domenica 10 marzo 2019

LES ADVERSAIRES DE MAIGRET

Portraits de quelques criminels dans la saga 

SIMENON SIMENON. GLI AVVERSARI DI MAIGRET 
Ritratti di alcuni criminali nella saga 
SIMENON SIMENON. MAIGRET'S OPPONENTS 
Portraits of some criminals in the saga 

Les interrogations de Maigret sur la responsabilité 

Nous avons déjà évoqué le thème de la folie meurtrière, et des interrogations de Maigret sur la responsabilité. Si dans le cas d'Hubert Vernoux (Maigret a peur), on pouvait assez facilement diagnostiquer la folie, d'autres cas se sont révélés plus difficiles pour Maigret. Par exemple celui de Mme Parendon dans Maigret hésite. Tout le roman tourne autour de cette question de la responsabilité, symbolisée par cet article 64 du Code pénal, qui traite justement de ce sujet: si un individu a commis un meurtre alors qu'il était en état de démence, est-il responsable de ses actes ? Maigret va passer une bonne partie de son enquête à essayer de détecter la part de démence latente chez Mme Parendon, et parce qu'il pense que la nature humaine est trop complexe pour qu'on puisse établir des catégories toutes faites, il n'aura pas de réponse définitive. Si on peut trouver des motifs au crime, aucun n'est totalement suffisant en soi. Et le commissaire, tout en évoquant la possible folie de la coupable, se garde bien de poser un diagnostic définitif, parce qu'il se refuse aussi bien à décider qu'à juger…  

Ainsi se termine cette rubrique sur ce thème. Nous aurions pu évoquer encore d'autres personnages de criminels, qui ne manquent pas dans la saga, mais nous pensons que le choix que nous avons fait montre bien la façon dont Maigret – et par-delà son créateur – envisage la question du meurtre, et l'évolution dans ses réflexions. Dès les débuts de la saga, il s'est refusé à juger, préférant chercher à comprendre les motivations des criminels. Et plus le temps a passé, plus il en est venu à poser des interrogations, auxquelles il est si difficile de répondre. Et c'est là que l'on voit combien les romans de la saga sont éloignés du genre policier: tout en utilisant le truchement de l'énigme d'un meurtre à résoudre, Simenon traite de thèmes qui vont bien au-delà, et qui se réfèrent à des questions fondamentales sur la condition humaine… 


Le domande di Maigret sulla responsabilità 

Abbiamo già evocato il tema della follia omicida e delle domande che Maigret si pone sulla responsabilità. Se nel caso di Hubert Vernoux (Maigret a peur), si può abbastanza facilmente  diagnosticare la follia, in altri casi si è rivelato più difficile per Maigret. Per esempio quello di M.me Parendon in Maigret hésite. Tutto il romanzo gira intorno alla questione della responsabilità, simbolizzata  dall’articolo 64 del Codice di procedura Penale che giusto tratta il caso: se un individuo ha commesso un omicidio quando non era in stato di intendere e di volere, è responsable dei propri atti? Maigret passa buona parte della sua inchiesta ad indagare la follia latente di M.me Parendon e, siccome è convinto che la natura umana sia troppo complessa per poter stabilire delle categorie ben delimitate, non avrà delle risposte definitive. Se si possono trovare dei motivi ad un crimine, nessuno è totalmente sufficiente in sé a spiegarlo. E il commissario, evocando la possibile follia della colpevole, si guarda bene dall’esprimere una diagnosi definitiva, perché si rifiuta sia di decidere che di giudicare. 

Cosi si conclude la rubrica su questo tema degli avversari. Avremmo potuto evocare altri personaggi criminali, che non mancano nella serie, ma riteniamo che la scelta operata mostri compiutamente il modo in cui Maigret -  e quindi anche il suo creatore – considera la questione dell’omicidio e l’evolversi delle sue riflessioni. Sin dagli inizi della serie si rifiuta di giudicare, preferendo la sforzo di comprendere le motivazioni dei criminali. E più il tempo passa, e più si è andato ponendo delle domande  alle quali è sempre difficile rispondere. Ed è proprio in questi elementi che si capisce come i romanzi della serie si allontanino dal genere poliziesco: pur utilizzando lo strumento dell’enigma di un omicidio da risolvere, Simenon tratta dei temi che vanno ben aldilà e che si riferiscono a delle questioni fondamentali sulla condizione umana… 


Maigret's questioning about responsibility 

We already talked about the theme of murderous madness, and Maigret's questioning about responsibility. If in Hubert Vernoux's case (Maigret is Afraid) madness could rather easily be diagnosed, other cases were much more difficult for Maigret to deal with. For example Mme Parendon's case in Maigret HesitatesThe whole novel revolves around this question of responsibility, symbolized by this article 64 of the Penal Code, which treats precisely this theme: if someone committed a murder while he was in a state of insanity, is he responsible for his acts? Maigret will spend a good part of his investigation trying to detect the part of latent insanity in Mme Parendon, and because he thinks that human nature is far too complex so that we could establish ready-made categories, he won't have any definitive answer. Motives for the crime can be found, but none is totally sufficient in itself. And the Chief Inspector, while thinking of the culprit's possible madness, is careful not to make a definitive diagnosis, for he refuses as well to decide as to judge... 

This is the end of this column about this topic. We could speak about other criminal characters, which are not lacking in the saga, but we think the choice we made shows well the way Maigret – and his creator – considers murder, and the evolution in his reflections. From the beginning of the saga he refused to judge, preferring to try to understand the criminals' motivations. The more time passed, the more he came to ask questions, which were so hard to answer. Thus we see how much the Maigret novels are far away from the detective genre: while using the medium of the mystery about a murder that has to be solved, Simenon treats themes that go far beyond, and are referring to fundamental questioning about human condition… 

Murielle Wenger

sabato 9 marzo 2019

SIMENON SIMENON. POURQUOI MAIGRET ?

Du meneur de jeu au compagnon littéraire, en passant par la figure du père

SIMENON SIMENON. PERCHE' MAIGRET? 
Dal conduttore del gioco a compagno letterario, attraverso la figura del padre... 
SIMENON SIMENON. WHY MAIGRET? 
From the game leader to the literary companion, through the father's figure... 


Lorsque Simenon décida d'abandonner la littérature alimentaire, il ne se sentait pas encore prêt à aborder la «littérature tout court», et c'est pourquoi il choisit de passer par une étape intermédiaire, ce qu'il appela la «semi-littérature», pour laquelle il utilisa le personnage de Maigret.  
Dans une interview qu'il donna à Frédéric Lefèvre en 1931, il précisait que «les romans semi-alimentaires sont ceux que l'on prend la peine de relire avant de les envoyer à l'impression.» La même année, interrogé par Georges Charensol, il disait, à propos de ses premiers romans avec Maigret: «ce n'est pas du populaire comme ce que j'ai écrit jusqu'ici. J'ai l'ambition de faire du roman semi-littéraire.» Cette «semi-littérature» semblait donc être surtout une question de qualité esthétique, si l'on peut dire, le roman semi-littéraire se trouvant un cran en dessus du genre populaire qu'il avait pratiqué jusque-là.  
Cependant, une étape suivante dans sa réflexion vint au moment où il se sentit mûr pour s'attaquer à la littérature sans passer par la case Maigret. En janvier 1939, dans une des premières lettres qu'il adressa à Gide (rappelons que celui-ci avait beaucoup sollicité Simenon à propos de sa façon d'écrire, et cela avait probablement incité celui-ci à se poser davantage de questions sur son propre mode de création), le romancier s'expliquait sur la raison d'avoir choisi le roman policier, qui lui permettait «d'étudier [s]on métier dans les conditions les plus faciles, c'est-à-dire avec un meneur de jeu 
La formule allait faire florès, et Simenon l'emploierait à l'envi par la suite. Ainsi, dans la conférence qu'il donna en 1945 à New York, il racontait comme il avait expliqué son point de vue à Fayard: «je me crois capable […] de faire vivre des personnages presque humains, à condition que je profite d'un support, d'une armature, que je puisse m'appuyer sur un meneur de jeu». Dans une interview de 1957 pour la Tribune de Lausanne: «Je me faisais la main, j'apprenais mon métier. Quand j'ai eu l'impression de le connaître un peu, je me suis lancé sous mon nom. Mais comme je ne me sentais pas encore très sûr de moi, j'ai créé le commissaire Maigret. Une sorte de coryphée. J'avais au moins quelqu'un, un meneur de jeu, qui pouvait intervenir sur commande, et c'est indispensable pour que l'action ne traîne pas.» Même idée dans l'entretien avec Roger Stéphane en 1963: «J'avais encore besoin d'un garde-fou. […] C'est pourquoi j'ai choisi le roman policier. […] D'abord, vous avez un meneur de jeu, un monsieur qui peut questionner n'importe qui, entrer dans n'importe quel maison.» 
Cependant, si Maigret avait été uniquement ce meneur de jeu, il est probable que Simenon n'aurait pas eu besoin de revenir à lui après qu'il eut passé à la «littérature tout court». Parce qu'après tout, si le seul argument pour qu'il ait repris son personnage au temps de Gallimard avait été financier, il aurait tout aussi bien pu utiliser n'importe quel autre personnage de policier ou de détective (rappelons qu'il créa en 1938 le Petit Docteur, et que cette même année il écrivit les nouvelles des Dossiers de l'Agence O)… 
En réalité, le romancier avait petit à petit enrichi le personnage de Maigret: d'une part il l'avait doté de certains traits pris à de véritables policiers. D'autre part, à Maigret en tant que personne, il avait donné des traits de son propre pèrece qu'il reconnaissait dans l'entretien avec Parinaud en 1955: «quand j'ai voulu créer un personnage sympathique et comprenant tout, c'est-à-dire le personnage de Maigret, j'y ai mis, à mon insu, un certain nombre de traits de mon père». 
Puis, petit à petit, à mesure que le temps passerait, que personnage et créateur vieilliraient de conserve, le romancier donnerait à Maigret encore davantage de lui-même… Dans une interview pour Le Nouvel Illustré de 1979, Simenon résuma ainsi cette trajectoire commune: «J'écrivais alors des romans populistes. J'avais envie de changer, d'essayer, pour me détendre, le roman policier. […] Au début, Maigret n'avait pas les mêmes méthodes que moi. Petit à petit, l'un des deux a déteint sur l'autre.»… 

Murielle Wenger 

venerdì 8 marzo 2019

SIMENON SIMENON. UN CASO CHE MAIGRET NON RISOLSE MAI

Il caso dell'autore che lo volle grande e grosso e poco intelligente. Ma lui come avrebbe voluto essere?

SIMENON SIMENON. UNE AFFAIRE QUE MAIGRET NE RESOLUT JAMAIS
L'affaire de l'auteur qui le voulait grand, gros et peu intelligent. Mais lui, comment aurait-il voulu être ?

SIMENON SIMENON. A CASE MAIGRET NEVER SOLVED
The case of the author who wanted him big, fat, and unintelligent. But how would he himself have wanted to be?





La passione fa brutti scherzi. In questo caso si tratta per la passione di uno di quei personaggi letterari (ma anche cinematografici) che ti entrano nella pelle. Quei personaggi che pur riconoscendoli diversi da noi, ci suscitano un‘intimità, una comunanza di sentimenti e un’empatia davvero particolare Se poi questo personaggio è il protagonista di novanta romanzi… beh allora, nel caso facessimo parte di quelli che li hanno letti tutti ( ed è proprio il nostro caso), ci troveremmo di fronte ad una sorta di convivenza… Un incontro ripetuto per novanta volte crea un legame a dir poco saldo…. Se poi nel corso degli anni si rileggono i titoli che sono più piaciuti di più o quelli che dopo un po’ di anni non si ricordano più così bene, allora le occasioni di frequentazioni potrebbero diventare oltre un centinaio… E diremmo che a questo punto scatterebbe addirittura una sorta di complicità…. “Io e Maigret”…. E quando si è complici, si fanno insieme delle cose che talvolta scivolano fuori dal solco della normalità e dalla realtà..

Tutta questa pappardella d’introduzione, l’abbiamo voluta scrivere per giustificare il tema che tratteremo oggi in questo post. E’ uno di quei temi a doppia faccia. Visti da parte dell’appassionato che quasi personifica il suo eroe, l’argomento sembrerà lecito e forse addirittura interessante. Visto con il freddo (o magari appena tiepido) occhio del frequentatore occasionale di Maigret, il soggetto rischia di essere giudicato ardito se non addirittura senza senso.

Il sotto-titolo di questo post recita: “Il caso dell'autore, che lo volle grande e grosso e poco intelligente. Ma lui come avrebbe voluto essere?”. Che fosse grosso, non c’è dubbio. Le descrizioni di Simenon adoperano a volte l’aggettivo “pachidermico”, cosa che taglia fuori ogni discussione. E anche sull’intelligenza del commissario lo scrittore non è certo stato ambiguo. “Maigret – affermava - non è intelligente, è intuitivo”.
Ma, come abbiamo detto prima, la personificazione dell’eroe gioca brutti scherzi e oggi siamo addirittura a chiederci se Maigret si piacesse così come l’aveva creato Simenon. Come se, saltato fuori dalle pagine dei romanzi, avesse acquisito una tridimensionalità che ne aumentava non di poco il realismo e prendendo addirittura coscienza di sé, fino a chiedersi se si piaceva o meno…
Crediamo che delle dimensioni più normali non sarebbero dispiaciute al commissario, che a volte si sente un po’ impacciato dal suo corpaccione, soprattutto in certe situazioni, dove si rende conto di far la figura di un orso in una cristalleria. Ma va detto anche che talvolta questa sua stazza, che si impone ingombrante e persino minacciosa, la fa pesare fino in fondo, per imporre la sua supremazia in una data situazione. 
Forse avrebbe voluto essere un po’ più seducente, e avere un rapporto più disinvolto con le donne…. Magari non diventare un dongiovanni come il suo autore, ma insomma un po’ più di confidenza con l’altro sesso, anche a costo di venir meno alla sua proverbiale fedeltà e arrivare a tradire M.me Maigret. 
Ci rendiamo conto di dire queste cose proprio l’8 marzo il giorno della Festa della Donna e che le nostre lettrici potrebbero inquietarsi doppiamente per questa pennellata di maschilismo che abbiamo tracciato nel profilo di questo immaginario commissario. Ma le signore, cui vanno i nostri auguri, ci perdonino. La vita, soprattutto quella sentimentale, è questa, fatta di slanci amorosi, di tradimenti, di addii, di ripensamenti. Il Maigret di Simenon ci sembra un po’ ingessato, tenendo troppo freno i suoi slanci sensuali… Si trova non di rado in situazioni in cui un nonnulla potrebbe far scattare qualcosa, ma poi, per un motivo o un altro, non succede mai. Ecco forse un Maigret più padrone di sé stesso qualche volta avrebbe ceduto. 
E la sua ritrosia per le situazioni pubbliche, le sue foto sui giornali, la fama… Forse, gli sarebbe piaciuto essere meno ombroso e godersi di più questa dimensione sociale, che tutto sommato gli avrebbe fornito delle gratificazioni. I quotidiani celebravano i suoi successi contro la malavita, al Quai des Orfèvres lo stimavano al punto di volerlo promuovere Direttore della Polizia Giudiziaria. Ma il commissario di Simenon rifiuta la carica. Forse un Maigret un po’ più ambizioso avrebbe accettato e magari avrebbe vissuto insieme alla moglie una vita più mondana, un po’ meno casalinga… E anche uno scrittore di un certo nome aveva iniziato a scrivere romanzi con le sue gesta…. La cosa avrebbe potuto fargli persino piacere: altra notorietà, avrebbe potuto diventare ancor più un personaggio pubblico… qualche serata di gala… qualche cerimonia ufficiale…
E magari, visto che aveva fatto la gavetta in polizia, partendo come semplice agente che pattugliava in bicicletta le vie di Parigi, una volta Commissario Capo avrebbe potuto pretendere una maggiore confidenza con le armi. Non solo capire gli altri (e non giudicare), ma capire anche quando era il momento di sparare e come doveva farlo. Non aveva certo la vocazione per fare “il pistolero della notte”, ma come dirigente della brigata omicidi qualche occasione per partecipare ad un conflitto a fuoco doveva capitare, magari avere una migliore mira nel tiro e più esperienza nello sparare non sarebbe guastato. 
Ma forse così sarebbe uscito fuori un commissario più convenzionale (che magari sarebbe piaciuto al suo primo editore, Fayard), ma probabilmente si sarebbe confuso con altri poliziotti inserendosi in un filone già battuto e perdendo così la sua rivoluzionaria carica così dirompente.
Meglio che Maigret non salti fuori a dire come avrebbe voluto essere… Lui é meglio che faccia il mestiere di commissario e lasci a Simenon fare quello del romanziere e di creatore di personaggi. E mi pare che personaggio non abbia certo avuto motivo di lamentarsi, no? (m.t.)