soldi, ma anche come sentiva a volte il bisogno di essere "uno come gli altri", magari un semplice artigiano, e non il grande scrittore, famoso e ricco. Anche la sua impellenza di cambiare alloggio, città, nazione, continente, certo non può essere spiegato solo con la voglia di fare nuove esperienze, conoscere sempre nuovi luoghi e nuove persone (una quarantina di case in tutta la vita, eh!...). E anche il modo in cui affermava di scrivere, l'ètat de roman, era una condizione decisamente particolare, una forma di trance in cui fioriva tutta la sua creatività, ma di cui asseriva di non avere il controllo e di non sapere dove lo portasse e quanto durasse.
Tutti questi si prestano (ma non è detto che poi lo siano stati davvero) ad essere interpretati come i sintomi di un malessere che si manifestava nelle modalità che abbiamo descritto. Partiva tutto dalle sue vicissitudini infantili (un padre che adorava e che mori presto e una madre che lo detestava)? Oppure dalla paura di non realizzare il sogno della sua vita (il brutto periodo subito dopo il suo arrivo a Parigi e quando stava per "perdersi" annegando nel mare di fascino di Josephine Baker)? 
Quando era piccolo e in casa doveva sopportare una situazione molto pesante a causa della madre Henriette, il piccolo Georges si isolava grazie alla lettura dei numerosi libri che gli dava il responsabile della Biblioteque des Chiroux, il poeta belga Joseph Vrindts. Leggeva davvero tanto per un bambino della sua età, come per rifugiarsi nel mondo della letteratura.
Non vogliamo fare facili paragoni affermando che nella età più adulta si rifugiasse allo stesso modo nella scrittura per sfuggire alle sue "patologie". E' un fatto però che quel modo forsennato di scrivere indicava qualcosa. Aldilà della sua velocità di scrittura, ma la mole della sua produzione letteraria ci dice qualcosa del bisogno di Simenon di scrivere, di entrare e uscire dai personaggi diversi, di confrontarsi con mondi e con destini diversi dal suo, ma che a lungo andare più che una fuga dal mondo reale, potrebbe essere intesa come la necessità di vivere una doppia vita. Una vita in bilico che non sapeva dove l'avrebbe portato, quando scriveva i romans durs e una vita serena, rassicurata da un "amico" con i piedi ben piantati per terra come Maigret che lo faceva sentire a casa, tranquillo, sicuro.
E se fosse stata proprio questa la sua terapia ? (m.t.)