domenica 10 febbraio 2019

LES ADVERSAIRES DE MAIGRET

Portraits de quelques criminels dans la saga 

SIMENON SIMENON. GLI AVVERSARI DI MAIGRET 
Ritratti di alcuni criminali nella saga 
SIMENON SIMENON. MAIGRET'S OPPONENTS 
Portraits of some criminals in the saga 


Maigret et l'empoisonneuse 

L'indulgence de Maigret envers les criminels est un leitmotiv que les exégètes ont souvent mis en avant. Il est vrai que, depuis les débuts de la saga, où il est arrivé au commissaire de se substituer à la justice en n'arrêtant pas un coupable, jusqu'aux derniers romans où il a davantage respecté les règles de sa fonction, tout en procédant avec réluctance à certaines arrestations, «comprendre et ne pas juger» est une formule que Maigret met vraiment en pratique. Cependant, face à certains criminels, le commissaire s'est montré parfois moins indulgent. C'est en particulier le cas dans les drames sordides où l'intérêt était le motif du meurtre. Ainsi en va-t-il avec ces vieilles dames qui manient le poison avec la même aisance qu'elles soigneraient les fleurs de leur jardin. Valentine Besson (Maigret et la vielle dame) est de celles-là. D'abord quelque peu séduit par les allures charmantes de la vieille dame (quoique très vite, il décèle quelques notes discordantes), peu à peu ses soupçons se font plus précis. Pas au point cependant qu'il puisse empêcher un second drame, et devant ces victimes innocentes qui ont payé de leur vie l'avarice et l'égoïsme, le commissaire n'a plus aucun scrupule à inculper la vieille dame… 


Maigret e l'avvelenatrice 

L'indulgenza di Maigret verso i criminali è un leitmotiv che gli studiosi hanno spesso evidenziato. E vero che, dall'inizio della serie, dove il commissario a volte sostituiva la giustizia non arrestando un colpevolefino agli ultimi romanzi dove ha più rispettato le regole della sua funzionementre procedendo con riluttanza ad alcuni arresti, «capire e non giudicare» è una formula che Maigret mette davvero in pratica. Tuttavia, di fronte ad alcuni criminali, il commissario è stato a volte meno indulgente. In particolare nei casi di sordidi drammi in cui l'interesse era il motivo dell'omicidio. Così è con queste vecchie signore che gestiscono il veleno con la stessa facilità con cui si preoccuperebbero dei fiori del loro giardino. Per esempio Valentine Besson ne Maigret e la vecchia signoraAll'inizio un po 'sedotto dall'affascinante aspetto della vecchia signora (sebbene lui presto distingua alcune note stonate)a poco a poco i suoi sospetti diventano più precisi. Però non può impedire una seconda tragedia, e di fronte a quelle vittime innocenti che hanno pagato con la loro vita l'avidità e l'egoismo, il commissario non ha più scrupoli nell'accusare la vecchia signora ... 


Maigret and the poisoner 

Maigret's leniency towards criminals is a leitmotiv that scholars often put forward. It's true that, since the beginnings of the saga, where the Chief Inspector happened to substitute for justice while not arresting a culprit, until the last novels where he further observed the rules of his function, while reluctantly making some arrests, "to understand and not judge" is a formula that Maigret really practices. However, in front of certain criminals, the Chief Inspector sometimes showed less lenient. Particularly in sordid dramas where interest was the motive of the murder. So is it with these old ladies who handle poison with the same ease as they would take care of the flowers in their garden. Valentine Besson (Maigret and the Old Lady) is one of them. First Maigret is somewhat attracted by the old lady's charming manners (though very quickly he suspects some discordant notes), then little by little his suspicions become more precise. Not to the point however that he can prevent a second tragedy, and in front of these innocent victims who have paid with their lives for greed and egoism, the Chief Inspector has no scruples any more to charge the old lady…

Murielle Wenger

sabato 9 febbraio 2019

SIMENON SIMENON. LA NAISSANCE D'UN "ANTI-MAIGRET"

Pourquoi Simenon a utilisé le personnage de Lognon dans la saga maigretienne 

SIMENON SIMENON. LA NASCITA DI UN «ANTI MAIGRET» 
Perchè Simenon ha usato il personaggio di Lognon nella serie maigrettiana 
SIMENON SIMENON. THE BIRTH OF AN "ANTI MAIGRET" 
Why Simenon used the character of Lognon in the Maigret saga 



L'inspecteur Lognon naquit sous la plume de Simenon en février 1937, dans le roman Monsieur La Souris. Il n'en était pas le personnage principal, même s'il était un des protagonistes importants, mais il y apparaissait déjà tel qu'en lui-même, puisque c'était là qu'il recevait son surnom d'inspecteur MalgracieuxLe romancier inventait donc un personnage, «sombre et renfrogné», comme le disait le texte, à qui le surnom de Malgracieux était attribué parce qu'il faisait contraste avec un de ses collègues: «Ils étaient deux, dans la brigade du 9e, un gros, de quarante-cinq ans, toujours de bonne humeur, qu'on appelait l'inspecteur Souriant, et Lognon, qu'on avait surnommé l'inspecteur Malgracieux». Sans vouloir aller jusqu'à imaginer que Simenon, en décrivant cet inspecteur Souriant, songeait à Maigret, il faut tout de même noter que Lognon naissait sous le signe du contraste, et que ce pouvait être une des raisons pour lesquelles le romancier reprendrait le personnage plus tard dans la saga maigretienne, pour en faire, justement, un caractère à l'opposé de Maigret 
Mais pour le moment, en 1937, Lognon était juste un personnage qui donnait du fil à retordre au commissaire Lucas, et peut-être que le romancier en serait resté là. Néanmoins, en février 1939, Simenon rédigeait L'Outlaw, dont le héros avait affaire à un commissaire de la PJ, nommé Lognon, qui avait sous ses ordres les inspecteurs Lucas et Janvier. C'est un cas qui mérite que l'on s'y arrête, parce que Lognon, dans ce roman, avait des méthodes et des façons de faire qui le rapprochaient curieusement de celles de Maigret: il était «calme, indifférent», il «n'avait pas l'air de penser», il faisait des petits dessins sur son papier en écoutant les rapports de ses inspecteurs, qu'il appelait «mes enfants»; il fumait la pipe, se faisait monter de la bière et des sandwiches avant un interrogatoire… Pour un peu, on aurait pu croire que le romancier avait songé à Maigret avant d'écrire cette histoire, qui évoquait, notons-le, un thème familier aux lecteurs de la saga, celui de la bande des tueurs polonais. Rien ne nous permet de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse, et pour le moment, Lognon allait disparaître de la scène, tandis que Maigret renaîtrait de ses cendres, à la fin de cette année 1939 
Quant au Malgracieux, il lui faudrait encore attendre quelque temps. C'est en effet en 1946, quelques mois après avoir rédigé son premier roman américain mettant en scène le commissaire, que Simenon imaginait une nouvelle dans laquelle Maigret rencontrait Lognon. Ces «retrouvailles» mettaient aux prises les susceptibilités du Malgracieux et les vaines tentatives de Maigret pour amadouer l'inspecteur. La nouvelle débutait d'ailleurs sur les souvenirs du commissaire à propos de l'affaire des Polonais, et on pourrait y voir une sorte de clin d'œil de la part du romancier. Quoi qu'il en soit, à ce moment-là, le romancier voyait surtout de Lognon son caractère rechigné, et Maigret avait bien du mal à avoir de l'indulgence pour ce dernier 
Pourtant, Simenon allait reprendre plusieurs fois ce personnage dans d'autres romans de la saga, approfondissant peu à peu les relations qui existaient entre Maigret et l'inspecteur; tandis que Lognon était montré de plus en plus souvent, sinon sous un jour favorable, du moins avec des «circonstances atténuantes» quant à son caractèrele commissaire lui-même (et à travers lui son créateur) aurait davantage de bienveillance envers lui, jusqu'à reconnaître que Lognon était davantage malchanceux que malgracieux. 
Quant au romancier, s'il avait tenu à utiliser le personnage de Lognon dans six romans de la saga, c'était sans doute parce que faire de lui une sorte d'«anti-Maigret» lui avait permis, par contraste, de révéler encore davantage les qualités propres à la personnalité de son héros… 

Murielle Wenger 

venerdì 8 febbraio 2019

SIMENON SIMENON. MA MAIGRET E' IL SOLO GRANDE DETECTIVE LETTERARIO SPOSATO?

S.Holmes. H. Poirot, N.Wolfe, S.Spade, P. Marlowe, fino agli anni '30, e o i moderni F. Montale, P.Carvalho, S.Montalbano, K. Wallander,.. tutti scapoli?

SIMENON SIMENON. MAIGRET EST-IL LE SEUL GRAND DETECTIVE LITTERAIRE À ÊTRE MARIÉ ?
S. Holmes, H. Poirot, N. Wolfe, S. Spade, P. Marlowe, jusqu'à la fin des années 1930, et les modernes F. Montale, P. Carvalho, S. Montalbano, K. Wallander… tous des célibataires ?
SIMENON SIMENON. IS MAIGRET THE ONLY GREAT LITERARY DETECTIVE TO BE MARRIED?
S. Holmes, H. Poirot, N. Wolfe, S. Spade, P. Marlowe up to the end of the 1930s and F. Montale, P. Carvalho, S. Montalbano, K. Wallander in modern times… All bachelors?





Quando Maigret comparve sulla scena letteraria, fece un certo rumore anche perché non corrispondeva alle caratteristiche degli eroi polizieschi di successo nella letteratura di genere degli anni ’30. Non era un giovane scattante, agile e bello, e non aveva nemmeno una mira infallibile o pugno che non perdona. In più non era non era dotato di intuizioni clamorose. E, come se non bastasse, non correva dietro alle gonnelle, ma semmai a le fricandeau à l’acetosella, o a qualche bicchiere di calvados. Non era in competizione con la polizia, perché la polizia era lui. Era un funzionario statale a tutti gli effetti, tranquillo pacioso che non riusciva a odiare i criminali cui dava la caccia, ma invece cercava sempre di capire perché e per come fossero arrivati a delinquere.
La lista delle diversità tra Maigret e gli altri detective letterari, che in quel periodo si muovevano sul palcoscenico letterario, sarebbe lunga. E, andando ad approfondire, ne salterebbero fuori delle altre.
Ma una è stata forse meno trattata di altre. Infatti se consideriamo gli investigatori di maggior fama e successo di quegli anni (e non solo), ci accorgiamo che Maigret era l’unico ad essere sposato. E alla moglie Simenon non viene attribuito un ruolo di secondo piano, anzi…
Ma chi erano questi eroi scapoli in auge allora?
Possiamo iniziare da Sherlock Holmes (dal 1887) che non solo non era sposato, ma veniva addirittura additato come misogino. E la sua convivenza con il suo aiutante John Watson avrebbe dato adito anche ad altre voci… In realtà pare che ci fosse stato un solo grande amore nella vita di Sherlock, una misteriosa lady Adler (in Uno scandalo in Boemia), ma questo rapporto non ha gran peso nel totale del corpus narrativo di Conan Doyle, quello che gli sherlockiani chiamano il “canone”.
Restando in Europa, non possiamo tralasciare Hercule Poirot (dal 1920), di origini belga come l’autore di Maigret, ex-poliziotto, anche lui scapolo, che svolge le sue indagini nella buona società, fra balli, feste, crociere, con gente che non sempre sembra avere un’occupazione quotidiana, se non la preoccupazione di fare passare il tempo nel modo più piacevole possibile. Anche Poirot  non è sposato e nel suo rapporto con le donne riesce a far colpo più con il suo acume che con la sua persona, che la sua autrice, Agatha Christie, infatti descriveva come “non molto alta e grassoccia”.
Passando dall’altra sponda dell’oceano, in quegli anni troviamo un gran fervore nella scuola americana dell’hard-boiled, che a suo modo rivoluzionò il giallo così come era stato concepito fino ad allora. I padri fondatori più famosi sono gli scrittori Dashiell Hammett e Raymond Chandler e detective privati sono i loro eroi. Sam Spade per il primo, protagonista del giallo forse più conosciuto al mondo, Il Falcone Maltese (1930) e Philip Marlowe per il secondo ne Il Grande Sonno (dal 1939). I due detective privati si somigliano un po’ e soprattutto, anche se sempre invischiati in indagini/relazioni con donne fascinose e dark, sono rigorosamente scapoli incalliti.
Restando nell’America citiamo anche il pachidermico investigatore Nero Wolfe (dal 1934). Anche lui descritto scapolo e gran misogino dal suo autore Rex Stout. Wolfe tollera che vivano con lui il suo cuoco personale (Fritz Banner) e il suo aiutante  e inviato all’esterno (Wolfe non lascia quasi mai la sua casa di New York) Archie Goodwin, ma niente donne, che mal sopporta solo quando deve incontrarle per imprescindibili esigenze dettate dalle indagini. 
Facendo un salto fino ai giorni nostri, troviamo altri investigatori di successo letterari, ma anche cinematografici o televisivi, che sono scapoli. Pieno di donne e amanti, ma senza una moglie il Fabio Montale di Jean Claude Izzo (Casinò Totale - 1995). Ma anche l’investigatore “comunista”, nonché ex-agente della CIA, Pepe Carvalho (Ho ammazzato J.F. Kennedy - 1972) , creato da Manuel Vazquez Montalban, ha un complicato rapporto con una prostituta, Charo, e qualche altra relazione sporadica, ma non è sposato ed é esistenzialmente “un solo”. Eterno fidanzato con la sua Livia è invece Salvo Montalbano (La forma dell’acqua – 1994), il commissario inventato da Andrea Camilleri. La distanza li divide: lui a Vigata (Sicilia) e lei a Genova (Liguria), si vedono ogni tanto e il matrimonio non arriva mai. Sposato, ma già divorziato durante le sue avventure, è il commissario svedese Kurt Wallander (Assassino senza volto – 1991) inventato da Henning Mankell, nelle vicende del quale tutt’al più arriva l’eco dell'ex-moglie lontana.
Insomma questa parziale carrellata mette in evidenza che la presenza di M.me Louise a fianco del commissario ha una certa importanza e, in alcuni casi, potremmo arrivare a  dire che sia proprio la coppia a far da protagonista. Il rapporto tra Jules e Louise è molto stretto, a volte addirittura complice, altre volte invece mostra il suo aspetto più routinario. Ma forse proprio questa è una delle caratteristiche che permettono alla gente di immedesimarsi in un ménage molto simile a quello che ogni sposo vive di solito con il proprio coniuge. Infatti Jules e Louise sono due come gli altri e sappiamo che, in fondo in fondo, il loro creatore invidiava quel tipo di rapporto che per lui non era mai stato possibile realizzare nella vita reale.
Ecco, potremmo concludere che più che vantaggi investigativi (anche se qualche volta M.me Maigret aiuta concretamente nelle indagini il marito), la scelta di Simenon risulta vincente, dal punto di vista dell’umanizzazione del personaggio. Niente storie torbide di sesso, nessun amore passionale e travolgente, neanche un cedimento al mieloso rapporto amoroso… Quello che attrae di più, evidentemente, è proprio Il matrimonio dei coniugi Maigret, che li rende più reali, che fornisce loro più spessore, anche solo nella rappresentazione della vita quotidiana. E in più ci restituisce un‘immagine di Maigret molto più familiare e confidenziale. (m.t.)