martedì 19 luglio 2016

SIMENON SIMENON. PLACE DES VOSGES, SIMENON JOUE AVEC LA VIE

Comment Simenon vivait place des Vosges, et ce qu'il y faisait 

SIMENON SIMENON. PLACE DES VOSGES, SIMENON GIOCA CON LA VITA 
Come Simenon viveva place des Vosges, e cosa stava facendo li 
SIMENON SIMENONTHE PLACE DES VOSGES, SIMENON PLAYS WITH LIFE 
How Simenon lived on the Place des Vosges and what he was doing there 

1924. Une année qu'on peut qualifier comme un premier tournant dans le parcours littéraire de Simenon: après avoir "gâché du plâtre" en écrivant des centaines de contes pour les journaux, le voici prêt à passer à l'étape suivante: rédiger des romans. Pour le moment, il va s'agir de romans populaires, car il ne se sent pas encore la main assez sûre pour plonger dans la "vraie littérature". Au printemps 1924, Simenon écrit son premier roman populaire, le Roman d'une dactylo, et il va enchaîner avec des dizaines et des dizaines de textes de la même eau, ce qui lui permet d'augmenter sensiblement ses revenusPour marquer cette nouvelle étape, Simenon effectue un déménagement aux résonances symboliques: avec Tigy, ils quittent la chambre meublée de l'hôtel Beauséjour, rue des Dames, et ils s'installent place des Vosges. On ne sait pas à quelle date exactement (dans ses Souvenirs, Tigy parle du 15 avril), mais on a retrouvé une quittance de loyer datée de juillet, ce qui prouve qu'ils y sont déjà à ce moment-là. Quitter les hauteurs de Montmartre pour rejoindre le "centre historique" de Paris en dit long sur les ambitions de SimenonIl aspire à un autre "standing", et si au début le logement de la place des Vosges ne comporte que deux pièces, avoir la mention de cette adresse sur une carte de visite, "ça en jette"… 
Au 21, place des Vosges, les Simenon occupent, selon les mots de Tigy, "au rez-de-chaussée donnant sur une grande cour intérieure: une assez grande pièce qui nous servira de studio, flanquée d'un réduit dont nous ferons encore cuisine et cabinet de toilette. Il n'y a pas d'eau courante – qu'il faut aller chercher dans une petite cour – mais le vieil immeuble a de l'allure et nous sommes ravis." Version Simenon: "Nous occupions une vaste pièce, très haute de plafond […], avec deux fenêtres qui donnaient sur une cour pavée au fond de laquelle quelques arbres et quelques arbustes mettaient une note de verdure. Cette pièce servait à peu près de tout. Un divan tenait lieu de lit. Une grande table était à la fois mon bureau et la table de salle à manger. " (Un homme comme un autre). C'est là que Simenon va "se transformer en usine à romans", toujours selon Tigy. Lui écrit, elle peint, et ils vont "passer la ligne" de la Seine pour écumer Montparnasse, la Coupole sur un air de jazz, dans la déferlante Joséphine Baker…  
C'est place des Vosges que, pour la première fois, Simenon sacrifie à la "folie des
grandeurs": en 1927, grâce aux substantiels revenus assurés par les contes et les romans populaires, il peut louer un second logement au deuxième étagedont les fenêtres donnent cette fois sur la place où on entend le chant des fontaines, et qui comporte une petite cuisine, une salle de bain, et une grande pièce, dont Tigy décore les murs de formes géométriques de couleurs bleue, violette, lilas, gris, olive et ocre; on meuble Arts Déco, Simenon installe un projecteur de cinéma qui envoie des faisceaux de lumière colorés, des rideaux de velours noir, et, surtout, un grand bardont le dessus de verre est éclairé par des lampes disposées en dessous, avec des tabourets aux pieds jaunes et au siège de cuir noirOn va y donner des fêtes carabinées, l'alcool coule à flots, Simenon prépare force cocktails, afin, dit-il (dans Quand j'étais vieux) "d'obtenir plus vite chez mes invités le décalage qui me permettait de les voir à nus." Comme Simenon l'écrit dans Un homme comme un autre, il joue à la vie, tout l'amuse, il est sûr de lui et de l'avenir. Et s'il n'est pas en reste dans les beuveries, cela ne l'empêche pas de se lever aux petites aurores pour taper des dizaines de pages de nouvelles et de romans.  
Mais, avec Simenon, il y a un temps pour tout; comme l'écrit Tigy: "on n'a pas un décor de cette sorte, si ce n'est pour en presser le jus jusqu'à la dernière goutte. Dans cet ordre d'idées, je pense que Georges est talonné par le désir d'épuiser le sujet jusqu'à l'écoeurement." Et un jour, Simenon en a assez des fêtes folles, et c'est la navigation sur les canaux de France et d'ailleurs qui va l'attirer, en attendant la recherche d'un nouveau nid, qui sera Marsilly… Paris ? Il y reviendra plus tard. Presque dix après, il passera une nouvelle ligne dans la géographie sociologique de la capitale, et il louera cette fois un luxueux appartement du boulevard Richard-Wallace. Mais ceci est une autre histoire… 

Murielle Wenger

lunedì 18 luglio 2016

SIMENON SIMENON. MORE ON DARD AND SIMENON AS BIRDS OF A FEATHER

Why Frédéric Dard’s Bird in a Cage seems like a roman dur 

SIMENON SIMENON. DARD ET SIMENON, D'AUTRES POINTS DE COMPARAISON  
Pourquoi Le Monte-Charge de Frédéric Dard ressemble à un roman dur 
SIMENON SIMENON. DARD E SIMENON, ALTRI PUNTI DI CONVERGENZA
Perché Le Monte-Charge de Frédric Dard somiglia ad un roman dur 

If I had not known Frédéric Dard was the author of Bird in a Cage while reading it, I would have thought Georges Simenon was the writer. 
Six years after his wife’s death, Albert finally returns to Paris and wanders through his old neighborhood where he buys a Christmas ornament that ‘abruptly revived the past’ and eats in a fancy restaurant where he spots a women who evokes his wife. The sensuous and seductive beauty invites his attention, they go to the movies, they hold hands, and they end up at her house. After a few drinks, the woman reveals she is unhappily married and suggests they go to Albert’s apartment, presumably to make love. Before they leave, Albert hangs his bird in a cage ornament on her Christmas tree as a “secret” thank-you for his good luck. 
Once there, however, the accelerating amorous “spell is broken” by two startling red spots (blood?) on her sleeve. This disappointment drives them back to her apartment, where even stranger findings greet them: she finds her husband’s blood soaked body in the living room and Albert notes his symbolic birdcage offering is gone from the tree. They panic and flee, but eventually return, resolved to deal with the incriminating circumstances. Now, the body is gone and the ornament is back! This startling whodunit releases a whirlwind of unexpected twists and spirals the reader to a final explanation but an unsettling resolution. 
So, in what ways, if any, is this Dard roman de la nuit similar to a Simenon roman dur? 
The protagonist is reminiscent of many of Simenon’s characters. Albert presents as a rather ordinary figure, but one who is at once a victim of society and responsible for what he doesand what happens to others. He is bewildered and confused like Edouard in The Family Lie and Célerin in The Innocents. Yet he behaves like Stan in The Outlaw, Jean in The Widow, and Frank in Dirty Snow. 
Dard’s writing style also parallels that of Simenon. The prose is clear. The vocabulary is simple. The sentences are short. The time frame is short (24 hours). The book is short (137 pages). The plot is clever, intricate, and well constructed. The ‘bird in a cage’ formulation is proof of this, for Albert is himself a caged bird. The original French title Le monte-charge translates literally as The Freight Elevator, and such a device cages Albert each time he leaves or reenters the crime scene. Indeed, yet another cage issue, a component vital to the intrigue, is best left for the reader to discover. 
The drama builds steadily from the first page. Dard withholds information and only releases details in a tantalizingly gradual fashion. For example, we don’t learn the mysterious woman’s first name until the last page. We sense things will not turn out well as Dard pulls us down a sinister path with glimpses of hope along the edges to the unpredictable ending. My conclusion is that this first roman de la nuit compares favorably with the forty-five romans durs I’ve read so far. Imagine: there are only twenty-seven left to go! 

David P Simmons

domenica 17 luglio 2016

SIMENON SIMENON UNA GIORNATA SOTTO IL TIRO DI PSICOLOGI E PSICOANALISTI


Lo scrittore si sottopone alle impietose domande degli specialisti del giornale "Médecine et Hygiène"

SIMENON SIMENON. UNE JOURNEE SOUS LE FEU DES PSYCHOLOGUES ET DES PSYCHANALYSTES
L'écrivain se soumet aux questions impitoyables des spécialistes du journal "Médecine et Hygiène"
SIMENON SIMENON. A DAY UNDER FIRE FROM PSYCHOLOGISTS AND PSYCHOANALYSTS
The writer submits to tough questioning by specialists from the Medicine and Hygiene” journal

In un post di un paio di giorni fa' abbiamo parlato dell'umiltà di Simenon. Oggi parliamo di un fatto che in qualche modo conferma quello che abbiamo scritto.
Si tratta di una vicenda molto singolare. Era il 3 marzo 1968  e in occasione del venticiquesimo anniversario di una rivista medica svizzera, Médicine et  Hygiène, che in quell'occasione volle sottolineare il proprio quarto di secolo attraverso un'intervista collettiva con uno scrittore che non era solamente famoso, ma che aveva grandi simpatie per la medicina e in particolare per le scienze psicologiche.
E non per niente Simenon concesse il suo benestare, senza problemi, dimostrando al tempo stesso umiltà e coraggio, sottoponendosi ad un intervista "senza rete". 
"Simenon sur le gril" la chiamò Alain Bertrand. E' una definizione molto efficace che rende bene lo stato d'animo con cui Simenon si sottopose al fuoco incrociato delle domande di medici, psicologi e psicoanalisti.
E' un'intervista che ebbe luogo nella grande villa di Epalinges e che durò tutto il giorno e che spaziò dalle motivazioni della sua ispirazione letteraria alle sue manie personali, dalle sue paure di poter tornare povero al suo rapporto con il padre, dalle sue predilezioni per Freud eJung, alla consapevolezza dell'universalità della sua narrativa, della paura di conoscersi fino in fondo, dal suo rapporto con l'alcolismo all'importanza della sensorialità nei suoi romanzi, tanto per fare alcuni esempi.   
In questo contesto oggi vogliamo focalizzare la nostra attenzione  sun un aspetto:
"... Maigret è pagato dalla scocietà per arrestare dei criminali che però non giudica mai - affermava Simenon rispondendo alla domanda che poneva Médicine et Hygiène in merito alla famoso motto del commissario simenoniano "comprendere e non giudicare". 
Médicine et Hygiène "... quello che noi ammiriamo in Maigret é che consente al criminale di reintegrarsi nella comunità, restituendogli il rispetto di sé stesso. Maigret, che rappresenta la società, poiché appartiene al corpo della polizia, comunque può identificarsi in lui comprenderlo ...".
Georges Simenon "... Conservo eccellenti contatti con la polizia giudiziaria a Parigi... Sapete che un criminale che dopo ore di interrogatorio finisce per confessare, non prova un senso d'umiliazione, ma al contrario  un sentimento di liberazione? ...  si instaurano  dei legami tra poliziotto e il colpevole... ".
Médicine et Hygiène: "Bisognerebbe che i criminologi comprendessero questa psicologia ".
Georges Simenon "Se la capissero, i tribunali non esisteranno più... credo  alla fine dei tribunali da qui a  una trentina d'anni... prima si giudicva il crimine. Oggi il dossier personale (il rapporto del medico generale, il rapporto di uno psichiatra , quello che dell'assistente sociale, il consulto di uno psicologo) completato da non magistrati, ma da persone specializzate nello studio di personalità, dimostra che si è personalizzato il crimine, si giudica la personalità del criminale...".
Grande fede dello scrittore nelle scienze sociali e quelle psicologico che in quegli anni muovevano i loro primi passi e che tra psicoanalisi e sociologia sembrava che dovessero cambiare il mondo e le relazioni tra gli uomini. Poi non é andata proprio così... (m.t)