domenica 17 marzo 2019

SIMENON SIMENON. LE MAIGRETIONNAIRE - IL MAIGRETZIONARIO -THE MAIGRETIONARY



Pour cette nouvelle rubrique, nous vous proposons, selon une formule que nous avons respectueusement empruntée à Pierre Assouline et son Autodictionnaire Simenon, des citations extraites des romans de la saga de Maigret. Les citations sont présentées sans commentaire, mais nous espérons qu'elles susciteront quelques réflexions, et qu'elles éveilleront quelques images…

Per questa nuova rubrica vi proproniamo, secondo una formula che abbiamo rispettosamente mutuato da Pierre Assouline e dal suo Autodictionnaire Simenon, delle citazioni estratte dai romanzi della serie di Maigret. Le citazioni sono presentate senza commenti, ma speriamo che suscitino qualche riflessione e che evochino qualche immagine…

For this new column we propose, according to a formula we respectfully borrowed from Pierre Assouline's Autodictionnaire Simenon, quotations from the novels of the Maigret saga. Quotations are presented without any comment, yet we hope that they will raise some reflections and awaken some images...




Acteur
«C'est une drôle de sensation de voir sur l'écran, allant, venant, parlant, se mouchant, un monsieur qui prétend être vous, qui emprunte certains de vos tics» (Les Mémoires de Maigret).

Attore
« E’ un curiosa sensazione vedere sullo schermo, andare, venire, parlare, soffiarsi il naso, un signore che pretende di essere voi, che replica certi vostri tic» (Le Memorie di Maigret)

Actor
"It's a strange feeling to see on the screen a gentleman going, coming, talking, blowing his nose, who claims to be you, who borrows some of your tics" (Maigret's Memoirs)



Appartement
«La porte de l'appartement s'ouvrit comme d'habitude et Maigret retrouva la lumière, les odeurs familières, les meubles et les objets qui étaient à leur place depuis tant d'années.» (Les Scrupules de Maigret)

Appartamento
«La porta dell’appartamento si aprì come al solito e Maigret ritrovò la luce, gli odori familiari, i mobili e gli oggetti che erano nello stesso posto dopo tanti anni » (Gli scrupoli di Maigret)

Apartment
"the door of their apartment opened as usual and Maigret found again the light, the familiar odours, the furniture and things in their accustomed places of so many years" (Maigret's Scruples)



Automne
«Le premier brouillard était une surprise aussi plaisante que la première neige pour les enfants, surtout que ce n'était pas ce méchant brouillard jaunâtre de certains jours d'hiver, mais une vapeur laiteuse dans laquelle erraient des halos de lumière.» (Cécile est morte)

Autunno
“La prima nebbia era per i ragazzi  una sorpresa piacevole come la prima neve, soprattutto perché non era quella brutta nebbia giallastra di certi giorni d’inverno, ma un vapore  lattiginoso nel quale vagavano degli aloni di luce.

Autumn
"The first fog of the season was as pleasant a surprise as the first snow for children, especially when it was not that nasty yellowish fog you see on certain winter days, but a misty, milky vapour with halos of light in it." (Cécile is Dead, translation Anthea Bell

by Murielle Wenger

sabato 16 marzo 2019

SIMENON SIMENON. UNE MYSTERIEUSE ENVELOPPE

A propos d'un objet utilisé par le romancier dans son rituel d'écriture 

SIMENON SIMENON. UNA BUSTA MISTERIOSA 
A proposito di un oggetto usato dal romanziere nel suo rituale di scrittura 
SIMENON SIMENON. A MYSTERIOUS ENVELOPE 
About an object used by the novelist in his writing ritual

Simenon s'est prêté à de nombreuses reprises au jeu de l'interview à propos de sa «méthode» d'écriture, sa façon de se mettre en «état de roman», puis la mise en place du rituel d'écriture. La première étape de ce rituel est la prise de notes sur les personnages. Mais le romancier l'a dit et redit, il note uniquement des détails, et non une esquisse de l'intrigue elle-même: «Je ne sais rien des événements avant de commencer le roman. Sur l'enveloppe, je mets seulement les noms des personnages, leurs âges, leurs familles. Je ne connais absolument rien des événements qui se produiront plus tard. Autrement, cela ne m'intéresserait pas.» (Une Interview sur l'Art du Roman, avec Carvel Collins en 1956).  
L'enveloppe en question est, bien entendu, la fameuse «enveloppe jaune». Le Fonds Simenon à Liège conserve un certain nombre de ces enveloppes, et l'examen qui en a été fait par Claudine Gothot-Mersch (in Le travail de l'écrivain à la lumière des dossiers et manuscrits du Fonds Simenon) montre qu'effectivement le romancier notait essentiellement des détails sur ces enveloppes: un titre (ou un choix de titres), des noms de personnages et de lieux, et pour ces personnages, leur âge, leur métier, leur adresse et leurs liens familiaux; parfois aussi quelques dates. 
Ces enveloppes jaunes sont précieuses pour donner une idée sur l'élaboration d'un roman, en particulier lorsque le manuscrit de celui-ci a disparu, comme c'est le cas pour les premiers romans Maigret. Le Fonds Simenon possède l'enveloppe jaune du Pendu de Saint-Pholiendu Charretier de la «Providence» et celle du Chien jauneSur cette dernière, on trouve les noms de six personnages, la mention de l'Hôtel de l'Amiral, Quai de l'Aiguillon, et la date du vendredi 7 novembre. D'autres enveloppes, pour des romans tardifs, donnent aussi un éclairage intéressant sur le travail du romancier; par exemple, sur l'enveloppe jaune de Un échec de Maigret (rappelons que ce roman évoque la vente du château de Saint-Fiacre), Simenon a noté des détails du roman L'Affaire Saint-Fiacre 
Pourquoi le romancier, depuis les premiers romans écrits dans les années 1930, jusqu'aux ultimes des années 1970, a-t-il continué d'utiliser ces enveloppes jaunes ? En réalité, utiliser cette enveloppe jaune pour le premier jet de ce qui deviendra un roman est une des bases du rituel, auquel le romancier se soumet pour en quelque sorte se rassurer: «C'est une sorte de superstition. J'ai commencé avec une enveloppe jaune et je continue…» explique le romancier à Roger Stéphane. Dans sa dictée Vacances obligatoires, Simenon précise: «je prenais une enveloppe jaune de format commercial, par superstition, parce que j'avais commencé ainsi Pietr-le-Letton». Utiliser cette enveloppe fait partie de ce rituel de mise en place qui consiste à tailler des crayons (même si le roman s'écrira à la machine…), à bourrer une série de pipes prêtes à être allumées, et à y adjoindre de quoi boire, vin, alcools divers ou café selon les époques. Mais c'est peut-être aussi parce que s'accrocher au souvenir du premier roman écrit sous patronyme permet d'assurer une certaine continuité, comme un gage de succès pour le nouveau roman en route… 
Et pourquoi une enveloppe jaune, et pas n'importe quel bout de papier ? Simenon lui-même nous donne la réponse dans sa dictée Un homme comme un autre: «c'est par hasard, à bord de l'Ostrogoth, que j'ai saisi une enveloppe jaune de ce format-là et que j'y ai griffonné des notes.» Plus loin, alors qu'il raconte comment il a écrit son premier roman à Delfzijl, il précise: «Je n'avais pas de notes, pas de plan. Sur une vieille enveloppe jaune que j'avais trouvée dans un tiroir de l'Ostrogoth, je m'étais contenté d'écrire quelques noms, quelques noms de rues, c'est tout.» 
L'histoire ne dit pas d'où provenait cette enveloppe, ni ce qu'elle avait contenu. A notre connaissance, le Fonds Simenon ne possède pas cette enveloppe «inaugurale», et nous ne savons pas non plus si elle existe encore quelque part, dans un fonds d'archive. Encore un mystère à ajouter à propos des débuts de Maigret ?... 

Murielle Wenger 

venerdì 15 marzo 2019

SIMENON SIMENON. "IL SOSPETTATO" DI GEORGES SIMENON

Simenon, Maigret e l'anarchismo 

SIMENON SIMENON. "LE SUSPECT" DE GEORGES SIMENON 
Simenon, Maigret et l'anarchisme 
SIMENON SIMENON. "THE SUSPECT" BY GEORGES SIMENON 
Simenon, Maigret and anarchism 


I fedeli lettori adelphiani, che avevano lasciato Simenon sulle tavole di un prestigioso palcoscenico pariginolo ritrovano dietro le quinte di uno scalcinato teatro belga in quelle che probabilmente restano le pagine migliori di un romanzo che non credo possa essere collocato fra i maggiori della sua sterminata produzione. Un romanzo, semmai, addirittura più vicino ai modi ed ai toni di quella letteratura popolare-alimentare che aveva costituito il suo apprendistato alla Letteratura. Lontano dalla profondità dell'analisi psicologica, dai chiaroscuri, dalla rappresentazione di quelle umane contraddizioni che del Simenon maggiore restano uno dei tratti più certi, anche a detta del suo grande amico Fellini, e che il Maugin de "Le persiane verdi" avevano reso un protagonista di straordinaria potenza, ma che risultano assenti in personaggi definiti una volta per tutte, nel bene e nel male, a tratti francamente stereotipati. Un Simenon che anche nell'ambientazione pare privilegiare colori espressionisti della descrizione dei bassifondi. Un Simenon, per certi versi, più vicino ai Maigret che ai romanzi-duri, negli estenuanti appostamenti sotto la pioggia, nella determinazione a voler raddrizzare un destino.  
Un Simenon che in qualche modo, e credo sia l'aspetto più interessante, ancora una volta deve fare i conti con quegli ambienti anarchici che aveva conosciuto, o quantomeno sfiorato, diciottenne, a Liegi. Con quel circolo bohémien, La Caque, (al cui interno, fra parentesi, aveva conosciuto la prima moglie, Régine "Tigy" Renchon) probabilmente inoffensivo dal punto di vista sociale, ma che una pagina tragica aveva conosciuto con il suicidio, o presunto tale, di uno dei suoi membri, Joseph Kleine. Episodio non a caso al centro di uno dei primissimi Maigret, "L'impiccato di Saint-Pholien", in cui il "raddrizzatore dei destini" aveva avuto modo di focalizzare precocemente la propria vocazione. Due anarchici in fuga, a causa di un omicidio, erano stati i giovanissimi protagonisti di "Cargo". Un anarchico, a proprio modo, sarà il Frank de "La neve era sporca", anch'egli un ragazzo, che con lucida freddezza si propone di sfidare il destino compiendo una serie di crimini gratuiti, che decide di “passare dall’altra parte”, di varcare Il limite che separa dalle esistenze comuni. Ma con quest'opera si entra pienamente nell'altro versante dell'opera di Simenon, quello dei capolavori. 

Ma, soprattutto, al di là di riferimenti più o meno puntuali, una traccia profonda il sogno anarchico ha lasciato nell'idiosincrasia di Simenon, e del suo alter ego, Maigret, nei confronti del perbenismo borghese, della ferocia tribunali e del pregiudizio, nei confronti dell'Autorità, in tutte le sue forme, sotto tutte le latitudini, dalla Russia sovietica alla democraticissima America, dall'Africa coloniale alla nostra vecchia Europa. Simenon un anarchico? Potrà sorprendere tale definizione, chi conosce il suo amore per la bella vita, il lusso, i piaceri che il vil denaro può concedere. Sicuramente un uomo dalle profonde, e fertili, contraddizioni.


Luca Bavassano