giovedì 8 marzo 2018

SIMENON SIMENON. “THE LITTLE PIGS WITHOUT TAILS”

About a little pig case without and with Chief Inspector Maigret 

SIMENON SIMENON. LES PETITS COCHONS SANS QUEUE 
A propos d'une affaire dpetit cochon sans et avec le commissaire Maigret
SIMENON SIMENON. " I MAIALINI SENZA CODA"
In merito ad un caso di piccoli maiali senza e con il commissario Maigret


Over the years, while on my way to achieving the goal of completing the Maigret series, a work entitled Maigret et les petits cochons sans queue / Maigret and the Little Pigs without Tails logically caught my eye. It turned out, however, to be a collection of nine short stories with only two of them involving Maigret: The Man in the Street and Sale by Auction. If Murielle Wenger’s post of July 30, 2016 on this site had existed back then, I would not have been tricked.
More recently, I learned the only tailless pigs that actually exist are pigs that have had their tails docked. The reason for this mutilating action is to protect them from other pigs chewing their tails off. This common procedure is performed quickly after birth, especially on pigs to be penned in with others for life. Tail biting by other pigs occurs frequently and often progresses from recurrent pain on into infection, cannibalism, and death with the additional ‘problem’ for commercial operations of loss in value.
Thus, the first story in this collection, the one about tailless pigs, logically attracted my renewed attention. (If an English translation of this story exists, I have not been able to find it. But do not despair; read on.) Well, I was in for yet another surprise as I found the short story was not at all about real pigs without tails: newlywed Germaine worries when her husband Marcel does not come home one night. Shock turns into terror when she accidentally discovers a little pink porcelain pig “lacking the joyful corkscrew tail that is the exclusive privilege of pigs in her missing husband’s overcoat pocketUnexpectedly, a panicked young Germaine rushes off in a feverish race to find “the little brat who needed her to pull him out of the tight spot into which he had strayed. Equally unexpected is the way a clever middle-aged Simenon ends the frantic chase around Paris with a charming romantic twist.
And there are two additional unexpected things to consider: a much later film entitled Little Pigs Without A Tail exists and it features Maigret! It first appeared in a made-for-television film series starring Bruno Cremer as episode #47 in 2004, and apparently it is still available as an MHz Networks product for streaming or on a DVD. Here is a representative and explanatory come-on: “When the husband of a young woman goes missing, she enlists the services of Maigret. The investigation turns into a game between him and the woman as to who will find the first clue, and who will inform the other about what.”
Because there are versions with English subtitles, those who do not read French have a chance to sample this tale (pardon the pun) about pigs without tails. With any luck, a resourceful viewer will get to see some colorful Simenonian segments involving antiquing, boxing, housebreaking, and wounding. However, after reading Simenon’s original, it is difficult for me to see how someone could insert Maigret without dramatically changing the story line for the worse. I speculate the film producer added Maigret to make the product more enticing and saleable—a move akin to what I speculate the book publisher of Maigret and the Little Pigs without Tails did with the title applied to the short story collection. 

David P Simmons 

mercoledì 7 marzo 2018

SIMENON SIMENON. LO SCRITTORE AL CINEMA /5

Arriviamo agli anni novanta con una produzione italiana 

SIMENON SIMENON. L'ECRIVAIN AU CINEMA /5 
On arrive aux années quatre-vingt-dixavec une production italienne 
SIMENON -SIMENON. THE WRITER AT THE MOVIES/5 
We reach the nineties with an Italian production 




Dopo il “periodo d’oro” degli anni settanta gli adattamenti cinematografici delle opere di Simenon conoscono una pausa fino al 1979, anno in cui il regista tedesco Ottokar Runze propone un’anonima versione de L’assassin. Nel 1981 esce invece, apprezzatissimo, L’étoile du Nord (tratto da Le locataire), pellicola in cui i protagonisti sono nuovamente Simone Signoret e Philippe Noiret per la regia del “solito” Granier-Deferre. Il film, pur prendendosi alcune licenze rispetto all’opera originale, è decisamente riuscito. Nello stesso anno esce Les fantômes du chapelier realizzato da Chabrol con Michel Serrault nel ruolo del principale protagonista, il cappellaio Labbé; l’opera però non riesce a rendere l’atmosfera cupa di La Rochelle che si respira nel romanzo. 
Tocca a Serge Gainsbourg nel 1982 realizzare Le Coup de lune, ribattezzato Equateur, in cui viene riproposta fedelmente l’ambientazione africana coloniale del libro, Di Monsieur Hire abbiamo già parlato nel post dello scorso 10 gennaio (http://www.simenon-simenon.com/2018/01/simenon-simenon-lo-scrittore-al-cinema-2.html); bisogna quindi fare un salto fino al’91 per trovare Betty realizzato ancora da Claude Chabrol ed interpretato magistralmente da Marie Trintignant. L’anno seguente vede la luce un nuovo adattamento de Les inconnus dans la maison, pellicola che si segnala più per la presenza di Jean-Paul Belmondo nel ruolo dell’anziano avvocato Loursat che per la sua fedeltà all’opera originale: il film, giustamente, non ha successo. 
Nel 1993 Alain Delon recita in L’ours en peluche, una co-produzione italiana in cui recita una conturbante Francesca Dellera. Si tratta di una delle rarissime occasioni in cui una realizzazione per il grande schermo vede la luce nel nostro Paese. 

Andrea Franco

martedì 6 marzo 2018

SIMENON SIMENON. LE MAIGRET GREC CONFRONTE AVEC L'ORIGINAL

DGeorges Simenon à Petros Markaris 

SIMENON SIMENON. IL MAIGRET GRECO CONFRONTATO CON L'ORIGINALE 
Da Georges Simenon a Petros Markaris  
SIMENON SIMENON. THE GREEK MAIGRET CONFRONTED WITH THE ORIGINAL 
From Georges Simenon to Petros Markaris

 
Le roman policier est un genre très prisé en Grèce depuis le début du vingtième siècle, grâce aux traductions d’auteurs américains, anglais mais aussi français. Des publications à couverture illustrée se vendent ainsi dans les kiosques, et dans les années 30 on trouve en traductions, des romans de Maurice Leblanc, Conan Doyle ou Agatha Christie. Alors que Simenon connaît en France le succès que l’on sait avec les premiers Maigret, une traduction de La Tête d’un homme apparaît dans une revue littéraire athénienne en 1936. Il faudra cependant attendre l’après-guerre pour que les enquêtes les plus connues du commissaire, mais aussi quelques «romans durs» soient publiés par différents éditeurs, et à la fin des années 80, on compte plus de cinquante titres traduits en grec. Mais c’est véritablement les éditions Agra qui vont profiter du regain d’intérêt pour le genre policier, pour proposer aux lecteurs grecs à la fois des titres célèbres et des romans durs moins connus. Aujourd’hui, Agra continue à publier un ou deux titres par an, dans une présentation très soignée qui trouve sa place en librairie aux côtés des auteurs de polars grecs et étrangers.  
Mais, comme le souligne Loïc Marcou, dans un article récent de la revue grecque Crime and Letters Magazine («La réception de la série du commissaire Maigret en Grèce», décembre 2017), le succès de Simenon en Grèce, et plus particulièrement des Maigret, est dû aussi à des «transferts culturels»: un romancier comme Yannis Maris, considéré comme le père fondateur du genre policier en Grèce, ne nie pas s’être inspiré de Simenon. Son commissaire Békas présente en effet de nombreux points communs avec Maigret : une charpente plébéienne, des manières un peu rustres, une grande perspicacité, même s’il leur arrive d’essuyer des échecs. Le «Maigret grec» a aussi une vie privée très routinière avec une épouse attentionnée qui rappelle Louise. Plus récemment, c’est Petros Markaris qui a pris le relais en créant le personnage du commissaire Charitos, lui aussi époux fidèle d’une femme bonne cuisinière, mais surtout faisant preuve de compassion pour l’être humain, ses souffrances et ses faiblesses. 
Si Petros Markaris se dit plutôt influencé par des auteurs comme Manuel Vasquez Montalban ou Jean-Claude Izzo, la ressemblance du commissaire Charitos avec Maigret est frappante. Comme le héros de Simenon, Kostas Charitos est un officier de police de grade supérieur qui est sorti du rang: le policier grec, fils d’un simple brigadier, ne pouvait avoir accès à l’université, ni même aux instituts polytechniques. Il n’a eu donc d’autre solution que de suivre les cours de l’école de police pour ne pas rester au village. On pense bien sûr aux débuts de Maigret comme secrétaire d’un commissaire, puis de simple policier, d’inspecteur avant de devenir à l’âge mûr le patron du 36 Quai des Orfèvres. L’origine sociale de Charitos est le premier point de similitude avec son homologue français: le policier grec a gravi lentement les échelons de la police avant d’être nommé commissaire et chef du département des homicides à Athènes. Un poste tout à fait comparable à celui de Maigret, patron de la brigade criminelle. Comme ce dernier, il est toujours sur le terrain et n’est pas au faîte de la hiérarchie policière, puisqu’il est sous les ordres de Guikas, le directeur de la Sûreté. L’origine modeste du policier athénien devenu petit bourgeois n’est pas sans rendre Charitos sympathique aux yeux des lecteurs. Comme Maigret, il a d’ailleurs une vie bien réglée et après son travail, il n’a qu’une hâte: celle de rentrer chez lui dans le cocon familial. Tous deux sont mariés et si Maigret n’a pas d’enfant, Charitos a une fille déjà adulte. Les deux policiers aiment se retrouver à la maison pour y goûter des plaisirs simples: lecture, télévision, repas en famille ou avec des amis.  
Cette simplicité de l’enquêteur va de pair avec une aversion pour les puissants qui se croient tout permis. Comme Maigret confronté souvent aux notables qui usent de leur influence pour échapper à la justice, Charitos n’a pas peur de s’attaquer à eux, contrairement à ses supérieurs hiérarchiques qui tremblent devant un ministre. Souvent, le commissaire athénien commet des écarts comparables à ceux de Maigret. Ainsi, il n’est pas toujours mandaté pour mener l’enquête et n’hésite pas à prendre quelques libertés avec la procédure. Et s’il trouve la vérité, il lui arrive de ne pas livrer le coupable à la justice. 
Comme Maigret, le commissaire grec n’est pas un surhomme: ses enquêtes sont souvent laborieuses, de nombreuses victimes sont à déplorer avant que Charitos ne démasque l’assassin. Souvent, il avoue ne pas savoir où il va et regrette de ne pas avoir pensé à des pistes assez évidentes. L’enquête policière est faible comme chez Simenon: certes, Charitos tient compte des indices et des interrogatoires, mais il prend ses distances avec les techniques d’investigation en vigueur. Le piétinement de l’enquête est aussi une des caractéristiques des romans de MarkarisPolicier intègre, Charitos piétine certes mais finit par triompher: lent et têtu, il rappelle aussi Maigret par son caractère.  
Après le commissaire Békas de Yannis Maris, le commissaire Charitos de Petros Markaris peut être considéré comme le Maigret grec d’aujourd’hui. Et c’est d’ailleurs ainsi qu’il est présenté par son traducteur Michel Volkovitch dans la version française des enquêtes de Charitos. Mais la présence de cet avatar de Maigret ne compromet en rien le succès de «l’original»: le patron du 36 Quai des Orfèvres reste un héros très populaire en Grèce, comme en témoignent publications et manifestations autour de Simenon qui fleurissent aujourd’hui dans ce pays. 

Bernard Alavoine