domenica 13 novembre 2016


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PAS DE CONCIERGE, PAS DE LOCATAIRES, RIEN QU'UN NID POUR UN COUPLE…
A propos de l'immeuble du boulevard Richard-Lenoir



NESSUNA PORTINAIA, NESSUN INQUILINO, SOLTANTO UN NIDO PER UNA COPPIA...
A proposito dello stabile di boulevard Richard-Lenoir 
NO CONCIERGE, NO TENANTS, ONLY A NEST FOR A COUPLE…
About the building at boulevard Richard-Lenoir


Fulvio Nolli, sur son blog (http://parigiconmaigret.myblog.it/maigret-lo-strano-caso-della-portinaia-scomparsa/), met le doigt sur un petit fait étrange: alors que Maigret est un familier des loges de concierges, et que celles-ci apparaissent en nombre dans ses enquêtes, la concierge de l'immeuble du boulevard Richard-Lenoir est presque inexistante… Fulvio a relevé une mention de celle-ci dans La danseuse du Gai-Moulin, où elle ne fait que monter le courrier chez le commissaire. On découvre deux autres mentions, tout aussi lapidaires, l'une dans La première enquête de Maigret: "Maigret rentrait enfin chez lui, passait sous la voûte. La concierge ouvrait le guichet pratiqué dans la porte vitrée.", et l'autre dans Les scrupules de Maigret, lorsque Maigret évoque "la vieille femme qui habitait au-dessus de chez eux […] qu'il croisait devant la loge de la concierge".
On ne sait presque rien des habitants du boulevard Richard-Lenoir (cette vieille femme qui habite au-dessus, la petite fille d'une voisine, et c'est à peu près tout), et si on connaît beaucoup de détails sur l'intérieur de l'appartement des Maigret, quand Simenon montre le commissaire en train de monter ou de descendre l'escalier de l'immeuble, le décor de celui-ci n'est jamais détaillé (sauf une seule fois dans Maigret et le client du samedi, où Maigret "s'engageait dans l'escalier familier, distinguait des traits plus clairs sous les portes, entendait des voix assourdies, des ritournelles de radio"), et c'est d'autant plus étonnant que les escaliers des immeubles parisiens où le commissaire se rend au cours d'une enquête sont très souvent décrits avec un luxe de détails. Tout ce qu'on sait de l'escalier du boulevard Richard-Lenoir, c'est, d'une part, que Maigret le monte ou le descend "lentement", "lourdement" ou "pesamment", ce qui en dit davantage sur ses états d'âme que sur le lieu…; et d'autre part que Mme Maigret reconnaît toujours le pas de son mari dans l'escalier, ce qui lui permet de l'accueillir porte ouverte.
Et ceci nous ramène à ce que disait Fulvio, l'impression que l'immeuble est vide, ou plus précisément que les seuls habitants en sont Maigret et Mme Maigret. Comme l'écrit Michel Carly dans "Maigret, traversées de Paris": "Tout se réfugie dans le personnage. Dans le couple. Dans l'intimité. […]. Il ne reste que l'essentiel."

Et voilà pourquoi la concierge du boulevard Richard-Lenoir n'a pas à être caractérisée dans la saga: cet immeuble n'est là que comme le symbole du "nid" que constitue l'appartement des Maigret, le havre dans lequel le commissaire vient se ressourcer au cours de ses enquêtes… (by Simenon Simenon)

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QUANDO IL COMMISSARIO DIVENTA CONTADINO... PESCATORE...
A Meung-sur-Loire Maigret si trasforma e la sua immagine di commissario capo é molto lontano

QUAND LE COMMISSAIRE DEVIENT UN FERMIER... PECHEUR…
A Meung-sur-Loire Maigret se transforme et son image de commissaire divisionnaire est bien loin
WHEN THE CHIEF INSPECTOR BECOMES A FARMER… A FISHERMAN…
In Meung-sur-Loire, Maigret changes and his police chief look is far away


Quai des Orfèvres e Meung-sur-Loire. Il lavoro e il meritato riposo. Il Commissario capo e il tranquillo contadino, o il paziente pescatore.
Simenon ci presenta il suo famoso personaggio, in abiti e contesti completamente diversi.
Meung-Sur-Loire è a un paio d'ora d'auto da Parigi, una piccola cittadina allora con circa duemila anime, sulle rive della Mauve, un corso d'acqua parallelo alla Loira.
Quella a Meung-sur-Loire è una casetta che sappiamo sarà la dimora dei coniugi Maigret quando il commissario andrà in pensione. Ma l'hanno acquistata qualche anno prima de la "retraite". Ci vanno per il weekend o per le vacanze, con la piccola auto che hanno acquistato e che guida esclusivamente M.me Louise. 
La casa ha uno spazio per coltivare l'orto, attività in cui lo vediamo spesso intento e un patio che nella bella stagione è la zona preferita di Maigret. Su una grande poltrona-amaca si bea per ore fumando la pipa, con la vista su uno spicchio dell'orto dove crescono i suoi ortaggi e le insalate piantate da sua moglie.
Le attività dell'ex-commissario sono appunto curare l'orto e andare ogni tanto a pesca. E poi  il bar, le partite a carte. Una vita agli antipodi di quella che faceva a Parigi. I ritmi infernali, le notti in bianco, gli interrogatori senza fine. Certo l'orto, la pesca e le partite a carte non potevano essere un surrogato sufficiente. 
E infatti non lo sono.
La sua vita fin troppo tranquilla tra un'innaffiata alle melanzane e un lancio della lenza viene infatti intervallata dalla visita di qualcuno che si presenta alla sua porta con un caso da risolvere. E allora Jules rimette il vecchio pesante cappotto, il chapeau-melon e via alla caccia del colpevole o a risolvere un caso. 
E del contadino dai pantaloni sformati, dal cappello di paglia e dagli stivali per il fango, non rimane traccia.  
Rimane M.me Maigret che sgrana i piselli, che aspetta con pazienza il marito, come d'altronde aveva fatto per una vita al 132 di boulevard Richard Lenoir. (by Simenon Simenon)
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L'ENIGME DE MAIGRET
L'ENIGMA DI MAIGREt
Un piccolo gioco per i maigrettofili 
THE MAIGRET RIDDLE
A little game for the Maigret fans





Enigme n°10
The empathy that Maigret feels for some victims, often results in the detective's capacity to "put himself in their skin", up to the point to go in the places where they lived, and to do the same things as they did. For example, in the short story On ne tue pas les pauvres types (Death of a nobody), when Maigret has discovered Maurice Tremblet's refuge, he begins by giving some water and seeds to the canaries in their cages. He acts exactly the same way in a novel, after having discovered the room where the victim had settled down: before he leaves the room, he gives fresh water to the canary. Who is this victim, and in which novel do we find him? A little clue: this novel resumes the same theme as in the short story. It's up to you to seek! The answer next week in this magazine…


La soluzione dell'enigma n°9
C'est dans Les vacances de Maigret que le commissaire téléphone à Janvier pour lui demander de se rendre au bureau de poste pour voir si des lettres sont arrivées au nom d'Emile Duffieu. Il termine la conversation par ces mots: "Bonjour de ma part à Marie-France…"



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sabato 12 novembre 2016

SIMENON SIMENON. CHANGEMENT D'ADRESSE A L'ÉCLUSE N° 1


Le domicile de Maigret, une fin chez Fayard et les incohérences du texte 

SIMENON SIMENON. CAMBIAMENTO DI INDIRIZZO ALLA CHIUSA N° 1 
La residenza di Maigret, una fine da Fayard e le incoerenze del testo 
SIMENON SIMENON. CHANGE OF ADDRESS AT LOCK N°. 1 
Maigret's residence, an end at Fayard, and the inconsistencies in the text 



La scène a dû se passer au courant de l'été 1933. Simenon se trouve dans le bureau de Fayard, et la discussion est plutôt orageuse. L'éditeur vient de faire paraître le dix-huitième Maigret de la collection, L'écluse no 1. Le romancier a déjà réussi à lui faire publier cinq romans en dehors de cette collection: Le passager du Polarlys et Le relais d'Alsace, qui étaient encore très proches de la veine policièreLes fiançailles de M. Hire, le premier authentique "roman dur"; Le coup de lunepremier roman inspiré à Simenon par ses voyages autour du monde, tandis que La maison du canal reprend dans sa trame des souvenirs de jeunesse du romancier.  
Immergé dans cette nouvelle veine d'inspiration, Simenon est bien décidé à laisser tomber son commissaire, et cette décision fait l'objet de l'entrevue en question. On ne connaît pas la teneur exacte des mots échangés, mais, en compulsant ce qui en a été écrit dans les biographies, et ce que Simenon lui-même en a raconté dans ses écrits et ses interviews, on peut reconstituer le dialogue à peu près comme ceci: 
- J'abandonne la série Maigret. Maintenant, je me sens capable d'écrire des romans sans cadavres et sans policiers. 
- Le succès vous monte à la tête et vous vous imaginez que vous allez le retrouver en écrivant autre chose que des romans policiers.  
- Je n'ai plus besoin d'un fil conducteur. Je pense pouvoir écrire maintenant un vrai roman. 
- Vous êtes comme Conan Doyle qui voulait tuer Sherlock Holmes. Il a essayé d'écrire d'autres romans, et ça a été un désastre. Voilà ce qui vous attend. Croyez-moi, continuez dans le domaine pour lequel vous êtes fait: la littérature grand public ! 
Mais Fayard a beau insister, Simenon tient bon, et il se met à écrire une nouvelle série de "romans durs". Ce n'est que parce qu'un journal lui demandera de remettre en activité son commissaire, et sur l'insistance des lecteurs, que le romancier acceptera, en jurant qu'on ne l'y reprendra plus, d'écrire un dix-neuvième opus pour la série. Et, en parallèle, il signera son premier contrat avec Gallimard, bien décidé à changer d'écurie en même temps qu'il passe à une nouvelle étape. Air connu… 
Reste un point à éclaircir pour les simenoniens. Dans le roman L'écluse no 1, Maigret est sur le point de partir à la retraite, façon symbolique pour son créateur d'illustrer sa volonté de le mettre au rancart. Au chapitre 6, on le voit rentrer chez lui, où Mme Maigret est en train de préparer le déménagement dans leur maison de campagne. L'adresse de leur domicile à Paris est cité deux fois dans ce chapitre (c'est le seul endroit d'ailleurs dans tout le roman). Or, il se fait que dans l'édition originale de ce roman, la première citation donne "boulevard Richard-Lenoir", et la seconde "boulevard Edgar-Quinet". 
Michel Lemoine, dans son ouvrage Paris chez Simenonpose l'hypothèse suivante: "lorsqu'il a rédigé ce roman de Maigret, Simenon avait abandonné le commissaire depuis près d'un an; n'est-il pas concevable, dès lors, qu'après ce laps de temps, le romancier ait eu une défaillance de mémoire concernant le domicile exact de Maigret ? Peut-être se sera-t-il souvenu d'un boulevard, d'un prénom, d'un patronyme et aura-t-il choisi Edgar-Quinet, proche de Richard-Lenoir quand au nombre de syllabes et quant à la rime interne Edgar-Richard. Il est en outre vraisemblable que Simenon n'accordait alors guère d'importance à l'adresse du héros qui lui avait donné la célébrité puisqu'il se croyait fermement décidé, à l'époque, à l'abandonner définitivement." Et Lemoine d'ajouter cette pertinente remarque: "Ceci n'explique toutefois pas les deux adresses figurant dans le même chapitre de l'édition originale. On aimerait, devant une telle bévue, pouvoir consulter le manuscrit du roman, mais celui-ci semble bien irrémédiablement perdu." 
Ajoutons, pour l'anecdote, que dans le volume des Œuvres complètes chez Rencontre, l'éditeur, s'étant aperçu de cette erreur, l'a corrigée, mais dans le mauvais sens: les deux mentions sont "Edgar-Quinet", ce qui fait que dans les éditions ultérieures, ainsi que dans certaines traductions, on trouve cette étrange adresse attribuée au domicile de Maigret, ce qui n'a pas manqué de soulever bien des interrogations de la part des lecteurs attentifs… Dans les éditions Tout Simenon, puis Tout Maigret parues chez Omnibus, la correction a cette fois été faite en restituant l'adresse du boulevard Richard-Lenoir.  
Une dernière pièce est à verser au dossier. Ce roman a connu une édition en préoriginale dans le journal Paris-Soir, entre le 23 mai et le 16 juin 1933. Nous avons eu la curiosité de chercher, sur le site des archives de la Bibliothèque nationale française (http://gallica.bnf.fr), les anciens numéros de ce journal, et de contrôler quelles étaient les mentions de l'adresse du domicile de Maigret. Nous y trouvons, comme dans l'édition originale du roman, une première adresse, qui est boulevard Richard-Lenoir, et la seconde adresse est "Boulevard Edgard-Quinet" [sic!], orthographié avec un "d" à la fin de Edgar. Cette faute d'orthographe nous donnerait à penser que l'erreur est peut-être finalement à mettre sur le compte du typographe… Comment savoir en effet si l'édition originale a eu pour base le manuscrit de Simenon, ou la version donnée dans le journal ? Une question qui ne trouvera sa réponse que le jour où, peut-être, on retrouvera ce manuscrit… 

Murielle Wenger

venerdì 11 novembre 2016

SIMENON SIMENON. CULTO DELLA (SUA) IMMAGINE O BISOGNO DI SICUREZZA

L'ingente documentazione fotografica sullo scrittore ci pone alcune domande

SIMENON SIMENON. CULTE DE (SON) IMAGE OU BESOIN DE SECURITE
La considérable documentation photographique sur l'écrivain nous pose quelques questions
SIMENON SIMENON. CULTE OF HIS IMAGE OR NEED FOR HIS SAFETY
The extensive photographic documentation of the writer poses some questions for us





Quante foto dello scrittore abbiamo pubblicato nei quasi sei anni di vita di "Simenon-Simenon" ? Parecchie centinaia? Qualche volta ci saremo senz'altro ripetuti. Altre volte siamo ricorsi alla composizione di più fotografie, ma sempre partendo da fotografie del romanziere.
E questo perché ogni fase della sua vita é stata documentata, in un epoca in cui le macchine fotografiche erano nate da poco (gli apparecchi reflex debuttano alla fine degli anni '20). Le prime foto della sua vita parigina lo vedono già con la pipa, spesso vicino alla macchina per scrivere, ma, man mano che gli anni passano, le foto aumentano. La fase della letteratura popolare lo vede infatti in un numero relativamente contenuto di foto.
Talvolta al tavolo di lavoro, a volte nella sua casa a Place des Vosges. Ma la vera esplosione avvenne ovviamente quando diventò famoso. E' il "periodo Maigret" dove lo troviamo immortalato a firmare autografi, a navigare sui canali oppure ritratto nei posti più esotici durante i suoi viaggi intorno al mondo. Ma anche foto formato famiglia, con la prima moglie Tigy e il figlio Marc o insieme ai personaggi più vari da Arnaldo Mondadori a Josephine Baker, e ancora vicino al palazzone di Quai des Orfèvres o a passeggio per il lungo Senna.
Poi il periodo americano dove lo vediamo fotografato intento a guidare, a potare gli alberi, con una camicia a scacchi, con il cappellone a teste larghe, spesso accanto a Denyse, la sua seconda moglie, ma anche in party e situazioni più ufficiali.
E poi con il ritorno in Europa iniziano le copertine dei giornali, i reportage fotografici alle sue case, alla sua famiglia, l'evento del Festival del cinema di Cannes, di cui fu presidente della giuria nel '60. Insomma foto in tutti i luoghi, in tutte le pose, in compagnia o da solo. Mancano solo istantanee che lo riprendano a letto... Per il resto la pipa è un oggetto onnipresente. Se non è tra i denti, é tenuta in mano e se non è in mano é in qualche posto sempre all'interno dell'inquadratura. Se cercate foto di Simenon senza pipa dovrete scorrerne parecchie e il risultato sarà ben magro.
Ma come mai tante foto? A volte dal luogo, dalla sua posizione, dall'inquadratura, si ha la sensazione che avesse sempre un fotografo al seguito che potesse coglierlo nei momenti più disparati. E' chiaro che non poche di esse sono foto "posate", cioè non scatti presi a sua insaputa o al volo, ma riprese in cui il soggetto si mette in posa. Se così é, sorge la domanda: tutto questo era frutto di una sua vanità, di una sorta di culto della propria personalità? Oppure va scavato più a fondo e magari scoprire che le radici di questa sovraesposizione fotografica risiedono in un senso di insicurezza. E' nota infatti l'ansia di Simenon di tornare povero... il suo timore di regredire dalla sua condizione di successo e di fama... magari di finire barbone a vagabondare per le vie. Beh, il fatto di farsi fotografare potrebbe essere una reazione a questo, un modo di rassicurarsi, attraverso le immagini di sé catturate dalla macchina fotografica, e di fissare così il suo status di romanziere famoso, ricco e riconosciuto. Non solo testimonianza di quello che era, ma quasi uno specchio dove l'immagine svolgeva un'azione rassicurante e di conforto.
Una spiegazione che avrebbe meritato anche il parere specifico psicologico. Ma comunque anche se questa ipotesi fosse vera, andrebbe a sommarsi e a confondersi con il fenomeno tipico di un personaggio famoso come lui che era ovviamente bersaglio di fotografi che lo ritraevano in ogni dove.
Certo che, quale sia il motivo, tutto questo ha prodotto una documentazione fotografica copiosa e che permette a chiunque scriva del romanziere di trovare la foto in tema al taglio e all'argomento trattato per illustrare il proprio testo. E lo sappiamo bene noi che in questa sede non scriviamo d'altro! (m.t.)