sabato 29 ottobre 2016

SIMENON SIMENON. QUAND LA MALCHANCE DU MALGRACIEUX POURSUIT LE LIVRE…


Les aventures éditoriales du recueil "Maigret et l'inspecteur malgracieux" 

SIMENON SIMENON. QUANDO LA SFORTUNA DELLO SCONTROSO PERSEGUE IL LIBRO... 
Le avventure editoriali del libro "Maigret et l'inspecteur malgracieux"
WHEN THE SURLY INSPECTOR'S BAD LUCK DOGS THE BOOK 
The publishing adventures of the book Maigret et l'inspecteur malgracieux 


La collaboration entre Sven Nielsen et Simenon prend une forme concrète en 1945, lorsque les Presses de la Cité publient le récit autobiographique Je me souviens. Vont suivre Trois chambres à Manhattan en 1946 et Au bout du rouleau en 1947. Nielsen, éditeur aussi avisé que l'était Gallimard, sait bien que la production simenonienne se vend mieux quand il s'agit des romans Maigret. Simenon a beau écrire des "romans durs" qui sont des chefs-d'œuvre, les enquêtes de son commissaire continuent à connaître des chiffres de vente plus conséquentsEt Nielsen ne peut faire autrement que de réclamer sa part dans ce domaine… Il propose donc à Simenon d'écrire de nouveaux romans mettant en scène le policier de la PJ, et il lui suggère d'inclure le nom du personnage dans le titre, ce qui à la fois établit une distinction avec les romans Maigret de la cuvée Fayard et ceux publiés par Gallimard, et avec les "romans durs", et en même temps donne une sorte de "label" à la nouvelle collection Maigret 
Celle-ci est inaugurée par un volume double, qui contient une nouvelle inédite, écrite peu avant le départ de Simenon en Amérique, La pipe de Maigretqui donnera son titre au livre, et le court roman que lui avait demandé Pierre Lazareff pour son nouveau journal France-SoirMaigret se fâche. Le volume parait en juillet 1947, suivi de près par Maigret à New York. En août paraît un "roman dur"Lettre à mon juge, et on peut imaginer que Nielsen se verrait bien alors publier un Maigret en alternance. Mais Simenon n'a encore rien à lui proposer dans ce domaine, car il est entre deux rédactions de "romans durs"… Une solution se dessine cependant: entre avril et août 1946, le romancier avait écrit quatre nouvelles mettant en scène MaigretLe témoignage de l'enfant de chœur, Le client le plus obstiné du monde, Maigret et l'inspecteur malgracieux et On ne tue pas les pauvres types. Pourquoi ne pas en faire un recueil et le publier dans la collection Maigret ? L'idée est retenue, et lvolume sort en octobre 1947. Dans la nouvelle qui lui donne son titre, Maigret et l'inspecteur malgracieux, les lecteurs découvrent l'inspecteur Lognon, celui que ses collègues ont surnommé lMalgracieux, "parce qu'il était toujours d'une humeur de chien", dit le texte. Mais on apprend aussi que Lognon a peut-être quelques raisons de se montrer hargneux, car la malchance s'acharne sur lui. Et ceci est tellement vrai, que cette malchance dépasse le cadre de l'intrigue de la nouvelle pour s'abattre aussi sur la publication du roman… 
En effet, le volume ne va pas paraître sous le titre original voulu par Simenon. Selon les uns, c'est la faute d'un "linotypiste distrait" qui aurait changé "malgracieux" en "malchanceux"; selon les autres, le premier terme aurait paru "impropre et saugrenu" et on l'aurait donc remplacé par le second. A moins peut-être que l'on ait jugé que Lognon était finalement plus malchanceux que malgracieux, comme le texte lui-même le suggère. Quoi qu'il en soit, le roman, dans son édition originale, porte le titre Le commissaire Maigret et l'inspecteur malchanceuxet le mot "malgracieux" est également remplacé dans le texte. Simenon n'est évidemment pas content, et, en 1951 (alors qu'il est en train d'écrire Maigret, Lognon et les gangsters), il envoie une lettre à Doringe, sa correctrice attitrée, lui demandant de vérifier le texte, et à Sven Nielsen, le priant de faire la correction pour la prochaine réédition. Hélas, pour une raison qu'on ignore (la demande est-elle arrivée alors que le tirage avait déjà été fait ?), la couverture porte encore la mention Maigret et l'inspecteur malchanceux. Le texte, par contre, a été corrigé…presque partout: sur la petite dizaine de mentions de ce surnom, le mot "malchanceux" est encore mis à la place de "malgracieux" dans un cas. Ce n'est qu'en 1954 que le titre d'origine sera enfin rétabli sur la nouvelle couverture de la réédition.  
Cette malchance qui poursuit Lognon et cette nouvelle aura une autre conséquence. Les premières éditions de la collection Maigret portaient sur le dos de leur couverture un court texte introductif signé Doringe. Et lorsque le titre original fut enfin rétabli pour ce volume, le texte de la quatrième de couverture dut lui aussi être réécrit. Si la première version commençait par ces mots "voici [Maigret] aux prises avec l'inspecteur malchanceux", la seconde débutait ainsi: "Pauvre Lognon ! Si malgracieux parce que si malchanceux ! Si malchanceux parce que si malgracieux !" Finalement, Doringe aura eu raison de noter que Lognon est aussi malchanceux qu'il est malgracieux, comme les romans où il apparaîtra par la suite le montrerontD'ailleurs, Simenon lui-même n'écrit-il pas, dans Maigret et le fantôme: "Certains l'appelaient l'inspecteur Malgracieux, à cause de son air grognon. Maigret, lui, l'appelait l'inspecteur Malchanceux, et on aurait dit, effet, que le pauvre Lognon avait le don d'attirer sur lui tous les malheurs."… 

Murielle Wenger

venerdì 28 ottobre 2016

SIMENON SIMENON. GIDE AND GEORGES

On Gide’s important role in Simenon’s life and career 

SIMENON SIMENON. GIDE ET GEORGES 
À propos du rôle important de Gide dans la vie et la carrière de Simenon 
SIMENON SIMENON. GIDE E GEORGES
L'importante ruolo di Gide nella vita e nella carriera di Simenon


The author André Gide had major, direct influence on Georges Simenon from 1935 to 1951According to Pierre Assoulinehe “played a significant role” in Simenon’s “short- and medium-term evolution.” Indeed, in the 12 pages of the Index of Names Cited at the end of the 900-page biography Simenon, Gaston Gallimard is the only person with more listed page numbers than André Gide. 
In 1935, because the 66-year old Gide wanted to meet the 32-year old Simenon, Gallimard arranged their introduction at one of his annual cocktail parties. Although he had read but little Simenon,” Gide then “bombarded him for one hour with questions” of a “very literary” nature demanding the sort of “introspection” into his writing that Simenon specifically hated. 
After this abrupt and aggressive beginning, Gide was not going to stop reading, sampling, and commenting on Simenon.” As a warm and enthusiastic Gide gave feedback on Simenon’s works extensively and, in turn, Simenon “solicited his advice more and more often,” a lasting relationship developed. “From the first meeting” on, Simenon had someone who “helped him embark on his career and find his way because Gide “stayed right beside him, dispensing criticisms and encouragements.” Though they were often apart and had to rely on letter writing, advice, opinion, and direction were what Simenon came to expect of Gide. 
By 1940, Simenon suggested he needed the whip” or the club of “a Gide” to continue publishing. Having the “indispensable friendship of Gide” and “an admirer with the importance of Gide” likely facilitated his boast: Great minds say there are two great writers in this country: Gide and me.” Perhaps as well, this quasi-mutual admiration society explained Gide’s statement that Simenon was a great novelistthe greatest perhaps and the truest novelist that we have in French literature today. Some boost for a novelist only 36 years old at this time! 
During Gide’s final years of life from 1946 to 1951, Simenon addressed him as “Master.” Perhaps, this was because Gide served as “one of the rare ones, if not the only one, to whom he opened up about his conception of love and the nature of his relationships with women” (curious given their differing sexual orientations). Additional topics discussed rarely with others included evocations of his brother Christian (“the cadaver in the closet”); thoughts about criticism and critics; analysis of his personal writing system; and opinions on recent readings. In fact, “the more Simenon isolated himself from the world, the more he needed Gide.” 
In 1960, Simenon observed: I believe that, all his life, Gide dreamed of being a creator rather than a moralist or philosopher. I was exactly his opposite and I believe that’s what interested him [in me].” In 1973, a full 22 years after Gide’s death, Simenon attested: “Gide provided me with something enormous, which was confidence in myself. For I never basically believed in the importance of what I was writing […] Gide helped in giving me the feeling that, despite everything, what I was doing had a certain usefulness.” 

David P Simmons 

giovedì 27 ottobre 2016

SIMENON SIMENON. LO STRANGOLATORE DI MORET

Una nuova raccolta di tre racconti tratti dalla serie dell'Agence O
SIMENON SIMENON. L'ETRANGLEUR DE MORET
Une nouvelle collection de trois histoires de la série "Agence O"
SIMENON SIMENON. THE STRANGLER OF MORET
A new collection of three stories in the series "O Agency"

E' di scena di nuovo l'Agence O. Infatti i tre racconti, raccolti sotto il nome di Lo strangolatore di Moret, ha per protagonista quell'agenzia d'investigazioni a cui capo c'è l'ex ispettore di Maigret, Torrence. Gli altri due sono L'arresto del musicista e Il vecchio con il portamine. In libreria dalla settimana scorsa, fa parte della collana "Gli Adelphi" ed è disponibile anche in versione ebook.
Nelle tre inchieste Torrence, un po' diverso da quello che abbiamo imparato a conoscere in Quai des Orfèvres, indaga in coppia con l'arguto Emile, una mente fine e a volte geniale.  I due risentono dell'atmosfera maigrettiana anche se il tipo di indagini è un po' diverso. Simenon  scrisse una quindicina di questo racconti nel '38 pubblicati poi con Gallimard. Era il periodo in cui, terminata la prima serie dei Maigret di Fayard, si dedicava ai romans-durs. Maigret sarebbe tornato di li a poco, ma in quel momento Simenon considerava chiusa la parentesi Maigret, come un ponte che l'aveva portato dalla letteratura popolare a quella vera e propria. 

SIMENON SIMENON. SIMENON, IL GENIO POETICO

Sulla tecnica e sull’arte dello scrittore
SIMENON SIMENON. SIMENON, LE GENIE POETIQUE 
Sur la technique et l'art de l'écrivain 
SIMENON SIMENON. SIMENON, THE POETIC GENIUS 
On the writer's technique and art 



Molto si è parlato negli anni di Georges Simenon come scrittore prolifico, cantore della piccola borghesia e delle sue contraddizioni, arguto intrattenitore e creatore del commissario Maigret. Meno invece si è dibattuto sulla tecnica e sull’arte dello scrittore che emerge, simile e diversa, nei suoi romanzi. 
Se nei romanzi ‘gialli’ di Maigret l’intrattenimento è sostanza ma soprattutto pretesto per scavare nelle contraddizioni dell’animo umano – nei ‘romanzi duri’ (come egli stesso definiva i suoi romanzi ‘letterari’) l’approfondimento psicologico di anime tragiche e perdute è la sostanza principale atta a nascondere i meccanismi di suspense che tengono il lettore con il fiato sospeso. 
Per mostrare questi meccanismi, o almeno alludervi distrattamente, indicandoli da lontano come un oggetto sfuggente non identificato – è utile analizzare una delle opere meno acclamate di Simenon, il romanzo I complici.  
Qui la trama, come spesso accade nei ‘romanzi duri’ è abbastanza semplice: un rispettabile uomo sposato, alla guida di una Citroën, amoreggia in macchina con la propria segretaria. Proprio all’apice del flirt la macchina sbanda e provoca un incidente, causando la morte di decine di bambini. Il resto del romanzo è incentrato sui pensieri, sul rimuginare psicologico del protagonista, sullo sviluppo degli eventi costantemente riflessi nei suoi occhi, sulla figura femminile di Edmonde, dipinta come ‘bestia’ e al contempo come ‘automa’, come fuoco primordiale e ghiaccio bollente, e come unico motivo di resistenza alla banalità. 
Ma ciò che ben si può notare nella narrazione, nelle pause, nel ritmo, nelle precise scelte lessicali, è la disciplinata strategia dei crescendo, delle svolte, dei bassi e dei picchi che l’autore adopera scientificamente.  
Nei ‘Maigret’ la narrazione è veloce: basata su dialoghi scattanti ed essenziali, su descrizioni che si esautorano nel giro di tre righe, e su colpi di scena che appaiono in una parola (sempre la parola giusta al momento giusto). E non basta: l’atmosfera viene creata con rapide pennellate, tanto che tre aggettivi ‘giusti’  bastano a imprimere indelebilmente un personaggio nell’immaginario del lettore. Lo stesso per l’atmosfera che cresce a tratti, tra un dialogo e l’altro, con descrizioni saltuarie e sempre fugaci, ma sempre inesorabilmente ‘giuste’. 
Nei ‘romanzi duri’ la strategia rimane sostanzialmente la stessa, ma tutto si dilata: le descrizioni occupano pagine, ma girano sempre nello spazio di frasi ‘esatte’ (lunghe quanto basta) e vengono interrotte da punti che sembrano macigni, a terminare un ragionamento necessario. Anche i colpi di scena seguono lo stesso criterio: non avvengono più nello spazio di una parola, ma nello spazio di alcune righe, perdendo il loro carattere nominale di ‘colpo di scena’ e diventando così ‘atmosfera’, una diversa atmosfera che colpisce come un improvviso cambio di temperatura. 
Ci vorrebbero forse pagine per provare a descrivere le note, le tattiche musicali che Simenon adopera puntualmente nei suoi romanzi.  Ma il fattore essenziale che risulta emergere dalla scrittura simenoniana è proprio questa stretta corrispondenza tra filosofia del contenuto ed esecuzione dello stile. L’idea di artigianato e di narrazione ‘reale’ corrisponde a una esplicazione che, nella scelta giusta delle parole chiave, cerca di aderire alla realtà in maniera più attinente possibile, sia per contenuti che per descrizioni che per ritmi.  
Si sente l’ansimare degli amanti nella punteggiatura di Simenon; si sente il lento logorio della routine nelle descrizioni addormentate e trasognanti; si sente il tragico evolversi degli eventi nelle svolte improvvise e nei cambi di temperatura; si sente il vuoto dell’esistenza nelle atmosfere, nel modo in cui l’autore ci scaraventa in faccia i suoi personaggi e il loro tragico destino. 
Uno scrittore belga che sembra tanto un greco antico nel dipanare la sua anima sul foglio. Un Maestro che ci sbatte in faccia, così come l’abbiamo creata, una realtà distratta che non ci piace per niente.  
E lo fa con quelle parole che ci spezzano le gambe.  
E inseriscono Georges Simenon nel firmamento poetico di quei cantori che ci hanno fatto emozionare...  
E a volte anche morire. 

Fabio Cardetta