domenica 23 aprile 2017

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MAIGRET ET LE MYSTERE DES CAISSES 
A propos d'un détail sur la légende de la naissance de Maigret à Delfzijl 

MAIGRET E IL MISTERO DELLE CASSE 
A proposito di un particolare sulla leggenda della nascita di Maigret a Delfzijl 
 MAIGRET AND THE CASES MYSTERY 
About a detail on the legend of Maigret's birth in Delfzijl 

La légende, selon laquelle le commissaire est né ex nihilo sur une barge abandonnée d'un petit port hollandais, après que son créateur ait absorbé force verres de genièvre, comme toute légende qui se respecte, ne correspond pas tout à fait à la réalité. D'une part, Simenon a fait des esquisses de Maigret dans ses romans populaires, et d'autre part, le roman écrit à Delfzijl n'est peut-être pas Pietr le Letton, mais un des "proto-Maigret". Les simenophiles, simenologues et autres simenoniens n'ont pas fini de gloser sur ce sujet…
Simenon a raconté l'histoire à de nombreuses reprises, avec une trame de fond toujours semblable: l'Ostrogoth à recalfater, et le romancier, obligé de trouver un autre endroit moins bruyant pour pouvoir écrire, s'installant dans une barge sur le canal du Damsterdiep. Mais il a proposé parfois des variations dans les détails, et c'est sur un de ceux-ci que nous nous attarderons aujourd'hui. 
Une des premières fois où Simenon parle de la naissance de Maigret, c'est en 1937, dans le journal Confessions, lorsqu'il rend hommage au commissaire Guillaume. Le romancier raconte comment il s'est installé "au fond du port, [dans] une goélette coulée depuis des années", et il ajoute: "C'est là que Maigret est né, moi, assis sur une caisse, ma machine sur une autre, mes pieds en équilibre sur des briques qui formaient d'instables îlots". Dans cette première version, il appert que Simenon n'avait que deux caisses, l'une pour s'y asseoir et l'autre pour y poser son instrument de travail.  
Or, en 1966, dans la fameuse préface qu'il écrit pour inaugurer la collection publiée par les Editions Rencontre, préface qui établit la version officielle et définitive de la naissance du héros, Simenon raconte sa découverte d'une vieille barge "à moitié échouée, au bord du canal", et cette fois, il y installe "une grande caisse pour ma machine à écrire, une caisse un peu moins importante pour mon derrière, deux caisses de format plus réduit encore pour mes pieds". On retrouve la même version quelques années plus tard, dans la première de ses dictées, Un homme comme un autre (1973): "une grande caisse pour servir de table de machine à écrire, une caisse plus petite pour mon derrière et deux caisses encore un peu plus petites pour mes pieds". Et c'est toujours la même formule qu'on peut lire dans les Mémoires intimes 
"dans la barge à moitié pourrie […] j'allais rassembler de vieilles caisses, installer ma machine à écrire sur la plus grande, m'asseoir sur une un peu moins haute, et mes pieds sur de plus basses encore".  
Mais le plus amusant reste à trouver dans un entretien que Simenon a eu avec Francis Lacassin en mai 1975, dans lequel, amené à raconter une fois de plus cette légendele romancier brode une nouvelle version: "J'ai disposé trois caisses : une pour la machine à écrire, une pour mon derrière et une autre pour la bouteille de vin rouge.Qui sait, c'est peut-être une ambiance détendue au cours de cet entretien qui a fait que Simenon a ajouté ce détail pittoresque de la présence d'une bouteille pour l'aider à arroser la naissance de son commissaire… (by Simenon Simenon)
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MAIGRET TRA "ANTENATI" E INTERPRETI
Quanti ispettori e commissari prima di Maigret e quanti attori lo hanno intepretato

MAIGRET ENTRE SES "ANCÊTRES" ET SES INTERPRETES
Combien d'inspecteurs et de commissaires avant Maigret, et combien d'acteurs l'ont interprété
MAIGRET BETWEEN HIS "ANCESTORS" AND INTERPRETERS
How many inspectors and chief inspectors preceded Maigret and how many actors interpreted him



18 a 19. No, non è il risultato di un match sportivo, ma il contrapporsi del numero dei poliziotti letterari che precedettero la creazione del personaggio di Maigret e di quello degli attori che al cinema e in televisione hanno vestito i panni del commissario simenoniano.
Sicuri? Sì, beh...forse... perché abbiamo imparato che i dati che riguardano la vita, le opere, i film e gli sceneggiati tv di Simenon, sono talmente tanti e tali che si rischia sempre di farsene scappare qualcuno. Quindi il risultato potrebbe non essere quello indicato e se qualcuno ha personaggi o attori da aggiungere, sarà il benvenuto!
Allora, questo piccolo censimento letterario inizia con l'ex poliziotto Anselme Torres, poi l'investigatrice Anne-Marie Givonne, quindi l'ispettore Georges Aubier, e ancora l'agente della Sicurezza Gérard Moniquet, e via via il russo bohèmien  Serge Polovzef, l'ispettore newyorkese Jackson, il detective privato Joseph Leborgne, il giudice Froget, l'ispettore Tabaret, il giudice Coméliau (che avrà altro ruolo nei Maigret), il commissario Torrence e il brigadiere Lucas (che saranno poi i fedeli ispettori del commissario), il mondano Yves Jarry, l'ispettore Jean Tavernier, il poliziotto dilettante Jackie di Chicago, il brigadiere Deffoux, l'ispettore della Sicurezza nazionale Joseph Boucheron e infine Sancette, alias G7. 
Non tutti hanno qualche collegamento con Maigret, ma si tratta di un percorso di avvicinamento al personaggio Maigret che Simenon ha percorso negli anni, già prima di concepire il suo commissario di Quai des Orfèvres.
E gli attori? Dal cinema alla tv, da quelli che hanno indossato i panni del commissario per anni ed anni (come Jean Richard), a quelli occasionali come Sergio Castellitto, ai francesi, con primo tra tutti Jean Gabin, fino ai russi (Boris Tenine) o ai giapponesi (Kinya Aikawa), ad attori consumati come Charles Laughton o Gino Cervi, a specialisti del ruolo come Bruno Cremèr.
Ecco quindi un elenco degli attori che lo hanno interpretato. E' un elenco così, alla buona, diremmo quasi alla rinfusa in cui speriamo davvero di non aver dimenticato qualcuno.  
Abel Tarride, Pierre Renoir, Harry Baur, Albert PréjeanRupert DaviesCharles LaughtonMichel SimonJean Gabin, Jean Richard, Jan Teulings, Boris Tenine, Kinya Aikawa, Gino Cervi  Heinz Rühmann, Kees Brusse,  Richard Harris, Bruno Cremer, Sergio Castellitto, Rowan Atkinson. (by Simenon Simenon)
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LE GUIDE TOURISTIQUE DE MAIGRET 
Chaque semaine, retrouvez une ville traversée par Maigret au cours de ses enquêtes 

LA GUIDA TURISTICA DI MAIGRET 
Ogni settimana, ritrovate una città attraversata da Maigret nel corso delle sue inchieste  
MAIGRET'S TOURISTIC GUIDE 
Every week you'll find town crossed by Maigret in the course of his investigations 


Porquerolles 
Que diriez-vous d'un séjour en Méditerranée ? Prenez le Train Bleu jusqu'à Hyères, où vous serez accueillis par des palmiers figés dans un soleil saharien. De là, on vous emmènera, le long d'une route bordée de tamaris, jusqu'à la pointe de Giens, où vous embarquerez pour Porquerolles, une île aux collines vertes et aux rochers jaunes et rouges, au milieu d'une mer d'un bleu incroyable. Le port est minuscule, avec une pointe rocheuse couverte de pins maritimes. Les maisons, blanches et roses, aux toits rouges, sont entourées de mimosas. Sur la place encadrée d'eucalyptus, on voit la petite église jaune et son clocher blanc, et le café l'Arche de Noé, où vous vous installerez. Paul, le patron, vous cuisinera la bouillabaisse. Dans le café, au sol de carreaux rouges, vous pourrez commencer par un vin blanc bien frais, servi sur le comptoir d'étain du bar.  
Chaque jour, vous pourrez descendre au port, puis vous promener sur le sable en admirant les yachts et les bateaux des pêcheurs. Puis, de retour sur la place, vous suivrez les parties de boules. 
(Les détails sont extraits de Mon ami Maigret) 
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sabato 22 aprile 2017

SIMENON SIMENON. DE NOUVELLES ENQUETES MAIS UN RETOUR DIFFICILE

Contexte de parution du recueil Les nouvelles enquêtes de Maigret 

SIMENON SIMENON. NUOVE INCHIESTE MA UN RITORNO DIFFICILE 
Contesto di pubblicazione della raccolta Les nouvelles enquêtes de Maigret 
SIMENON SIMENON. NEW INVESTIGATIONS YET A DIFFICULT RETURN  
The background behind the publication of the collection Les nouvelles enquêtes de Maigret 


On se souvient que Simenon, malgré son serment d'abandonner son commissaire en 1934, revint sur sa décision et écrivit deux séries de nouvelles qui remettaient son héros en scène. Pensait-il qu'il ne s'agissait là que d'un exercice ponctuel, uniquement destiné à satisfaire la demande des journaux, et des lecteurs déçus d'avoir vu disparaître le commissaire à la pipe ? Aussitôt écrits, aussitôt oubliés ?...  
Peut-être pasEn effet, il avait échangé dès 1936 quelques courriers avec Gallimard à propos de la mévente de ses romans durs: l'éditeur lui avait fait comprendre que les romans policiers connaissaient toujours un plus fort tirage que les autres ouvrages. Peut-être Simenon n'en aurait-il eu cure, mais les dépenses pour les travaux de la maison de Nieul, et les perspectives de la guerre, eurent raison de ses résolutionsEn janvier 1937 déjà, il signait un contrat avec Gallimard pour une future publication des nouvelles, et, l'éditeur était ravi d'accueillir le commissaire à la NRF – et sans doute aussi content de savoir que de bonnes rentrées financières allaient certainement s'ensuivre… 
Cependant, la publication de ces nouvelles ne fut pas pour tout de suite. En effet, en novembre 1939, Simenon faisait savoir à Gallimard qu'il allait faire revivre son héros, non plus dans des nouvelles, mais dans des romans. La plupart des biographes en restent à la version d'une reprise du personnage par nécessité économique, ce qui est une explication probablement exacte, mais, à mon avis, insuffisante. En effet, si l'on relit attentivement les romans Maigret de la période Gallimard, il ne fait aucun doute que le ton de ces romans, et le regard souvent amusé que le romancier pose sur son héros, sont autant d'indices que les retrouvailles étaient plaisantes… Et finalement, si on regarde bien les dates, Simenon n'a jamais vraiment "abandonné" son commissaire bien longtemps: il terminait la deuxième série de nouvelles au début de 1938, et déjà en 1939, il en écrivait deux autres, L'homme dans la rue et Vente à la bougie, puis, en décembre de la même année, le premier roman de la nouvelle série, Les caves du MajesticEn 1940, il rédigeait La maison du juge et Cécile est morte, et ces trois romans furent réunis en un recueil, intitulé Maigret revient…que Gallimard publia en octobre 1942La critique saluait le retour du héros: "les trois récits sont du meilleur Simenon", pouvait-on lire dans Le Journal, tandis que Comoedia écrivait: "Quand Maigret revient… c'est notre Simenon préféré qui nous revient aussi".  
E1941 et 1942, Simenon remit deux fois Maigret sur le métier, dans Signé Picpus et Félicie est làEn janvier 1943, le romancier écrivait à Gallimard qu'il était sur le point de commencer un Maigret, et il proposait à son éditeur de le joindre aux deux romans précédents pour un nouveau recueil. En septembre, un contrat fut signéon en profita pour ressortir les nouvelles des tiroirs, et l'idée d'en faire aussi un recueil fut de nouveau mise sur le tapis.  
En janvier 1944 paraissait le recueil des trois romans, sous le titre générique de Signé PicpusOn trouve quelques rares critiques pour évoquer cette nouvelle publication, comme celle du chroniqueur de Révolution nationale: "Sous le titre de Maigret revient…, Simenon publia, il y a deux ans, trois romans dans un seul volume. L'enchantement renaissait. Aujourd'hui paraît un énorme livre à couverture rouge. Maigret revient de nouveau sans avoir vieilli". Mais cette parution fut quelque peu éclipsée par les commentaires qu'on trouvait en plus grand nombre sur les films qui passaient dans les salles à la même époque: Picpus et Cécile est morte 
Le recueil des Nouvelles enquêtes de Maigret parut enfin en mars 1944. Mais curieusement, alors qu'en somme, ce recueil avait été prévu dans l'idée d'obtenir de bonnes rentrées financières, on n'en trouve quasiment aucun écho dans la presse de l'époque, comme si le contexte historique avait quelque peu gommé cette parution… Cela veut-il dire que Les nouvelles enquêtes de Maigret n'eurent aucun succès en librairie en 1944 ? Rappelons, comme l'écrivait le critique de Révolution nationale à propos de Signé Picpus, que les temps étaient à la disette, aussi sur le plan éditorial: "Heureux encore sont les lecteurs qui ont découvert le livre dans une librairie [car] l'édition française est devenue quasi clandestine pour cause de manque de papier". Michel Carly, dans son essai Les secrets des «Maigret», mentionne que le tirage des Nouvelles enquêtes était de 6000 exemplaires à sa sortie, et qu'il passa à 20000 en décembre 1945. Une nette augmentation certes, mais pas davantage d'écho dans la presse à ce moment-là. Il faudra attendre 1964, lors de la réédition de ce recueil, pour qu'on trouve enfin quelques critiques à son sujetcomme celle de la Gazette de Lausanne: "Il y a un «bouquet Simenon» qui émane des récits consacrés à Maigret. On marche ou l'on ne marche pas; le lecteur assez heureux pour "marcher" découvre un personnage attachant: il commence à démêler les affaires les plus sordides en tirant de sa pipe de philosophiques et sagaces bouffées, il boit du calvados, il promène son corps massif dans la pluie et la brume […] il s'immerge progressivement dans une atmosphère qui est celle de la vie même." 

Murielle Wenger 

venerdì 21 aprile 2017

SIMENON SIMENON. "MERLI" A COLORI PER IL GIOVANE SIM

Quando scriveva per l'estroverso editore Eugene Merle

SIMENON SIMENON. LES "MERLES" EN COULEURS POUR LE JEUNE SIM
Quand il écrivait pour l'éditeur extraverti Eugène Merle
SIMENON SIMENON. YOUNG SIM’S COLORFUL “MERLES"
When he was writing for the extroverted editor Eugène Merle

"Le Merle Blanc"... "Le Merle rose"...Eugéne Merle. Questi sono gli incontri che Simenon fa intorno al '24, da poco arrivato a Parigi, con la fame di scrivere ovunque riesca. I primi due sono le testate di giornali di cui il terzo era l'editore.
Il primo era un periodico settimanale il cui motto era "le journal que siffle et persifle tous les samedi". L'editore aveva una cultura anarchica, era un polemista e questo Merlo Bianco (Merlo era il vero cognome dell'editore, figlio di un italiano) era un foglio fondato nel '19, fortemente anti-parlamentare che aveva avuto allora un successo che era culminato in oltre 800.000 copie vendute a settimana. Ma il fiuto editoriale di Merle fece affiancare a questo giornale battagliero e politico un'altro che si chiamava Frou-Frou... una pubblicazione "galante", come si definiva a quei tempi, la cui testata dice tutto. 
Ma dalla vulcanica inventiva di quell'editore era nato anche Le Merle Rose, una rivista dedicata nientemeno che alle lesbiche (e questo la dice lunga sull'aria che spirava a Parigi in quegli anni). Non possiamo tacere che, accanto a queste pubblicazione, Merle fu il fondatore del quotidiano Paris Soir e che gestì per sette anni prima di venderlo.
Ma Simenon come c'entra?
Beh... tutti i mercoledì entrava nella redazione de Le Merle Blanc e dalle 8.00 alle 22.00 si barricava in una stanza a scrivere una quantità di articoli, racconti, notazioni che praticamente costituivano il 90% della pubblicazione.
Ma Merle non era mai sazio. Nonostante il successo dei suoi periodici fosse in calo e anche il quotidiano avesse i suoi problemi, decise di lanciare un altro quotidiano, nella sua visione, un grande giornale della sinistra la cui testata sarebbe stata Paris-Matin.
E per lanciarlo aveva avuto un'idea. Stiamo parlando del "romanzo scritto nella gabbia di vetro", quella leggenda che aleggiò a lungo intorno a Simenon. Merle infatti voleva che il suo giovane collaboratore scrivesse davanti a tutti, dentro una gabbia vetrata posizionata di fronte al Moulin Rouge, un romanzo i cui personaggi e le vicende erano suggeriti dai lettori di Paris Matin. I due sottoscrissero anche un contratto che prevedeva 100.000 franchi per Simenon.
Ma era circo o letteratura?
Appena si diffuse la notizia fece discutere un po' tutti e attirò gli strali del mondo letterario. Simenon era affascinato dalla rutilante personalità di Merle, ed era in cerca di fama e di successo. Per un primo momento quella poteva essere un'occasione, ma avrebbe sancito la sua fama di "fenomeno" e non in senso positivo, uno scrittore per cui i record e gli exploit contavano più della qualità. La situazione era intricata, un contratto firmato, la fiducia di Merle, le critiche e le derisioni che arrivavano dagli altri quotidiani... finalmente giunse il divieto della prefettura all'installazione della gabbia di sei metri per sei, nel contempo Il vetraio ebbe dei problemi e non avrebbe consegnato la gabbia nei tempi e intanto il neonato quotidiano da lanciare scivolava vorticosamente verso il fallimento.
E così, svanito tutto, resterà questa eredità della gabbia di vetro tra un merlo bianco e uno rosa, una serie di vicende che dettero molta visibilità al nome di Georges Sim, ma che avrebbero pesato sulla sua identità letteraria per molti anni. (m.t.)