sabato 23 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. UN HIVER A CONCARNEAU

Simenon se prépare à sa nouvelle collection policière, tout en écrivant des romans populaires 

SIMENON SIMENON. UN INVERNO A CONCARNEAU 
Simenon si prepara per la sua nuova collezione di gialli, mentre scrive dei romanzi popolari 
SIMENON SIMENON. WINTER AT CONCARNEAU 
Simenon prepares for his new detective novel collection while writing popular novels 

L'hiver 1930-1931 a dû être une période très particulière pour Simenon. A l'automne, il avait réussi à arracher à Fayard la promesse de préparer le lancement de la nouvelle collection policière. Cela n'avait pas été sans mal, l'éditeur ayant exigé une contrepartie: il aurait demandé que Simenon lui fournisse une série de romans Maigret déjà écrits. C'est en tout cas ce dont le romancier voulait se souvenir, accréditant ainsi la version d'une naissance plutôt facile de cette collection, comme s'il lui avait suffi d'écrire en se jouant cinq ou six romans pour que tout soit dit…  
En réalité, on sait que Fayard voulait davantage: comme il n'était pas complètement persuadé du succès de cette collection, il désirait prendre un moindre risque, et il exigea donc de Simenon qu'il lui écrive aussi les romans populaires qu'il lui devait encore par contrat. Le romancier eut beau lui proposer de se payer sur les gains futurs des romans Maigret, Fayard resta inflexible, et Simenon dut se résigner à partager son temps entre l'écriture d'un roman policier de sa nouvelle veine, et les romans populaires qu'il voulait abandonner…  
Simenon n'évoque quasiment jamais ce fait, ni surtout les doutes et les difficultés par lesquels il passa pendant cet hiver 1930-1931. Certes, il a dû un peu en parler, sinon, comment ses biographes auraient-ils pu le mentionner… Ce n'est cependant pas dans ses écrits autobiographiques qu'on en trouve la trace, mais plutôt dans sa correspondance privée, ou lors d'entretiensAinsi, comme le relèvent ses biographes Pierre Assouline et Michel Carly, Simenon s'était confié à ce sujet à Carlo Rim, à qui il disait: "Maigret vivait en moi, je le voyais comme un personnage de chair, je connaissais le son de sa voix […]. Pendant que je turbinais, il était là qui fumait sa pipe, en attendant. Nous avions confiance tous les deux."  
Confiance… Malgré ses doutes, Simenon devait croire en son personnage, puisqu'il releva le défi d'écrire, pendant onze heures par jour, ces romans populaires, à une moyenne de 80 pages par jour. Jusqu'à ce que, épuisé, amaigri, il eût gagné les 30'000 francs que Fayard exigeait de lui… Pendant ces longues heures de travail, il a dû, les dents serrées, penser et repenser à Maigret, à comment il allait le lancer, à la face du monde, et de façon éclatante… Obstiné, il a dû imaginer les modalités de ce Bal anthropométrique, qui devait être la consécration de son nouveau mode d'écriture, de son entrée dans le monde littéraire, sinon par la grande porte, du moins par la porte de la célébrité mondaine et médiatique, une manière inédite mais efficace de se faire connaître… 
Pour arriver au bout de son pensum, le romancier se retira "au calme", dans une villa près de Concarneau, et c'est là qu'il rédigea, outre ces romans populaires, Le pendu de Saint-Pholien. Et on peut se demander si c'est le pur hasard de l'inspiration qui lui a fait choisir, comme lieu d'enquête pour son commissaire, sa ville natale de Liège, et le souvenir – transposé – d'un épisode de sa propre jeunesse… Ou, si, au contraire, c'est soutenu par ses souvenirs qu'il a pu écrire cette enquête de son nouveau héros, comme si de le plonger dans le bain liégeois allait le faire ressortir fortifié, et suffisamment armé pour s'imposer dans le champ littéraire… 
Quoi qu'il en soit, pas rancunier, le romancier évoquera Concarneau dans un très prochain roman, puisque c'est là qu'il situera, dans un roman rédigé quelques mois plus tard, l'action du Chien jaune. Et plus tard, bien plus tard, il donnera à son commissaire l'envie d'aller revoir la mer à Concarneau (voir Maigret s'amuse)…  
Une dernière question reste à poser quant à cette période de l'hiver 1930-1931: quels sont les romans populaires que Simenon y a écrits ? On sait combien il est difficile de connaître la date de rédaction des premières œuvres du romancier, même celles sous patronyme, et a fortiori celles sous pseudonymes. Francis Lacassin penche pour Les forçats de Paris, La fiancée du diable, L'évasion et peut-être La maison des disparusSon hypothèse est séduisante, parce que pour les trois premiers cités, on y trouve la présence de Lucas, et Torrence dans le quatrième. De plus, dans L'évasion, un commissaire Maigret est juste cité, et dans Les forçats de Paris, le romancier fait un lapsus en donnant le nom de Maigret alors qu'il s'agit de Lucas. On pourrait donc imaginer que Simenon, qui a en tête la rédaction de la nouvelle collection Maigret, ne peut s'empêcher d'y faire référence en composant ses romans populaires…  

Murielle Wenger 

2 commenti:

  1. Les forçats de Paris, La fiancée du diable e L'évasion in effetti sono romanzi popolari che si avvicinano parecchio ai romanzi gialli firmati simenon, sopratutto il primo citato

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  2. tra l altro in l evasion simenon ci mostra una concarneau estiva differente da quella conosciuta ne le chien jaune

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