sabato 8 settembre 2018

SIMENON SIMENON. BATEAU OU BISTROT ?

Revenons une fois de plus sur le sujet de la naissance légendaire de Maigret… 

SIMENON SIMENON. BATTELLO O BISTROT? 
Torniamo ancora una volta sul tema della nascita leggendaria di Maigret... 
SIMENON SIMENON. BOAT OR BAR? 
Let's evoke once again the subject of Maigret's legendary birth… 

Le 3 septembre 1966 avait lieu l'inauguration de la statue de Maigret à Delfzijl. Pourquoi le choix de cette date, et pourquoi ce port hollandais ? On le sait, tout cela est lié à la légendaire naissance du commissaire à la pipe, telle que son créateur l'a ressassée. Nous en avons déjà parlé souvent sur ce blog, et nous nous sommes aussi référés souvent aux recherches menées par les simenoniens, qui tentent encore et toujours de situer et l'endroit et la date de cette naissance. On sait aussi que cette naissance n'a pas été une génération spontanée, mais que Maigret s'est créé petit à petit, au fil des divers essais de personnages policiers que Simenon a utilisés dans ses écrits populaires.  
Partant de là, quel est le véritable intérêt de situer un lieu et un moment exact pour cette naissance ? Surtout que, même si on admet que Maigret est vraiment "né" à Delfzijl, rien ne prouve que ce soit dans Pietr le Letton, puisque pour certains chercheurs, ce roman aurait été écrit plutôt à Morsang, et ce serait l'un des "proto-Maigret" qui aurait été rédigé dans le port hollandais… Allons plus loin: sans l'initiative de l'éditeur Bruna (voir ce billet que nous avions écrit il y a deux ans: http://www.simenon-simenon.com/2016/09/simenon-simenon-la-statue-de-maigret-5o.html), est-ce que Simenon aurait vraiment tenu à ce que cette naissance ait lieu à Delfzijl ?  
Notons-le aussi, la légende de Delfzijl n'est pas la première version qu'a donnée Simenon. Dans l'interview qu'il accorde en 1932 au journal Paris-Soir, avant la projection du film La nuit du carrefour, le romancier raconte que Maigret est né… en Norvège. C'est en effet là que, dit Simenon, il est "allé chercher la tranquillité à bord de [son] bateau", "et là, tout en cassant la glace, [il mettait] Maigret au monde, avec joie, avec amour". Comme l'ont déjà souligné les chercheurs Menguy et Deligny, Simenon était bien allé en Norvège, mais pas avec son bateau, et il est peu probable qu'il ait écrit un roman lors de ce voyage qui l'amena aux confins de la Laponie, et dont il rapporta plusieurs reportages. Et comme l'Ostrogoth, pendant le voyage en Norvège, passa l'hiver à Stavoren, autre port hollandais, certains chercheurs en ont déduit que c'est là que Pietr le Letton aurait été rédigé…  
Dans le billet que nous avions consacré à Stavoren (http://www.simenon-simenon.com/2016/12/simenon-simenon-un-hiver-stavoren.html), nous nous étions déjà demandé de quand datait la version de la naissance à Delfzijl. Depuis lors, nous n'avons pas de réponse plus précise à donner, ne serait-ce que de rappeler, toujours à la suite de Menguy et Deligny, le texte écrit par Simenon en 1937 pour le journal Confessions, à propos de la retraite du commissaire Guillaume. Racontant la naissance de son personnage, le romancier dit "Au fait, il n'est même pas né en France, mais en Hollande, en 1929 ou en 1930, alors que mon bateau, fatigué par un été dans les mers du Nord, avait quitté son élément naturel et se dressait sur un chantier, livré aux mains des calfats. […] Comme il me fallait travailler coûte que coûte, […] je dénichai, au fond du port, une goélette coulée depuis des années et dans laquelle il n'y avait, par miracle, qu'une dizaine de centimètres d'eau. C'est là que Maigret est né". Notons que Simenon ne mentionne pas de lieu précis dans son texte. On pourrait d'ailleurs ajouter, en guise de pièce à verser au dossier, que dans les reportages que nous avons mentionnés ci-dessus, et en particulier dans la série Escales nordiques publiée en mars 1931 (donc après la parution des premiers Maigret…) dans Le Petit Journal, Simenon y parle aussi bien de Stavoren que de Delfzijl, et il mentionne le fait qu'il y a écrit des romans, mais il ne donne aucune précision à leur sujet…  
Il nous reste encore à évoquer un détail. On a dit que l'Ostrogoth avait été le berceau de Maigret. On peut admettre que c'est vrai, quel que soit l'endroit où ce "berceau" ait été amarré au moment de la naissance du commissaire. Encore faudrait-il ajouter que, de l'aveu du romancier lui-même, le moment de la "procréation", si l'on ose dire, de Maigret n'a pas eu lieu sur le bateau même. Dans son fameux texte de 1966, La naissance de Maigretqui consacre définitivement la légende, Simenon écrit ceci: " Cette barge, où j'installai une grande caisse pour ma machine à écrire, une caisse un peu moins importante pour mon derrière, deux caisses de format plus réduit encore pour mes pieds, allait devenir le vrai berceau de Maigret. Pas tout de suite, cependant. […] Je me revois, par un matin ensoleillé, dans un café qui s'appelait, je crois, Le Pavillon". Et le romancier d'évoquer ensuite cette silhouette massive du personnage qui lui apparaît après l'absorption de petits verres de genièvre. On ne s'étonnera donc pas, après cela, que le commissaire, né dans des vapeurs alcoolisées, soit un adepte des petits bistrots parisiens…  
D'aucuns trouveront peut-être que nous insistons bien souvent sur ce sujet de la naissance du commissaire… Mais tout cela n'est-il pas bien passionnant ?... 

Murielle Wenger 

venerdì 7 settembre 2018

SIMENON SIMENON. TROVATE LE DIFFERENZE

ll più famoso, Jean Gabin, e l'ultimo in ordine di tempo Rowan Atkinson. Una specie di gioco.

SIMENON SIMENON. TROUVEZ LES DIFFERENCES
Le plus célèbre, Jean Gabin, et le dernier par ordre d'apparition, Rowan Atkinson. Une sorte de jeu.
SIMENON SIMENON. FIND THE DIFFERENCES
The most famous, Jean Gabin, and the last in order of appearance, Rowan Atkinson. A kind of game.                                                                                                                                                             

Nella foto abbiamo voluto riprendere in una sola inquadratura l'attore più famoso che ha interpretato il commissario simenoniano e l'ultimo in ordine di tempo che ne ha vestiti i panni in un adattamento televisivo britannico.
Facciamo notare alcune delle differenze più eclatanti che compaiono nell'immagine, ma ve ne vogliamo proporre alcune per iscritto, mischiate a qualche news sui due alcune vere e alcune "fake news".... I risultati, come a solito li trovate alla fine, in fondo al post.

Domande

A 170 cm uno e 180 l'altro. Chi è più alto di 10 cm? Gabin o Atkinson 

B Atkinson tra i due è il più giovane ad aver interpretato Maigret. Vero o falso?

C Chi ha pronunciato la frase  “Amo Simenon e non mi sono mai sentito così ..."?

D Il secondo nome di Gabin è Sebastian. Vero o falso?

 Gabin ha interpretato al cinema Maigret quattro volte, come Atkinson in televisione. Vero o falso?

 "Un ombrello pieno di soldi" è un film interpretato da Atkinson o da Gabin?

G  Gabin e Atkinson hanno entrambe interpretato un adattamento della stessa inchiesta di Maigret.  Vero o falso? 

Un castello settecentesco e la passione per le auto d'epoca. Per Gabin o per Atkinson?



Risposte

Non tutte le cose sono facili..... Qualche cosa per rendere meno immediate e chiare le riposte dovevamo pur farlo, no?....ma anche per togliere la tentazione di dare un'occhiata prima di rispondere, vero?  
Buon... torcicollo e in bocca al lupo per le vostre risposte. (m.t.)


giovedì 6 settembre 2018

SIMENON SIMENON. LITTERATURE AND SOCIAL HISTORY

Let's compare the interwar context in Paris with Simenon's, Orwell's and Hemingway's writings  

SIMENON SIMENON. LETTERATURA E STORIA SOCIALE 
Confrontiamo il contesto del periodo tra le due guerre a Parigi con gli scritti di Simenon, Orwell e Hemingway 
SIMENON SIMENON. LITTERATURE ET HISTOIRE SOCIALE 
Comparons le contexte de l'entre-deux-guerres à Paris avec les écrits de Simenon, Orwell et Hemingway 


The Paris of Simenon, Hemingway and Orwell was a rapidly changing city. The economic expansion of 1904-1913 had initiated a process of social transformation which was deepened by the boom of the 1920s. Industries such as vehicle production, aeronautics and chemicals, which had been given an impulse by the war, continued to expandIndustry is largely absent from the three authors’ writings, although the Citanguette bar in La Tête d’un homme has a clientele of dockers and Citroën workers, but the hotels and restaurants of the city centre and Montparnasse are prominent as are Hemingway’s race courses and cycle tracks. Retail distribution was also subject to modernisation and this impacts on Cuchas’s mother (Le petit Saintwhen the new owners of the fruit and vegetable wholesalers where she purchases her supplies ‘began by not allowing push-carts, which they considered a nuisance and unprofitable, to enter the shed.’ 
Economic expansion brought a rapid growth in the population of Paris, which increased by 35% between 1921 and 1931, creating pressure on housing stocks with the result that despite certain improvements (Cuchas’s studio has electricity and an inside toilet) the poorest Parisians continued to live in the overcrowded and unsanitary conditions described in Le Petit Saint and by Orwell and Hemingway.  
This situation was intensified by migration from the provinces to Paris. Heurtin, Radek’s “fall-guy” in La Tête d’un homme, has moved to the capital in search of economic opportunities and Orwell’s neighbours include Madame F., ‘a splendid Auvergnat peasant woman’, Azaya, ‘a great clumping peasant girl who worked fourteen hours a day in a glass factory’, and Furex, a Limousin stonemason.  
France had suffered around a million and a half fatalities in the Great War, with a further three-quarters of a million permanently injured, and the shadow of the war falls heavily across Simenon’s, Hemingway’s and Orwell’s portrait of 1920s Paris. Cuchas’s half-brother, Olivier, is killed in action, as is his brother-in-law, and another half-brother, Vladimir is wounded. The Closerie des Lilas, where Hemingway drinks, counts many wounded veterans amongst its clients and staff and the author watches ‘how well they were overcoming the handicap of the loss of limbs and saw the quality of their artificial eyes and the degree of skill with which their faces had been reconstructed.’  
The combination of war casualties and economic expansion created a demand for labour which could not be met within France, provoking an influx of foreign-born workers to perform mostly menial jobs. In 1911, there were 1,160,000 foreigners in France (2.8% of the population); by 1931, the figure was 2,175,000, or 7.1% of the total. The rue Mouffetard’s immigrant community seems to be diverse: ‘mostly Poles, Arabs and Italians’, according to Orwell, although he also mentions Bulgarians, Russians, Romanians and English, while Cuchas’s neighbours include Spaniards, Italians and Africans. At Orwell’s Hôtel X, ‘different jobs were done by different races. The office employees and the cooks and sewing women were French, the waiters Italians and Germans […], the plongeurs of every race in Europe, besides Arabs and Negroes 
The rue du Roi-de-Sicile is a less heterogeneous ghetto, ‘still half-Jewish but already half a Polish colony’ (Pietr le Letton). The Jewish and Polish inhabitants seem separated from the French by their language and customs and the racism of the latter never seems far away, spurred by native prejudices against the insalubriousness and criminality of the area. Maigret is not exempt from this charge in his dealings with the Russian Jew Anna Gorskine and the narrator’s (Simenon’s?) voice contains the same tone of contempt when he talks of the ‘sly, shameful life’ of the quartier. Orwell, too, repeats, without questioning, a series of anti-Jewish stereotypes. 
Paris’s American community is, in contrast, composed of wealthy expatriates, such as Crosby in La Tête d’un homme, and the literary circles in which Hemingway moves. Moving in their own circles, speaking mostly English, the Americans constitute in some ways as much a community apart from the everyday life of Paris as the Jews and Poles of the Sentier. Their wealth may guarantee them respectful treatment from Maigret but the commissaire’s distrust of unearned riches and/or bohemianism is never far away as he follows the wealthy Crosby from La Coupole to the Hôtel George-V.  
Finally, Simenon and Orwell both indicate the double oppression of working class women. In 1921, the salaries of women working in industry were 31% less than those of men. In the caféterie in the Caves du Majestic, the worst jobs are done by Prosper Donge’s ‘three fat women’ and at Orwell’s Hôtel X ‘the person who normally washed up was a woman […] She stood at the sink thirteen hours a day, six days a week, year round […] she was horribly bullied by the waiters.’ The loss of a million young men in the war made marriage impossible for an equal number of women and, in consequence, formal or informal prostitution flourished. In the absence of birth control and with abortion illegal, large families with a single female parent, such as Cuchas’s mother, were common. 
Simenon, Orwell and Hemingway each give insights into the social history of 1920s Paris but they do so from a different authorial perspective. My next post will suggest that a familiarity with the writing of each can help enrich a reading of the others.  

William Alder 

mercoledì 5 settembre 2018

SIMENON SIMENON. SANTE ET PREVENTION, ABSTINENCE ET MAUVAISE CONSCIENCE...

Comment le rapport de Maigret à l’alcool évolue dans la dernière partie de la saga 

SIMENON SIMENONSALUTE E PREVENZIONE, ASTINENZA E CATTIVA COSCIENZA... 
Come si evolve la relazione di Maigret all'alcol nell'ultima parte della serie 
 SIMENON SIMENON. HEALTH AND PREVENTION, ABSTINENCE AND BAD CONSCIENCE... 
How Maigret's relationship to alcohol evolves in the last part of the saga 

Maigret a peur est un des premiers romans où est évoquée la perspective du vieillissement de Maigret, et ce n'est sans doute pas un hasard si c'est aussi un des premiers romans où apparaît le problème de la surconsommation d'alcool. Dans les premières pages du roman, à quelques alinéas d'intervalle, on rencontre ces deux phrases: "Et d'abord, ces trois derniers jours, il avait trop bu, parce que c'était nécessaire, mais sans plaisir."; "Peut-être s'était-il soudain senti vieux ?". 
Maigret fait la connaissance du Dr Pardon dans Le revolver de Maigret, soit assez tôt dans la partie de la saga écrite pour les Presses de la Cité. Leur rencontre est placée sous le signe de la gastronomie, et les bons petits plats ne vont pas sans être accompagnés par des boissons en harmonie. Et donc Maigret va déguster plusieurs fois, lors des soirées culinaires chez son ami, de bons vins et des alcools fins. Mais petit à petit, le docteur va réaliser qu'il doit rendre Maigret attentif aux dangers de la surconsommation, et plus d'une fois seront mentionnés les conseils bienveillants qu'il va lui donner. Ainsi, dans La colère de Magret, roman qui fait partie des quinze derniers romans de la saga, est évoquée pour la première fois la sobriété recommandée par l'ami Pardon, qui a conseillé au commissaire "de ménager son foie". Maigret a d'ailleurs un peu de peine à se plier à ses avis, et s'il s'est contenté depuis plusieurs semaines, au moment où le roman s'ouvre, "d'un verre de vin aux repas" et "d'un verre de bière avec sa femme" lorsque le couple sortait le soir, il décide ce matin-là de s'offrir l'apéritif, "en dépit des conseils de son ami Pardon", non sans se sentir "mauvaise conscience", qu'il rachète en se contentant "d'un seul verre de pouilly" avec son déjeuner et en refusant le rituel calvados post-prandial… Dans Maigret se défend, le commissaire évoque sa santé avec son médecin et ami. Pardon, qui vient de l'ausculter, lui demande s'il a réussi à diminuer sa consommation d'alcool, ce à quoi Maigret répond qu'il en est seulement arrivé à "avoir honte quand [il] avale un verre de bière ou de calvados." Les recommandations de Pardon sont évoquées à plusieurs reprises dans ce roman, dont Paul Mercier (La réluctance de Maigretin Cahiers Simenon numéro 8) a remarqué avec finesse combien il était placé sous le signe de l'alcool.  
Cependant, comme Maigret ne peut s'empêcher de continuer à boire (besoins de l'enquête obligent… une bonne excuse !), arrive ce qui devait arriver: Pardon doit envoyer son ami en cure (Maigret à Vichy), et malgré que le médecin assure à Maigret que son foie "a bravement résisté au travail que vous lui imposez", la sanction tombe: le commissaire est condamné à boire de l'eau. Maigret se plie d'ailleurs assez facilement à ce régime, résistant aux tentations alcooliques, ce qui lui permettra, finalement, de reprendre sa consommation habituelle dans les romans suivants… L'alerte a cependant été assez chaude pour que dorénavant le commissaire tente de ne pas oublier les recommandations de Pardon… même s'il est loin de les suivre à la lettre ! On effet, on le verra boire plutôt force alcool dans les derniers romans de la saga, tout en gardant en mémoire les avis de son médecin… "Il avait bu un petit verre de calvados et il faillit en commander un second. Cela n'aurait pas fait plaisir à son ami Pardon qui l'avait mis en garde contre toute boisson alcoolique. – On supporte le vin et l'alcool pendant des années, puis vient un âge où l'organisme ne les tolère plus." (La folle de Maigret); "Le vin blanc presque pétillant qui embuait le verre s'accordait mieux avec l'atmosphère printanière. […] – Un autre, se décida-t-il à commander. Le docteur Pardon ne le saurait pas. D'ailleurs, Pardon lui avait seulement recommandé la modération. (ibid.); "Il s'offrit un verre de bière. Il avait promis au docteur Pardon de ne plus exagérer." (Maigret et l'homme tout seul); "Maigret buvait sa bière. La première de la journée. Il les comptait. Quand il reverrait Pardon, il lui citerait les chiffres, non sans fierté." (ibid.); " Pour changer, grommela Maigret, je prendrai un petit pastis… Cela lui arrivait rarement. Depuis que son vieil ami Pardon l'avait mis en garde, il buvait beaucoup moins qu'autrefois" (Maigret et l'indicateur); "Il était tenté de prendre un second pastis mais il se souvint des recommandations de son ami Pardon et il renonça à l'apéritif." (Maigret et Monsieur Charles). 
Cependant, Maigret ne deviendra jamais abstinent. L'alcool fait partie de sa panoplie de travail, et pas seulement parce que son ingurgitation est une aide à la rumination. Mais aussi parce que boire un verre d'alcool dans un bistrot fait partie d'une ambiance qui lui est nécessaire dans ses enquêtes: "Il avait besoin des bistrots où il lui arrivait si souvent d'attendre, devant le zinc, en buvant un demi ou un calvados" (Maigret et Monsieur Charles)… 

Murielle Wenger 

martedì 4 settembre 2018

SIMENON SIMENON. COSI' LA STAMPA ACCOLSE LA SCOMPARSA DEL ROMANZIERE

Una specie di rassegna stampa commentata di come i giornali trattarono la notizia

SIMENON SIMENON. C'EST AINSI QUE LA PRESSE SALUA LA DISPARITION DU ROMANCIER
Une sorte de revue de presse commentée sur comment les journaux traitèrent la nouvelle
SIMENON SIMENON. THIS IS THE WAY THE PRESS GREETED THE NOVELIST’S DISAPPEARANCE
A kind of press release with commentary on how the newspapers treated the news.





Lunedì 4 settembre 1989, alle ore 4.15 cira, Georges Simenon veniva a mancare, nella sua casa al 12 di rue Figuiers a Losanna, assistito dalla sua compagna Teresa Sburelin.
Questa notizia non poteva uscire sui quotidiani del giorno, ma su quelli del 5 settembre avrebbe potuto essere pubblicata. Invece i media dettero la notizia solo il 7 settembre. Questo decalage fu dovuto alle volontà di Simenon che aveva lasciato disposizioni affinché, prima di dare comunicazione a chicchessìa, persino ai figli, dovesse essere cremato e le sue ceneri sparse nel giardino della sua casa rosa di Losanna, sotto il gran cedro del Libano, dove anni prima erano state sparse da lui stesso quelle di sua figlia Marie-Jo, morta suicida. Delle disposizioni si rese garante la Sburelin, anche se ci fu qualche fuga di notizia (forse il personale delle esequie) e in realtà un media belga uscì con la notizia.
Oggi vogliamo proporvi una rassegna di quello che riportarono i quotidiani italiani, ma non solo, il giovedì 7 settembre, giorno in cui tutti uscirono con la notizia della morte di Simenon, nella speranza che in questo patchwork di titoli, sommari e occhielli vi possiate fare un idea di come la notizia fu accolta allora e di quale fosse l'immagine del romanziere.
Iniziamo quindi dal quotidiano francese Le Monde  che apriva in prima pagina con "La mort de Georges Simenon - Le halo des réverbéres". La pagina 11, tutta riservata all'evento con quattro articoli : "Une oeuvre déconcertante", "Plus de cinq cents millions d'exemplaires à travers le monde", "L'immortel commissaire Maigret" e "L'homme de Liège".
In Italia il Corriere della Sera gli dedicò sulla prima pagina un articolo di Oreste del Buono intitolato "Quell'angelo corpulento calato tra noi" che seguiva all'interno. Sull'intera terza pagina, campeggiva un titolo: "Simenon Maigret la coppia più famosa del mondo" e sotto cinque articoli: "Pochi indizi, tanta atmosfera", "Vivevo nella pelle di tutti i miei personaggi", "I volti del commissario", "Un primato: oltre mezzo miliardo di copie vendute", e il seguito del già citato articolo di Del Buono. La Repubblica gli tributò il paginone centrale della Cultura con un "Si è spenta la pipa di Simenon",e gli articoli "Un Maigret con i miliardi", "L'uomo dai cento volti", "Le opere di Simenon".
Torniamo in Francia con Le Figaro che in prima pagina titolava "Adieu Simenon" e "Maigret c'est nous" di Jean d'Ormesson. All'interno nella sezione "Figaro Letteraire" scrive "Simenon, le Balzac du romance policier" e "Popoulaire". In uno spazio apposito "L'Évenement" riporta i pareri di altri scrittori Patrick Modiano "Un vrai romancier", Leo Malet "Un travailleur exceptionel" e altri articoli "Ses parrins: André Gide, François Mauriac et Henry Miller" "Trois époques d'une oeuvre monumentale", "Gaston et Georges: Le bras de fer" di Pierre Assouline e "Une Oeuvre largement commentée".
La Stampa di Torino, dedicò la sezione Società e Cultura a "La scomparsa dello scrittore che Gide definì: il più grande contemporaneo francese". Gli articoli: "Le 200 fatiche di Simenon", "L'ultima intervista: Maigret è un borghese onesto. Ci siamo tenuti compagnia" e nelle pagine seguenti la Biografia, il Cinema, la Televisione e Parigi.
Liberation nella prima pagina scrive "Le roman de Simenon [...] un écrivan moderne." Poi gli dedica le pagine 2 e 3 con un  "Monsieur Simenon a tourné la dernière page", "Sa méthode: Je coupe... je coupe... je coupe..." e una rassegna di commenti di personaggi da Mitterand a Bertrand Tavernier, da Jean Dellannoy a Bernard Pivot, da Jack Lang a Gilles Grangies. E ancora alle pagine 4 e 5 due ritratti di Maigret "Maigret en meublé" e "Maigret  chez les flics", più un'intera pagina dedicata a "Maigret au cinéma". Chiude lo speciale una sesta pagina dedicata a "Des chiffres et des lettres" e un "hanno detto di lui" dove troviamo commenti di Gide, Céline, Mauriac, Paul Morand, Jacob (Max) Jean Renoir, Henry Miller, Patricia Highsmith.
Torniamo in Italia con Il Messaggero che nella pagina della Cultura dedica tre articoli:
"Storie di anime in pena", "Pseudonimi della solitudine", "Tanti successi garantiti sulle spalle robuste del bonario Maigret" e l'incipit di un (allora inedito) " '30 Hotel del terrore" (Hotel  ritorno alla natura). L'Unità titolava "Commissario e letterato", seguito da "212 romanzi e diecimila donne" e infine da "Io, arrestato da Maigret". E ancora Il Tempo apriva in terza pagina con "Gide lo ha definito grande come Balzac", con box dedicato al commissario " Un commissario artigiano fra i sapori della vita - Maigret più uomo che poliziotto". E velocemente in rassegna, Il Secolo XIX "Non solo Maigret - E' stato il Balzac del ventesimo secolo", "Quel commissario cambiò il giallo" e Indimenticabile Cervi". Il Mattino "Il prolifico papà di Maigret", "Prigioniero di un colore", "Il fascino del commissario antieroe". Il Giorno "Addio Simenon", "Un poliziotto capace di provare pietà", "L'omaggio della Francia allo scrittore più letto del mondo". La Gazzetta del Mezzogiorno "Un uomo venuto dal nord sulle tracce dell'assassino", "Maigret commissario bonario" e "400 libri 10.000...donne". Avanti! "L'altro Simenon celato da Maigret". Il Popolo "Padre di Maigret ma non solo".
Pagine di carta, allora, che a sfogliarle oggi danno un senso di una certa simpatia che alla fin fine veniva fuori per quello scrittore che spesso era stato guardato con una fredda perplessità per la sua smisurata produzione, per aver toccato il lato alto della letteratura e quello più popolare con la stessa disinvoltura e per il suo successo così duraturo. La morte lo rese più vicino e ispirò nei suoi confronti un maggiore confidenza. (m.t.)