domenica 14 maggio 2017


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QUELQUES DOUX SOUVENIRS D'ENFANCE POUR CELEBRER LES MAMANS 
Aujourd'hui c'est la fête des mères: alors nos meilleurs voeux à toutes les mamans du monde ! 

ALCUNI DOLCI RICORDI DI INFANZIA PER CELEBRARE LE MAMME 
Oggi è la festa della mamma: allora tanti auguri a tutte le mamme del mondo! 
 SOME SOFT CHILDHOOD MEMORIES TO CELEBRATE THE MOMS 
Today is Mother's Day! So our best wishes to all the moms of the world! 


Dans son livre "Notre-Dame de Saint- Fiacre ou l'affaire Maigret", Jean Forest analyse les rapports entre Maigret et Mme Maigret, et en vient à la conclusion que ces rapports sont ceux d'un curé avec sa servante. Certes, un critique a qualifié l'ouvrage de Forest de "volontiers iconoclaste", et c'est le moins que l'on puisse en dire… Ce billet n'est pas l'occasion d'opposer un démenti à cette affirmation (nous pensons l'avoir fait, et démontré, dans un article paru dans le numéro 28 des Cahiers Simenon, que Maigret entretient avec sa femme des rapports qui sont aussi physiques…), mais il se trouve que Forrest étaie son raisonnement en partant d'une prémisse, qui, si elle n'est pas complètement fausse, résulte d'une omission, dont on ne sait si elle est volontaire de la part de l'auteur…
Forrest commence sa démonstration avec le relevé de cette phrase, que Simenon met dans la bouche de Maigret lorsque celui-ci interroge Albert Jorisse dans Maigret et l'homme du banc: "Moi, je n'avais pas de mère". Forrest argumente alors: "Et Maigret n'aurait pas eu de mère ? Il faudrait croire alors qu'elle est morte en couches, ou à la suite de ses couches, et très peu de temps après, car il est certain qu'un enfant apprend qu'il a une mère très tôt. Mais tel n'est pas du tout le cas." Et Forrest d'ajouter: "on affirme, dans Un échec de Maigret, qu'à sept ou huit ans Jules Maigret avait toujours sa mère, et cela n'est guère compatible avec la surprenante affirmation dont nous nous occupons". 
Forrest propose une liste des allusions à la mère de Maigret dans les romans, mas il en omet une très importante, celle qu'on trouve dans Les mémoires de Maigret, lorsque le commissaire raconte comment, justement, sa mère est morte en couches… d'un deuxième enfant, alors que le petit Jules avait un peu moins de huit ans. Quant à savoir pourquoi Simenon rend Maigret orphelin de mère, plutôt que de suivre la piste de Forest, nous préférons celle proposée par Alain Bertrand (dans "Georges Simenon, de Maigret aux romans de la destinée"): à savoir que la disparition d'un potentiel petit frère de Jules correspond à une thématique très simenonienne, celle de l'élimination du double (voir Pietr le Letton), sans oublier tout ce qui concerne le rapport à la mère, dont on sait l'importance dans la vie et l'œuvre du romancier…  
Mais foin aujourd'hui de digressions psychologiques. En ce jour de la fête des mamans, nous vous proposons quelques extraits dans lesquels Maigret évoque sa mère, comme autant de doux et chauds souvenirs… "[Elle] portait un tablier du même bleu qu'autrefois la mère de Maigret, un bleu qui restait plus sombre sur les bords et devenait plus pâle vers le milieu où on avait frotté davantage au lavage." (Maigret et le voleur paresseux)"[Il avait eu] la rougeole, très jeune, alors que sa mère vivait encore. C'était même le souvenir le plus chaud, le plus rassurant qu'il eût gardé d'elle, car il devait la perdre peu de temps après." (Maigret à Vichy)"La porte de la petite chambre s'ouvrait, une bouffée de parfum lui arrivait, d'un parfum démodé depuis longtemps qu'il reconnaissait, car sa mère l'employait, le dimanche, pour se rendre à la grand-messe." (Maigret et les vieillards)"Des gouttes d'eau, devant lui, glissaient lentement sur les vitres noires, et cela lui rappelait à nouveau son enfance, les grippes de son enfance, quand sa mère lui apportait de la crème au caramel." (Le témoignage de l'enfant de chœur) (by Simenon Simenon) 
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MAIGRET UN ALTER-EGO CREATO DA SIMENON PER COMPLETARE SE STESSO?
Il commissario è stato anche un pretesto per vivere una vita (letteraria) che l'autore non riusciva o non sapeva vivere?

MAIGRET UN ALTER EGO CREE PAR SIMENON POUR SE COMPLETER LUI-MÊME ?
Le commissaire a-t-il été aussi un prétexte pour vivre une vie (littéraire) que l'auteur ne réussissait pas ou ne savait pas vivre ?
MAIGRET AN ALTER EGO CREATED BY SIMENON TO COMPLEMENT HIMSELF?
Was the Chief Inspector also a pretext for a (literary) life the author was not succeeding in or did not know how to live?




Siamo sempre alla solite. All'eterno quesito se Simenon abbia messo qualcosa di sè nel personaggio del commissario Maigret (al di là di quanto fa ogni scrittore con il proprio personaggio) e se lo abbia fatto intenzionalmente. Potremmo dire con una frase fatta che su questo argomento sono stati versati fiumi d'inchiostro. Ma a nostro avviso la questione è ancora piuttosto incerta. Tra l'altro, quando Simenon parla di Maigret è del tutto sincero o no? Dobbiamo credere a quello che ci dice l'autore? 
Logica vorrebbe di sì. Chi se non il creatore di quel personaggio può darci lumi sui suoi rapporti con lui? 
Stavolta però abbiamo intenzione di guadare quel fiume d'inchiostro, portarci su un'altra riva e guardare questa questione da un altro punto di vista.
Allora partiamo con un'ipotesi del tutto personale e magari non del tutto condivisibile.
E se Simenon creando Maigret, più o meno consapevolmente avesse creato un personaggio quasi un suo alter-ego, per trasporre sulla carta una serie di aspettative, sogni, velleità che riguardavano lui stesso, come Simenon avrebbe voluto essere, ma non poteva, non lo sarebbe mai riuscito ad essere? Un personaggio che romanzo dopo romanzo diventava sempre più un compagno reale... Insomma Simenon pensava a Maigret come ad una figura letteraria... oppure man mano lo considerava sempre più qualcuno che lo accompagnava davvero nella sua vita? Qualcuno cui aveva affiancato una moglie che forse gli sarebbe piaciuto avere, invece di due donne di carattere e così particolari come Tigy e Denyse? Certo questo personaggio per svolgere una tale funzione doveva avere dei tratti in comune (e forse qualcosa di più) con il suo creatore. Dal fumare la pipa, alla convinzione "comprendere e non giudicare", dall'insofferenza per l'autorità a quell'attenzione quasi spasmodica verso gli altri... Lo scrittore  entrava e usciva dalla pelle dei suoi personaggi, e il commissario in ogni inchiesta si impregnava degli umori delle abitudini di un certo ambiente. Entrambe portavano sulle spalle il fardello degli "altri", chi scrivendo chi indagando...
E così all'irrequietezza che faceva spostare Simenon da uno stato ad un altro, da una città all'altra, potrebbe far da contraltare la tendenza pantofolaia di Maigret. Per un periodo condivisero la passione per il bere. Poi Simenon smise, ma il commissario continuò a trangugiare boccali di birra, bicchieri di bianco, sorsi di calvados... La parossistica attività sessuale di Simenon, trova un bilanciamento nel quasi "asessuato " comportamento di Maigret... dove le tentazioni della carne si riducono a qualche sguardo furtivo, ad una scollatura un po' azzardata e a qualche parola, forse, fraintesa... 
E quando smise di scrivere, anche i Maigret (senza nemmeno congedarsi... e di questo si scusò in una lettera) fu lui che, senza più il commissario  accanto, diventò un anziano pantofolaio, senza più velleità di viaggiare,  senza bisogno di quel lusso che l'aveva accompagnato tutta la vita. Una vita semplice, nella piccola casa rosa di rue de Figuiers a Losanna, insieme alla sua cara Teresa che lo accudisce e lo coccola, forse lì si avvicinò molto allo stile di vita del suo commissario che ormai non c'era più.
E alla fine della sua vita, Simenon diventò come Maigret? (by Simenon Simenon) 
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LE GUIDE TOURISTIQUE DE MAIGRET 
Chaque semaine, retrouvez une ville traversée par Maigret au cours de ses enquêtes 

LA GUIDA TURISTICA DI MAIGRET 
Ogni settimana, ritrovate una città attraversata da Maigret nel corso delle sue inchieste 
MAIGRET'S TOURISTIC GUIDE 
Every week you'll find a town crossed by Maigret in the course of his investigations 





Londres 
Si vous effectuez le déplacement en avion, peut-être aurez-vous la chance de voir, par une déchirure des nuages, la Manche, scintillante comme des écailles de poisson, et les bateaux de pêches au sillage mousseux. Puis, passé Douvres, vous apercevrez des pâturages piquetés de taches minuscules. De l'aéroport à la ville, sous un soleil resplendissant, vous longerez de coquettes petites maisons roses, jaunes ou brunes, précédées d'un carré de gazon bordé d'une barrière. Une fois dans la ville, vous croiserez sûrement les gros autobus rouges. 
Si vous en avez les moyens, vous pourrez vous installer au Savoy, et vous offrir une chambre précédée d'un salon gris perle, dont les fenêtres donnent sur la Tamise. Peut-être irez-vous vous asseoir dans un des fauteuils profonds qui meublent l'immense hall, à moins que vous ne préfériez prendre un scotch au bar. Le soir, vous pourrez manger un homard à l'américaine au grill, puis faire une petite promenade digestive dans les rues de Londres, jusqu'à Trafalgar Square, puis Piccadilly Circus, et vous rendre compte que les réverbères y ont un autre éclat qu'à Paris… 
(Les détails sont extraits de Le revolver de Maigret) 
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sabato 13 maggio 2017

SIMENON SIMENON. JULES SIMENON ET GEORGES MAIGRET

Evocation des rapports entre le romancier et son personnage 

SIMENON SIMENON. JULES SIMENON E GEORGES MAIGRET 
Evocazione del rapporto tra lo scrittore e il suo personaggio  
SIMENON SIMENON. JULES SIMENON AND GEORGES MAIGRET 
Evocation of the relationship between the novelist and his character 

Simenon l'a dit et répété à plusieurs reprises: il n'était pas Maigret, et Maigret n'était pas Simenon...
Cependant, on peut trouver des rapports entre le créateur et sa créature, des rapports qui dépassent ceux d'une simple relation d'un auteur à l'un de ses personnages.
Simenon, sans aucun doute, ne se prenait pas pour Maigret; il lui a donné des habitudes, un mode de vie, un caractère, qui étaient bien loin des siensmais il l'a aussi doté, au fil du temps, dparticularités qui l'ont petit à petit rapproché de lui-même. Car c'est cela qui frappe le plus, lorsqu'on examine cette relation entre l'auteur et son héros: une évolution dans leurs rapports.  
Au temps des premiers romans Maigret, ceux de la période Fayard, on a affaire à un jeune romancier plein d'ambition, qui crée un personnage pour des fins en quelque sorte utilitaires: sur la voie qui doit le mener à la "vraie" littérature, Simenon a besoin d'un "meneur de jeu", un personnage qui, de par son métier de policier, a accès à toutes les couches sociales que le romancier voudrait décrire. Le roman policier lui permet aussi d'avoir un fil rouge: une enquête qu'il faut suivre jusqu'à son dénouement, avec la découverte de décors, de protagonistes que le commissaire va interroger dans leur milieu de vie.  
Dans ces années 1930 qui voient fleurir la première série de la saga maigretienne, Simenon est un auteur d'à peine trente ans qui imagine un personnage qui, lui, a dépassé la quarantaine, et il a probablement en tête la vision d'un policier avec une certaine maturité; cet écart entre l'âge du romancier et celui de son héros a pour conséquence qu'il en fait, parfois, une sorte de caricature: une silhouette massive, presque monstrueuse, "pachydermique""il avait l'air presque bovin", comme le dit Simenon dans l'interview qu'il accorde à Roger Stéphane. Ce qui, bien entendu, ne l'empêche pas de lui donner ce qui en fera sa "marque de fabrique": cette manière de s'imprégner d'une atmosphère, de se mettre dans la peau des gens"c'est un intuitif", dit encore Simenon à Roger Stéphane. 
Cette relation du jeune romancier à un héros mature ("à cette époque-là, il avait tendance à me considérer comme un homme mûr et même, au fond de lui, comme un homme déjà vieux" raconte Maigret dans ses Mémoires) va petit à petit évoluer, et une deuxième étape est franchie à l'aube des années 1950, lorsque le romancier, installé aux USA, transcende sa nostalgie parisienne et comprend que son personnage lui est devenu nécessaire, à la fois pour se replonger dans le monde de la capitale telle qu'il a connue vingt ans auparavant, et à la fois parce qu'écrire un Maigret lui est utile, aussi bien pour se "délasser" de la rédaction des romans durs, que pour aborder dans un roman policier un thème qu'il n'a pas encore réussi à cerner dans un autre roman. De plus, Simenon a rejoint l'âge de son personnage, et il en a forcément acquis un autre regard sur lui. Sa propre expérience de la vie lui a appris à voir le monde différemment qu'avec le regard de sa prime jeunesse, et il commence à doter son personnage de quelques-uns de ses propres souvenirs (voir par exemple la nouvelle Le témoignage de l'enfant de chœur, dans laquelle Simenon met en Maigret ses souvenirs de son enfance liégeoise), mais aussi de ses propres sensations, de sa propre façon "d'être au monde", d'appréhender gens et choses.  
Et le rapprochement va se faire encore plus étroit, lorsque, au lendemain de son installation en Suisse, Simenon va commencer à poser ses interrogations sur les grands thèmes qui le hantent: la responsabilité des criminels et de l'Homme en général. S'il ne fait pas de son héros son "porte-parole" à proprement parler, il n'y a pas de doute que les questionnements de Maigret sur le fonctionnement de l'appareil judiciaire, sur les limites de la folie (voir par exemple Maigret aux Assises, Une confidence de Maigret ou Maigret hésite) reflètent les questionnements de Simenon lui-même. 
Une dernière étape dans la relation entre le créateur et son héros est atteinte lorsque Simenon cesse son métier de romancier, pour égrener ses souvenirs dans ses Dictées. Il est frappant de constater que dans ses textes autobiographiques, Simenon ne parle qu'extrêmement rarement des personnages qu'il créés. A mesure qu'il avance en âge, petit à petit une coupure se fait entre lui et ses romans, mais un seul personnage reste présent à sa mémoire: c'est Maigret, qu'il évoque souvent dans ses Dictées, l'imaginant coulant une paisible retraite, qu'il compare à la sienne. Alors que les rares fois où il parle d'un autre de ses personnages, c'est pour l'évoquer dans le contexte d'un roman où il est apparu, avec Maigret, c'est différent: il en parle presque comme de quelqu'un qu'il aurait pu connaître dans la réalité, établissant des comparaisons entre son personnage et lui-même: mêmes goûts culinaires, même désir de comprendre les hommes. Dans ses Mémoires intimes, il ira jusqu'à écrire que Maigret est un "personnage qui a fini par devenir mon ami". Et il ajoute, dans une sorte de réconciliation finale avec ce personnage qu'il avait pu trouver encombrant et dont il avait essayé en vain de se débarrasser à plusieurs reprises: "Je lui dois beaucoup de reconnaissance puisque c'est grâce à lui que j'ai cessé d'être un amateur et que je suis devenu pour longtemps un romancier."  
Non, Simenon n'est pas Maigret, mais peut-être, au fil des années, a-t-il mis en lui plusieurs des choses auxquelles lui-même aspirait sans y arriver; cet éternel inquiet que fut le romancier, qui disait ne pas s'aimer lui-même, et qui tentait de se fuir en se mettant pour quelque temps dans la peau de ses personnages, n'a-t-il pas envié son commissaire, qui, en dépit des affres qu'il vivait à travers ses enquêtes souvent difficiles, avait réussi à atteindre cette "introuvable sérénité", selon le mot d'Assouline, que Simenon lui-même ne parvint jamais à rejoindre… 

Murielle Wenger 

venerdì 12 maggio 2017

SIMENON SIMENON. LO SCRITTORE E LE TRE "L"

Liegi, Lakeville, Losanna, tre luoghi cardine nella vita di Georges

SIMENON SIMENON. L'ECRIVAIN ET LES TROIS "L"
Liège, Lakeville, Lausanne, trois lieux clés dans la vie de Georges
SIMENON SIMENON. THE WRITER AND THE THREE L’S
Liège, Lakeville, Lausanne, three key places in Georges’ life




Liegi-Lakeville-Losanna. Le tre "L" sono le iniziali di tre città che segnano momenti particolari nella vita di Simenon.

Liegi, nel Belgio natio: da enfant de choeur a giornalista presso La Gazette de Liége
Lakeville - Usa: il rifugio, nella fattoria del Connecticut in cui visse addirittura cinque anni Shadow Rock Farm. 
Losanna, l'ultima dimora della sua vita in rue de Figuiers, nella piccola casa rosa che lo vide spegnersi come scrittore e poi come uomo.
Tre età e tre luoghi diversi che vedono Simenon rispettivamente a 17, a 47 e a 77 anni.
Ma cosa lega e cosa distingue uno speranzoso adolescente, precoce redattore di un quotidiano, da un maturo scrittore di successo fuggito nel Nuovo Mondo e da un anziano che ha detto basta ad una vita intensa e frenetica, ritirandosi anche dalla scrittura?
Nel 1920 Simenon ha appena composto la sua prima opera di narrativa, stampata a proprie spese, Au pont des Arches e si accinge a partire per Parigi, anche se nella sua Liegi sarebbe sistemato, visto che ormai ha un posto di redattore nel quotidiano cittadino e anche una fidanzata ufficiale, Regine Renchon.
Nel 1950, dopo cinque anni passati a girovagare per l'America, il romanziere trova una sistemazione che lo entusiasma (anche perchè gli ricorda tanto le passate abitazioni in Francia) e si fermerà in quel posto per ben cinque anni. Ma quello sarà anche il suo trampolino di lancio che dall'America lo riporterà in Europa. Come scrittore è ormai all'apice, successo anche per i suoi romans durs oltre che per i Maigret, come uomo ha divorziato da Tigy e si è risposato con Denyse. Al figlio maggiore Marc si aggiunge il secondogenito John.
Nel 1980 la parabola letteraria si è conclusa, lì nel suo piccolo giardino dominato dalla chioma del cedro del Libano la vita gli concede ancora qualche anno. Lo aspetta solo un'ultima gravosa fatica... le Mémoires intimes che chiudono definitivamente il rapporto di Simenon con la scrittura.
Quindi tre momenti molto diversi della vita dello scrittore. Eppure quelle tre "L" si prestano a marcare anche una continuità. 
La Libertà. Quella di scegliere a 17 anni di lasciare famiglia, il paese natale e il lavoro per tentare la incerta avventura della scrittura. Libertà, a quasi cinquant'anni, di cambiare moglie, di avere un'altro figlio, dopo cinque anni che vive negli Usa dove si è ricostruito un vita del tutto nuova, lasciandosi alle spalle il vecchio continente nel quale pure è rimasto il suo editore e amico Sven Nielsen, un pubblico che lo ama sempre più e una critica che ormai lo ha completamente rivalutato e lo apprezza come mai prima. A quasi ottant'anni la libertà di raccontarsi a ruota libera in varie interviste (vedi quella televisiva Bernard Pivot in "Apostophe"), con un certo distacco dalla sua produzione letteraria e anche dalla sua vita frenetica, ma anche raccontarsi ai figli tramite la scrittura di quelle ponderose memorie che porta a termine con grande fatica, ma con assoluta determinazione.
E ancora altre "L". Quella della "Linea". La linea di confine che a passò abbandonando Liegi per Parigi. L'altra, larga come un oceano, che passò diventando da europeo ad americano (linea che dopo dieci anni attraversò in senso inverso). La linea che si preparava a passare negli anni '80, quella che divide la vita dalla morte, anche se lui ne aveva attraversato una per lui forse ancor più dura: da "romanziere" a "senza professione", ben marcato addirittura sui suoi documenti. 
E ancora. "L" come letteratura. La sua vita era stata tutta per la letteratura, fino a stremarsi in ogni seduta di scrittura (perdendo 600/700 grammi ogni volta), sopportando lo stress di entrare e uscire da suoi personaggi, reggendo un ritmo di produzione sconosciuto ad altri scrittori, rimanendo talmente esausto e distrutto, tanto che nel'72 finì per abbandonarla quella sua tanto amata scrittura. E forse altre "L" ci sarebbero da scoprire e che ci racconterebbero Simenon... Legàmi... Lavoro... (m.t.)