giovedì 22 dicembre 2016

SIMENON SIMENON. “THREE BEDS IN MANHATTAN”


roman à clefA story about passionAbout love? About a big city? 
SIMENON SIMENON. “TROIS CHAMBRES A MANHATTAN” 
Un roman à clef ? Une histoire sur la passion ?  Sur l’amour ? Sur une grande ville ? 
SIMENON SIMENON. "TRE CAMERE A MANHATTAN"
Un romanzo a chiave? Una storia sulla passione? Sull'amore? Su una grande città?


In his biography Simenon, Pierre Assouline outlines some autobiographical elements in this novel, credits Simenon’s “passion” with stimulating it, and cites New York City as “its principal character.” Three good reasons for a read, it seemed to me. 
Denise Ouimet reported that, within a few hours of their first meeting, she and Simenon became lovers in a hotel room. As far as I know, Simenon did not deny those facts. Thus, it’s not a stretch to view Frank as Georges and Kay as Denise, and from that, some troubling questions ariseIn their second intercourse, Frank feels “a powerful anger” and plunges into Kay “as if he wanted to be done with his obsession once and for all. She ends up crying “like a child,” stammering: “You hurt me.” Was Simenon “terribly misogynist” as Denise claimed? Later on, Frank aggressively hammers Kay to find out how many men she had slept with and reacts by punching her in the face three times. Did Simenon play champion of justice like Frank? Did one of Simenon’s women ever assault him for copulating with othersNear the end, Frank betrays Kay, but he excuses his actions and adds a warning: it was simply because I am a man” and “it will perhaps happen again.” Was that Georges talking?  A final autobiographical question stems from Kay’s continual partaking of alcohol. Was that prescient of Georges regarding Denise? 
This is certainly a story about both passion and love. Later on, while writing about the two in a letter to Gide, Simenon asked rhetorically: “Did I express it poorly in Three Beds in Manhattan?” Indeed, Frank had “never imagined such violence in passion, such animality without restriction.” They had “thrown themselves onto each other with a sort of desperate fury.” What’s more, from their first day together on, Frank’s jealousy and distrust consumes him. He obsesses about what men shhad breakfast with and who else had listened to “their song” before him. Although Frank “was certain she was lying to him,” he gradually discovers he had no desire to leave her and eventually realizes she “was indispensable to him.” Unlike most of Simenon’s romans durslove and passion win out: they were “two creatures that wandered in isolation for a long time and at last received the unexpected grace of a human contact. In the end, “they would never be alone again.” When they locked the three bedroom doors and went off, “they were beginning to live.” 
A study cited by Assouline of the genesis of Simenon’s novels draws attention to the important “place of action” role for New York City in this book. Although it is a city that always unsettled me, “its brutal and tranquil absence of constraints” seems to have positively intrigued and excited Simenon. Buildings, neon signs, streets, taxis, sidewalks, trashcans, bars, jukeboxes, cafeterias, hot dogs, drugstores and so on keep on popping up in this “great city.” They are “everything a big city could invent to deceive isolated people.” By no means full descriptions, they are more references to objects, nouns with the occasional adjective tacked on. They are just snippets, but they do impact. This book begs to be a movie, but the 1965 French film may be hard for many to viewlegally. 

David P Simmons

mercoledì 21 dicembre 2016

SIMENON SIMENON. L'UOMO CHE GUARDAVA PASSARE SE STESSO

Il picaresco e la satira di un romanzo sghembo

SIMENON SIMENON. L'HOMME QUI SE REGARDAIT PASSER LUI-MÊME
Le picaresque et la satire d'un roman bizarre
SIMENON SIMENON. THE MAN WHO WATCHED HIMSELF GO BY
The picaresque and the satire of a strange novel



Molti romanzi iniziano spesso con uno status quo che viene bruscamente turbato da un elemento che ne scatena la storia, l'avventura o le disgrazie. Nel tragico e al contempo divertentissimo 'L'uomo che guardava passare i treni' (1938), Georges Simenon scaraventa la normale routine di un comune impiegato della classe media olandese in quella che diventerà un'incredibile carriera criminale.
Kees Popinga ha un nome che già echeggia il grottesco della storia, una storia scacchistica in cui il protagonista si muove prima in Olanda e poi su Parigi come un pedone degli scacchi, a volte come un cavallo, a volte semplicemente come un uomo. Ed è spiazzante e al contempo buffo constatare come un quieto padre di famiglia si ritrovi in poche ore a diventare un mostro: "il satiro di Amsterdam".
Nelle rocambolesche peregrinazioni del personaggio si legge la voglia di Simenon di trattare il tema prediletto, il contrasto tra individuo e società, questa volta con toni di intrattenimento ma anche di satira che usi la leggerezza per puntare come sempre al tragico, quell'infaticabile tragico che si annida in tutte le pagine del nostro. Ecco perché alcune pagine ricordano Graham Greene, per l'elemento pindarico e per i feroci aforismi satirici piazzati qua e là; l'ironia e la trattazione della città come mostro inglobante, rimandano ai romanzi berlinesi di Nabokov o comunque a quell'atmosfera cittadina grottesca, tipica di certo espressionismo tedesco del primo novecento.
La cosa che più diverte e al contempo colpisce nelle prime pagine è l'elemento sessuale come rivincita sociale. Per far vedere che vale qualcosa, Popinga progetta di fare sesso con le donne del suo capo.
Già, così, per soddisfazione personale. E da lì una bizzarra sequela di eventi in cui il protagonista svela sempre il suo volto tragico e al contempo comico, un automa che resta in equilibrio sull'orlo della follia, in un romanzo strambo e caratterizzato da molteplici tratti d'innovazione, in cui non si comprende mai dove l'autore voglia andare a parare. Kees Popinga è davvero un folle, un criminale o una vittima degli eventi?
La beffa sembra davvero essere il tema principale del romanzo: come quell'alfiere che immerso nella birra si nasconde, ma immerso nel té si rivela in tutta la sua estraneità.
Tant'è che il finale, con quell'ultima domanda scomoda ("Non c'è una verità, non conviene?"), lascia il solito e indelebile punto interrogativo, tipico dei 'romanzi duri'.
Quell'indelebile punto interrogativo dei finali di Simenon.

Fabio Cardetta

martedì 20 dicembre 2016

SIMENON SIMENON. SOUVENIRS D'EPALINGES…

Un romancier dans une maison trop grande 

SIMENON SIMENON. RICORDI DI EPALINGES… 
Un romanziere in una casa troppo grande 
SIMENON SIMENON. MEMORIES OF EPALINGES... 
A novelist in a house too big 



Le 19 décembre 1963, Simenon quitte Echandens pour Epalinges. C'est au moins sa trentième demeure, la trentième fois qu'il essaie de se stabiliser, de se sentir chez lui. Cette fois, il ne s'est pas contenté de louer un appartement ou une villa, mais il a décidé de construire lui-même le nid.  
Cette décision n'intervient pas au hasard: Simenon est en train de sortir d'une crise, qu'il a couchée sur le papier des cahiers de Quand j'étais vieux. En date du 10 février 1962, il écrit: "Nous venons de décider, tout à coup, en quelques heures, D. et moi, non seulement de quitter Echandens, mais de faire bâtir – une idée qui m'a souvent tenté au cours de ma vie. […] Une maison à neuf, du haut en bas, faite pour nous, conçue pour nous, pour notre vie et celle de nos enfants. J'en suis très excité […], je n'écarterais pas l'idée que toute cette fermentation de douze à dix-huit mois qui doit se refléter dans ces cahiers avait pour cause profonde ce besoin inconscient de renouvellement." Le romancier, qui approche de ses 59 ans, et qui a déjà vécu les premiers signes d'alerte qui vont déchirer son couple, voit probablement dans ce "renouvellement" un remède possible à ses problèmes… Et, comme chaque fois, il succombe à l'excitation du changement, lui qui n'a jamais réussi à rester en place bien longtemps, en fuite perpétuelle d'on ne sait trop quoi, peut-être de lui-même… 
Cependant, pendant toute la phase de construction, une sorte de sonnette d'alarme retentit en lui: il pense souvent à un proverbe chinois, qui dit que "quand la maison est bâtie, le malheur y entre". Pourtant, c'est lui qui l'a voulue telle qu'elle est, démesurée, fonctionnelle et moderne. Et on ne peut que s'en étonner, quand on connaît son amour pour les maisons qui ont un passé, un odeur, le souvenir de ceux qui y ont vécu… Plus tard, il dira que c'est sa femme qui avait la folie des grandeurs, et que l'immensité se justifiait par la nécessité que chacun des habitants ait son propre espace de vie. Mais, comme l'écrit Pierre Assouline, la maison est bien "son propre reflet, […] conçue sous le signe de l'excès […], pour ce maniaque de l'ordre et de l'organisation".  
Trop fonctionnelle, sans âme, cette maison, que certains appelaient le "bunker" ? Dans tous les cas, elle ne sera jamais le nid que Simenon espérait: sa femme n'y vivra quasiment pas, passant la plupart de son temps en clinique, avant de quitter définitivement les lieux. Les enfants, eux aussi, devenus grands, seront attirés sous d'autres cieux. Epalinges aura tout de même servi de lieu d'écriture jusqu'en 1972, lorsque, avec l'échec du dernier roman que Simenon n'arrivera pas à rédiger, il décide d'abandonner Epalinges, car ce lieu utilitaire, conçu pour un romancier, avec des locaux insonorisés qui devaient lui permettre de s'isoler pour se consacrer à l'écriture, n'a plus de raison d'être puisqu'il n'écrit plus… A la fin octobre, il s'installe dans un appartement en ville de Lausanne. Il aura passé près de neuf ans à Epalinges, le temps d'écrire 14 "romans durs" et 13 Maigret 
Cette maison où il a fait semblant d'être heureux, posant fièrement devant elle pour les photographes, quels souvenirs en garde-t-il ? Il est frappant de constater qu'avec le temps, alors que ses souvenirs d'enfance et de jeunesse sont souvent lumineux, ceux d'Epalinges sont loin d'être positifs, si l'on en croit ces quelques extraits choisis dans ses Dictées 
"Avant Epalinges, j'ai eu vingt-neuf maisons, dans différents pays, et le processus a été à peu près le même pour chacune d'elles. Tout à coup, je me sentais étranger entre des murs qui, la veille, m'étaient encore familiers et qui constituaient en quelque sorte un refuge. Or, ces murs-là, je cessais de les reconnaître. […] je n'avais de cesse que de m'en aller, pour ne pas dire de m'enfuir." (Un homme comme un autre. 13 février 1973) 
"Quand il n'est plus resté qu'un de mes enfants avec moi, les autres s'étaient envolés tour à tour vers leur propre destin, cette grande baraque d'Epalinges que j'avais conçue pourtant avec beaucoup d'amour m'a pesé sur le dos" (Vent du nord, vent du sud, 2 février 1975) 
"lorsque j'ai fait construire ma maison d'Epalinges, j'ai cédé à cette erreur des vues panoramiques. Les fenêtres sont immenses. […] C'était une curiosité à montrer à mes visiteurs, mais, après très peu de jours, je ne regardais plus. De même, dans un grand terrain, j'ai voulu semer à un prix exorbitant du gazon anglais. C'était souple et doux sous les pieds. Je pourrais compter le nombre de fois en dix ans, où je m'y suis promené." (Point-Virgule, 18 août 1977) 
"Comme j'allais fréquemment jouer au golf au-dessus de Lausanne, à Epalinges, je décidai d'y faire construire, près de ce golf, une maison avec tous les perfectionnements techniques que j'avais appris en Amérique. […] Il n'y avait pas moins de cinq bureaux, de vingt et un téléphones, de neuf salles de bain. J'en rougis encore, ou plutôt j'ai un peu pitié de moi." (Destinées, 17 octobre 1979) 
En lisant ces lignes, on se dit que finalement, il n'y a pas tellement de regrets à avoir, aujourd'hui que la maison a succombé sous les engins de démolition. Les images qu'il en reste sont finalement plus importantes pour le simenophile que les murs eux-mêmes… 

Murielle Wenger