sabato 13 gennaio 2018

SIMENON SIMENON. LES FIGURES TUTELAIRES DE MAIGRET /1

Le thème de la paternité dans les Maigret: le commissaire et son père 

SIMENON SIMENON. LE FIGURE TUTELARE DI MAIGRET /1 
Il tema della paternità nei Maigret: il commissario e il suo padre  
SIMENON SIMENON. MAIGRET'S TUTELARY FIGURES /1 
The paternity theme in the Maigrets: the Chief Inspector and his father 



Le thème de la paternité hante l'œuvre simenonienne. Il recouvre deux pans: d'une part, la recherche de la figure du père, à travers le souvenir idéalisé de Désiré Simenon; d'autre part, les rapports père-fils, que l'auteur développera dans ses romans lorsqu'il aura lui-même connu les affres et les joies de la paternité. Ce thème fait donc le sujet de maints "romans durs" (Le fils, MalempinL'horloger d'Everton, pour n'en citer que quelques-uns parmi les plus évidents), mais il apparaît aussi dans les romans Maigret. 
Pour créer son personnage de commissaire, Simenon s'est inspiré de plusieurs personnes qu'il a rencontrées, et ce ne sont pas seulement des figures de policiers qui l'ont aidé à composer son héros. A André Parinaud, Simenon confiait en 1955: "quand j'ai voulu créer un personnage sympathique et comprenant tout, c'est-à-dire le personnage de Maigret, j'y ai mis, à mon insu, un certain nombre de traits de mon père." Maigret emprunte donc à la figure paternelle de Désiré, mais, par "un étrange jeu de miroirs", comme le relève Michel Carly (dans son introduction à la collection Tout Maigret chez Omnibus), non seulement le commissaire a en lui des traits du père de Simenon, mais encore la figure du père de Maigret se rapproche elle-même de celle du père du romancier. En effet, Simenon a tenu à ce que le père de son personnage meure au même âge que son propre père, soit à 44 ans. Maigret devient donc orphelin de père alors qu'il est encore un jeune homme, comme c'était le cas pour le romancier lui-même. Celui-ci a-t-il cherché des figures paternelles substitutives ? En ce qui concerne Maigret, en tout cas, on trouve dans les romans plusieurs de ces figures tutélaires qui prennent la place du père.  
Ce n'est que petit à petit que Simenon dévoile les souvenirs de jeunesse de son commissaire et qu'il le dote d'un passé. Il faut attendre L'affaire Saint-Fiacre pour que le romancier pose les premiers jalons des souvenirs familiaux de Maigret. Lorsque Simenon invente l'enfance de son hérosil lui revient en mémoire le régisseur de château qu'il a connu au temps où il était secrétaire du marquis de Tracy. Ce régisseur, Pierre Tardivon, a donné à Evariste Maigret ses "longues moustaches" et les "jambières de cuir" qu'on lui connaît dans la description qui en est faite dans Les mémoires de Maigret. Car c'est dans ce roman-ci qu'on trouvera davantage de détails sur le père de Maigret, et sur la relation qu'il entretenait avec lui. Mais nous n'en sommes pas encore là dans L'affaire Saint-FiacreLa figure du père du commissaire y apparaît alors assez effacée, même si on apprend déjà qu'il "avait été pendant trente ans régisseur du château". Dans ce roman du "retour aux sources", un retour qui se passe plutôt mal puisque les souvenirs de Maigret y subissent nombre de flétrissures, les retrouvailles avec la mémoire paternelle se déroulent tout aussi mal: c'est à peine si Maigret reste quelques minutes sur la tombe de son père, "ternie", "dont la pierre était devenue toute noire" et il n'a pas de fleurs à y déposer… Plus tard dans le roman, cependant, une image un peu plus positive surgit, celle du père Maigret installé dans son bureau, et distribuant les rétributions au personnel du château. Une figure d'autorité, telle qu'on la retrouvera développée dans Les mémoires de Maigret 
Pour que le romancier parle à nouveau de la jeunesse de son héros, il faut attendre le retour de celui-ci aux Presses de la Cité, lorsque Simenon se rend compte qu'il peut approfondir la personnalité de Maigret, pour en faire un personnage beaucoup plus complet qu'un simple détective de roman policier. On trouve d'abord une brève mention à propos de la mort du père de Maigret, ce qui a interrompu les études de médecine de celui-ci (Les vacances de Maigret), puis, dans La première enquête de Maigret, une allusion au fait que Xavier Guichard, le "grand patron" de la PJ, a été un ami d'Evariste Maigret. Viennent ensuite Les mémoires de Maigret, où le commissaire prend la plume pour raconter lui-même l'histoire de sa famille, sa relation à son père, et la mort de celui-ci, ce qui a provoqué le départ du jeune Maigret à Paris, à la recherche d'un emploi, mais aussi de figures paternelles de substitution. Nous y reviendrons. Plus tard dans la saga, il y aura encore, çà et là, quelques allusions au père de Maigret, toujours brèves, et où seront évoqués essentiellement les quelques traits distinctifs et positifs du personnage: son bureau (Maigret chez le ministre), qui symbolise sa fonction de régisseur de château (Maigret et le corps sans tête, Un échec de Maigret, L'ami d'enfance de Maigret).  
Dans un prochain billet, nous évoquerons les autres figures paternelles que Maigret a trouvées sur sa route.  

Murielle Wenger 

venerdì 12 gennaio 2018

SIMENON SIMENON. L'ELEGANZA DI UN ROMANZIERE... IN FOTO!

Lo scrittore era attento alla sua immagine, un analisi attraverso le foto del suo modo di vestire

giovedì 11 gennaio 2018

SIMENON SIMENON. SIMENON AND ETRETAT: A SAUCY STORY

About a short novel written under pseudonym 

SIMENON SIMENON. SIMENON E ETRETAT: UNA STORIA BIRICHINA 
Si tratta di un piccolo romanzo scritto sotto pseudonimo 
SIMENON SIMENON. SIMENON ET ETRETAT: UNE HISTOIRE COQUINE 
A propos d'un petit roman écrit sous pseudonyme

In her post of 25 November, Murielle Wenger considers the relationship between Simenon and the Normandy holiday resort of Etretat. Murielle points out that, with the exception of Maigret et la vieille dame, Simenon’s Etretat narratives belong primarily to the period in which he wrote popular novels under a variety of pseudonyms. In this article and a subsequent text, I will consider how the author first came to know Etretat and how his portrayal of the town reflects his literary development. In two further posts, I will look more closely at the Etretat based inquiry Maigret et la vieille dame before considering two contrasting television adaptations of the novel. 
Simenon’s first visit to Etretrat was for a summer holiday in 1925 in the company of his first wife, Tigy, at the suggestion of a friend. At the very end of his writing career, in his Mémoires intimes, Simenon recounts their stay in the nearby village of Bénouville, mentioning that as their friend, a certain Madame Jouette, had no guest room, the Simenons rented an unfurnished room in a nearby farmhouse (“la ferme Paumelle”) in which they installed some rudimentary furniture.  
Bénouville is mentioned in a number of later stories published under the author’s own name, but the village first appears in a number of romans populaires such as La Pucelle de Bénouville (Luc Dorsan, 1927), L’Amant sans nom (Christian Brulls, 1929) and Marie-Mystère (Jean du Perry, 1931). In L’Amant sans nom, the story’s hero hides briefly in a farm resembling the Simenons’ holiday location; in Marie-Mystère, Bénouville is the home of the Dorchain family, simple fishing folk based loosely on the family of Henriette Liberge (“Boule”) whom the writer had first met in 1925. However, it is in La Pucelle de Bénouville that we get the fullest portrayal of Simenon’s perception of a small Norman coastal village, or rather the impression that he felt would be most compatible with the advancement of his literary project as a successful author of pulp fiction. 
The frontispiece of La Pucelle de Bénouville presents the story to potential readers as a ‘petit roman grivois’, a short saucy story. The text is certainly short at 47 pages including illustrations and would undoubtedly have been considered “saucy”, with a coloured cover image and numerous line-drawings of naked and semi-naked women and a storyline that can best be described as mildly pornographic in the publishing context of the time. Marie Carrelet, the only young female virgin in Bénouville, is chosen to represent the village in a beauty contest in Paris; she is accompanied on the train to the capital by four local counsellors, each of whom has the project of deflowering her. However, in the course of the journey she meets a handsome young man, Jean, who makes love to her and with whom she elopes on the train’s arrival. In their attempts to find Marie in Paris, the counsellors are involved in a number of comic adventures culminating in their presence at an orgy in a brothel. Unable to find Marie, they persuade the prostitutes they have met to represent Bénouville at the beauty contest; but at the last minute, Marie arrives and is elected as la reine des reines … but representing Paris rather than her native village, and at the end of the story she chooses to stay in the capital with Jean rather than returning to Normandy. 
In short, Simenon’s portrayal of the Bénouvillais is scarcely flattering. The counsellors are presented as pompous and devious, but nevertheless ridiculous, rustics, out of place in the modernity of the capital. Clichés of life in rural Normandy (the village grocery store also sells umbrellas, cider is served instead of wine on special occasions at the town hall, even Marie’s family name is that of a fish – carrelet means “plaice” in French) are rolled out for the amusement of a Parisian readership. This ridiculing of the “other” – in this instance, the unsophisticated provincial – is calculated to flatter the reader, to encourage them to see themselves as everything that the “other” is not, much in the same way that many of Simenon’s “exotic” adventure stories of the period promote the notion of the superiority of the European, and specifically the Frenchman, in contrast to the savagery of the black or the deviousness of the oriental “other” (La Prêtresse des VaudouxSe Ma Tsien, le sacrificateur), or tap into other prejudices such as that of the presentation of Jews as financial swindlers or sexual perverts (Un Monsieur libidineuxLili-sourireLa Figurante). It is impossible to know to what extent these prejudices represented the author’s own views; what we can say, however, is that as a pulp fiction writer, Simenon’s prime objective was to make money quickly and if this involved pandering to the prejudices of his targeted readership then this was the least of his concerns.  
In addition to sexually explicit romans grivois, such as La Pucelle de Bénouville, and adventure stories, Simenon’s popular writings under pseudonym also included sentimental novels and, as the 1920s drew to a close, detective stories. My next post will consider the Etretat settings of one narrative from each of these genres. 

William Alder