mercoledì 6 giugno 2018

SIMENON SIMENON. LA PAROLA ALLE MOGLI

Parliamo dei libri scritti da Tigy e da Denyse 

SIMENON SIMENON. LA PAROLE AUX EPOUSES 
Parlons des livres écrits par Tigy et par Denyse 
SIMENON SIMENON. VOICE TO WIVES 
Let's talk about the books written by Tigy and by Den
Simenon, si sa, scrisse diversi romanzi autobiografici (o biografie romanzate come Pedigree) e al termine della sua carriera letteraria affidò a ventuno dictées i suoi pensieri di uomo ormai anziano sul mondo che lo circondava oltre che presentando vari aneddoti e ricordi della sua vita. Sono però un po’ meno conosciute le discese in campo letterario delle sue mogli: la prima sposa Régine Renchon (Tigy) era solita raccogliere i suoi pensieri in un diario, dopo la sua morte una nipote li portò alla luce editandoli in un libro che fa luce sulla vita dello scrittore da un punto di vista nuovo, quello della sua compagna nei tempi giovanili. 
Più significativi, e per certi aspetti controversi, sono i tentativi letterari della sua  seconda moglie Denyse Ouimet che nel 1978 affidò le sue memorie ad un libro dal titolo significativo, il probabilmente polemico Un oiseau pour le chat (un uccello per il gatto)  in cui narra la sua biografia strettamente legata alla vita trascorsa con lo scrittore, il libro presenta non pochi riferimenti polemici rivolti all’ex maritoall epoca provocò un certo scalpore ma ancora di più ne fece quando usci’, nel 1981, il suo secondo libro (scritto sotto lo pseudonimo Odile Dessane) dall’allusivo titolo de Le phallus d’or ; si tratta di un romanzo a chiave: in una località non precisata ma facilmente individuabile con un posto della Svizzera lacuale muore un anziano personaggio potente e famoso (chiamato Courcel), sotto questo nome è  facile individuare un chiaro riferimento a Simenon, il libro si dipana in ricordi dei suoi discendenti e persone che hanno vissuto nel suo entourage, tra cui le prostitute da lui frequentate.  
Ogni personaggio è facilmente riscontrabile con persone che facevano parte della vita dello scrittore. Il ritratto che viene fuori è impietoso, sembra quasi quello di una persona mostruosa e disumana, probabilmente il rancore di Denyse venne sfogato con questo testo che gettò una cattiva luce sull’autore. Si tratta, nel complesso, di tre libri che presentavano tematiche conosciute a chi è avvezzo alla biografia dell’autore ma sono apprezzabili perché ci fanno conoscere Simenon secondo la voce di altre campane. 

Andrea Franco 

martedì 5 giugno 2018

SIMENON SIMENON. EMMA, LOUISE ET THERESE: LES SYMPATHIES DU COMMISSAIRE

Maigret et les filles de salle: d'autres prénoms pour d'autres évocations féminines 

SIMENON SIMENON. EMMA, LOUISE E THERESE: LE SIMPATIE DEL COMMISSARIO 
Maigret e le cameriere: altri nomi per altre evocazioni femminili 
SIMENON SIMENON. EMMA, LOUISE AND THERESE: THE CHIEF 
INSPECTOR'S SYMPATHIES  
Maigret and waitresses: other first names for other women's evocations 

La proverbiale mansuétude de Maigret s'exerce envers toutes sortes de personnes, depuis les victimes à qui il s'intéresse au-delà de leur mort, jusqu'aux coupables dont il considère la culpabilité pardonnable. Mais cette mansuétude apparaît aussi envers certains personnages secondaires, et en particulier les filles de salle, celles qui travaillent dans les cafés et les hôtelsOn ne s'étonnera pas de voir le commissaire rencontrer souvent de tels personnages, lui qui fait des bistrots des succursales de son bureau… C'est surtout un certain type de ces filles de salle qui l'attire, ces filles anémiques, sans charme physique, mais derrière le visage desquelles il devine tout un monde secret.  
Pour le lecteur assidu de la saga, lorsqu'on parle de fille de salle, un des premiers personnages qui vient à l'esprit est naturellement Emma dans Le chien jaune. On peut remarquer que le prénom d'Emma a déjà été porté par une autre fille qui servait dans un café: la fille de l'aubergiste dans Le charretier de la Providence. Si celle-ci n'a pas le physique habituel des filles de salle qu'on trouve dans la saga (elle est "solide, bien en chair", elle a "des chevilles épaisses, de gros bras rouges"), néanmoins, sa courte apparition dans le récit n'empêche pas Maigret de la "regard[er] avec intérêt" et d'échanger avec elle un regard complice. Quelques romans plus tard apparaît Emma, qui travaille à l'Hôtel de l'Amiral à Concarneau (Le chien jaune). A peine arrivé sur les lieux, le commissaire est comme captivé par la jeune femme: au premier regard qu'il lui lance, il lui trouve "un visage sans grâce et pourtant si attachant". Maigret va se focaliser sur Emma, attiré par "ce qu'il y avait de trouble en elle, de découragé, de maladif". A la fois paternel et bourru avec elle, il s'intéresse non seulement pour ce qu'elle est, mais aussi parce qu'il a flairé qu'elle au centre du drame qui se joue: "Quand je suis arrivé ici, je suis tombé sur une tête qui m'a séduit et je ne l'ai plus lâchée…" dit-il à l'inspecteur Leroy. On notera enfin que s'il a compris que c'est par Emma qu'il arrivera à la vérité, les sentiments de compassion qu'il éprouve pour elle font qu'il va s'arranger pour jouer les raccommodeurs de destin en lui permettant de retrouver l'homme qu'elle aime… Non seulement il prend à son propre compte la tentative d'empoisonnement dont Emma s'est rendue coupable, mais encore la dernière phrase du roman nous décrit Emma et Léon heureux, et c'est bien un des seuls romans de la saga à présenter ainsi une fin positive… 
Dans un roman rédigé quelque vingt ans plus tard (Maigret a peur), le romancier envoie son héros enquêter en Vendée. Si l'histoire tourne autour d'une famille de notables de Fontenay, une fille de salle se retrouve aussi au cœur du drame. Cette fois, elle ne s'appelle pas Emma, mais Louise. Pour le reste, elle a bien des points communs avec Emma: comme la fille de salle de Concarneau, celle de Fontenay a "quelque chose d'attachant, de presque pathétique dans son visage pâle", et Maigret n'a "aucun effort à faire pour lui montrer de la sympathie", une sympathie que l'auteur se charge encore de souligner en lui attribuant ce prénom de "Louise", qui est donné, dans la saga, à deux autres jeunes femmes avec lesquelles Maigret se sent en empathie (Louise Filon dans Maigret se trompe et Louise Laboine dans Maigret a peur), et qui est aussi, rappelons-le, le prénom de Mme Maigret… 
En dehors d'Emma et de Louise, il y a aussi des Thérèse. La première, c'est celle de l'hôtel à L'Aiguillon dans La maison du juge: "Elle était assez quelconque, pas trop bien portante. Une petite bonne d'hôtel qu'on ne remarque pas d'habitude, avec sa robe noire, ses bas noirs, son tablier blanc." Une sorte de réminiscence pour Maigret, qui se comporte avec elle un peu comme avec Emma, à sa façon bourrue et sympathique: "Est-ce que ce gros homme placide qui fumait sa pipe, l'œil vague, n'était pas plutôt un ami qu'un ennemi ?" se demande Thérèse, mais Emma aurait pu se poser la même question dans les mêmes termes… On retrouve une Thérèse, servante au Bon Coin, dans Maigret à l'école. Le commissaire se souvient de sa première rencontre avec elle, autrefois à Paris: "Il y avait, dans son visage pâle, maladif, quelque chose qui l'avait attiré.", un écho évident à Emma dans Le chien jaune 

Murielle Wenger