sabato 10 marzo 2018

SIMENON SIMENON. MAIGRET ET L'ALCOOL /2

Maigret est-il un alcoolique ? Essai de réponse à partir de l'exemple d'un roman 

SIMENON SIMENON. MAIGRET E L'ALCOL /2 
Maigret è un alcolista ? Cerchiamo la risposta nell'esempio di un romanzo 
SIMENON SIMENON. MAIGRET AND ALCOHOL /2 
Is Maigret an alcoholic? Let's try to answer by taking an example in a novel

Dans la première partie de l’article (voir le billet du jeudi 1er mars), la question était posée: Maigret consomme-t-il trop ou pas trop d’alcool ? Nous savons déjà que Maigret dépasse allègrement le seuil des trois verres d’alcool par jour, rien qu’en consommation de bières; mais alors, que penser du verre de vin lors du repas ou du verre d’alcool en rentrant chez lui ? Pour pouvoir contrôler sa consommation totale, j’ai repris toutes les boissons alcoolisées bues lors d’un roman. Pour ce faire, j’ai choisi «Maigret en meublé», paru aux Presses de la Cité en 1951.
Au début de ce roman, le bras droit de Maigret, l’inspecteur Janvier, est abattu d’une balle dans la poitrine alors qu’il montait la garde près du meublé de Mademoiselle Clément. Le commissaire est seul, car son épouse s’est rendue en Alsace pour être auprès de sa sœur malade, et il décide de prendre une chambre dans le meublé afin d’être près de la scène du crime. L’enquête de Maigret durera environ une semaine, dont cinq jours sont détaillés, et nous allons vérifier sa consommation jour après jour. 
Premier jour de l’enquêteNous ne savons pas ce que le commissaire a bu pendant le repas du midi, mais après le service, vers 19h30, il se rend à la brasserie Dauphine et boit un apéritif, suivi d’un deuxième apéritif. Son épouse étant absente, il se rend ensuite dans un restaurant près de la Bastille et boit avec son repas deux verres de vin. Puis il cherche un cinéma, et avant de s'y rendre, il entre dans un bar, où il se fait servir un calvados. Vers 22h30, après le cinéma, il retourne dans ce même bar et se fait servir un autre calvados. Plus tard, il rentre chez lui et se servit à boire, il s’agit vraisemblablement d’un verre de prunelle, flacon qui se trouve toujours sur la commode, mais l’auteur ne le spécifie pas. Toujours est-il que, sans compter le possible vin du midi, Maigret a ingurgité lors de cette première journée de l’enquête six verres d’alcool fort. 
Deuxième jour de l’enquêteAprès le repas, avec un ou deux verres de vin mais cela n’est pas précisé, Maigret passe par son appartement vers 14 heures et se sert un verre de prunelle. Il rend «encore visite au buffet» et se sert un deuxième verre de prunelle. Dans la soirée, il va dîner au bistro, mais il n’est pas dit si le repas est accompagné de boisson ou non. Plus tard, il rend visite à Mademoiselle Clément, la tenancière du meublé, où il boit deux verres de chartreuse. En cette deuxième journée, Maigret a donc bu quatre verres d’alcool fort et vraisemblablement plusieurs verres de vin. 
Troisième jour de l’enquêteVers 8 heures du matin, le commissaire entre dans le bar près du meublé et «il n’avait pas envie de café mais d’un verre de vin blanc», «un petit coup de blanc, commanda-t-il à l’Auvergnat» et «Maigret but trois verres d’un vin blanc qui avait des reflets verdâtres». A noter qu’il a besoin de vin blanc à 8 heures du matin ! Après le repas à la brasserie Dauphine, pendant lequel il consomme un ou deux verres de vin, «il hésita à commander un alcool avec son café, finit, par protestation contre la chartreuse de la veille, par demander un calvados.» Plus tard, dans l’après-midi, «se souvenant de sa soif de la nuit, il se dirigea vers le bistro d’en face où il but trois verres de bière coup sur coup.»; «L’Auvergnat fronça ses sourcils touffus en entendant Maigret, qui tenait encore son verre de bière à la main, commander distraitement - Un vin blanc.». Pour ce troisième jour, Maigret a consommé six verres de vin, un calvados et trois verres de bière. 
Deux jours passent, pendant lesquels Maigret continue son enquête, en allant de temps en temps boire un verre de vin blanc chez l'Auvergnat, et il trouve chaque soir, grâce à l'attention de Mademoiselle Clément, une "bouteille de bière sur la table du petit salon." 
On le retrouve ensuite le «vendredi à quatre heures de l'après-midi, alors qu'il revenait de boire un verre chez l'Auvergnat»; plus tard dans la même journée, «Le commissaire traversait la rue, une fois de plus, allait d’abord boire un verre de vin blanc», et plus tard encore toujours le même jour: «Il avait envie de respirer un peu d’air frais et surtout d’aller boire un vin blanc chez l’Auvergnat»«La même chose ! commanda-t-il
Il commanda trois fois la même chose, ne sortit du bistro que quand il se sentit une certaine chaleur dans la gorge et dans la tête.» Le soir de ce même jour: «Il n’avait pas dîné. Il entra chez l’Auvergnat avec l’intention de le faire, mais s’arrêta au bar et but deux verres de vin coup sur coup.» En résumé, le commissaire a consommé pour ce jour-là huit verres de vin. 
Le jour suivant, Maigret se réveille vers une heure du matin, et «Il savait où Mlle Clément mettait la bière, derrière la porte de la cave. Il alla en chercher une bouteille sans bruit». Dans la matinée, «Il buvait un verre de vin blanc, le premier de la journée, chez l'Auvergnat…».Un peu plus tard, chez Mademoiselle Clément: «Maigret prenait une bouteille de bière derrière la porte de la cave.» Plus tard encore, il retourne chez l’Auvergnat: «…un dernier vin blanc, oui […], après quoi ce fut la tournée du patron Pas de détails sur le repas du midi, mais l’après-midi Maigret retourne à son bureau pour interroger le coupable et commande: «Tu apporteras (de la brasserie Dauphine) deux demis pour moi et une tasse de café.» En tout trois vins blancs et quatre bières sans la boisson éventuelle du midi. 
On peut retenir de l’analyse de ces cinq jours d’enquête que Maigret 1° boit régulièrement, tous les jours, plus que les trois verres qui se situent dans la «normale»; 2° qu’il boit dès le matin tôt et continue tout au long de la journée; 3° que souvent il sent le besoin de boire un verre.  
De ce qui précède, on peut conclure qu’en se basant sur ce seul roman, Maigret est un alcoolique, mais il est vrai que les circonstances sont spéciales puisqu’il est seul, sans son épouse, ce qui peut entraîner une consommation plus élevée que d’habitude. Il n'en est pas moins vrai qu’au vu de l’étude de Murielle Wenger, citée dans le premier billet, rien qu’en verres de bière le commissaire boit trop, même pour son ami médecin, et peut être considéré comme un alcoolique modéré. Le terme «modéré» lui convient parfaitement, car il faut noter que jamais la boisson n’influence son travail de police et que bien au contraire, Maigret est considéré par tous comme un excellent commissaire. 

Philippe Proost 

venerdì 9 marzo 2018

SIMENON SIMENON. SIMENON E L'ATROCE NORMALITÀ

Su "Maigret e il produttore di vino" 

SIMENON SIMENON. SIMENON ET L'ATROCE NORMALITE 
A propos de " Maigret et le marchand de vin" 
SIMENON SIMENON. SIMENON AND THE ATROCIOUS NORMALITY 
About "Maigret and the Wine Merchant" 


Fra i mille spunti che un qualsiasi caso di Maigret possa suscitare nel cuore e nella mente del lettore v'è senz'altro la visione e la riflessione su un'umanità varia, costantemente minacciata dal caos e costantemente alla ricerca di punti di riferimento reali, una 'reale' normalità, di certo non quella millantata dai valori borghesi.  
Questo è il mondo in cui si muove Maigret, il deus ex machina incaricato di riportare ordine in una quotidianità che sempre, sin dalle prime pagine, scricchiola e minaccia di esplodere trascinando nella disfatta i personaggi coinvolti. 
In un'inchiesta come quella di Maigret e il produttore di vino, questa struttura monotona e al contempo varia, quasi da favola esopica o da tragedia greca, si manifesta limpida sin dall'inizio. Nella ridondante e rassicurante atmosfera borghese, l'atrocità è diventata talmente banale che è finita per cristalizzarsi nel panorama sociale: il giovane che uccide la nonna quasi senza accorgersene, e che accetta il delitto e il successivo castigo con quieta accondicendenza, ne è una dimostrazione lampante; la casa di tolleranza, di cui nessuno parla ma che tutti conoscono (e frequentano); l'inappropriata ma ormai accettata abitudine di un titolare d'azienda di avere rapporti sessuali con tutte le sue dipendenti... sono solo alcuni dei sintomi di una società in declino e sull'orlo del baratro. Tutto è oramai accettato, e tutto – ormai – è incomprensibile. 
Si passa dunque al simbolo di questo universo: il morto che dà il titolo all'opera, il produttore di vino Chabut, un uomo dall'incerto passato, un buono e al contempo un prevaricatore, un ricco donnaiolo che colleziona e ostenta, per colmare (come affermerà chiaramente moglie) la propria sempiterna insicurezza. Che in questo personagio vi siano espliciti riferimenti alla biografia dell'autore è indubbio, ma il romanzo non si ferma qui. Come l'invenzione di Maigret è servita a Simenon per bilanciare il proprio ego, il proprio stile di vita eccessivo, aumentato e strabordante, così la ricostruzione dell'ordine e della storia da parte del Nostro, attraverso una infinita galleria di caratteri e psicologie, aiuta il lettore a dare un senso a quel caos (così attuale, soprattutto di questi tempi), che il Sim ci sbatte e risbatte continuamente in faccia in ogni riga, in ogni parola, ad ogni svolta, ad ogni opera. 
Solo una certa stoica serenità, una certa razionalità, lo studio, il buon senso, l'immedesimazione e la compassione del risolutore, l'assorbimento delle store altrui, l'ascolto dei personaggi, alcuni valori – universalmente riconosciuti e da ribadire con forza nella propria azione, riescono a mettere insieme i pezzi di un puzzle, che risulta compromesso e insolubile, senza che una mente abile vi metta mano. 
Ed è così che, anche in questo romanzo (forse con maggior forza che in altri), si svela uno dei poteri più grandi che Maigret ha su di noi: la sapienza del Giusto, l'indicazione di una via, o meglio, l'impartizione di quella che è da considerare come una lezione terribile e necessaria: la coscienza del vuoto che ci circonda e alcuni buoni consigli per rimettere ordine lì dove ormai non c'è più ordine. 

Fabio Cardetta 

giovedì 8 marzo 2018

SIMENON SIMENON. “THE LITTLE PIGS WITHOUT TAILS”

About a little pig case without and with Chief Inspector Maigret 

SIMENON SIMENON. LES PETITS COCHONS SANS QUEUE 
A propos d'une affaire dpetit cochon sans et avec le commissaire Maigret
SIMENON SIMENON. " I MAIALINI SENZA CODA"
In merito ad un caso di piccoli maiali senza e con il commissario Maigret


Over the years, while on my way to achieving the goal of completing the Maigret series, a work entitled Maigret et les petits cochons sans queue / Maigret and the Little Pigs without Tails logically caught my eye. It turned out, however, to be a collection of nine short stories with only two of them involving Maigret: The Man in the Street and Sale by Auction. If Murielle Wenger’s post of July 30, 2016 on this site had existed back then, I would not have been tricked.
More recently, I learned the only tailless pigs that actually exist are pigs that have had their tails docked. The reason for this mutilating action is to protect them from other pigs chewing their tails off. This common procedure is performed quickly after birth, especially on pigs to be penned in with others for life. Tail biting by other pigs occurs frequently and often progresses from recurrent pain on into infection, cannibalism, and death with the additional ‘problem’ for commercial operations of loss in value.
Thus, the first story in this collection, the one about tailless pigs, logically attracted my renewed attention. (If an English translation of this story exists, I have not been able to find it. But do not despair; read on.) Well, I was in for yet another surprise as I found the short story was not at all about real pigs without tails: newlywed Germaine worries when her husband Marcel does not come home one night. Shock turns into terror when she accidentally discovers a little pink porcelain pig “lacking the joyful corkscrew tail that is the exclusive privilege of pigs in her missing husband’s overcoat pocketUnexpectedly, a panicked young Germaine rushes off in a feverish race to find “the little brat who needed her to pull him out of the tight spot into which he had strayed. Equally unexpected is the way a clever middle-aged Simenon ends the frantic chase around Paris with a charming romantic twist.
And there are two additional unexpected things to consider: a much later film entitled Little Pigs Without A Tail exists and it features Maigret! It first appeared in a made-for-television film series starring Bruno Cremer as episode #47 in 2004, and apparently it is still available as an MHz Networks product for streaming or on a DVD. Here is a representative and explanatory come-on: “When the husband of a young woman goes missing, she enlists the services of Maigret. The investigation turns into a game between him and the woman as to who will find the first clue, and who will inform the other about what.”
Because there are versions with English subtitles, those who do not read French have a chance to sample this tale (pardon the pun) about pigs without tails. With any luck, a resourceful viewer will get to see some colorful Simenonian segments involving antiquing, boxing, housebreaking, and wounding. However, after reading Simenon’s original, it is difficult for me to see how someone could insert Maigret without dramatically changing the story line for the worse. I speculate the film producer added Maigret to make the product more enticing and saleable—a move akin to what I speculate the book publisher of Maigret and the Little Pigs without Tails did with the title applied to the short story collection. 

David P Simmons