martedì 17 gennaio 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON ET LES PHILADELPHIA INQUIRER GOLD SEAL NOVELS

19 romans de Simenon dans un journal américain

SIMENON SIMENON. SIMENON E I PHILADELPHIA INQUIRER GOLD SEAL NOVELS
19 romanzi di Simenon in un giornale americano
SIMENON SIMENON. SIMENON AND THE PHILADELPHIA INQUIRER GOLD SEAL NOVELS
19 Simenon novels in an American newspaper


Simenon débarque à New York en premier lieu, pour ce qui sera le début de dix années de séjour au Canada et aux Etats-Unis, en octobre 1945. Selon les uns, Simenon en avait simplement assez de la vieille Europe et cherchait d’autres horizons; selon d’autres, Simenon a fui la France à cause du comité d’épuration qui lui cherchait noise pour avoir collaboré avec la société Continental Films, société sous la direction de l’occupant allemand; enfin selon d’autres sources encore, Simenon voulait simplement augmenter les ventes de ses romans aux Etats-Unis par sa présence sur place. Comme toujours, rien n’est totalement faux et rien n’est totalement vrai, et c’est vraisemblablement un mélange des trois qui a poussé le Simenon tourmenté à entreprendre ce voyage. On peut d’ailleurs se poser la question si Simenon avait besoin de stimuler les ventes de ses livres. A mon avis, il n’en est rien. Si ses premiers romans, M. Gallet décédé et Le pendu de Saint-Pholien, ont paru en France en février 1931, c’est pratiquement au même moment que ces deux romans paraissent aux Etats-Unis. En effet, ces deux mêmes romans paraissent en anglais dès 1932 aux Etats-Unis chez l’éditeur Covici-Friede-Publishers. Les ventes sont raisonnables, mais dès 1940 Simenon préfère confier l’édition de ses œuvres à Harcourt, Brace and Company qui publieront 24 titres entre 1940 et 1945. Il est toutefois établi que le vrai coup de pouce sera donné par le journal The Philadelphia Inquirer. Ce journal, qui paraît tous les matins, a vu le jour en 1829 et recouvre, outre la ville de Philadelphie, la périphérie de celle-ci et même tout l’état de Pennsylvanie. Du milieu des années 1930, et ce pendant plus ou moins dix ans, ce journal a publié, en supplément à son édition dominicale, un roman policier complet, richement illustré, de la main d’auteurs de romans policiers célèbres tels que John Dickson Carr, Leslie Charteris, Peter Cheyney, Agatha Christie, Erle Stanley Gardner et bien sûr Georges Simenon. Cet encart était joint au journal avec comme titre "Philadelphia Inquirer Golden Seal Novel". Les romans de Simenon qui y furent publiés sont les suivants: A man’s head (La tête d’un homme, 20/07/1941); A face for a clue (Le chien jaune, 17/08/1941); Liberty Bar (Liberty Bar, 28/09/1941); The madman of Bergerac (Le fou de Bergerac, 26/10/1941); A crime in Holland (Un crime en Hollande, 30/11/1941); At the 'Gai Moulin' (La danseuse du Gai-Moulin, 28/12/1941); The Flemish shop (Chez les Flamands, 15/03/1942); A spot by the Seine (La guinguette à deux sous, 07/06/1942); Maigret answers a plea (Au rendez-vous des Terre-Neuvas, 09/08/1942); The Saint-Fiacre Affair (L’affaire Saint-Fiacre, 20/09/1942); Lock N°1 (L’écluse no 1, 01/11/1942); Maigret Returns (Maigret, 29/11/1942); Death of a Harbormaster (Le port des brumes, 22/08/1943); The Man from Everywhere (Le relais d’Alsace, 19/12/1943 ); Talatala (Le blanc à lunettes, 27/08/1944); The Breton Sisters (Les demoiselles de Concarneau, 19/11/1944); The Lodger (Le Locataire, 14/01/1945); One way out (Les suicidés, 25/03/1945); Home Town (Ceux de la soif, 28/04/1946). Il faut remarquer que la parution de ces 19 romans s’étale de 1941 à 1945, soit sur cinq années. Toutes ces publications sont superbement illustrées de la main de Ben Dale, sauf le tout premier dont les dessins sont de Harley Stivers. Le dimanche, ce journal tirait à plus de trois cents mille exemplaires, et il est donc établi que ces parutions ont grandement contribué au succès de Simenon aux Etats-Unis.

Philippe Proost

lunedì 16 gennaio 2017

SIMENON SIMENON. 18 MONTHS OF SURPRISES

From Arizona passing through California to Connecticut 

SIMENON SIMENONDIX-HUIT MOIS DE SURPRISES 
De l’Arizona en passant par la Californie jusqu'au Connecticut. 
SIMENON SIMENON. DICIOTTO MESI DI SORPRESE
Dall'Arizona passando per la California fino al Connecticut

Simenon seemed quite content in Arizona (“It was a little like a deserted island where […] we lived as Robinsons among horses, cattle, an coyotes.”), but that situation did not last. Indeed, 1949 commenced an unsettled period for him as manifested in his moving to three new domiciles in three states in an 18-month period. 
First of all, early in January, his live-in mistress (Denise) became pregnant and delivered a second son (John) to him at the end of September. It’s easy to visualize the circumstances of two sons by two different mothers living in the same location complicating his life. Secondly, the business of writing and publishing his books and their film adaptations, including the USA premieres of two films, made the period hectic. Finally, the French purge committee renewed its interest in questions about Simenon’s collaboration during the Occupation. In fact, in July 1949, four years after the war’s end in France, the committee slapped him with a condemnation: a two-year restriction forbidding publication, participation in conferences and radio shows, selling film rights, and/or or profiting from his literary activities. Feeling this “injustice” was one “he could not tolerate and conflicted about related defense and appeal choices, Simenon pulled up his stakes and moved to California at the end of October. He hoped to “work more peacefully there and “forget this matter that destabilized him.” However, according to Pierre Assouline, he was not successful nor would he ever be even though by the end of the year the Simenon collaboration matter seemed closed again. 
While the family transition to California may sound abrupt, it was rather oddly strung out. Tigy, along with ten-year-old Marc and Boule, had already rented a house in Carmel-by-the-Sea. Six weeks later, Simenon, along with Denise and newborn John, arrived and rented a different house. This effectively established two separate camps, perhaps heralding the coming divorce. Assouline describes Carmel at that time as “a kind of Cape of Antibes populated by old biddies,” but Michel Carly in Simenon, la vie d’abord offers a different viewpoint: “Life became his drug […] setting himself up in the luxury of Carmel villas pleased Simenon.” However, his stay there was short (under six months, 10/31/49 to 6/20/50), for it was Reno, Nevada that Simenon divorced Tigy on 6/21/50 and married Denise the next day. 
The newlyweds set immediately to honeymoon in Europe with John (Tigy had won custody of Marc), only to become stranded in New York City. Simenon “procured a map and a DeSoto” there and by early July had picked out a new home in Lakeville, Connecticut. I opted for Connecticut, where […] I just bought a property, an old farm […] the dream house for a novelist.” So once again, the family lived in two separate camps, effectively cementing the divorce. Simenon with Denise, John, and Boule lived at Shadow Rock Farm while Tigy and Marc lived in a nearby house. The divorce settlement included an unusual requirement: Tigy and Marc must live “within a radius of six miles of Simenon’s dwelling wherever that might be.” A period of unprecedented productivity suggested the new arrangement worked. 

David P Simmons 

domenica 15 gennaio 2017

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MAIGRET ET LA NEIGE
Quelques extraits de romans pour créer une ambiance hivernale

SIMENON SIMENON. MAIGRET E LA NEVE
Alcuni brani tratti da romanzi per creare una atmosfera invernale
SIMENON SIMENON. MAIGRET AND SNOW
Some excerpts from novels to create a winter atmosphere


On sait que Maigret a un rapport étroit avec le temps qu'il fait, lui accordant ses humeurs. Sensible à la météo, qui donne très souvent son ambiance à ses enquêtes, il se délecte du soleil printanier, mais parfois aussi de la pluie, comme cette "pluie d'été, longue et très fluide" qui "lui donnait envie d'être dehors" (Maigret et l'inspecteur malgracieux). En hiver, s'il apprécie moyennement les averses glacées apportées par un vent froid et qui transpercent les vêtements, il aspire à retrouver l'atmosphère magique de la neige. Il a peu l'occasion, à Paris, de voir la neige couvrir les rues, car elle se transforme rapidement en boue: "La neige tombait assez épaisse et commençait à tenir sur les toits, pas dans les rues, malheureusement. Maigret était toujours déçu de voir fondre la neige sur le trottoir." (Maigret et le voleur paresseux). En dépit de ce que le commissaire a appris de la vie et de ses côtés parfois sordides, il a conservé certains aspects de son âme d'enfant, et c'est particulièrement vrai en ce qui concerne la neige. Nostalgie de la campagne de son enfance, qu'il a dû souvent découvrir couverte d'un épais tapis blanc ? Peut-être, et on le voit plus d'une fois, dans les romans, guetter comme un enfant l'arrivée de la neige: "De la poussière de neige. Ce n'était pas de la vraie neige. Il tombait du ciel comme une fine poussière blanche et cela lui rappelait que, quand il était petit, il tirait la langue pour en happer quelques grains." (Un Noël de Maigret). Et comme la neige ne reste pas longtemps sur les trottoirs, Maigret en apprécie d'autant plus à rester "debout près de la fenêtre de son bureau, à regarder tomber la neige, dont les flocons commençaient à s'espacer." (Maigret au Picratt's). Un tableau qu'il goûte encore davantage, quand il se calfeutre avec Mme Maigret dans leur appartement du boulevard Richard-Lenoir: " La neige tombait toujours de l'autre côté de la fenêtre et il faisait bon être au chaud" (Maigret et l'affaire Nahour), surtout quand, comme dans ce roman, en même temps qu'il voit la neige tomber, il déguste une savoureuse choucroute à l'alsacienne…
Imaginons, comme dans une peinture flamande, cette fenêtre devant laquelle descendent les flocons, et à travers celle-ci, la douce lumière intime d'une lampe, éclairant Maigret et Mme Maigret attablés devant leur choucroute fumante… (by Simenon Simenon)
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QUELLO STRANO SGUARDO DEL COMMISSARIO
Maigret sembra assente e mette in imbarazzo i suoi interlocutori

CET ETRANGE REGARD DU COMMISSAIRE
Maigret semble absent et met ses interlocuteurs dans l'embarras
THAT STRANGE LOOK OF THE CHIEF INSPECTOR
Maigret seems absent and embarrasses his interlocutors



Assente. 
E' la sensazione che dà lo sguardo di Maigret in certe situazioni. Occhi quasi spenti, dietro i quali non si capisce bene quali pensieri si annidino. E un vezzo? Probabilmente no. Simenon ha affermato chiaramente che Maigret non è intelligente, ma intuitivo e qualche volta nelle descrizioni si riferisce all'occhio di Maigret  come "bovino".
Forse il commissario su questo sguardo non proprio brillantissimo un po' ci gioca.
E' come quando sulla scena del reato qualcuno gli chiede se pensa a qualcosa o a qualcuno. La risposta inveriabilmente è "Non penso niente". E in in un certo senso è vero perché lui è invece è lì che si sforza di entrare in sintonia con l'ambiente, con quel contesto umano, con quella situazione. 
Guarda lontano, forse all'infinito e nasconde quello che invece vede con gli occhi dell'animo, della sua sensibilità e del suo intuito. 
E tutti lo interpretano come uno sguardo assente.
Ma è lo stesso sguardo che inalbera, appositamente, quando si trova qualche sospettato da interrogare nel suo ufficio di Quai des Orfèvres. Zitto, sbuffate regolari di pipa, faccia a faccia con quell'altro... e con uno sguardo assente. E' quello che mette a disagio anche il più consumato dei  delinquenti, anche i più furbi. Quella presenza massiccia, che non si sa bene cosa stia guardando, spiazza chi si aspetterebbe una pressante sventagliata di domande insidiose. E invece Maigret tace, ma soprattutto il suo sguardo non fa capire se stia guardando chi ha davanti o stia seguendo chissà quali pensieri.
Beh... possiamo dire che quello sguardo è un arma di Maigret, un arma non-convenzionale, come non è convenzionale il suo metodo d'indagine. Un'arma d'offesa che disorienta i suoi sospetti interlocutori e un arma di difesa perché è uno schermo che impedisce a chiunque di intuire i suoi pensieri. (by Simenon Simenon) 
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L'ENIGME DE MAIGRET

L'ENIGMA DI MAIGRET
Un piccolo gioco per i maigrettofili 
THE MAIGRET RIDDLE
A little game for the Maigret



Enigma n°18 
Lo si sa , Maigret è un uomo segnato dai suoi ricordi d'infanzia e ce se ne accorge in più di un'occasione nei suoi romanzi di quanto abbia conservato un animo da bambino anche nei piccoli dettagli, lo si scopre anche quando tira fuori la lingua per raccogliere o delle gocce di pioggia o dei fiocchi di neve... In un romanzo resiste nonostante tutto, ai rimpianti, alla voglia di comportarsi come un bambino: "C'erano delle grosse more nere sulle siepi, ma non si fermava per coglierle, almeno non più quanto non si fermasse per tagliare una baguette, aveva sfortunatamente passato l'età...". Da quale romanzo è tratta questa citazione? Un piccolo indizio: si tratta di un' inchiesta si svolge ovviamente fuori delle strade di Parigi... Cercatela! La risposta la prossima settimana in questo magazine.

La solution de l'énigme n°.17 
C'est dans le roman Liberty Bar que Maigret, accablé par la chaleur méditerranéenne, qui lui donne une envie de vacances plutôt que de se mettre au travail, est installé à une terrasse d'Antibes avec Boutigues. La boisson qu'il déguste n'est pas précisée, mais on peut imaginer qu'il s'agit probablement d'un pastis (inévitable quand on se trouve sur la Côte d'Azur…), d'après cette phrase, qui se trouve un peu plus loin dans le texte: "Et la glace fond doucement dans le verre couleur d'opale"…
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