domenica 16 dicembre 2018

LA GARDE-ROBE DE MAIGRET





L'habillement de Maigret, au cinéma et à la télévision 

SIMENON SIMENON. IL GUARDAROBA DI MAIGRET 
L'abbigliamento di Maigret, al cinema e in televisione 

SIMENON SIMENON. MAIGRET'S WARDROBE 
Maigret's clothing in the movies and on television 

• Autres manteaux

Nous avions inauguré cette rubrique consacrée à l'habillement de Maigret par le pardessus du commissaire. Parce que ce vêtement est le plus caractéristique et celui que l'on retient en premier lorsqu'on parle de la silhouette de Maigret. Mais, comme nous l'avions dit, parfois Maigret revêt un autre pardessus, plus léger, un pardessus de «mi-saison», qu'on appelle aussi «imperméable», et qui, d'après La Première Enquête de Maigret, est de couleur «mastic». 

Altri cappotti

Abbiamo inaugurato questa rubrica dedicata all'abbigliamento di Maigret con il cappotto del commissario. Perché questo vestito è il più caratteristico e quello che viene in mente il primo quando si parla della sagoma di Maigret. Però, come abbiamo detto, a volte Maigret indossa un altro soprabito, più leggero, un soprabito «di mezza stagione», detto anche «impermeabile», il quale, da La prima inchiesta di Maigret, ha un colore «stucco». 

• Other coats

We had inaugurated this column devoted to Maigret's clothing with the Chief Inspector's overcoat. Because this garment is most characteristic and the one we first retain when speaking of Maigret's silhouette. Yet, as we said, sometimes Maigret wore another lighter overcoat, a "mid-season" overcoat, also called "raincoat", and which, according to Maigret's First Investigation, was of putty colour. 



C'est le pardessus sombre qua si bien dessiné la haute silhouette de Bruno Crémer dans la deuxième partie de la série, une fois qu'on l'eut débarrassé de l'affreux premier pardessus qu'on lui avait fait endosser au début… Dans quelques épisodes, Crémer porte aussi un imperméable. 

C'è il cappotto scuro che ha cosi bene disegnato l'alta sagoma di Bruno Crémer nella seconda parte della serie, dopo essere stato liberato del'orrido primo cappoto che aveva dovuto indossare all'inizio... In alcuni episodi Crémer indossa anche un impermeabile.  

It was the dark overcoat that drew so well Bruno Crémer' high silhouette in the second part of the series, once he was rid of this ugly first overcoat he had to wear at the beginning… Crémer also wore a raincoat in some episodes. 


Mais revenons d'abord quelque peu en arrière dans le temps. Nous retrouvons ici Albert Préjean, le premier des interprètes à oser l'imperméable (tout à gauche sur l'image, dans le film Picpus). Mesdames, qu'en dites-vous ? Un peu trop long ce manteau, non ?… Dans Cécile est morte, Préjean arrive d'abord dans un manteau gris un peu étonnant… Par contre, toujours dans le même film, le deuxième manteau évoque bien le pardessus noir de Maigret tel qu'on se le représenteEnfin, dans Les Caves du Majestic, le revoilà dans un imperméable… mouais…pas très convaincant… 

Ma prima torniamo un po 'indietro nel tempo. Qui ritroviamo Albert Préjean, il primo tra gli attori che ha avuto il coraggio di indossare un impermeabile (a sinistra nel film Picpus). Signore, che ne dite ? Un po' troppo lungo questo cappotto, no? ...In Cécile est morte, Préjean primo arriva in un cappotto grigio un po' sorprendente... D'altra parte, sempre nello stesso film, il secondo cappoto evoca bene quello scuro di Maigret come lo immaginiamo. Infine in Les Caves du Majestic eccolo di nuovo con un impermeabile… Beh... non così convincente… 

But first let's go a little backwards in time. Here we find Albert Préjean, the first among the interpreters to dare the raincoat (quite in the left in the picture, in the film Picpus). Ladies, what dot you think of this coat? It is a bit too long, isn't it? … In Cécile est morte, Préjean came first in a somewhat surprising grey coat… However, in the same film, his second coat well evoked Maigret's black overcoat as we imagine it. Finally, in Les Caves du Majestic, here he is again, wearing a raincoat… Hmm… not so convincing…




 Dans les autres séries télévisées, on rencontre aussi des Maigret en imperméables: Rupert Davies, Gino Cervi, Jean Richard et Michael Gambon. 


 Nelle altre serie televisive, incontriamo anche dei Maigret in impermeabiliRupert Davies, Gino Cervi, Jean Richard e Michael Gambon. 

 We also meet Maigret wearing a raincoat in the other TV series: Rupert Davies, Gino Cervi, Jean Richard and Michael Gambon. 



Et puisque l'on parle de pardessus, on ne peut manquer d'évoquer cette célèbre image des interprètes du commissaire entourant son créateur, lors de l'inauguration de la statue de Maigret à Delfzijl en 1966. Trois des quatre acteurs présents avaient revêtu l'imperméable du policier, et Simenon lui-même, bien entendu… 

E visto che stiamo parlando di impermeabilinon possiamo non menzionare questa famosa immagine degli interpreti del commissario che circondano il suo creatore, all'inaugurazione della statua di Maigret a Delfzijl nel 1966. Tre dei quattro attori presenti avevano indossato l'impermeabile del poliziotto, e Simenon se stesso ovviamente... 

And since we're talking about raincoat, we cannot fail to mention this famous picture with Chief Inspector's interpreters surrounding his creator, at the inauguration of Maigret's statue at Delfzijl in 1966. Three of the four present actors were wearing the policeman's raincoat, and of course so did Simenon himself… 

Murielle Wenger

sabato 15 dicembre 2018

SIMENON SIMENON. MAIGRET ET LE FROID

Quelles sont les méthodes utilisées par Maigret pour lutter contre les basses températures 

SIMENON SIMENON. MAIGRET E IL FREDDO 
Quali sono i metodi usati da Maigret per combattere le basse temperature 
SIMENON SIMENON. MAIGRET AND COLD WEATHER 
Which are the methods used by Maigret to fight against low temperatures


«Il aimait tous les temps. Il aimait surtout les temps extrêmes, dont on parle le lendemain dans les journaux, les pluies diluviennes, les tornades, les grands froids ou les chaleurs torrides.» (Maigret au Picratt's)  
Souvent, dans les romans de la saga maigretienne, l'enquête débute par un «bulletin météorologique», qui plonge immédiatement le lecteur dans une certaine ambiance. Maigret lui-même s'intéresse au temps qu'il fait, y accorde souvent ses humeurs, et ce temps peut avoir une influence sur la façon dont il va mener son enquête, luttant contre la paresse qui l'envahit lorsque la température est trop élevée, ou, au contraire, s'emmitouflant dans son lourd pardessus pour se protéger tant soit peu des pluies d'arrière-saison ou des froids glaçants de l'hiver.  
Lorsqu'il pleut dans une enquête, le romancier nous présente souvent le commissaire évoluant dans des vêtements détrempés, les semelles de ses chaussures gorgées d'eau, le chapeau dégoulinant et déformé par la pluie, car, malgré les recommandations de Mme Maigret, son mari néglige souvent d'emporter un parapluie. Mais, comme nous le laisse entendre la citation ci-dessus, peut-être qu'après tout, Maigret aime se sentir imbibé de cette pluie, et cette lutte contre les éléments lui est probablement nécessaire pour se sentir davantage imprégné par l'ambiance. Certes, dans ses Mémoires, il se plaint un peu des longues factions qu'il a dû faire sous les tempêtes diluviennes, mais, dans nombre de romans, on le découvre aussi patauger avec un certain plaisir sur les trottoirs mouillés. Ne le voit-on pas, dans Maigret et l'inspecteur Malgracieux, soupirer parce qu'il ne peut prendre la place de Lognon pour courir les rues: «Mais cette pluie, qui tombait maintenant toute fine, avec l'air de ne jamais vouloir s'arrêter, lui donnait envie d'être dehors.» ? 
Si son historiographe assure que Maigret aime les «chaleurs torrides», il n'empêche quplus d'une fois, lorsqu'il enquête en plein été, le commissaire transpire et imagine avec gourmandise un verre de bière bien frais ou un verre de vin blanc gouleyant. Pas sûr donc qu'il apprécie vraiment de travailler dans les ambiances surchauffées… Mais qu'en est-il des grands froids ? Peut-être qu'il les goûte davantage, parce qu'il lui est plus facile de s'en protéger par divers moyens. 
Tout d'abord, il a son pardessus, dans lequel il se calfeutre, le col relevé, les mains enfoncées dans les poches. Parfois, il y ajoute une écharpe bien chaude, de préférence celle que Mme Maigret lui a tricotée. Il ne la met d'ailleurs pas toujours, parce que cette écharpe peut se révéler étouffante, surtout lorsque le commissaire se retrouve dans une loge de concierge surchauffée. Alors il a trop chaud, et lorsqu'il se retrouve dehors, le contraste avec le froid lui fait attraper un rhume. Il faut dire que Maigret est plutôt sensible des voies respiratoires, et qu'il se retrouve facilement avec un début de grippe.  
C'est alors qu'il utilise un deuxième moyen pour lutter contre le froid: un grog bien tassé. Combattre le froid par l'alcool, une méthode souvent employée par le commissaire, est cependant peu recommandé par le corps médical. Ce qui n'empêche pas Maigret d'avoir recours au grog, parce que sinon, il n'a plus d'autre choix que d'avaler les tisanes préparées par Mme Maigret, et ça, il va faire tout son possible pour y échapper… 
Pour ne pas en arriver à cette extrémité, il s'agit donc de trouver d'autres méthodes de lutte contre le froid. Alors, utilisons la pipe. Le tabac qui brûle et réchauffe le fourneau, les doigts collés contre l'instrument, la fumée odorante qui vous auréole de son odeur, et voilà que l'on se sent déjà mieux. La pipe, cet appendice naturel du commissaire, en plus de ses nombreux emplois, peut aussi servir à braver la froidure des petits matins d'hiver. 
Mais l'objet par excellence qui permet de combattre efficacement le froid, c'est le poêle du bureau de Maigret (un poêle dont le commissaire cherche d'ailleurs souvent l'équivalent dans les lieux où il se rend pour enquêter): une bonne pelletée de charbon, un bon coup de tison pour faire rougeoyer les braises, et voilà notre commissaire qui peut tendre ses mains au-dessus du poêle, au besoin faire sécher tout près son pardessus détrempé, et puis, le dos presque appuyé contre le tuyau qui ronfle à plein régime, on se laisse envahir par une sensation de chaleur et de bien-être, d'autant plus appréciée que l'on a vaguement conscience que dehors règnent le froid et l'humidité… 

Murielle Wenger 

venerdì 14 dicembre 2018

SIMENON SIMENON. L'ULTIMO ARTICOLO DI "MONSIEUR LECOQ"

Georges lascia il Belgio e la Gazette de Liège e diventa un... corrispondente da Parigi

SIMENON SIMENON, LE DERNIER ARTICLE DE "MONSIEUR LECOQ"
Georges quitte la Belgique et la Gazette de Liège et devient… correspondant de Paris
SIMENON SIMENON, THE LAST ARTICLE BY "MONSIEUR LECOQ"
Georges leaves Belgium and the Liège Gazette and becomes… a Paris correspondent




Proprio il 14 dicembre del 1922 Simenon è impegnato a scrivere il suo ultimo articolo, o meglio l'ultima e ottocentesima(!) puntata della sua rubrica "Hors du poulailler", quello spazio satirico che gli aveva concesso il direttore De Marteau, nel quale il giovanissimo reporter Simenon, sotto lo pseudonimo di Monsieur LeCoq", prendeva in giro usi e costumi soprattutto della Liegi bene.
Il "billet"  sarebbe come di consueto apparso il giorno seguente, ma quelle righe furono le ultime che Georges scrisse per La Gazette de Liège, le ultime scritte in Belgio, le ultime scritte come redattore interno di un giornale.
Il suo futuro era Parigi, geograficamente parlando, ma Parigi era un tramite... Monsieur le Coq dalla metropoli francese sembrava un piccolo personaggio di provincia, Il giovane Georges aveva in mente orizzonti più ampi e aperti. La grande letteratura, la libertà d'espressione che questa consentiva, la scrittura vera... il tutto in un'atmosfera effervescente e stimolante come quella di Parigi anni '20, che accoglieva scrittori, pittori, poeti, danzatori, filosofi, aggrovigliati in una creatività culturale spesso rivoluzionaria o che apriva strade ed espressioni assolutamente innovative, mischiata con una scatenata voglia di trasgredire e di divertirsi trasgredendo.
Quella atmosfera era l'ideale per stimolare la creatività e come tutti gli artisti che arrivavano nella città anche Simenon lo sapeva bene.
Ma torniamo al giornalista Simenon che a Parigi, intanto che le cose prendessero il loro corso, aveva iniziato a fare il corrispondente. Scriveva infatti degli articoli riguardanti personalità famose per Revue Sincère. Era un modo di tenere il legame con la sua città? Oppure una passerella per ricordare a tutti che lui ormai era a Parigi?
Simenon è cosciente, comunque, che una cosa era scrivere articoli, resoconti di cronaca e pezzi di costume, altro era fare letteratura. Anche quella bassa, quella popolare, quella che veniva commissionata con tanto di tipologie di personaggi, di trame e di finali. Ma quella era l'apprendistato. Certo Georges aveva un'innata tendenza per la scrittura, ma la narrativa, il racconto, il romanzo richiedevano un periodo di ingranaggio. Occorreva conoscere i meccanismi, acquisire il giusto ritmo, acquisire uno stile... Ma per questo occorreva tempo e prove e la letteratura che gli veniva commissionata nei primi tempi era l'ideale per imparare tutto questo. Ma già sapeva che questo non sarebbe bastato. Era appena sbarcato a Parigi, ma la consapevolezza che avrebbe avuto un ulteriore periodo di prova era già radicata in lui. Ovviamente allora Maigret era lontano mille miglia dai suoi pensieri, ma nella sua programmazione già esisteva l'idea di un periodo intermedio  quando avrebbe dovuto riprendersi la sua libertà creativa, una fase intermedia in cui fare un vero rodaggio prima di poter partire con i romans durs. 
Tutto questo, magari inconsapevolmente, eppure era in nuce nell'animo del giovanissimo Georges, che a Parigi intanto abitava nei sottotetti delle pensioni più economiche, economizzava sul cibo e aveva come priorità quello di "piazzare" il suo primo racconto (m.t.) 

giovedì 13 dicembre 2018

SIMENON SIMENON. PARIS FOR EVER...

Did socio-historical evolution in the city influence the Maigret novels? 

SIMENON SIMENON. PARIGI PER SEMPRE... 
L'evoluzione socio-storica della città ha influenzato i romanzi di Maigret? 
SIMENON SIMENON. PARIS POUR TOUJOURS... 
L'évolution socio-historique de la ville a-t-elle influencé les romans Maigret ? 


Paris in the 30's. No doubt it's in the city of those times that we imagine Maigret moving around, even if for example the English TV series with Rupert Davies and the Italian one with Gino Cervi presented a setting in a time contemporaneous to that of the filming. The series with Davies and Cervi had begun in the 60's, when Simenon was still in full literary activity.  
Yet the novelist wrote his last Maigret novel in 1972, thus the Parisian setting in which Maigret was living began in the 30's, with the platform buses (where the Chief Inspector could luckily smoke his pipe…) and went up to the 70's, where TV entered Maigret's apartment and his car was parked in boulevard Richard-Lenoir (well, Mme Maigret was to drive the car, of course…). So Simenon, during these forty years of writing, adopted a number of changes, maybe the same he and his readers were experiencing. He couldn’t and wouldn’t stay fixed in an era… The sole thing that somewhat irritated him was that the Chief Inspector was aging, but much more slowly than the novelist himself was.  
In 1930 the first traffic lights were installed in Paris. The metro had already been in function for thirty yearsBy then Paris was a metropolis with about five millions inhabitants, and in the 70's there were eight millions. It was the city in which a tennis stadium, Roland-Garros, has just been built in the 30's, and in the 70's they demolished the famous market of Les Halles. In fact life has much changed and moreover meanwhile there had been Second World War, with Nazism horrors, then immigration from colonies…  
On the contrary Maigret and his stories all in all didn’t so much change, or maybe they did, yet you couldn’t really notice it.  
During these forty years the world had revolutionized, scientific techniques of investigation had refined and means to fight against underworld and to solve cases were much more sophisticated. Yet Maigret kept on with his methods, even at the risk of looking old-fashioned, outdated, and now just good for retirement. And the fact that Paris and Parisian people had very much changed didn’t weigh on his investigations.  
Maybe it was the reason why Japanese people, whereas light years away for culture and mentality from Simenon, appreciated the Maigret novels and even produced a TV series with the Chief Inspector. Of course it was a character that went straight to men's heart, beyond time and space. And it was the same for Paris as Simenon described it.  
Also French people got used, with the two TV series, first that with Jean Richard from 1967 to 1990, and then the series with Bruno Crémer from 1991 to 2005, to see on screen a contemporaneous Paris, with traffic jams, modern phones, and Maigret without neither bowler hat nor heavy velvet collar overcoat. Yet some things remained immutable: his pipe, the Quai des Orfèvres, the Seine flowing under his windows, and Eiffel Tower…  

by Simenon-Simenon