SIMENON SIMENON. PORTRAIT DE MAIGRET 

Maigret vu par Simenon, extraits d'interviews 

Le 10 octobre 1933, le journal Comoedia publie une interview de Simenon, que le journaliste est allé rencontrer dans sa maison vendéenne de La Richardière. Dans ses réponses, le romancier paraît sûr de lui, en pleine possession de son talent. Et pour cause: il est un auteur à succès, ses romans déjà parus (outre les Maigret, il a réussi à persuader Fayard de publier des romans sans le commissaire) s'arrachent, le cinéma lui fait les doux yeux, et il va signer, une semaine plus tard, un contrat avec Gallimard. En avril, il avait rédigé ce qu'il considérait comme son dernier roman Maigret, L'écluse no 1. Ce qui ne l'empêche pas de faire une déclaration péremptoire à propos de son héros. Voici donc la deuxième citation que nous avons choisie pour cette rubrique. 

"Mon ami Maigret […] c'est la quintessence des inspecteurs de la police judiciaire. Sherlock Holmes est théorique, Maigret existe… "

SIMENON SIMENON. RITRATTO DI MAIGRET 

Maigret visto da Simenon, estratti da interviste

Il 10 ottobre 1933, il giornale Comoedia pubblica un’intervista con Simenon, che il giornalista è andato a incontrare nella sua casa della Richardière in Vandea. Dalle risposte si capisce che il romanziere è in gran forma e all’apice del suo talento. Infatti è un autore di successo, i romans durs già pubblicati (oltre ai Maigret è riuscito a convincere Fayard a pubblicare i romanzi senza il commissario) si vendono molto bene, il cinema gli fa gli occhi dolci e una settimana dopo firmerà un contratto con Gallimard. In aprile aveva redatto quello che lui considerava il suo ultimo Maigret: La chiusa no 1. Cosa che non gli impedisce di fare una dichiarazioni perentoria a propositò del suo eroe. Ecco quindi la seconda citazione che abbiamo scelto per questa rubrica. 

«Il mio amico Maigret […] è la quintessenza degli ispettori della polizia giudiziaria. Sherlock Holmes è teorico, Maigret esiste…» 

SIMENON SIMENON. MAIGRET'S PORTRAIT 

Maigret seen by Simenon, extracts from interviews 

On October 10th, 1933 the Comoedia newspaper published an interview of Simenon, whom the reporter had met in his Vendée house, La Richardière. In his answers Simenon seemed self-confident, in full possession of his talent. And for good reason: he was already a best-selling author, his novels had a big success, he had succeeded in convincing Fayard to publish novels without Maigret, and the cinema was making eyes at him. One week later he would sign a first contract with Gallimard. In April he had written Lock No. 1, which he considered as his last Maigret novel. And that didn't prevent him from making a peremptory statement about his character. Here's the second quotation we've chosen for this column. 

"My friend Maigret […] is the quintessence of the inspectors in the judiciary police. Sherlock Holmes is theoretical, Maigret does exist…" 

by Simenon Simenon

SIMENON SIMENON. LES FIGURES TUTELAIRES DE MAIGRET /1

Le thème de la paternité dans les Maigret: le commissaire et son père 

SIMENON SIMENON. LE FIGURE TUTELARE DI MAIGRET /1 

Il tema della paternità nei Maigret: il commissario e il suo padre  

SIMENON SIMENON. MAIGRET'S TUTELARY FIGURES /1 

The paternity theme in the Maigrets: the Chief Inspector and his father 

Le thème de la paternité hante l'œuvre simenonienne. Il recouvre deux pans: d'une part, la recherche de la figure du père, à travers le souvenir idéalisé de Désiré Simenon; d'autre part, les rapports père-fils, que l'auteur développera dans ses romans lorsqu'il aura lui-même connu les affres et les joies de la paternité. Ce thème fait donc le sujet de maints "romans durs" (Le fils, Malempin, L'horloger d'Everton, pour n'en citer que quelques-uns parmi les plus évidents), mais il apparaît aussi dans les romans Maigret. 

Pour créer son personnage de commissaire, Simenon s'est inspiré de plusieurs personnes qu'il a rencontrées, et ce ne sont pas seulement des figures de policiers qui l'ont aidé à composer son héros. A André Parinaud, Simenon confiait en 1955: "quand j'ai voulu créer un personnage sympathique et comprenant tout, c'est-à-dire le personnage de Maigret, j'y ai mis, à mon insu, un certain nombre de traits de mon père." Maigret emprunte donc à la figure paternelle de Désiré, mais, par "un étrange jeu de miroirs", comme le relève Michel Carly (dans son introduction à la collection Tout Maigret chez Omnibus), non seulement le commissaire a en lui des traits du père de Simenon, mais encore la figure du père de Maigret se rapproche elle-même de celle du père du romancier. En effet, Simenon a tenu à ce que le père de son personnage meure au même âge que son propre père, soit à 44 ans. Maigret devient donc orphelin de père alors qu'il est encore un jeune homme, comme c'était le cas pour le romancier lui-même. Celui-ci a-t-il cherché des figures paternelles substitutives ? En ce qui concerne Maigret, en tout cas, on trouve dans les romans plusieurs de ces figures tutélaires qui prennent la place du père.  

Ce n'est que petit à petit que Simenon dévoile les souvenirs de jeunesse de son commissaire et qu'il le dote d'un passé. Il faut attendre L'affaire Saint-Fiacre pour que le romancier pose les premiers jalons des souvenirs familiaux de Maigret. Lorsque Simenon invente l'enfance de son héros, il lui revient en mémoire le régisseur de château qu'il a connu au temps où il était secrétaire du marquis de Tracy. Ce régisseur, Pierre Tardivon, a donné à Evariste Maigret ses "longues moustaches" et les "jambières de cuir" qu'on lui connaît dans la description qui en est faite dans Les mémoires de Maigret. Car c'est dans ce roman-ci qu'on trouvera davantage de détails sur le père de Maigret, et sur la relation qu'il entretenait avec lui. Mais nous n'en sommes pas encore là dans L'affaire Saint-Fiacre. La figure du père du commissaire y apparaît alors assez effacée, même si on apprend déjà qu'il "avait été pendant trente ans régisseur du château". Dans ce roman du "retour aux sources", un retour qui se passe plutôt mal puisque les souvenirs de Maigret y subissent nombre de flétrissures, les retrouvailles avec la mémoire paternelle se déroulent tout aussi mal: c'est à peine si Maigret reste quelques minutes sur la tombe de son père, "ternie", "dont la pierre était devenue toute noire" et il n'a pas de fleurs à y déposer… Plus tard dans le roman, cependant, une image un peu plus positive surgit, celle du père Maigret installé dans son bureau, et distribuant les rétributions au personnel du château. Une figure d'autorité, telle qu'on la retrouvera développée dans Les mémoires de Maigret.  

Pour que le romancier parle à nouveau de la jeunesse de son héros, il faut attendre le retour de celui-ci aux Presses de la Cité, lorsque Simenon se rend compte qu'il peut approfondir la personnalité de Maigret, pour en faire un personnage beaucoup plus complet qu'un simple détective de roman policier. On trouve d'abord une brève mention à propos de la mort du père de Maigret, ce qui a interrompu les études de médecine de celui-ci (Les vacances de Maigret), puis, dans La première enquête de Maigret, une allusion au fait que Xavier Guichard, le "grand patron" de la PJ, a été un ami d'Evariste Maigret. Viennent ensuite Les mémoires de Maigret, où le commissaire prend la plume pour raconter lui-même l'histoire de sa famille, sa relation à son père, et la mort de celui-ci, ce qui a provoqué le départ du jeune Maigret à Paris, à la recherche d'un emploi, mais aussi de figures paternelles de substitution. Nous y reviendrons. Plus tard dans la saga, il y aura encore, çà et là, quelques allusions au père de Maigret, toujours brèves, et où seront évoqués essentiellement les quelques traits distinctifs et positifs du personnage: son bureau (Maigret chez le ministre), qui symbolise sa fonction de régisseur de château (Maigret et le corps sans tête, Un échec de Maigret, L'ami d'enfance de Maigret).  

Dans un prochain billet, nous évoquerons les autres figures paternelles que Maigret a trouvées sur sa route.  

Murielle Wenger 

SIMENON SIMENON. L'ELEGANZA DI UN ROMANZIERE... IN FOTO!

Lo scrittore era attento alla sua immagine, un analisi attraverso le foto del suo modo di vestire

SIMENON SIMENON. L'ELEGANCE D'UN ROMANCIER... EN PHOTOS !

L'écrivain était attentif à son image, comme nous le montre une analyse, par la photo, de sa façon de se vêtir

SIMENON SIMENON. A NOVELIST’S ELEGANCE… IN PHOTOS!

The writer was attentive to his image as we show in an analysis by photographs of the way he dressed

Fin dagli anni '20 il giovane Simenon era molto attento alla moda e, come dimostra questa foto con Josephine Baker, era in perfetta tenuta da sera con lo smoking. Ma in altre occasioni, quando nel suo appartamento di Place des Vosges, riceveva gli amici con la moglie Tigy, esibiva vestiti all'ultima moda, dai colori sgargianti e con disegni delle trame di giacche e pantaloni ispirate alle forme e ai colori dei pittori in voga all'epoca... Eh, sì, il giovane Simenon era davvero eccentrico, un po' estroso, persino un po' provocatorio nella scelta dell'abbigliamento. come d'altronde si conveniva ad un giovane di una ventina d'anni, non sempre austero come nella foto qui a sinistra. 

Qui siamo qualche anno dopo. Questa a sinistra è, come si dice una foto posata, realizzata nello studio di un fotografo, studiata nei particolari (notate la luce dietro che crea se non proprio un aureola, un alone suggestivo). 
Qui Simenon indossa  un vestito elegante, con un orologio che ha un particolare cinturino in metallo, quasi un bracciale. 
Come nella precedente anche qui indossa un papillon, che sarà un po' la cifra del suo abbigliamento (anche se non disdegnava la classica cravatta e alcune volte lo vedremo anche scamiciato...), ma qui conferma la sua propensione per un vestire elegante, ricercato che conferma la sua attenzione alla propria immagine, non solo nella comunicazione per via fotografica.

Qui a sinistra, siamo ancora in un studio fotografico, ancora una volta con una luce anche dietro e questa volta proprio a mo' di aureola. 
Compare il cappello tipo Borsalino a falde abbastanza larghe che gli dà, insieme al farfallino e al gioco di luci ed ombre sul viso, un'aria un po' noir, alla Humphry Bogart che all'epoca furoreggiava tra le donne grazie alle sue performance cinematografiche come l'investigatore Sam Spade. 
In questa immagine Simenon indossa ancora una giacca elegante dai risvolti larghi come voleva la moda di quegli anni. Di certo questa immagine contribuiva non poco alla sua popolarità presso il pubblico femminile.

Ed eccolo scamiciato! Qui a destra, con una tenuta che tradisce l'ambientazione made in Usa. Camicione a scacchi, cappellone da cow-boy in mano e i pantaloni infilati negli stivali. 
Questo è il Simenon che in qualsiasi situazione e in ogni paese si trovi, s'integra con le abitudini, la moda e le consuetudini del posto. Ma è un'integrazione un po' superficiale, lui in fondo rimane l'europeo, che non condivide la morale bacchettona degli americani, che non ama il loro parlare di soldi, e nei suoi romanzi made in Usa spesso descrive la Francia e Parigi come mai aveva fatto.

Simenon in una rara foto con gli occhiali da sole. La pipa sempre in bocca, un sobrio vestito grigio. La foto scattata in un bar ci presenta lo scrittore stavolta con la classica cravatta. Ma personalmente quegli occhiali ci spiazzano un po'. 
I capelli sono ancora neri, ma la stempiatura si fa notare. E' un immagine che risale o all'ultimo periodo americano o poco dopo il suo rientro in Europa. 
Al polso ha un orologio, anch'esso sobrio, con un normale cinturino (altro che il bracciale della seconda foto!). Simenon è ormai un maturo ultra cinquantenne, consapevole ormai della propria fama e dell'autorevolezza della sua statura di romanziere. 

In gran spolvero. Simenon qui indossa una giacca elegantissima, con una trama sofisticata, ma molto sobria. Fazzoletto nel taschino, bell'orologio al polso. 
Ma quello che colpisce è l'importanza del cappello, sempre in stile Borsalino a falde larghe, ma che è decorato con una piuma infilata nella fascia che dà un tocco estroso al suo impeccabile abbigliamento. 
Un vero dandy: giacca chiara, camicia bianca e cravatta chiara anch'essa. La giacca, da quello che si vede dal drappeggio sulla manica sinistra, deve essere realizzata con un tessuto molto morbido e leggero...

Qui sopra, una serie di scatti mentre Simenon scrive. Come si vede, via giacche, cappelli, cravatte e papillon. In maniche di camicia, o con le maniche corte. Addirittura, nella prima foto, una semplice maglietta girocollo. Le imagini si riferiscono a varie età del romanziere, ma in tutte si dimostra come, durante la fase della scrittura, l'eleganza cedeva il passo alla comodità. Simenon beve, fuma, scrive a macchina o a penna, ma è sempre molto concentrato e in pieno ritmo. Anche l'abbigliamento casual indica come la scrittura fosse comunque in quei momenti la sua preoccupazione più importante.

Siamo ormai in età avanzata. Simenon ancora con la pipa in bocca, ormai permanentemente con gli occhiali. 
Qui sfoggia una semplice camicia bianca (comunque con le cifre G.S. sul taschino). Al posto della cravatta, un ricordo del suo soggiorno in America, un cravattino "alla texana", qui in una versione in corda, annodata con un semplice fiocchetto. Un'altra nota estrosa nel suo abbigliamento ormai davvero sobrio. 
Ma questa ricerca del particolare estroso (come la piuma sul cappello o il bracciale dell'orologio) indica una notevole attenzione a quei dettagli che rendevano particolare la sua immagine. 
(m.t)