sabato 16 febbraio 2019

SIMENON SIMENON. LA CADENCE DU ROMANCIER

A propos du rythme de productivité annuelle de Simenon 

SIMENON SIMENON. LA CADENZA DEL ROMANZIERE 
A proposito del ritmo di produttività annuale di Simenon 
SIMENON SIMENON. THE NOVELIST'S CADENCE 
About Simenon's annual productivity rhythm 

C'est une caricature par Ralph Soupault, qui fut publiée dans le journal Le Merle Blanc. Elle est légendée: «Georges Simenon, le Citroën de la littérature», et on y voit le romancier livrer de la copie à la chaîne. Elle illustre bien la production phénoménale de Simenon au temps de la littérature alimentaire: dans la décennie 1920 à 1930, le romancier en herbe rédigé près de 190 romans sous pseudonymes, auxquels s'ajoute un millier de contes et nouvelles, ce qui fait une production annuelle effarante et effrénée…Littérature au poids, dont le but est, littéralement, de nourrir son homme. Période pendant laquelle Simenon a acquis les bases de son métier, apprenant à trousser une intrigue, à faire entrer et sortir de scène des personnages, et à ébaucher ses premières descriptions d'atmosphère. Nécessité faisant loi, le romancier livre ses productions à tous les éditeurs qui les accepteront, quitte à réutiliser, avec un autre pseudonyme, la même intrigue, à peine remaniée, sous un titre différent. Usant de tous les poncifs du genre, Simenon bâcle un roman en deux, trois jours, et c'est cela qui lui permet cette production quasi industrielle. 
Quand il passa à la «semi-littérature», il envisageait sans doute de freiner cette production, et de prendre davantage de temps pour peaufiner ses textes. Cependant, pour les premiers Maigret, il dut continuer à fournir des romans à un rythme élevé, puisque l'une des conditions que Fayard avait mises à son acceptation pour la publication de la nouvelle collection, était que le romancier lui fournisse un roman par mois. Sans compter les romans populaires que l'éditeur lui réclamait encore par prudence, au cas où les Maigret ne marcheraient pas… 
Dans Quand j'étais vieux, Simenon note: «J'ai écrit mes romans en trois ou quatre jours (les populaires). Puis douze par an (au temps des Maigret). Puis six (pendant près de vingt ans). J'en arrive à quatre, car plus j'avance, plus ils m'épuisent.» Cette cadence annuelle est effectivement allée en décroissant, car à mesure que le romancier progressait dans son œuvre, il s'impliquait davantage dans son écriture et dans ses personnages, la tension était de plus en plus forte, et il ne pouvait plus soutenir un rythme aussi élevé qu'à ses débuts.  
En 1930, Simenon écrivit 4 Maigret et un premier «non-Maigret»; 1931 est l'année où il dut fournir une cadence mensuelle pour Fayard8 Maigret et un «non-Maigret»; en 1932, 7 Maigret et 2 «romans-romans». La période 1933 à 1938 fut consacrée essentiellement à la rédaction des «romans durs», et même si Maigret disparaissait momentanément de la scène, la production annuelle du romancier resta élevée, avec une moyenne de 6 romans par année, dont une année record en 1937 avec 9 romans; le passage à l'éditeur «haut de gamme» qu'était Gallimard ne freina pas, au contraire, la productivité de Simenon… 
La période 1939-1945, soit celle de la guerre, vit la cadence ralentir, avec une moyenne de 3 à 4 romans par année. A cela, plusieurs causes, certaines purement matérielles, comme la pénurie de papier et tous les tracas dus à la période historique, d'autres liées à l'œuvre littéraire elle-même, puisque c'est durant cette période que Simenon fora dans ses souvenirs de jeunesse pour écrire Je me souviens et sa forme romancée Pedigree 
Dans Un homme comme un autre, Simenon note: «Les premiers Maigret ont été écrits à raison de douze romans par an. […] Ensuite sont venus ce que j'appelle les romans-tout-court, c'est-à-dire les romans sans Maigret et sans intrigue policière. Pendant dix ans environ, je les ai écrits à la cadence de six par an. Ce n'est qu'à mon retour d'Amérique que j'ai abaissé cette moyenne à quatre, moyenne que j'ai suivie jusqu'à l'année dernière.» En réalité, la moyenne annuelle de rédaction des romans «américains» est plutôt de 5: seulement 3 romans en 1948, 4 en 1952, 5 en 1946 et 1954, et 6 les autres années 
Il est vrai cependant que le romancier ne retrouva jamais sa cadence américaine, une fois rentré en Europe, et d'ailleurs, la moyenne annuelle de la production helvétique est plus proche de 3 que de 4. L'effort et la concentration nécessités par des romans de plus en plus durs, de plus en plus forts, ne lui permettaient plus qu'une cadence annuelle réduite. Même si au bout de quelques mois sans écrire, il en ressentait un besoin physique et renouvelé, la tension subie pendant la rédaction faisait qu'il ne pouvait reproduire cet effort plus de trois à quatre fois par année… 

Murielle Wenger

venerdì 15 febbraio 2019

SIMENON SIMENON. IL BLOG CRESCE E IMPARA LE LINGUE...

Tre anni fa' Simenon-Simenon, dopo una pausa, si riorganizzò e iniziò a pubblicare post anche in francese e in inglese

SIMENON SIMENON. LE BLOG GRANDIT ET APPREND LES LANGUES... 
Il y a trois ans, Simenon-Simenon, après une pause, se réorganisait et commençait à publier des billets également en français et en anglais
SIMENON SIMENON. THE BLOG GROWS AND LEARNS LANGUAGES…
Three years ago, after a pause, Simenon-Simenon reorganized and began to publish posts in French and English as well




Come forse qualcuno ricorda, la scommessa nacque quasi dieci anni fa': "Chi sarà tanto pazzo, tra gli appassionati di Simenon in Italia, da leggere "quotidianamente" news, recensioni, commenti e considerazioni sullo scrittore?".
Forse il più pazzo di tutti ero proprio io che, senza avere uno straccio di risposta a questa domanda, mi ficcai a capofitto nella follia di scrivere ogni giorno qualcosa (magari di interessante...) su Georges Simenon. I primi tempi partii sparato, risucchiato da quel vortice del giorno per giorno che quasi non mi lasciava tempo nemmeno di pensare.
Poi sopraggiunse la fase dell'adattamento  per cui l'impresa non mi sembrava più così folle, anche perché nel frattempo i visitatori aumentavano e inoltre avevo riscontri positivi dell'interesse che questa iniziativa suscitava man mano che veniva conosciuta sempre più.
Insomma andando avanti mi sentivo sempre meno pazzo, anche perché altri "pazzi" avevano iniziato a collaborare a "Simenon-Simenon" e, come si sa, "follia comune, mezzo gaudio". E il gaudio (nostro) sembrava andava di pari passo con quello dei lettori che ora intervenivano anche nelle allora neo-nate pagine mirror del sito su Facebook, su Twitter e su Google+. 
Ma arrivati nel 2016, dopo cinque anni filati di post quotidiani, ci fu bisogno di un attimo di pausa. Un po' di stanchezza, qualche piccolo problema, il bisogno di riorganizzarsi e rinnovarsi, portarono a qualche mese di inattività (anche se le visite continuavano ad un ritmo quasi normale!).
Il 15 febbraio  2016 Simenon-Simenon is back! 
Questo l'head-line con cui il blog tornava a pubblicare post quotidianamente, ma con parecchie novità. Intanto diventava internazionale, nel senso che venivano messi on line post in italiano, in francese e in inglese. A livello interno c'era un'organizzazione e una programmazione del lavoro sempre più simile a quella di una redazione di un giornale. C'era un direttore, io, c'era una sorta di caporedattore, Murielle Wenger, c'erano dei collaboratori fissi come David P. Simmons, Andrea Franco, Luca Bavassano, e un'altra mezza dozzina di collaboratori saltuari di varie nazionalità.
Il salto era fatto. Da una gestione fantasiosa che veniva fuori a sprazzi e solo dalla mia testa... ad un lavoro più organizzato e ordinato, grazie soprattutto alle doti di Murielle, che nel tempo si è rivelata l'anima di quel meccanismo propulsivo che serve a gestire un blog sempre più complesso, anche  in relazione alle collaborazioni che aumentavano. E non erano ovviamente solo italiane, ma anche francesi e anglofone, che allargavano gli orizzonti di "Simenon-Simenon". Quindi arrivarono nuovi visitatori dalla Francia, dal Belgio, dalla Svizzera, dalla Gran Bretagna, dal Canada e dagli Usa (tanto per fermarci ai paesi con un maggior numero di visitatori), ma giunsero anche riconoscimenti più ufficiali. Allora infatti John Simenon, figlio del romanziere, volle che il nostro diventasse il blog del sito ufficiale di Georges Simenon.
La rivista scientifica Francofonia nel suo numero dedicato a "Simenon in Italia", ci commissionò un saggio sulla nostra dimensione digitale di narrazione dello scrittore, quale iniziativa unica al mondo. "Les Amis de Simenon", la più importante associazione legata al romanziere, ha scelto il nostro blog come punto di riferimento delle proprie attività,  informazioni e notizie.
Insomma lasciatemi festeggiare questi tre anni e permettetemi, con un pizzico di autoreferenzialità, un po' di compiacimento per un lavoro che, nato quasi dieci anni  anni fa', negli ultimi tre anni si è aperto al mondo e sta man mano diventando davvero un punto di riferimento per tutti gli appassionati del romanziere. C'è molto lavoro ancora da fare. Crescere in termini di tecnologia e di applicazioni mutimediali, aggiungere altre lingue a quelle attuali, tenere il passo anche con le nuove generazione in termini di linguaggio, di modelli di comunicazione e di devices di collegamento... Ma oggi lasciatemi festeggiare insieme a Murielle Wenger e a David P. Simmons che sono, come ho detto i miei più stretti e preziosi collaboratori, ma anche insieme a tutti gli altri, questi primi tre anni di vita internazionale. 
Da domani si ricomincia a lavorare sodo, anche per il Simenon-Simenon del futuro. (m.t.)

giovedì 14 febbraio 2019

SIMENON SIMENON. QUAND LOUISE RENCONTRA JULES…

Notre cadeau pour la Saint-Valentin 

SIMENON SIMENON. QUANDO LOUISE INCONTRÒ JULES... 
Il nostro regalo per San Valentino 
SIMENON SIMENON. WHEN LOUISE MET JULES... 
Our gift for Valentine's Day 

Dans ses Mémoires, Maigret a raconté sa première rencontre avec Mme Maigret. Aujourd'hui, à l'occasion de la Saint-Valentin, nous vous offrons le récit de cette rencontre selon la version de sa femme 

Illustrazione di Giancarlo Malagutti
Combien de réceptions tante Géraldine avait-elle déjà données ? Je savais bien que c'était dans le but de me dénicher un mari dans les Ponts et Chaussées, mais je commençais à en avoir assez de voir les mêmes visages, et je me sentais un peu comme un objet qu'on met en lote.
Et puis, ceux qu'on me présentait n'étaient guère intéressants… Il y avait Ernest, toujours l'air d'être sur le point d'éclater dans son habit de soirée trop serré pour lui. Et quel ennui, ces sonates qu'il s'obstinait à jouer au piano soirée après Ilsoirée ! Et Félix… Je n'aime pas me moquer des gens, mais ce long garçon maigre à la figure toujours barbouillée de pommade ne m'attirait vraiment pasJ'avais bien compris qu'il était amoureux de moi, mais je jure que j'avais tout fait pour ne pas l'encourager. Il y avait aussi Louis, qui ne pensait qu'à valser en serrant très fort sa partenaire. Je détestais cela, mais par chance il était tombé amoureux d'Alice, et j'en avais été débarrassée. Et encore Barnabé; ce n'est pas le fait qu'il portait des lunettes qui me dérangeait, mais il passait son temps à vous déclamer des poèmes auxquels personne ne comprenait rien. 
Ce soir là, j'avais été sur le point d'inventer une migraine pour échapper à la corvée, mais c'était difficile de mentir à tante Géraldine. A huit heures et demie, alors que j'étais bravement en train de tourner les pages de la sempiternelle sonate jouée par Ernest, je les vis entrer. Félix était accompagné d'un garçon mince, mais plutôt costaud, et je l'imaginais bien, quelques années plus tard, prendre quelques kilos et s'épaissir. Je ne sais pourquoi, cela me fit plaisir de l'imaginer corpulent, même massif, et pour ne pas faire voir à tout le monde que j'étais en train de rougir à cette pensée, je me détournai et me mis à tousser. 
Jules – je savais déjà qu'il se prénommait ainsi, car Félix m'avait parlé de lui lors de la soirée précédente – semblait gêné dans son habit, et je le trouvai attendrissant, surtout lorsqu'on nous présenta et qu'il n'osa pas me regarder en face. Ernest avait attaqué la sonate suivante. De loin, je suivis Jules du regard, et je le vis se diriger vers un guéridon où était posé un plateau de petits fours. Enfin, Ernest joua les derniers accords, et mon supplice prit fin. Quand Alice eut terminé de chanter, il se fit un grand silence, et tous les regards étaient tournés vers Jules, qui avait la bouche pleine et tenait un petit gâteau à la main.  
Heureusement, l'entrée de la bonne avec les rafraîchissements fit diversion, et je m'arrangeai pour me faire remarquer de tante Géraldine alors que je prenais le dernier plateau de petits fours. Elle me dit de faire passer le plateau, et quand tout le monde fut occupé à manger, je m'approchai de Jules et lui dis, en lui montrant les tartelettes à l'ananas: «Ils ont laissé les meilleurs. Goûtez ceux-là.». Et Jules ne trouva rien d'autre à répondre que: «Vous croyez ?» D'autres filles auraient peut-être trouvé cela ridicule et auraient éclaté de rire, mais moi j'aurais eu envie de l'embrasser.  
C'est la première fois, ce soir-là, que je fus heureuse que ma mère m'ait transmis son don pour la cuisine, parce que j'étais sûre que ce jeune homme, qui cachait son embarras dans la gourmandise, aimerait qu'on lui confectionne de bons petits plats. Quant à moi, je voyais mieux mon avenir derrière les fourneaux, dans un douillet appartement, plutôt que de donner des réceptions à tous ces Ponts et Chaussées d'un ennuyeux mortel…  


Nelle sue Memorie, Maigret ha raccontato il suo primo incontro con Mme M.me Maigret. Oggi per San Valentino vi offriamo la storia di questo incontro secondo la versione di sua moglie. 

Quanti ricevimenti la zia Géraldine aveva già dato ? Lo sapevo bene che era al fine di trovarmi un marito tra i "Ponts et Chaussées", ma iniziavo a stancarmi di vedere le stesse facce, e mi sentivo un po 'come se fossi un oggetto viene messo in lotteria... 
Poi quelli che mi stavano presentati non erano molto interessanti... C'era Ernest, che sembrava sempre sul punto di scoppiare nel suo abito da sera troppo stretto per lui. E che fastidio, queste sonate che lui insistava a suonare il pianoforte sera dopo sera! E Felix... Non mi piace prendere in giro la gente, però questo lungo ragazzo magro con la faccia sempre coperta di unguenti non mi attraeva davvero. Avevo capito che lui era innamorato di me, ma giuro che avevo fatto tutto il possibile per non incoraggiarlo. C'era anche Louis, che pensava solo al valzer e a stringere la sua compagna. Io odiavo questo, ma per fortuna si era innamorato di Alice, e me ne ero liberata. E ancora Barnabé; non avevo nulla contro il fatto che indossasse gli occhiali, ma lui passeva il tempo a declamare poesie a cui nessuno capiva nulla. 
Quella serata, ero stata sul punto di inventare un mal di testa per scappare al compito, ma era difficile di mentire a la zia Géraldine. Alle otto e mezzo, mentre stavo coraggiosamente girando le pagine della sonata eterna suonata da Ernest, li vidi entrare. Félix era accompagnato da un ragazzo magro, ma piuttosto forte, e lo immaginavo bene, qualche anno dopo, prendere qualche chilo e addensare. Non so perche, mi faceva piacere immaginarlo corpulento, anche massiccio, e, per non far vedere a tutti che questo pensiero mi faceva arrossire, mi voltai e cominciai a tossire. 
Jules – lo sapevo già che si chiamava cosi, perché Félix mi aveva parlato di lui durante la serata precedente – sembrava a disagio nel suo abito, e lo trovai toccante, soprattutto quando eravamo introdotti e lui non osò guardarmi in faccia. Ernest aveva iniziato la prossima sonata. Da lontano guardai Jules e lo vidi avvicinarsi al tavolo dove era stato messo un vassoio di pasticciniAlla fine, Ernest suo gli ultimi accordi, e il mio calvario era finito. Quando Alice ebbe finito di cantare, ci fu un grande silenzio, e tutti gli occhi erano rivolti a Jules, che aveva la bocca piena e teneva in mano una piccola torta. 
Per fortuna l'ingresso della cameriera con il rinfresco fece diversivo, e riuscii a farmi notare da zia Geraldine mentre stavo prendendo l'ultimo vassoio di pasticcini. Lei mi disse di passare lo vassaio, e quando tutti furono occupati a mangiare, mi avvicinai di Jules e glielo dissi, mostrando delle tortine con ananas«Hanno lasciato i migliori. Gusti quelli.» E Jules non trovò nient'altro a cui rispondere che «Lei crede?» Forse altre ragazze avrebbero pensato che lui fosse ridicolo e avrebbero scoppiare a ridere, ma io avrei voluto baciarlo. 
Questa serata era la prima volte che fui contenta che la mia madre mi avesse dato il suo talento per cucinare, perché ero siccura che a questo ragazzo, che nascondeva il suo imbarazzo usando la golosità, piacerebbe essere fatto del buon cibo. Da parte mia, vedevo il mio futuro dietro le fornaci, in un accogliente appartamento, piuttosto che dare i ricevimenti a tutti questi Ponts et Chaussées di un mortale noioso... 


In his Memories, Maigret told his first meeting with Mme Maigret. Today, for Valentine's Day, we offer you the story of this meeting according to his wife. 

How many parties have already been organized by aunt Géraldine? I knew well that the purpose was to find a husband for me in the "Ponts et Chaussées", but I was getting tired of seeing the same faces, and I felt like an object used for a lottery… 
And men who were introduced to me were not so interesting… There was Ernest, who always seemed about to burst out in his too tight evening suit. And these so boring sonatas he persisted in playing piano evening after evening! As for Félix… I don't like making fun of people, but this long skinny boy, with his face always smeared with ointment, didn't attract me at all. I had understood he was in love with me, but I swear I had done everything not to encourage him. There was also Louis, who thought only of waltzing and tightly clasping his partner. I hated that, but luckily he had felt in love with Alice, and I was rid of him. And also Barnabé; I had nothing against the fact that he was wearing glasses, but he was spending his time declaiming poems that no one could understand. 
On that evening I had been about to pretend I had a headache to escape the chore, but it was difficult to lie to aunt Géraldine. At half past eight, while I was bravely turning the pages of the eternal sonata played by Ernest, I saw them entering. Félix was accompanied by a thin but solid young man, and I thought this one could gain a few pounds and thicken, some years later on. I don't know why, I was pleased to imagine him stout, even massive, and so as not to show everybody that I was blushing at the thought, I turned around and I began coughing. 
Jules – I already knew it was his name, for Felix had talked about him on previous evening – seemed uneasy in his suit, and I found him touching, above all when we were introduced and he didn't dare face me. Ernest had begun to play the next sonata. From afar I watched Jules, and I saw he was heading towards a pedestal table on which stood a tray with petits fours. At last Ernest played the last chords, and my torture came to an end. When Alice had finished singing, there was a big silence, and all people were gazing at Jules, who had his mouth full and was holding a cupcake.  
Luckily the entrance of the maid with the refreshments made diversion, and I managed to get noticed by aunt Géraldine when I took the last petits fours tray. She told me to pass the tray, and when everybody was eating, I got near to Jules and I told him, showing the pineapple tartlets: "They left the best ones. Taste those." And Jules found nothing else to answer: "Do you believe so?" Maybe other girls would have found this ridiculous and would have burst out laughing, but I would have liked to kiss him. 
It was the first time, on that evening, that I was happy my mother had given me her gift for cooking, because I was sure that this young man, who was hiding his embarrassment in gluttony, would like to be made good food. As for me, I better saw my future in the kitchen of a cosy apartment, rather than giving parties to all these so deadly boring Ponts et Chaussées 

 Murielle Wenger